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« Le salaud, c'est parfois un gars formidable qui renonce. »

« Mon traître », il s'appelle Tyrone Meehan. C'est un leader indépendantiste nord-irlandais important. Un héros, mais un traître aussi...

Je l'ai rencontré il y a presque neuf ans déjà. C'était en 2009, alors qu'il tentait de montrer à Antoine comment pisser sans éclabousser ses chaussures. C'était dans un roman bien sûr. C'était dans le roman « Mon traître » de Sorj Chalandon.

Revivre l'histoire de l'Irlande du Nord à travers ses combats pour la liberté dans les yeux de ces deux hommes que tout rapproche pour finir par être séparés par un abîme qui porte un nom, celui de trahison. Une faille. Superbement représentée dans cette adaptation illustrée. Pierre Alary effectue un travail libre de toutes contraintes pour dessiner les traits anguleux de ses personnages et colorer ses croquis de teintes ternes et chaudes à la fois, rendant parfaitement compte de l'atmosphère du roman initial.

Comme le dit lui-même l'auteur de cette BD : « Tout y est : la beauté, la force, la mort, la vie... ». « Les mots de Sorj Chalandon m'ont attrapé par le coeur. », écrit-il encore...
Laissons donc M. Chalandon nous inviter à commencer la lecture : « Voilà Tyrone, voilà Antoine, voilà les rues sombres, la brique, l'injustice, les teignes magnifiques, la pluie, la nuit des opprimés. Voilà l'Irlande et sa terrible beauté. Rien ne manque à l'injustice et à la colère. Rien ne manque à la sidération du trahi. Voilà l'histoire de cet ami, ce frère et ce traître pourtant... »

Sorj Chalandon, alias Antoine, et Tyrone, alias Denis. Une histoire vraie pour une vraie histoire d'amitié, de fraternité, de lutte, de combat, de mort aussi et de vie toujours...

Lu en janvier 2018.
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15 décembre 2006. Antoine, emmitouflé dans son épais manteau afin de se protéger de la neige, ferme son atelier de lutherie et se dirige vers un kiosque à journaux. C'est en feuilletant l'un d'eux qu'il fait un malaise dans la rue. Sur la page ouverte, le titre "Un traître au sein de l'IRA"...
Avril 1977, Belfast. Alors qu'il boit un coup avec ses amis irlandais, Jim et Cathy, Antoine fait la connaissance, dans les toilettes du bar Thomas Ashe, de Tyrone Meehan. Même si son ami parle de lui en tant que figure locale, Antoine n'y prête guère plus attention. La soirée se passe tranquillement, au rythme des chansons irlandaises. Lorsque les trois amis quittent le bar, ils remarquent les blindés anglais qui patrouillent. de retour à la maison, Jim raconte alors à Antoine qui est ce Tyrone Meehan : vétéran de tous les combats contre la puissance britannique et responsable de l'IRA. Très vite, le jeune homme prend position pour la cause irlandaise et son chemin rencontre à nouveau celui de Tyrone Meehan...

Adapté du roman éponyme de Sorj Chalandon, cet album, passionnant de bout en bout, nous plonge en plein conflit irlandais. Antoine, luthier à Paris, va se replonger dans son passé suite à la lecture d'un article de journal. C'est dans le coeur d'une Irlande déchirée, au cours des années 70/80, que l'on retrouve le jeune homme au sein de la cause irlandaise, aux côtés de ses amis, Jim, Cathy et le charismatique Meehan. Pierre Alary entremêle au coeur de ce récit les comptes-rendus d'interrogatoires de Tyrone Meehan par l'IRA. Des interrogatoires succincts mais riches de sens. L'auteur nous plonge dans une ambiance tendue, angoissante et traite avec justesse du combat, de la patrie, de la confiance, de la fraternité, de l'amitié, du deuil et, évidemment, de la traîtrise. Sorj Chalandon ayant donné libre cours à Pierre Alary, ce dernier s'est emparé brillamment de son roman, aussi bien scénaristiquement que graphiquement. En effet, l'auteur nous offre de magnifiques planches : un trait particulièrement élégant, des ambiances intenses et des couleurs monochromatiques.
Une ballade irlandaise, captivante et riche...
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Alors déjà, énorme coup de gueule vis-à-vis de cet égoïsme sans nom voulant que ce traître soit celui de Môsieur. Et le partage, ça te parle ?!

