Un livre très particulier.
Je suis passée de l'admiration à l'exaspération.
Après réflexion il me semble que finalement cet ouvrage doit mieux s'apprécier en en picorant quelques pages et non pas en le lisant d'une traite.
En effet il faut noter que sa forme est très particulière. Tout commence par "Un(e) autre" et suit une anecdote qui peut durer quelques lignes à plusieurs pages.
Un exemple étant plus parlant :
« Une autre, la duchesse de Verdura, commença à perde l'ouïe et la vue à près de quatre-vingt-dix ans. Mais elle en avait honte et faisait semblant d'entendre et de voir encore bien. Elle faisait semblant, par exemple, de continuer à entendre le chant d'un canari auquel elle était très attachée. Quand le canari mourut, pour ne pas lui faire de peine, sa famille le remplaça par un citron, qui du moins était de la même couleur que l'oiseau.
La duchesse vécut encore dix ans, durant lesquels elle allait régulièrement s'asseoir devant la cage du canari. Elle faisait semblant de le voir, de l'écouter et elle souriait.
Quand le citron pourrissait, on le remplaçait par un frais. »
Ces petits morceaux de Palerme montrent une ville et ses habitants d'une belle façon. L'auteur aime sa ville.
Picoré ce texte est agréable et fort sympatique, lu d'une traite, vous risquez l'indigestion.
Ce sont des histoires courtes et drôles, excentriques comme les aliénés de l'hôpital de Palerme que Roberto Alajmo est allé glaner dans sa ville. Il sait aussi que tous les fous n'y sont pas enfermés et que beaucoup vivent autour de lui, il suffit de les écouter et de les écrire avec le talent de l'auteur.
En gardant toujours présent à l’esprit le slogan qui accueille les visiteurs de l’asile de fous d’Agrigente :
« Tous ne le sont pas, tous n’y sont pas. »
A Palerme, en Sicile, quand le vent souffle les gens deviennent zinzins. Lorsque le vent tombe, certains le restent.
Une autre a été vexée d’avoir été mise dans ce répertoire et elle a donc été retirée. De toute façon, ensuite, elle a cessé de courir.
Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».