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Critique de Xynthia


Au début, on découvre Ath Wadhou un petit village algérien d'un millier d'habitants qui se situe en Djurdjura. Les jeunes jouent au football, vont se baigner et fouillent dans la décharge en plus de pêcher et de chasser pour vendre à la sauvette, comme sur le bord des routes, à cause du chômage et de la pauvreté. Alors que ceux qui travaillent sont maçons, bûcherons, agriculteurs, bergers ou chevriers. Les femmes vont chercher de l'eau elles-mêmes en remplissant des jerrycans qu'elles doivent transporter sur leurs têtes quand elles n'ont pas d'âne pour le faire.



Trois amis parlent sans concession de leur pays en fumant du haschisch et en buvant du café. Ils aiment leur pays mais en sont très déçus, ils ne sont pas écoutés et ont soif de liberté. Zof est berger. Ahwawi joue de la mandole, il est connu régionalement et il écrit et interprète ses chansons, son inspiration il la puisse des ichewwiqen et des poèmes ancestraux. C'est plutôt un rêveur et un philosophe. Zar est titulaire du baccalauréat et est étudiant et chercheur à la faculté en sciences exactes, il est devenu athée contrairement à ses compagnons.



Mais Ahwawi et Zar ne se font plus d'illusions pour la jeunesse dans leur pays qui sape tout espoir d'avancées culturelles. Pour ces deux amis, c'est en Europe qu'ils pourront avoir un avenir et réaliser leurs rêves. Alors que Zof, attaché à sa patrie, est trop fier pour vouloir quitter son pays. C'est ainsi que les événements les poussent à choisir l'exil et à faire appel au Caporal, le magicien de l'émigration.



D'autre part, j'ai aimé la poésie dans le récit et découvrir des expressions kabyles comme celle-ci : Comme dirait le chacal dans un célèbre adage kabyle, si l'automne pouvait durer deux saisons, le printemps deux ans, l'hiver et l'été deux jours seulement ! et j'ai énormément apprécié l'humour noir en particulier dans les dialogues entre les postulants au départ et le Caporal.



La plume de l'auteur, Karim Akouche, est engagée, mêlée de poésie. Ce roman d'actualités, écrit aussi avec vigueur, révèle la réalité d'une jeunesse suffocante poussée à l'exil. Cette citation, présente dans le livre, de Mouloud Feraoun, Journal 1955-1962 vous parlera peut-être : Pauvres montagnards, pauvres étudiants, pauvres gens, vos ennemis de demain seront pires que ceux d'hier.
Lien : http://larubriquedolivia.ove..
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