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Critique de Roggy


Roggy
25 décembre 2020
A la fin de Mon traître, le besoin de comprendre les raisons de la trahison de Tyrone Meehan obsède le lecteur.

Dans Retour à Killybegs, Tyrone, le traître, a besoin de crier sa vérité et d'en finir.

La trahison est souvent l'un des actes les plus difficiles à comprendre et par conséquent à pardonner.

Le traître bafoue tous les principes moraux.

Il trompe la confiance de quelqu'un.
Il abandonne ou livre un être cher à l'ennemi.
Il brise la loyauté qui le lie à quelqu'un.

Sorj Chalandon souhaite nous expliquer le contexte de la lutte pour l'indépendance nationaliste irlandaise et le rôle de la résistance.
La résistance a un visage, des motivations, des hommes forts et courageux prêts à mourir pour la cause, prêts à subir les pires ignominies en prison, pourchassés par les anglais mais aussi par les irlandais « de l'autre côté »

Les dessins de Pierre Alary collent parfaitement à l'ambiance. Les planches de camaïeux à prédominance sombres retracent les années de lutte, de dévotion et d'espoir broyés par le temps qui passe, par les défaites, par la fatigue et par le désespoir.

On est rapidement happé par ces planches d'où se dégagent, en plus du talent incontestable du scénariste, dessinateur et coloriste ; un engagement moral à fleur de peau pour donner vie aux personnages et animer la véracité et la magie de l'écriture de Sorj Chalandon avec finesse, rythme et souci du détail.

On comprend mieux l'engrenage fatidique qui a conduit le traître à mourir seul face aux fantômes de son enfance et à ses mensonges, face à une cause trop lourde à porter.
Dans mon traître la phrase : « Personne ne naît tout à fait salaud, petit Français. le salaud, c'est parfois un gars formidable qui renonce » prend ici tout son sens.


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