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93 pages. Il n'y en a pas une de trop, il n'en manque pas une.

Banlieue madrilène, Tomás douze ans, décide d'écrire tout ce qui s'est passé ce samedi d'août au cours duquel son ami Lucas est mort.

Il n'aime pas écrire et s'il le fait, c'est parce qu'il sent que pour se débarrasser de ce qu'il a enfouit, la meilleure chose à faire c'est noircir du papier, faire de belles lignes afin de trier les souvenirs de cet événement perturbant.

Avec l'image obsédante des baskets du pendu qui semblent le regarder, qui le fixe sans le lâcher, ce presque adolescent parle au lecteur à la première personne. Sa voix est sans filtre, naturelle et franche comme celle d'un enfant.

Isabel Alba construit un récit intensément littéraire, utilisant un langage parlé, dans lequel la dureté du récit contraste avec la naïveté du style avec lequel il est exprimé.

Une histoire dont la fin surprend par son imprévisibilité, choque par l'ambiguïté morale des personnages. La vérité insensée apparaît au détour d'une page et ça vous file une grande claque dans la gueule.

Traduit par Michelle Ortuno
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Tomás, vit dans une banlieue pourrie de Madrid, zone avec ses potes dans un immeuble en construction, abandonné suite à la faillite ou les malversations des promoteurs. Les familles sont disloquées, les femmes souvent battues, les hommes ivres, au chômage, les plus grands trafiquent avec le flic qui habite le quartier. Tout est pourri de ce côté-ci du périph.
Personne pour leur indiquer la route, les aider à discerner le bien du mal, à grandir du bon côté de la corde raide sur laquelle ils marchent. Seul Lucas a la chance d'avoir une mère qui l'élève, suit son travail scolaire, l'aime, bref une mère normale.
L'été, lorsque les autres vont au bord de la mer, les gamins restent là à s'ennuyer, à s'inventer des jeux. Tomás, Martin et, surtout le Zurdo que le gosse admire «Ce que je voulais, moi, c'était ressembler au Zurdo, un mec dur ». Oui, mais c'était avant, « avant qu'il se fasse embarquer… à cause de la nuit où il s'est fait coffrer et de ce qui est arrivé à Lucas ».
Lucas est leur souffre-douleur, pourtant, il les suit partout, en mal de copains, de leur « normalité ». C'est peut-être cela la cause de sa mort.
Tomás n'a plus les idées claires depuis que Lucas a été retrouvé pendu dans l'immeuble en construction. « J'ai pas les idées claires et c'est pour ça que maintenant j'ai vraiment envie de me mettre à écrire ; même si c'est ridicule et que ça sert peut-être à rien, mais autrement e ne vois pas comment je vais arriver à faire sortir tout ce que j'ai dans le crâne. Moi, je pense que sur le papier, si j'arrive à tout écrire sur des lignes bien droites, une chose après l'autre et sans faire de ratures, j'y verrai plus clair. »
Un jour, leur quotidien bascule. Lucas est retrouvé pendu. le Zurdo, frère de Martin, est arrêté par le flic pourri, accusé d'avoir tué Lucas et de l'avoir pendu pour faire croire à un suicide. C'est pour cela que Tomas veut, doit parler, raconter ce qu'il a vu, ce qu'il vit, ce avec quoi il devra vivre. J'ai suivi, mot après mot, page après page, sa prise de conscience.
Il raconte, un long monologue, une logorrhée sans trop de style. Tout sort, sa vie d'avant avec sa petite soeur Diana (en hommage à la princesse tuée sous le pont de l'Alma) qu'il aime tant, sa mère, caissière dans un bureau de tabacs, dépressive, battue. Les filles, qui comme dit Germān « ce sont toutes des salopes et elles aiment ça autant que nous », la promiscuité. Il y a ce jeu débile où, sur le pont enjambant l'autoroute, ils visent les voitures comme au flipper, ou dans un jeu vidéo. A réalité « vraie » n'est plus la leur, les bzrrières de a civilité, de la civilisation basculent, l'esprit de gang prend le dessus.
Ce livre, Baby spot, une fois ouvert, je n'ai pu le lâcher, même après le point final. J'étais la, dans le noir, les yeux grands ouverts, choquée, KO debout. Les phrases chocs s'entrechoquent en moi. « Tout a commencé à être beaucoup plus fascinant que de provoquer des accidents sur le périph. » La cruauté et l'innocence jouent au ping-pong.
Superbe

