Ouvrage contenant de nombreuses informations sur le symbolisme du nom divin Allah. Ce livre est d'un niveau assez avancé et parfois difficile à suivre.
L'introduction et les notes du traducteur sont particulièrement intéressantes.
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On dit que le cœur est comme le Trône (al-’Arsh), la poitrine (al-sadr) comme le Piédestal (al-Kursî). C’est lorsque la poitrine s’élargit par la science que confère la foi et se dilate par la lumière de la certitude qu’elle devient comme le Piédestal ; sa science embrasse alors l’extérieur du monde de la Souveraineté (al-Mulk) et l’intérieur du Monde de la Royauté absolue (al-Malakût) en lui et dans la manifestation.
Le cœur devient, tel un torrent, déferlant ses connaissances, il suit son chemin spirituel, s’instruit et s’approprie les caractères des êtres du Plérôme suprême dans cette expérience spirituelle (ishrâf) comme il est rapporté dans ce hadîth qudsî : « Le serviteur ne cesse de s’approcher de Moi par les œuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. Lorsque Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, etc. »
Lorsque le cœur est plein de la conscience essentielle de l’Unité divine, il est de la nature du Trône, sa nature (dhât) se purifie (tanazzahat) des qualifications humaines, ses attributs s’anoblissent dans le Plérôme suprême, sa connaissance s’exalte et se sublime jusque dans l’Assemblée la plus inférieure. Sa vision intuitive (basîra) se pare de la lumière du Nom de l’Essence. Sa demeure spirituelle (manzila) s’universalise telle (l’universalité) du Trône à l’égard des créatures. Il se détermine par les caractères d’Allâh. Les Noms excellents s’actualisent au point d’être sa description et ses qualités. Il est alors un être essentiellement réalisé, discriminateur intuitif (mustabsiran), éteint à son propre dhîkr dans la présence contemplative de l’Invoqué, déversant (maraddidan) sa miséricorde sur les créatures, exhortant au Vrai par le Vrai (al-Haqq) comme il est rapporté dans ce hadîth qudsî : « Ni Mon Trône, ni Mon Piédestal, ni Mon Ciel ne Me contiennent, mais le cœur de Mon serviteur fidèle Me contient ». Cette expression « Me contient » signifie : la contenance en tawhîd, foi, science, connaissance, certitude, amour, sincérité, par faveur et élection d’Allâh. (Toutefois, il est bien évident) qu’il ne Le contient ni en dimension, imagination, localisation, sensibilité, ni en rien de la sorte. (pp. 196-197)
On a dit : « Le cœur est comme Jésus fils de Marie – sur lui la Paix – le dhikr est son lait. Lorsqu’il grandit et acquiert des forces, il monte de lui des soupirs, des bruits et des tonnerres vers le Vrai (al-Haqq) par un désir impérieux de l’invocation et de l’Invoqué. »
Le dhikr du cœur ressemble au bruissement des abeilles : c’est un son qui n’est ni intense au point d’être troublant, ni discret au point de ne pas être perceptive. C’est alors que l’Invoqué se rend maître du cœur, fait disparaître le dhikr, l’occulte et l’invocateur ne peut plus se détourner du dhikr, ni du cœur ; l’inclination vers le dhikr, ou le cœur, se manifeste spontanément à Lui. C’est un voile absorbant, c’est l’extinction. (pp. 214-215)
Présentation du livre par Thomas Sibille de la Librairie al-Bayyinah "Al-Hikam - « Le facile » : Commentaire des sagesses, des épîtres et des apartés" de Ibn Ata Allah Al Iskandari aux Editions Héritage.