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Michèle Albaret-Maatsch (Traducteur)
EAN : 9782264043153
480 pages
10-18 (24/09/2007)
3.79/5   572 notes
Résumé :
Un monde, le nôtre, dans un futur pas si lointain... Un monde dévasté à la suite d'une catastrophe écologique sans précédent, où se combinent des conditions climatiques aberrantes, des manipulations génétiques délirantes et un virus foudroyant prompt à détruire l'ensemble de l'humanité. Esseulé au cœur de cet enfer aseptisé et visionnaire, digne de 1984 et d’Orange mécanique, un homme, Snowman, est confronté à d'étranges créatures génétiquement modifiées, les Craker... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 572 notes
Snowman est probablement le dernier homme sur terre, une terre sur laquelle règnent désormais des conditions climatiques aberrantes...
Errant parmi les décombres à la recherche de nourriture et de l'eau, Snowman se rappelle sa jeunesse ...dans une enclave réservée aux scientifiques, quand il s'appelait encore Jimmy et qu'il était l'ami d'un savant génial au nom de Crake...
Crake qui avait su créer des hybrides d'animaux féroces, comme les "porcons" ou des "louchiens", ainsi qu'une peuplade d'humanoïdes : les Crakers (des êtres beaux, naïfs, limite stupides) et sur lesquels Snowman, seul, veille maintenant...

Des flashback's et les souvenirs de Jimmy nous avisent de quelle façon notre civilisation est retournée à l'état sauvage...or, plusieurs autres sujets s'entrelacent (les "plèbezones" en opposition des enclaves pour l'élite, des fillettes vendues aux trafiquants afin d'alimenter la commerce du porno, le mythe du savant fou et ses créations...) pour aboutir -sous couvert d'un roman d'anticipation- à une critique âpre, presque libelliste et soutenu par un langage puissamment évocateur.

C'est bien ce monde que l'auteur a su matérialiser avec une imagination déconcertante, qui est resté dans ma mémoire depuis ma lecture en 2005.
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Le dernier homme partage avec le lecteur les derniers instants et le passé d'un monde pas si lointain, résultant de dérapages scientifiques qui ne se préoccupent pas de morale. La science est devenue la religion, l'art n'a plus aucune valeur. La communauté scientifique est retranchée derrière ses murs, délaissant un monde qui se dégrade, s'enfonce dans les vices, l'ignorance et la pauvreté. La consommation prime au détriment de l'écologie et du partage.

Margaret Atwood a le don de créer un univers particulier. Le personnage principal, le dernier homme, n'a rien de sensationnel, il est même médiocre par rapport aux élites de cette société futuriste. Il est le témoin privilégié de la décadence du monde, de l'arrogance des hommes. Ce n'est pas un surdoué, mais il a gardé sa part d'humanité. Il déambule et survit dans ce monde où seuls les organismes génétiquement modifiés, dans toute leur monstruosité, s'adaptent. L'homme n'y a plus sa place.

Entre catastrophe climatique, manipulations génétiques et virus incontrôlable, ce récit post-apocalyptique nous entraîne dans un enfer créé par les hommes.
Ils ont pris la place des Dieux et ont détruit leurs jouets.

La fin m'intrigue. Au lecteur d'imaginer la suite ou d'approfondir cet univers angoissant en lisant les autres tomes.
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Jamais 2 sans 3... J'abandonne ma lecture de ce roman de Margaret Atwood. Cette fois ci, ce n'est pas à cause de l'écriture de l'auteur qui est très agréable, mais plutôt à cause de l'histoire. Je ne comprends pas le contexte, je n'arrive pas à me plonger dans l'histoire...
J'étais partie pour lire les 3 tomes de cette histoire... Cela vide ma PAL plus vite que prévu !!!!
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Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, on connaissait. Aldous Huxley sous acides, on connait aussi… Mais le meilleur des mondes sous acide, qui aurait télescopé un village de Schtroumfs, et embarqué au passage T.C. Boyle et Lewis Carroll, je connaissais pas…
Ajoutez à cela une imagination débordante, une folie cohérente, un humour noir bien frais, un style fluide et vivant, plus un petit côté alarmiste à la Orwell, vous obtiendrez alors une vague idée de ce que peut être un livre de Margaret Atwood.
Et je suis heureuse… très heureuse d’avoir découvert, toute seule comme une grande – sans Babelio ni rien... ^^ - cette géniale écrivaine, car mieux vaut tard que jamais, surtout en littérature.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti cela, vous savez, cette légère exaltation à la lecture d’un livre avec lequel vous êtes en phase totalement, sans condition et sans effort ; cette sorte de douce ivresse face à la découverte d’un territoire nouveau à explorer… et là, oh joie redoublée ! L’auteure est prolixe, et toute son œuvre semble habitée par cette même énergie de création qui m’inspire et me fait pratiquement planer…
Car oui, c’est un petit évènement que de trouver un auteur qui compte pour soi. Parfois, après avoir écumé un auteur que j’adore - comme Donna Tartt ou Michel Folco - je désespère de retrouver cette sensation à nouveau, cette sensation de découvrir un monde imaginaire si dense et intense qu’il vous dérobe à la réalité pour vous transmuter sans effort dans un univers parallèle.
Margaret Atwood fait désormais partie de ces auteurs-là ; Le Dernier Homme m’a tout simplement conquise corps et âmes…