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C'est ce que l'on appelle un roman percutant. Tu sais, quand tu lis les dernières lignes bouche bée, quand tu fermes le livre un peu secoué(e).

Baby Spot, c'est l'histoire d'un gamin qui vit en banlieue de Madrid et qui, tel un funambule, avance sur la ligne qui sépare le Bien du Mal. Il trébuche, il se reprend, et l'on ne sait pas de quel côté il finira.

Élevé par sa mère, qui a été quittée lorsqu'elle est tombée enceinte, et par son beau-père qui les cogne, Tomás grandit comme il le peut et côtoie des voyous. Mais quand Lucas, le plus sage de ses amis, est retrouvé pendu à une poutre d'un chantier abandonné, la jeune vie de Tomás bascule. Il raconte, écrit et tente de dénouer ce qu'il s'est passé ce jour-là. L'écriture est rapide, rythmée et familière, elle dévoile dans l'urgence une situation qu'il faut à tout prix démêler. Tomás veut comprendre, veut nous faire comprendre. Il écrit pour décrire la situation et son entourage. Par là-même, ses pensées mélangées et troubles s'entrecroisent, se perdent, se couchent sur le papier, comme pour que lui-même se rende compte d'une réalité bien difficile à accepter.
Se dévoilent alors des enfances troublées, des personnages-bandits – comme le terrible Zurdo qui est arrêté ce jour-là-, mais aussi des naïvetés qui se font la malle.

« Et donc, quand on passe près du chantier et que Martín donne des coups de pied dans les canettes ou qu'il se met à parler sans pouvoir s'arrêter, moi, je ressens une angoisse terrible et les images me reviennent en tête – et je n'aime pas du tout qu'elles reviennent, parce qu'elles restent là-dedans, dans mon crâne, même si j'ouvre de grands yeux et que j'essaie de penser à autre chose – ; c'est que, sans le vouloir, je vois Lucas dans sa caisse, et je pense qu'il doit se sentir bien seul là, tout en bas, surtout qu'il y fait noir, et lui c'était un sacré trouillard. Alors j'ai un noeud dans la gorge, et on dirait que je m'étouffe, et je sens que je vais claquer moi aussi, comme Lucas. »

À cheval entre la réalité et la fiction, Tomás traverse les événements comme dans un film, mais parfois ses souvenirs le ramènent brusquement dans sa vie réelle. Difficile de faire le tri dans son esprit quand l'on a douze ans…
Le fil de l'intrigue se tend et nous bouscule, nous les spectateurs, les lecteurs, et tout cela ne nous laisse pas indifférents. le récit nous abandonne à bout de souffle. Il percute et nous envoie face à un dénouement qui nous laisse pantois.
L'enfance et son insouciance prennent définitivement fin dans cette banlieue madrilène et laissent place à une dure réalité à laquelle Tomás va devoir se confronter.

« Avec les films c'est plus facile, parce que quand les images t'envahissent et que t'arrives pas à les effacer, tu peux te consoler en te disant que, comme dans les cauchemars, tout est faux, que rien de ce que tu vois dans ta tête n'est vrai et que bientôt tout va disparaître pour toujours. Mais ce qui est arrivé au Zurdo, et aussi à Lucas, je sais que c'est arrivé pour de vrai, voilà pourquoi ça ne sort jamais complètement de ma tête. C'est pour ça que je veux écrire, pour voir si j'arrive à faire sortir toute cette histoire et à la laisser pour toujours sur le papier. »
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Voici un petit livre drôlement efficace et percutant dans son style et son propos.

