Triste réalité d'un pays, d'abord miné par les Anglais, sous soi-disant leur protectorat, puis les divers régimes corrompus, les guerres et enfin par le dernier coup de massue donné par les Américains qui y prétexteront le monstre qu'ils ont mis au pouvoir de leur propre main.
Triste réalité vu par un journaliste franco-irakien né et vivant en France, visitant son pays et sa famille, une première fois en 1989, il a 9 ans. Il y retourne en 1990, puis en 2003, 2004, 2005, 2006....et presque chaque fois le pays est en guerre.
Triste réalité raconté dans un format spéciale, magnifique: 1000 tweets accompagnés de superbes images graphiques de Léonard Cohen et des "footnotes" en marge, courts et concis. L'ensemble, un témoignage exceptionnel d'un pays au bord du gouffre dont le Monde s'en fiche éperdument. Alors que chaque jour une centaine d'iraquiens meurent suite à des attaques , on en parle uniquement si deux ou trois occidentaux y sont tués , sinon rien, comme s'il n'existait pas.
Le 13 février 1991, 408 civils femmes et enfants réfugiés dans l'abri d'Amiriya, ont péri à l'intérieur carbonisés par deux missiles Tomahawks ( attaque américaine).
En 1991, 1360 civils sont tués sur un marché par une bombe britannique.
En 96, Madeleine Allbright, ambassadeur américaine à l'ONU, dira sans honte que la mort de 500000 enfants irakiens valait le coup......
Une liste longue et terrible.... , aujourd'hui une guerre sans front,sans nom et sans foi.
Tout ce gâchis, pourquoi, dans quel but ???
Pourtant l'Irak est un pays, où on y vit aussi.
La poésie aprés le foot, est le sport national. On s'y accroche pour survivre.
Le courant en moyenne, il y en a 3 heures par jour, le reste du temps il faut employer un générateur, un business florissant.
Le rapt, des irakiens sont enlevés chaque jour pour des sommes dérisoires, un autre business florissant,......
Un livre poignant, exceptionnel ! On ne peut mieux raconter l'histoire d'un pays si complexe, en morceaux, divisé, un terrain de guerre entre groupes armés soutenus par des puissances étrangères et où les américains ont fait plus de mal que de bien. Ils n'avaient rien à y faire !
Ne passez pas à côté, ce serait très dommage ! Regardez juste la couverture vous y succomberez !
Parfum abricot, parfum de Bagdad, parfum d'Irak.......
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Ce roman graphique a l'originalité d'être composé de 1 000 tweets de Feurat Alani, journaliste français, d'origine irakienne. Il nous raconte son premier séjour en Irak, la convivialité de sa famille, les odeurs de son enfance, la glace à l'abricot. Ces moments tendres et paisibles ne seront bientôt qu'un lointain souvenir. La guerre et l'embargo vont venir saccager tout un pays et bouleverser à jamais la vie de ses habitants. Les rires d'enfants ont disparu étouffés par les bruits assourdissants de la guerre, des bombardements, des hélicoptères américains qui parcourent inlassablement un ciel qui n'est pas le leur. Feurat Alani devient journaliste pour être la voix de son pays, une voix de l'intérieur dont les sons ne sont que le reflet de la réalité, sans artifice et sans mensonge. Chaque page est imprégnée de son amour pour son pays, de son envie de témoigner de son Irak, de cet Irak d'avant qui n'existera plus jamais à part dans ses souvenirs, pour faire vivre son parfum d'Irak à jamais par les mots.
Ce roman unique nous permet de mieux appréhender l'histoire de l'Irak, de mieux comprendre le déclin de ce pays ravagé où la misère et la pauvreté inondent les rues, où la mort peut frapper à tout moment. Ce témoignage intéressant et enrichissant est sublimé par l'esthétisme des illustrations de Léonard Cohen qui sont un vrai plaisir pour les yeux. J'ai particulièrement aimé les couleurs, le côté épuré et la modernité des illustrations qui rendent l'ensemble encore plus atypique. Je vous invite vraiment à découvrir ce roman graphique qui mériterait d'avoir beaucoup plus de lecteurs.