Mais que raconte donc ce livre, 1er tome d’une série de 3 volumes ?
Jimmy, alias Snowman, mâle de type caucasien, 25-30 ans, crève de chaud et tente de survivre dans un monde où l’espèce humaine semble avoir disparue. Des animaux étranges peuplent ce « nouveau monde »… Des ratsconses, des porcons, des loupchiens, des lapins verts phosphorescents… Et oui, dans un futur proche, l’homme aura manipulé bien des gènes, pour tout un tas de raisons, allant de la plus altruiste – nourrir la planète à moindre frais – à la plus égoïste – remplacer ses organes défaillants. L’un d’eux tout particulièrement actif et créatif - Crake est son nom - aura réussi à créer des créatures totalement modifiées génétiquement, conçues pour être de « simples modèles d’exposition », vivants catalogues des possibilités offertes en matière de modifications génétiques sur embryons… (La créature, dépourvue de toute agressivité, de tout instinct négatif, végétarienne, ne mangeant que de l’herbe et des feuilles , est comme un gros bébé dans un corps d’adulte parfait. Il peut être de n’importe quel couleur de peau, et ne se reproduit que tous les 3 ans. Les femmes voient leur bas-ventre se colorer de bleu lorsqu’elles sont prêtes à la copulation. Les hommes arborent alors de magnifiques pénis bleus également… Ceci n’est que quelques caractéristiques des « Crakers », les enfants de Crake.)
Jimmy était l’ami de Crake, et l’avait même rejoint sur un projet ambitieux, en tant que « publiciste » pour la mise en vente d’une pilule miracle, le "JouissPluss", capable de donner vivacité sexuelle, désir et plaisir accru, ainsi que rajeunissement.
Ils vivaient heureux dans leur « Compound », avec leur insouciance et leur confort. Pas comme dans les « Plèbezones », les villes en dehors des Compounds, sans protection anti-pollution, pleine d’une humanité « basique ». Eux étaient l’élite, les têtes pensantes ; l’opulence quotidienne était légitime… Il y avait bien des groupes de révoltés parfois, comme les « God’s Garderner », les Jardiniers de Dieu, des illuminés écolos qui voulaient que les choses soient différentes, moins injustes… Mais le CorpSeCorp veillait à ce que tout rentre dans l’ordre et que rien ne déborde, jamais. Enfin presque…
Jimmy avait aussi un trésor incomparable : l’amour d’Oryx – petite fille entrevue sur le net, puis retrouvée femme et employée par Crake, l’omnipotent Crake, pour éduquer ses créatures…- et Crake était amoureux d’Oryx, plus que ne le pensait Jimmy…
Maintenant Snowman doit vivre seul avec ses souvenirs. Et avec les Crakers, seuls autres créatures survivantes avec les animaux modifiés… Il doit penser à sa nourriture, sa sécurité (les porcons et les loupchiens sont très agressifs), et à celle des Crakers, devenus maintenant ses enfants en quelque sorte, et à qui il raconte toutes sortes d'histoires, car ils adorent les histoires, surtout celles qui parlent de Crake et d'Oryx.

Voilà… c’est ça l’univers déjanté de Margaret Atwood… qui nous laisse de surcroit pantelant et en plein suspens à la fin du "Le Dernier Homme" - "Oryx et Crake" en anglais. Autant vous dire que je n’attends pas pour dévorer la suite : "Le temps du Déluge", attrapé à la médiathèque ce matin.
Je vous en reparlerais certainement…
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Paru en 2003 aux USA et traduit en français en 2005, "Le dernier homme" est le 11ème roman de la romancière canadienne Margaret Atwood, notamment auteure du génialissime "La Servante écarlate", de "La Femme comestible" ou plus récemment de "Le Temps du déluge".

