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EAN : 9782359053210
208 pages
Ecriture (10/09/2020)
4.19/5   8 notes
Résumé :
Après La Religion de ma mère (" absolument magnifique et terrible ", Arnaud Viviant) et Allah au pays des enfants perdus, Karim Akouche continue à démontrer les scléroses de la société algérienne dans ce quatrième roman.

L'Algérie bouillonne. Le peuple rumine sa colère. Pour étouffer toute révolte, les autorités arrosent les jeunes de l'argent du pétrole. Kamal Storah, alias Kâmal Sûtra, obtient, après une longue période de chômage, une subventi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Ecriture pour leur confiance ainsi que l'écrivain, militant pour la laïcité, homme de théâtre, Karim Akouche, auteur du livre “déflagration des sens”.

“Déflagration”, tout un programme : effectivement, cet ouvrage ne peut pas laisser indifférent.

Kamal Storah, le héros, se surnommant lui-même Kâmal Sûtra, décide de concevoir un lupanar itinérant. Il se confie au fil des pages à un interlocuteur qui pourrait figurer le lecteur, racontant ses aventures, son ancien métier de journaliste, son périple en France et surtout toutes ses désillusions.

Dénonçant tour à tour l'obscurantisme des islamistes en Algérie, la corruption des personnels politiques, la toute-puissance de l'armée, Karim Akouche nous fait aussi voyager dans une quête désespérée de sens vers ses origines.

Un écrit à la fois dérangeant et bouleversant, des mots fous et blasphématoires, un droit que l'auteur revendique. Je le relirai à coup sûr.

Un livre à oser…
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Une danse avec les astres
Lorsque le lecteur empoigne ce roman et dévore ses pages, il voyage, renifle et goûte aux saveurs de la vie. Avec sa plume vive et mélodieuse, Karim Akouche nous décrit les travers d'un pays qui cache dans ses entrailles des trahisons et des blessures dont les plaies ne s'effaceront jamais. Il nous invite dans l'intimité d'un peuple égaré, qui se cherche, en quête de racine et de but pour s'épanouir. le héros du roman Déflagration des sens se nomme Kâmal Sûtra, un nom pas banal, il est à la fois, moi, mon frère, mon père, mon ami et tous ceux dont la vie a rompu sa promesse, et s'est tirée avec le destin. le ton qu'emploie Karim Akouche et les citations des artistes qui ont fait la littérature, nous font danser jusqu'au bout de l'histoire. A défaut d'une destinée, Kâmal Sûtra accepte tout ce qui arrive avec humour et nargue les espions et les complices de la chienne de vie.
Karim Akouche partage, comme dans les précédents romans Allah aux pays des enfants perdus et La religion de ma mère, des souvenirs et des histoires remplies de rebondissements. Il signe ainsi sa trilogie d'un pays sale, voilé, volé et violé. Grâce à ce roman, Karim Akouche va au bout des choses et conclu en beauté son chef-d'oeuvre. Je vous conseille ce livre qui vous réconfortera et nourrira votre désir de partir à l'aventure.
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"Ce sera un livre étrange et fou, à la fois pornographique et philosophique, où les jets de sperme orneront les aphorismes jamais inventés par nos aieux. (...) ce sera du Shakespeare ivre dansant dans les immondices de la vie avec Sade, Kafka (...) et tous les grands cinglés de l'univers."

J'ai mis du temps à comprendre où ce roman allait m'emmener. Je l'avoue, Karim Akouche m'a destabilisé. Cette conversation crue, révoltée mais à la fois poétique nous mène hors des sentiers battus dans une Algérie sans repère. C'est déroutant, vulgaire et génant. Attention, l'auteur n'a aucun tabou. Vous serez prévenu ! Il régle ses comptes avec tout le monde. Personne n'est épargné et c'est violent !
Une fois passé le choc, je me suis surprise à apprécier cette lecture hors du commun. La plume de l'auteur est folle ! J'ai finalement pris mon stylo pour souligner toutes les phrases percutantes et (très) bien pensées. Et il y'en a un paquet !
Heureusement que le format est assez court. C'est tellement percutant que j'aurais eu du mal à apprécier un pavé. Karim Akouche ne nous laisse pas reprendre notre souffle !
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Pour le supporter, il faut déjà le connaître et avoir lu ou vu ses productions. Intenable, mais il vous réconcilie avec votre «moi» profond, celui qui n'ose jamais entièrement s'exprimer ou dire ou même (ceci dit pour les plus «allumés») faire.
nous raconte sa vie. Sa vie en Algérie, sa vie en France, sa vie privée et publique et, surtout sa vie intérieure. La vie d'un homme «en colère» ! Un homme «cinglé» mais libre !
Pour ne pas changer, la vérité, rien que la vérité, toute la vérité, même la plus crue, la plus crasse de celle qui «pique» les langues et les oreilles. Une «bombe littéraire .
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Ce livre me laisse assez perplexe. Après avoir lu les premiers chapitres, je me suis vraiment demandée où l'auteur voulait en venir et quand l'histoire allait enfin se mettre en place. J'avais l'impression de lire un monologue confus et interminable plutôt qu'un véritable roman. La construction du récit est assez déconcertante, à mille lieux de ce à quoi je m'attendais en lisant le résumé.