Chalandon, à lire, c'est bien.
Chalandon, à lire et à zieuter, c'est bien.
Vous noterez la subtile nuance. Ce petit plus rendant hommage au graphisme épuré, tout en retenue et pourtant terriblement efficace, aidé en cela par un encrage monochromatique aussi doux que le combat de l'IRA fut rude.

Mon Traître, c'est avant tout celui d'Antoine.
Ce petit frenchie fou d'amour pour cette farouche Irlande assoiffée d'honneur et de liberté.
Un pays qu'il va faire sien, adoptant tout de go ses rugueux combats contre l'envahisseur rosbif.

Mais avant tout, ce sont de belles et fécondes rencontres. de celles qui enracinent et qui nourrissent.
Avec Jim et Cathy, tout d'abord, puis avec le légendaire Tyrone Meehan, emblématique figure de l'IRA. de toutes les luttes, de tous les combats, il va incarner un mentor infatigable, un modèle d'acharnement à vouloir bouter les anglais hors de la Verte Érin. Naaan Jeanne, t'es pas toute seule !
Un père de substitution porté au pinacle par ce jeune padawan le bouffant du regard avec les yeux de l'amour.
Mais à vouloir déifier un modèle, on en vient à oublier qu'il n'est qu'un homme avec tout ce que cela comporte de faillible.

Construit sur la base d'une double narration, Mon Traître alterne l'interrogatoire de Tyrone Meehan par l'IRA avec l'histoire d'Antoine devenue indissociable. La petite histoire côtoyant la grande.

Mon Traître, c'est avant tout l'évocation d'un combat.
Celui de quelques irréductibles prêts à l'ultime sacrifice pour la cause.
Emprisonnés, nombreux seront les militants de l'IRA à mourir d'une grève de la faim.
Bobby Sands, 27 ans, décèdera après 66 jours de jeûne dans la prison de Maze, devenant alors un véritable héros de la cause républicaine et un emblème politique incontournable.
De source historique moyennement sûre, la Dame de fer se serait alors exclamée :
"Ça m'en touche une sans bouger l'autre !".
Expurgé de tout manichéisme, il nous conforte dans l'idée que rien ne saurait être au-dessus d'un idéal, surtout pas un homme auréolé du titre un brin ronflant d'incarnation vivante dudit conflit.

Très beaucoup bien.
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La plume de Pierre Alary dessine la scansion rimée du roman de Sorj Chalandon pour en extraire et faire résonner l'harmonie.

Portée par un souffle sidérant et une interprétation très juste de l'écriture subtile de l'auteur, l'adaptation de Mon traître en bande dessinée est un alcool fort, violent et puissant.

On est rapidement agrippé à ces planches d'où se dégagent, en plus du talent incontestable du scénariste, dessinateur et coloriste ; un engagement moral à fleur de peau pour donner vie aux personnages et animer la véracité et la magie de l'écriture de Sorj Chalandon.

Comme un cocktail parfaitement dosé, Pierre Alary a su choisir dans sa palette des teintes monochromatiques sobres, sombres, qui collent avec l'ambiance et l'état d'esprit des personnages et des plans et angles de vue assez rapprochés pour un ensemble parfaitement composé.

La rencontre entre deux arts et deux artistes est sublimée par une humanité et un sens des nuances extrême. Finesse, rythme, souci du détail et beaucoup de talent.

Emouvant, élégant et mélancolique à la fois.