Suite à la propagation d'un virus foudroyant à l'échelle planétaire, il semblerait bien que Snowman soit le dernier specimen d'une espèce en voie d'extinction.
Mais alors qui sont donc les Crakers, ces êtres vierges de toute histoire et dénués de vices ? D'où proviennent les porcons, les louchiens, les rasconses et autres créatures hostiles arpentant comme lui cette Terre dévastée à la recherche de nourriture ?
Snowman sait qu'il est nécessaire à sa survie de retourner vers les plèbezones et traverser les Compounds si il veut atteindre Sentégénic, cette forteresse qui a vu naître la folie d'un homme et causé la perte de millions d'autres.
Alors qu'il prépare son expédition, Snowman ressasse ses souvenirs. Une mère scientifique disparue du jour au lendemain - ce qui lui valut année après année d'être interrogé par la brigade des CorpseCorps -. Oryx, apparition puis femme aimée qui le hantera durant des années et le poursuit encore dans ses rêveries.
Crake, son meilleur ami, jeune homme secret, fervent adepte des manipulations génétiques au point de se consacrer entièrement à ce projet visionnaire qui a conduit Jimmy, l'homme naïf que Snowman était autrefois, à ce no man's land...

J'ai reçu il y a peu "Le Temps du Déluge" et lorsque je me suis aperçue que ce roman partageait le même contexte et se déroulait à une époque identique à celle du "dernier homme", j'ai donc choisi de commencer par ce dernier.
Comme pour "La Servante écarlate", "Le dernier homme" est un roman difficile à résumer tant il apparaît que l'auteure ne se contente pas de nous offrir une histoire mais de nous déployer tout un univers qui, tout en se voulant fictionnel, présente d'étranges résonances avec notre réalité.
Tout l'art de Margaret Atwood réside sans doute dans sa façon de se saisir et d'extrapoler autour de préoccupations actuelles (questions écologiques et environnementales, avancées de la recherche scientifique, omnipotence politique, violence accrue, insécurité) pour spéculer de terribles dérives qui nous rappellent que l'homme est décidément un loup pour l'homme et qu'à force de repousser sans cesse les limites de l'éthique, ce Créateur pourrait bien précipiter tous ses semblables dans la fosse commune.

Fascinant, dérangeant, alarmiste certainement quand il s'agit d'évoquer la disparition de la couche d'ozone et des ressources naturelles, la régénération cellulaire ( le lifting c'est le Moyen-Age) et cérébrale, de repousser à l'extrême les limites du clonage pour rendre les dons d'organes accessibles à tous ou encore de perdre le contrôle d'un virus galopant soit-disant sorti de nulle part et face auquel l'Ebola passerait pour un rhume.

Durant toute ma lecture, je me suis demandée si Jimmy/Snowman mesurait réellement tout ce qui se tramait autour de lui, si il parvenait à saisir les enjeux derrière les faux-semblants et les disputes de ses parents scientifiques, à recouper ces informations ayant échappé aux filtres des Corpsecorps, à déceler les véritables intentions de Crake.
Toute sa vie, il aura grandi dans des structures fermées au monde extérieur, à ces plèbezones, sièges de la dépravation sous tous ses formes échappant à toute autorité et donc présentées comme dangereuses.
Aurait-il pu se douter du fléau à venir ? Etait-il impliqué, manipulé malgré lui ?

Bien sûr, on retrouve dans ce roman les composantes de "1984", de "Mad Max" ou encore de "La Servante écarlate". Epoque et lieux indéterminés, castes auto-centrées gérées par une élite et ses forces de l'ordre prétendant oeuvrer au plus grand bien, abolition des pulsions, filtrage des informations et du courrier, population principalement constituée de moutons à l'exception d'une minorité de détracteurs et au final, un être seul avec ses souvenirs et sa conscience, livré à lui-même et obligé de se débrouiller (avec tout l'individualisme que cela comporte) si il veut survivre.

J'ai préféré "La Servante écarlate" en raison de son thème plus féminin, parce que je ressentais plus de points communs et d'intimité partagée avec Defred qu'avec Snowman, mais aussi en raison du choix narratif de l'auteure.
Dans les 2 romans, les univers sont décrits par petites touches successives mais là où le passé reprend forme dans les mots de Snowman, le quotidien de Defred nous était livré en temps réel, contribuant ainsi à ménager le suspense jusqu'au bout.
Dans le cas du "dernier homme", il est surtout intéressant d'examiner de quelle façon se forgent les personnalités de Jimmy et de Crake au fil de leurs parcours opposés et comment de simples idées balancées entre 2 parties de jeux vidéo peuvent donner lieu à un projet colossal et...immonde.
Comment Crake est-il devenu un leader et de quelle façon a-t-il procédé pour gagner l'adhésion de ses exécutants ?