Un jeune de ce qu'on appelle les mauvais quartiers, vient de voir un des gamins faisant partie de sa bande pendu à une poutre d'un chantier abandonné et le grand-frère d'un autre, considéré comme un dur et un héros par toute la bande, arrêté par la police. Dans son langage familier, il décide d'écrire, histoire de nous raconter comme on en est arrivé là.

Et vous vous en doutez, tout n'est pas si simple.

Une véritable descente dans les bas-fonds de Madrid, où tout est dit bien que le sordide soit épargné au lecteur. Le monde n'est pas rose ma bonne dame.

Je recommande cette courte lecture d'autant plus qu'il s'agit d'une petite maison d'éditions, qui mérite d'être soutenue pour découvrir de tels auteurs !
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Un quartier pauvre de Madrid.
Tomas, un garçon de douze ans, sans papa, un beau-père violent, une petite demi-soeur adorée, simplette et une maman débordée, un peu paumée, qui a peu de temps et d'égard pour lui.
Dans cette ambiance familiale glauque,il s'attache à ses copains de la rue et surtout à Zurdo ("J'aurais fait n'importe quoi pour faire plaisir au Zurdo"), un petit délinquant beaucoup plus âgé. L'âge oblige, ils s'emmerdent grave et font beaucoup de conneries jusqu'au drame qui vient tout bousculer. L'innocence de l'enfance y sera à jamais perdue.....

C'est Tomas qui raconte à la première personne.Une histoire courte d'à peine cent pages, forte et violente, qui se lit d'un souffle et qu'on termine un noeud au fond de la gorge,....comme lui.

Un livre merveilleusement bien traduit, qui nous vient d'Espagne. Isabel Alba,écrivaine, scénariste et photographe nous livre un récit trés visuel, maintenant le suspens sur la vérité du drame jusqu'aux dernières pages.
Si vous en avez le temps et l'envie, une belle découverte.
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Un roman à bout de souffle pour deux raisons: peu de ponctuations et une histoire intense et dure, que le jeune Tomàs confie au lecteur.
Dans cette cité ouvrière Madrilène, Tomàs se retrouve témoin de la violence et sa perversité, amenant le suicide d'une jeune garçon.
C'est tout cela que nous raconte, comme un coup de poing, Tomàs, cette violence quotidienne, la peur, la honte, la misère financière et sociale, qui empêche de s'en sortir et qui enferme les gens.
C'est intéressant mais triste à la fois et on a envie d'aider Tomâs et cette cité à sortir de cet engrenage.

Lien : http://carnetslecturesophie7..
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Voilà un livre surprenant dont la première chose qui m'a attirée fut la couverture pour le moins étonnante. Je trouve qu'elle laisse place a beaucoup de mystère, en la voyant on ne sait pas trop à quoi s'attendre.

Lorsque je l'ai reçu, j'ai adoré passer ma main sur la couverture, elle est vraiment spéciale, elle semble fragile et en même temps coriace. Elle est très agréable au touché, légèrement en relief (un peu comme si l'on touchait l'intérieur d'un carton).

Vient ensuite le moment de se lancer dans la lecture.

Il n'est pas très long à lire, et pourtant on se laisse facilement embarqué avec les mots de ce jeune garçon qui nous raconte une partie de sa vie.

Il ne veut rien oublier, pas comme avec ces films dont on ne se souvient pas forcément de tout, lui, il veut se souvenir de tout.

Sa solution ?

Il va écrire ce qu'il ressent, ce qu'il voit, un peu à la manière d'un journal intime sauf que ce n'est pas écrit pareil.