La plume de l'auteur capte immédiatement l'attention. le narrateur a une verve indéniable et on sent une grande aisance dans l'écriture. J'ai toutefois trouvé l'emploi de ce langage si cru un peu trop exagéré et répétitif au départ. J'ai eu la sensation que l'auteur essayait juste de prouver qu'il pouvait employer ce langage, à tel point que le seul effet que cela a provoqué pour moi n'était pas le choc mais la lassitude. Heureusement, j'ai trouvé que ce problème s'est atténué vers la moitié du roman (ou je m'y suis simplement habituée).

Des idées assez intéressantes sont abordées, on ressent toute la frustration du narrateur face à ce qu'il vit et la situation de son pays, mais je n'ai véritablement accroché à son récit que vers la moitié du roman, à partir du moment où il retrace plus ou moins son parcours. Beaucoup de phrases sont bien trouvées et pourraient donner lieu à des citations percutantes, mais j'ai eu du mal à m'intéresser à l'histoire de cet homme que j'ai trouvé si peu attachant.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
À la Grand-Place, il y avait foule. Étourdi, je n’y ai entrevu que des fantômes. J’étais comme un somnambule, je naviguais entre le vrai et le faux. Quelques illustres esprits, qui ont créché à Bruxelles dans les anciens temps, se sont invités à mon désordre cérébral. Sur un banc, coquin, Victor Hugo fourrant sa barbe entre les seins de Juliette Drouet. Baudelaire, déguenillé, courant en brandissant son Pauvre Belgique. Marx et Engels, agenouillés sur le pavé, relisant les épreuves du Manifeste du parti communiste. Rimbaud exécutant une cabriole après avoir reçu les coups de feu de Verlaine... Les époques se sont entrechoquées dans ma caboche, camarade. Je ne savais pas où j’étais. Un ronflement m’a sorti de mon délire onirique. Une vapeur se dégageait de deux trous au-dessus de ma tête. C’étaient des naseaux. Je me suis soulevé brusquement. Une bête s’est cabrée. C’était un cheval de calèche qui attendait les fesses soignées et dodues des touristes. En s’ébrouant, il m’a projeté un morceau de morve sur le visage. J’ai pris ce geste comme un porte-bonheur, camarade. J’ai caressé son cou, posé un baiser sur son front et je me suis éloigné...
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Si tu veux dominer un peuple, fais-lui oublier ses racines, déguise-le en pantin, fais-le tourner, amuse-le, parle-lui ensuite de mort et de châtiment. Si tu veux l’assimiler, dis-lui que sa langue est un idiome, sa culture du folklore, sa patrie l’univers. Si tu veux le faire disparaître, et si tu ne peux pas l’exterminer physiquement, colonise sa mémoire et emplis son Histoire de héros imaginaires...
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Non je ne tourne pas la page.Sois ouvert, camarade. Ne trie pas les sujets, ne m'impose pas les thèmes qui t'arrangent. Un oiseau à des ailes et des pattes. Sans les premières, il ne volerait pas; dépourvu des secondes, il s'écraserait, boufferait la poussière.Le présent est l'élève du passé et les êtres, pour trimbaler leur carcasse, ont besoin d'ailes et de racines.
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Regarde ce briquet, il a deux parties, le bas alimente le haut. C’est comme l’Algérie, c’est le Sud qui nourrit le Nord. Une fois le gaz consommé, comme ce putain de pays, le briquet ne sert plus à rien, même pas au recyclage.
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"Notre roman se fait, les chapitres se bousculent, les souvenirs s'entrechoquent. Ne lâche pas, continue. Quoi ? L'herbe et le vin m'ont bousillé les neurones ? Toz,mon cul mon sal cul. Je divaguais ? Non, camarade, je ne faisais que construire le récit. Je cherchais l'équilibre entre le bruit et les métaphores, entre la musique et les idées. Je creusais en moi des sillons. J'y plantais des graines qui germeront peut-être au printemps. Je parcourais des montagnes de sable et des terrains minés. Je fouillais dans mes débris et dans mes blessures. Faut que j'arrive à déterrer quelque chose". Karim Akouche
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Videos de Karim Akouche (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Karim Akouche
« En France comme partout ailleurs, l'air est devenu irrespirable. Le débat d'idées est confus, il a besoin d’une remise en ordre et d’une cure de vérité. La dictature de l'émotion, de la vitesse et de la simplification doit céder sa place à la clarté, à la raison, à l'apaisement. » Partant de ce constat, le romancier et essayiste algérien Karim Akouche pousse un cri d'alarme. Un appel, qui brasse des thèmes tels l'islamisme et ses avatars ; la laïcité et ses ennemis ; les démons de la France et de l'Algérie ; l'ultra-consumérisme ; le règne du spectacle... En point d'orgue de cette anthologie, une lettre lue par des millions de personnes dans le monde : Lettre à un soldat d'Allah, adressée à un jeune homme conquis par l'idéologie djihadiste, que l'auteur questionne d'un « Tu » assassin. Les titres des autres chroniques annoncent la couleur : « Déchire ton niqab », « Les idiots utiles de l'islamisme », « Prêcheurs de haine, je vous emmerde », « L'Algérie arabe est une imposture », « Confidences à Camus », « Soutien à Kamel Daoud »...
Ce recueil sera adapté au Festival d’Avignon en juillet 2018.
Autre titre paru chez ECRITURE : "La Religion de ma mère" (ECRITURE, 2017)
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