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Rosie Pinhas-Delpuech (Traducteur)
EAN : 9791095434269
136 pages
Editions Do (25/08/2020)
4.18/5   11 notes
Résumé :
Une fille accompagne son père dans les derniers mois de sa vie. Elle le regarde devenir de plus en plus confus et souhaite préserver quelque chose de sa personnalité, qui disparaît sous ses yeux. Plus il oublie, plus elle se souvient plus il s'éloigne, plus elle sent une proximité nouvelle entre eux. Avec humour, tendresse et poésie, cruauté parfois, elle observe de plus près sa famille et les gens qui les entourent, et la façon dont leurs relations délicates change... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le vieil homme, c'est Shlomo, peu à peu il perd la mémoire. Il comprend les situations exactement comme autrefois, les émotions l'animent exactement comme autrefois, son honneur lui importe exactement comme autrefois, sinon davantage, mais il ne se souvient pas des faits, il a oublié les mots. Pourtant il y a peu de temps il avait composé un dictionnaire.
Sa fille, alias l'écrivaine, l'accompagne ici dans les derniers mois de sa vie. Vous pensez sûrement à un livre morose vu le sujet, mais en faite non, pas du tout. D'une écriture minimaliste et une structure très aérée composée de cent-treize petits textes, chacun sur une page, qui relient souvent passé et présent , où le vieil homme est tour à tour attendrissant, agressif, lucide ou confus, Albalach nous relate avec tendresse, poésie et humour l'ultime période douloureuse de la vie de son père. Un vieil homme qui ne laissera derrière lui aucun testament, sinon une grande chaleur et l'amour de l'être humain. Un grand optimiste né en Bulgarie et arrivé en Israel sans un seul mot d'hébreu. Un grand timide, comme sa fille, qui à travers ce texte peu timide rend un hommage émouvant à son père. Ne passez pas à côté, c'est un petit bijou littéraire d'une écrivaine israélienne, qui a reçu pour ce livre le prestigieux prix Brenner, décerné par l'association des écrivains hébraïques en Israel.


"La fille : Dis, papa, tu sais qui je suis ?
le vieil homme: Qui pose la question ?"

«  le véritable réalisme absurde : vivre, puis mourir. »
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: «  Il ferma les yeux et quitta ce monde qu'il aimait tant » .

Il aimait Guy Béart et Jean - Jacques Rousseau .
je vais vous conter l'histoire de Shlomo , vieil homme humble, moustachu et humaniste, au soir de sa vie «  Assis au bord d'un brancard comme un enfant, l'air à la fois obstiné et impuissant » .


Une photographie à prendre par sa fille , spectacle surréaliste et grotesque mais touchant, pétri de tendresse et de compassion .

...Sa fille , en fait, l'auteur de ce petit livre à la fois bouleversant de vérité et lumineux par la noblesse de cet homme à la mémoire vacillante , l'essence , le coeur d'une vie qui s'échappe .
En glissant doucement vers l'autre bord , sa fille conte son humanité , à travers souvenirs et moments tragi - comiques , comme le jour , où , à l'âge de quatre ans elle obligea son père à débarquer une pauvre soldate et à la chasser de sa voiture car elle s'était mise à crier .soudainement ....

Une histoire qui pourrait devenir l'histoire et le vécu de chaque homme , de chaque parent , de chaque famille ...
Il aimait l'humanité , était incapable de faire des affaires ,avocat , il recevait des pots de fleurs, assiettes décoratives et services de verres—— offrandes de clients démunis ——-qui ne pouvaient le payer .

Un homme tout à fait étranger à la notion de richesse!

C'est digne, réaliste, absolument tendre , touchant , superbe hommage à un père .
La construction est originale , l'écriture minimaliste , la mise en page aérée , pas classique du tout , composée de cent - treize petits textes , un courant sur une page.

Chacun touche au coeur !