Le parfum d'Irak a été adapté en documentaire illustré pour Arte et le résultat est vraiment génial. Voici le lien qui, je l'espère, finira de vous convaincre de vous procurer ce livre :
https://www.youtube.com/watch?v=sfxcOGkpGag
Merci à Babelio et aux éditions Nova pour cette belle découverte dans le cadre d'une masse critique.
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Ouvrage intime à la forme originale, volontiers poétique, Le parfum d’Irak offre un regard sensible et passionnant sur un pays à l’histoire millénaire, malheureusement ravagé par la guerre depuis plus de trente ans.
Lire la critique sur le site : Bedeo
735 Cette semaine-là, je garde les enfants de Taghreed. Un garçon, 5 ans et une fille, 8 ans. L’école est fermée, visée par des roquettes.
736 Je passe du temps avec eux. On regarde la télévision. On se chamaille. Un matin, une explosion a retenti près de la maison comme souvent ici.
737 Réflexe, les deux gamins ont sauté au pied du canapé. Ils m’expliquent qu’ils ont appris ça à l’école : éviter les fenêtres au plus vite.
738 Comment étudier dans ces conditions ? Quel avenir pour les enfants irakiens ? Mes petits-cousins ont grandi avec le bruit de la guerre.
314 Les yeux pleins de rêves en 1989. Le cœur plein de douleur en 1995. Je laisse l'Irak à ses litanies de misère. Nous rentrons à Paris.
315 Question inévitable de l'adolescent désillusionné que je suis : pourquoi suis-je né en France et pas en Irak? Que serais-je devenu là-bas?
316 L'exil de mon père nous a évité à ma sœur et moi de vivre la guerre contre l'Iran, puis celle du Golfe, et l'injustice de l'embargo.
317 On dit qu'il ne faut jamais oublier d'où l'on vient. Je n'oublie pas. Mais je le vis mal. J'ai lu que l'on appelait cela "le syndrome de l'imposteur".
318 J'aurais dû naitre à Falloujah. L'imposture serait d'être né à Paris. J'aurais dû vivre sous les bombes et dans le manque. Je vis en paix.
Un soir, chez mes parents, à Nanterre. Le journal télévisé d'Al Jazeera annonce des images difficiles de Bassorah. Nous sommes le 25 mars 2003.
La caméra s'enfonce dans un hôpital détruit par les missiles américains. Des cadavres d'enfants cendrés parmi les débris. Sans filtre. A terre.
J'aperçois l'un d'entre eux dont la tête est à moitié arrachée. Petit corps jeté dans les décombres comme une poupée abandonnée.
101 Ziad annonce à ses amis que je viens tout droit de Paris. Des enfants s’approchent. Une dizaine de personnes m’entourent sans agressivité.
102 On me sourit. On me pose des questions. Je vois l’émerveillement de gamins de mon âge envers mes Reebok Pump et mon T-shirt Nike.
103 Je le vis mal car sous embargo, les marques de sport se font rares, chères et inaccessibles. Et je suis là au milieu d’enfants de mon âge qui en rêvent.
104 Même les plus âgés comme les amis de Ziad veulent toucher mes Reebok. Le plus vieux me tend des clés. « Ma voiture contre tes chaussures. »
IL me dit qu'il y a un vrai problème à Falloujah depuis la bataille de 2004.
Des bébés naissent complètement déformés.
Les photos sont terribles. On voit des bébés avec les jambes tordues. D'autres sans bras. Parfois sans les yeux.
Feurat Alani vous présente son ouvrage "Je me souviens de Falloujah" aux éditions JC Lattès.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2762935/feurat-alani-je-me-souviens-de-falloujah
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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