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Libre adaptation d'un roman que je n'ai jamais oublié. Un jeune luthier lors d'un séjour en Irlande fait la connaissance de Tyrone Meehan, fervent activiste membre de l' IRA. Il va l'admirer, lui faire une confiance aveugle, une grande amitié va naître ou peut-être un rapport père-fils jusqu'au jour, par un article, il apprendra sa trahison.
Le scénariste de ce roman graphique s'est approprié l'histoire avec l'aval de Chalandon. Une grande réussite tant au niveau du texte que du graphisme. Y'a pas à dire : quand deux talents se rencontrent...
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C'est sur la pointe des pieds que j'ai ouvert Mon traître. Cela faisait un bail que je souhaitais découvrir le roman de Sorj Chalandon mais je l'avoue humblement je n'en avais pas eu le courage ...

En découvrant à la bibliothèque l'adaptation graphique de Pierre Alary je n'ai pas hésité. Et je n'ai aucun regret !!!
Pierre Alary "avait envie de raconter une belle histoire comme ça, mais, surtout en conserver les mots, et toute la douleur. M'approprier son émotion et la raconter en dessin... Je voulais avoir la fierté de mettre ses mots sur mes images. J'y mettrais du "moi" par le découpage, le rythme, le montage.. " Voilà ce qu'il nous dit de son travail.
Sorj Chalandon lui a fait confiance, ils se sont regardés, se sont serré la main . Tout était dit..

Quant à l'histoire nul doute que vous la connaissez bien , très bien . Une histoire d'amitié trahie, une histoire où la colère explose, où l'Irlande se dévoile , où le frère trahit mais reste le frère ...

Immense coup de coeur.
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Je n'ai pas lu le roman de Sorj Chalandon mais j'avais lu Retour Killibegs, qui relate la même histoire mais d'un autre angle.
J'ai hésité à commencer par cette adaptation. Finalement je ne regrette pas, j'ai tout-à-fait retrouvé l'atmosphère et le récit en lui-même de Retour à Killibegs à la fois par la narration et la mise en scène de cet album qui raconte la rencontre et l'amitié de Chalandon avec Donald Donaldson, membre de l'IRA provisoire et en même temps espion pour les services de renseignement du gouvernement du Royaume-Uni, avant d'être dénoncé.
Mon traitre nous plonge donc en plein coeur des conflits nord-irlandais dans les années 70-80, sous l'aire Thatcher, où plusieurs membres de l'IRA ont été emprisonnés dans des conditions horribles dans l'indifférence totale du gouvernement britannique.
Ce sont des années de grande violence, d'attentats et de représailles sans fin. le personnage principal, un jeune luthier français, Antoine, découvre l'Irlande du Nord peu de temps après la tuerie qui a eu lieu à Derry, connue sous le nom de Bloody Sunday (immortalisé par U2). Il fera des allers-retours entre Paris et Belfast des années durant, désireux de participer lui aussi aux combats de l'IRA, ce qui lui sera reproché par ses amis nord-irlandais: on ne joue pas à la guerre, on la vit. Et pour la vivre, il faut être né à Belfast, sentir cette guerre en nous, avoir vu des gens mourir, vivre l'injustice, la peur et la colère depuis sa naissance.
Même si j'ai trouvé le ton parfois trop empathique, j'ai été transportée par l'horreur de ce qui se déroulait à à peine deux heures de vol de chez nous, il y a à peine vingt-cinq ans plus tôt. Et dit aujourd'hui, on pense forcément à d'autres pays en guerre ou en conflit actuellement pour lesquels on se sent si désarmés.

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Une adaptation tout à fait à la hauteur du poignant roman de Sorj Chalandon, qui n'est en rien trahi ici, tant on replonge avec émotion dans ses mots et dans cette histoire, son histoire.