Dans son histoire, on ressent beaucoup de souffrance, à certains moments on a envie de le prendre dans nos bras pour lui donner cette tendresse qu'apparemment il n'a pas venant de sa mère, ni de personne d'autre. A d'autres moments, j'ai eu envie de le secouer pour lui faire comprendre qu'il doit prendre sa vie en main sans s'occuper de l'avis des autres.

Mon souci est que j'ai eu un peu de mal avec les nombreuses répétitions, il revient souvent sur ce qu'il a déjà dit précédemment, cela donne un effet de lourdeur à l'histoire. Un peu comme s'il fallait un certain nombre de page obligatoire et que pour atteindre ce nombre il faut absolument continuer d'écrire. Cela vient peut-être de la traduction, mais comme je n'ai pas lu le version originale, je ne peut pas non plus le certifier.

Je suis ravie d'avoir découvert ce livre et son auteure, ainsi qu'un éditeur que je ne connaissais pas, et je vous conseille de faire cette jolie découverte vous aussi
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Tomas, douze ans, vit dans une banlieue un peu sordide de Madrid avec sa mère, Pili. Tout commence ce soir fatidique, celui où avec son meilleur ami, il découvre Lucas, leur copain de jeu, pendu sur un chantier. Ce jour-là, Tomas commence à écrire pour tenter de démêler le vrai du faux, son imagination de la réalité.
C'est un très court texte d'à peine 100 pages. du premier au dernier mot, c'est un long flux de paroles pas toujours cohérentes, déviant de l'information initiale souvent, pour revenir au coeur de l'histoire. le lecteur est comme noyé dans ce fleuve d'informations qui n'ont pas toutes un lien, se demandant où ce jeune garçon souhaite en venir.
Lien : http://thegingersreading.blo..
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Dans une banlieue tout à fait sordide de Madrid, en bordure d’un périphérique, frontière entre deux mondes, ceux qui réussissent et les autres. Les jeunes trainent leurs guêtres dans les ruines d’un quartier jamais terminé par l’entreprise de construction, quand les appartements eux ont été vendus depuis longtemps. Témoins de la vie des petits voyous et des trafics en tout genre, des violences sur les femmes, elles qui disent toujours non et se débattent même quand elles sont d’accord comme chacun le sait bien, des coups portés à la mère quand elle veut s’exprimer, du père qui traine au café, ivre, du matin au soir car il est au chômage. Les enfants trainent, et Lucas est un peu leur souffre-douleur, lui qui les accompagne partout, mais lui est bien plus sage, car lui c’est sur sa mère l’aime vraiment et s’en occupe comme elle peut.

Et Tom raconte, raconte dans une logorrhée sans fin, sans trop de points ni de virgules tant le récit presse et veut sortir, ce qu’il a vu ce jour d’août, le jour où Lucas est mort dans le chantier, le jour où le flic pourri a arrêté le caïd du quartier, Le Zurdo, le frère de Martin, celui que jusqu’alors Tom admirait tant. Le jour où tout a basculé, comme ça, pour rien, comme dans un film, parce qu’on ne sait pas « pourquoi » finalement tout bascule.

Et les mots sortent, en langage parlé, qui disent la vie au jour le jour, les pères sans emploi, les femmes abandonnées quand elles tombent enceintes, les violences faites aux femmes et le porno à la télé ou dans la chambre des parents à la cloison si fine qu’on entend tout. Qui disent aussi la tyrannie entre gamins, les petits caïds en prison, et l’innocence d’un gamin de 12 ans qui aime tant sa petit sœur Diana et sombre en même temps dans une cruauté et une violence indicibles. Quel roman étonnant, bouleversant, cru parfois, mêlant cruauté et enfance, de cette enfance qui sur le fil du rasoir ne sait pas encore de quel côté elle va tomber, le bon ou le mauvais ? Voilà un livre d’à peine 90 pages qui se lit d’une traite et qui vous laisse un peu pantois, sonné.
Lien : https://domiclire.wordpress...
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