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EAN : 978B004ALXZKM
Hatier (30/11/-1)
3/5   1 notes
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Né dans l'actuel Mexique en 1581, Juan Ruiz de Alarcon y Mendoza fait une partie de ses études en Espagne, dont sa famille est originaire. Il n'arrive pas à faire carrière dans sa terre natale, en particulier à devenir universitaire. Il repart donc en Espagne où il va se consacrer à la littérature. Il sera un sujet de moquerie parmi ses collègues de plume, entre autres à cause de son physique (il était petit et bossu). Ses pièces connaîtront néanmoins un certain succès, au point que Corneille va adapter une d'entre elles, La vérité suspecte sous le titre le menteur, qui connaîtra un succès important à Paris.

Il s'agit d'une comédie en trois actes. Don Garcia, fils de Don Beltran, arrive à Madrid après avoir fini ses études. Fils cadet, il est devenu par la mort récente de son frère, l'héritier en titre, qu'il s'agit de marier. Mais Don Garcia a un défaut, que son précepteur révèle d'emblée à son père : il ne peut s'empêcher de mentir, ce qui révulse Don Beltran, qui décide que le mariage de son fils doit intervenir le plus rapidement possible pour le guérir de son vice. Don Garcia rencontre par hasard deux jeunes filles, Jacinta, dont il s'éprend immédiatement, et Lucrecia. A cause d'une méprise, il pense que sa bien aimée s'appelle Lucrecia, et s'informe donc à son sujet. Pendant son père, sans le prévenir, demande la main de Jacinta pour lui. Cette dernière reconnaît le beau jeune homme qui lui a fait une bonne impression, et serait prête à l'accepter, mais les mensonges de Don Garcia, associés à l'erreur de l'identité de la femme qu'il aime, provoque des catastrophes, qui la font douter de la sincérité de son soupirant. En même temps, Lucrecia devient sensible au charme de Don Garcia, d'autant plus que la méprise lui laisse penser qu'il la courtise derrière le dos de Jacinta, et elle ne semble mécontente de triompher de cette dernière.

Pendant ce temps Don Garcia s'enferre dans ses mensonges : par exemple, pour refuser le mariage imposé par son père (puisqu'il pense que Jacinta qu'il aime et que son père veut lui faire épouser s'appelle Lucrecia) il invente un mariage qu'il aurait contracté précédemment. Les femmes l'apprennent et les choses prennent mauvaise tournure. Don Garcia finit pas avouer une partie de ses mensonges à son père, les justifiant par son amour par celle qu'il pense être Lucrecia. Son père lui pardonne et la demande en mariage pour lui. Pendant ce temps, Jacinta finit par décider d'épouser un ancien soupirant, qui faisait un peu traîner les choses. Don Garcia découvre l'identité de celle qu'il aime alors qu'il est trop tard et qu'il a donné sa parole à la véritable Lucrecia. Il se résoud à l'épouser.

Corneille a vraiment suivi de très près la trame de la pièce d'Alarcon, en changeant juste quelques détails pour rapprocher l'intrigue du contexte français. Ainsi le premier mensonge de Don Garcia, qui prétend arriver des Indes (de l'Amérique) se transforme en une arrivée de l'armée. La pièce d'Alarcon est moins franchement comique, il y a une sorte de lyrisme plus poussé, dans les propos amoureux, et aussi une sorte de revendication de l'honneur, une sorte de violence plus présente, même si elle est sous-jacente. Don Garcia, malgré ses mensonges est prêt à se battre pour un rien, quitte à y laisser sa vie. Les deux femmes sont réellement en concurrence, et chacune est prête aux coups bas pour triompher de l'autre. La tragédie pourrait surgir sous la comédie. La morale de la pièce, sur le danger du mensonge est explicite.

En revanche la pièce de Corneille est nettement plus efficace, il y a un engrenage comique presque parfait, tout s'enchaîne à une allure endiablée, et reste en permanence dans une veine de comédie. Par exemple, il n'y a pas de révélation sur les mensonges passés de Don Garcia avant même l'apparition du personnage, le spectateur les découvrent pendant l'intrigue, et peut ne pas s'en apercevoir dans l'instant. Corneille délivre moins une morale qu'il n'exploite à fond le potentiel comique de la situation de départ.

Mais La vérité suspecte est une très bonne pièce, et c'est une excellente découverte d'un auteur quasi oublié du riche théâtre du XVIIe siècle de langue espagnole.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
DON GARCIA. La première femme que j'ai vue à Madrid m'a charmé.
TRISTAN. La première sur la terre !
DON GARCIA. Non,la première dans le ciel, car cette femme est divine.
TRISTAN. A chaque instant, vous en découvrirez de si belles que vous ne pourrez garder une opinion fixe. En ce pays je n'ai jamais été constant dans un amour ni dans un désir ; toujours celle que je vois me fait oublier celle que j'ai vue.
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Celui qui ment dans les petites choses perd tout crédit quand il dit vrai dans les grandes.
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