On retrouve l'ambiance irlandaise des années IRA, et les sentiments extrêmes du narrateur qui s'approprie ce conflit, cette cause, se sentant irrémédiablement impliqué et donc profondément trahi.
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C'est l'histoire d'une rencontre entre deux hommes, deux sensibilités. Alors lorsque Pierre Alary propose à Sorj Chalandon d'adapter son roman "Mon traître" en bande dessinée, ce dernier lui laisse carte blanche. En ressort ce superbe livre ! " Mon traître" de Pierre Alary est donc l'adaptation du roman de Sorj Chalandon, publié en cette année 2018 aux Editions Rue de Sèvres.
Leurs regards se croisent un soir de 1977 dans un pub de Belfast...
p. 13 : "La première fois que j'ai vu mon traître, c'était ce soir-là, le samedi 9 avril 1977. "
Antoine est luthier à Paris. Mais son amour pour l'Irlande le conduit à Belfast. Charmé par l'accueil de ses habitants et par ses paysages incomparables, il se lie rapidement avec Jim et Cathy, des partisans de la cause irlandaise. A leurs côtés, Antoine va oeuvrer pour défendre cette cause, dont il se sent de plus en plus concerné. Tout d'abord spectateur de ces tensions entre l'Armée Républicaine d'Irlande et la puissance britannique, il finit par prendre part à la lutte.
p. 27 : " Devant moi, chaque irlandais portera un jour ce masque de guerre. "
C'est lors d'une soirée au bar Thomas Abe qu'Antoine fait la connaissance d'une figure incontestable de l'IRA : Tyrone Meehann. Immédiatement Tyrone va devenir pour Antoine un ami, un mentor, un père.
p. 43 : " Mais tu n'es pas irlandais. Tu ne seras jamais irlandais. Ce jour-là, Tyrone Meehan a fait une chose terrible. Il m'a regardé bien en face et m'a demandé de ne jamais oublier cela. Il m'a regardé en me disant de rester ce que j'étais. Que je leur apportais, à lui, à Jim, Cathy, Sheila, à tous, autre chose que ce qu'ils s'apportent les uns les autres. Il ne laisserait jamais personne se servir de moi. "
Et pourtant....
Ce roman graphique à la couverture particulièrement représentative, est une grande réussite et reste fidèle au roman de Sorj Chalandon, avec une part de liberté quant à la représentation graphique des personnages réussie.
L'histoire est ponctuée de pages de compte-rendu d'interrogatoire de Tyrone Meehan, tapées à la machine, créant ainsi une dynamique dans le suspens.
C'est une partie cruciale de l'Irlande du Nord qui est magistralement retracée dans ce livre, justement à la portée de tout public, tant le coup de crayon est perspicace !
Un coup de coeur  !!!!!!
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Je suis malheureusement restée assez hermétique à cette bande dessinée… Pourtant, le coup de crayon était aussi soigné que très épuré. J'ai aimé les traits encrés ainsi que le choix de couleurs monochromatiques qui apporte souvent des ambiances à chaque scène… Les planches sont souvent réussies, en particulier celles des veillées où les personnages échangent et tissent des liens… Or, j'avais déjà apprécié le style de Pierre Alary dans les deux premiers tomes de « Silas Corey : le réseau Aquila ». Je n'ai donc rien à redire sur le graphisme qui est clairement le point fort de cet ouvrage ! Ajoutons à cela la bonne idée de proposerplusieurs extraits de l'interrogatoire de Tyrone Meehan, qui apporte son lot d'émotions… Pas besoin d'illustrations pour ces pages blanches où sont retranscrits les dialogues entre le vétéran et les autorités. Lettres noires sur fond blanc. Les phrases sont directes, incisives et interpellent le lecteur.

En revanche, je suis restée de marbre face à l'histoire… Tout d'abord, je tiens à signaler que je n'ai pas lu l'oeuvre éponyme de Sorj Chalandon à qui l'on doit, par exemple, le quatrième mur (Prix Goncourt des lycéens en 2013). Je ne peux donc pas juger la qualité de l'adaptation… Néanmoins, je peux affirmer que cette ambiance irlandaise des années 1970-1980 n'a pas su m'intéresser, si bien que j'ai progressé dans ma lecture en ne savourant que les dessins… Pourtant, le récit met en avant de belles valeurs, tels la patrie, l'amitié, le combat pour ses idéaux, la confiance, et des sujets importants, comme que la guerre, la mort et la trahison. de plus, il s'agit apparemment d'une histoire vraie ! C'est même une autobiographie de Sorj Chalandon… Hélas, cela ne l'a pas fait avec moi. Je suis ressortie déçue par cette lecture et ne pense pas lire le roman original.
Lien : https://lespagesquitournent...
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