Un roman tout en finesse , parfois grave, mêlant avec grâce, poésie et humour , teinté de nostalgie , parfois taché par les pleurs de sa fille , Noga Albalach , qui nous montre un Shlomo , tour à tour , lucide, confus, oublieux de la réalité ,parfois agressif..
Une ultime fin de vie relatée avec cruauté parfois, amour, douceur et délicatesse !
Grand merci à Idil !
Traduit de l'hébreu .
Un livre merveilleux à ajouter aux pépites de sa bibliothèque.
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Un cerf-volant en plein ciel, voyage à l'infini. Magistral, doux comme de la soie, « le vieil homme Des adieux » est le toit du monde, une voûte lactée. Ecrire l'hymne pour un père, un vieil homme. le temps est compté mais ne craint pas les déserts perpétuels. Pénétrer sur le seuil subrepticement d'une littérature de renom. Regarder l'imperméable parabolique accroché sur le porte-manteau, se dire que l'homme est encore ici. Mémoire vacillante, même si la finitude va advenir. Des rayons de lumière percent encore au travers des persiennes. Noga Albalach délivre l'essence même d'une vie qui s'échappe. le vieil homme glisse sur l'autre versant, sa fille est là. Bouleversante, réaliste, absolument digne. « Viens, dit sa fille, je vais te prouver que c'est chez toi, le vieil homme obéit et la suivit… Il dit qu'il doit aller chez sa femme, dit la femme du vieil homme. » Ce récit est une nuit de pleine lune. Fondamental, il est une citadelle, de celles qui ont contribué au crucial, au juste. L'intelligence intuitive du vieil homme est un cahier du jour. Son existence si riche et altruiste est de glaise. Un maître de sa destinée coûte que coûte, malgré les drames encourus. L'histoire du monde sur ses épaules, l'homme est resté debout. On s'attache à Shlomo (c'est son prénom). « Ainsi les langues qu'il parlait s'élevèrent au nombre de sept. » Sa fille collecte ses paroles, rassemble l'épars égaré dans les limbes ; glisse les mots éphémères et ceux colorés de lucidité, de souvenirs, de reconnaissance pour le Père, l'homme. La gravité est prière universelle, retenue pudique. Les instants statufiés sont des murailles, du pain pour demain. « Papa, tu te souviens de ton âge ? le père lui répondit lentement d'un air réfléchi : Sept-mille-deux-cent-ans. » « La fille : dis papa, tu sais qui je suis ? le vieil homme : Qui pose la question ? » Les mouvements narratifs sont des prouesses. L'essentiel des écorces qui résistent. Dépasser l'irrévocable. Creuser la dune de sable, et puiser le dernier grain, résistance, voix du père. Dire que durant dix ans il a composé un dictionnaire, classer des mots, en deux volumes : bulgare-hébreu, hébreu-bulgare, en 1500 exemplaires, imprimé à Sofia en Bulgarie, sa terre originelle. Il en a vendu une centaine. Nos yeux tremblent de pluie. Cet homme était fidèle à son Histoire, les sens en alerte. « Dimitar fut reconnu comme « juste parmi les nations ». A Jaffa une place et une fontaine portent son nom. Peut-être est-ce grâce à lui que bien avant le comptable Manda, la fille du vieil homme vint au monde. » « Pour aimer l'être humain, tout être humain, il faut décider d'être optimiste et de s'y tenir. » « Mais l'optimisme ne se décide pas ; il est une inclination du coeur, une qualité. » La fille du vieil homme touche le monde en plein coeur. Elle souffle sur les braises. le feu repart, différemment. le vieil homme vacille, va sans doute chuter. Ce récit aux mille étoiles, aux confidences allouées, à l'enjeu mémoriel est plus qu'un choc de lecture tant sa beauté est une délivrance. On cerne le visage du père, ses rides placées sur le front, superbes, son regard brillant, et cette main qui ne sait plus le tracé de vie. Ses attitudes maladroites, ce qui s'endort et renaît. le crayon sur le dictionnaire. « Il ne faut pas donner ce livre, dit la mère, papa aimait Rousseau. » « Rousseau croyait que l'Homme était naturellement bon. » « le vieil homme Des adieux » est un bouquet d'éternelles. Il est sceau pour l'humanité, l'exemplarité. Une preuve de bonté, de justesse. Un flambeau de transmission. le plus bel hommage d'une fille pour son Père. Traduit de l'Hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech. Les Editions DO nous prouvent une nouvelle fois une haute qualité éditoriale.

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"Autrefois, le vieil homme vivait ici, il vivait et il n'est plus. Cette chose, à un âge avancé, sa fille a du mal à le comprendre"
Un roman tout en finesse sur les derniers mois de la vie d'un viel homme et de sa fille qui l'accompagne. le viel homme ne reconnaît pas grand monde et la fille du vieil homme fait ce qu'elle peut pour l'accompagner. Une très belle écriture, une mise en page peu classique : de courts paragraphes sur une page.
Une belle découverte que ce roman.
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critiques presse (1)
Liberation
28 septembre 2020
Ce livre est émouvant comme tout. Il est constitué de cent treize brefs ou très brefs textes (un seul excède une page) qui sont comme des flèches : chacun doit toucher, chacun vise au cœur.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Dans son relevé mensuel, la société de carte de crédit présenta la course de l'ambulance qui avait conduit le vieil homme à sa dernière demeure au cimetière sous la rubrique "tourisme".
Ce n'est pas bizarre, se dit la fille du vieil homme. C'était vraiment son dernier voyage.
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«  La fille du vieil homme ne savait même pas que son père parlait l’allemand .
Ainsi, les langues qu’il parlait s’élevèrent au nombre de sept » ...
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Quand elle était petite, on demandait parfois à la fille du vieil homme quel était le métier de ses parents.
Médecin et avocat, répondait-elle avec l'impression de transmettre une information non fiable.
"Médecin et avocat" ont une aura de richesse, de réussite, et ces deux choses - richesse et réussite - n'avaient jamais fait partie de leur foyer. Sa mère, qui publiait des recherches pionnières dans son domaine, avait la réussite modeste, et son père... son père il est le vieil homme :
Un ancien membre du Parti communiste, un avocat incapable de faire des affaires, un homme si étranger à la notion de richesse.
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Même si le vieil homme et sa femme eurent du mal à accepter que leur fille déserte le monde de la finance au profit du monde des lettres, ce furent eux qui, tout au long de sa vie, la préparèrent à faire précisément ce pas.
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La fille du vieil homme se souvient de sa dernière visite chez son père. Sa mère lui avait donné un petit carré de chocolat. Elle l'avait posé dans sa bouche, mais le vieil homme l'avait recraché au loin. La fille du vieil homme pense à ce crachat et le comprend comme la dernière parole de son père:
Vous me donnez du chocolat pour adoucir ma vie. Vous mentez, ma vie n'est pas douce et ne sera pas douce.
Le lendemain, il mourut.
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