Recueil de poèmes de la Collection Poés'histoires, la collection de poésie jeunesse des Éditions
Bruno Doucey, "quand la poésie prend les enfants au sérieux".
Il s'agit de l'un des 4 premiers recueils édités dans cette collection.
Alors que
La vie est belle, et Lune n'est lune que pour le chat, également édités dans cette collection, sont des hymnes à la nature, celui-ci est un hommage à tous ces enfants syriens qui subissent la guerre au quotidien.
Une femme, anonyme, qui pourrait être n'importe quelle femme, se tient à sa fenêtre et observe ce qu'il se passe : elle voit des enfants dehors.
Elle se remémore alors son histoire syrienne : elle était enceinte, a accouché de son bébé mais il lui a été enlevé. Cette mère et son enfant se posent en victimes collatérales de la guerre, comme tant d'autres, et qui n'aspirent pourtant qu'au bonheur de la liberté.
Maram al-Masri évoque l'innocence de ces petits êtres, trop jeunes pour vivre de telles atrocités, de telles inhumanités.
Un enfant est un enfant, peu importe sa nationalité, son sexe, la condition de ses parents. La guerre tue, et massacre leur innocence.
Une fois encore, la poétesse touche droit au coeur avec ses mots sur le vécu des enfants de la liberté, ceux qui se battent au quotidien et qui n'ont pas la chance de vivre une enfance loin des bombes, des conflits, des tracas des adultes.
La couverture m'avait intriguée, car les éditions
Bruno Doucey éditent d'habitude des couvertures unies et colorées, avec motif à rayures.
Ici, les recueils mêlent poèmes et poésie visuelle : les dessins de
Sonia Maria Luce Possentini sur doubles pages, sont de traits fins, en nuances de gris. Ces couleurs sombres font contraste avec les thèmes des dessins : la grossesse, les enfants, leurs jeux et jouets.
Ce recueil peut aussi bien être découvert par les enfants mais aussi par les adultes, un réel délice à partager sur une triste réalité.