Quelques zones d'ombre subsistent à la fin (Que font au juste les Jardiniers de Dieu ? Comment les balles virtuelles peuvent-elles causer la mort ?) auxquelles j'espère trouver une réponse dans "Le Temps du déluge".
Un univers pensé et décrit dans les moindres détails (parfois un peu trop, dans les exemples de sites web violents par exemple), une langue précise, réinventée, riche de néologismes mais surtout une analyse profonde et fascinante de l'ascension au pouvoir à travers le détournement de la nature et de la science.
Sur ce, je m'en vais découvrir "Le Temps du Déluge" :)
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
- Qu'est-ce que tu as appris ? s'écria Jimmy. [...]
"Que tout a un prix.
- Pas tout. Ce n'est pas possible que ce soit vrai. Tu ne peux pas acheter le temps, comme on dit en anglais. Tu ne peux pas acheter..."
Il avait envie de dire l'amour, mais hésita. C'était trop gnangnan.
" Tu ne peux pas acheter le temps, mais tu peux en gagner et il a un prix, rétorqua Oryx. Tout a un prix.
- Pas moi, riposta Jimmy en s'efforçant de blaguer. Je n'ai pas de prix."
Faux, comme d'habitude.

p.178
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Quand donc le corps s’est-il lancé dans ses propres aventures ? se demande Snowman ; après avoir laissé tomber ses vieux compagnons de route, l’âme et l’esprit, lesquels le considéraient avant comme un simple réceptacle corrompu, un pantin charger de mimer leurs drames personnels ou même une mauvaise fréquentation les écartant du droit chemin. Il avait dû se lasser des récriminations et des gémissements constants de l'âme ainsi que des circonvolutions neurono-torturées de l'esprit pressuré par l'angoisse qu'il distrayait chaque fois qu'il plantait les dents dans quelque chose de savoureux ou les doigts dans quelque chose d'agréable. Il avait lâché les deux autres, les avait largués quelque part dans un sanctuaire humide et froid où dans un amphithéâtre étouffant et s'était rué vers des bars offrant des serveuses aux seins nus où il avait lâché la culture par la même occasion : musique, peinture, poésie et théâtre. Sublimation, le tout ; rien sinon de la sublimation, à en croire le corps. Pourquoi ne pas se concentrer sur l'essentiel ?
Mais le corps avait ses formes culturelles propres. Il avait son art propre. Les exécutions incarnaient ses tragédies, la pornographie ses histoires d'amour.
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Les scénarios hypothétiques, c'était un grand classique de Crake.
« Axiome : la maladie n'est pas productive. En soi, elle ne génère aucune marchandise négociable et donc aucun revenu. Même si elle justifie une foule d'activités, tout ce à quoi elle contribue, au plan financier, c'est à faire circuler la richesse des malades vers les bien portants. Des patients aux médecins, des clients aux vendeurs de remèdes. [...]
- Accordé.
- Maintenant, imagine que tu es une organisation appelée SentéGénic. Imagine que tu tires tes revenus des médicaments et des procédures qui guérissent des malades ou - mieux - qui font qu'il leur est impossible de tomber malades au départ.
- Oui ? »
Il n'y avait rien d'hypothétique là-dedans : c'était réellement ce que faisait SentéGénic.
« Donc, de quoi auras-tu besoin tôt ou tard ?
- De nouveaux remèdes.
- Après.
- Qu'est-ce que tu veux dire par après ?
- Après que tu auras guéri tout ce qui traîne. »
Jimmy fit semblant de réfléchir. [...]
« Tu te souviens de la crise qu'ont vécue les dentistes après le lancement du nouveau bain de bouche ? Le fameux produit qui remplaçait les bactéries de la plaque dentaire par d'autres, inoffensives, [...] Après plus personne n'a eu besoin de plombages et une floppée de dentistes a fait faillite.
- Et alors ?
- Alors, tu vas avoir besoin davantage de malades. Ou sinon - ça revient peut-être au même - davantage de maladies. Nouvelles et différentes. D'accord ?
- Cela va de soi, admit Jimmy au bout d'un moment. (Ça allait de soi, d'ailleurs.) Mais ne découvrent-ils pas sans cesse de nouvelles maladies ?
- Ils ne les découvrent pas. Ils les créent.
- Qui ça ? » demanda Jimmy.
[...]
- « SentéGénic, répondit Crake. Depuis des années. Il y a toute une unité qui, secrètement, ne travaille que sur ça. Puis, en bout de chaîne, il y a la distribution. Écoute, c'est remarquable. Ils insèrent les bioformes hostiles dans leurs pilules de vitamines - leur marque de prestige qu'on trouve en vente libre, tu vois ? [...] Diffusion au hasard, bien entendu, et ils ne sont pas obligés de continuer sinon, ils se feraient pincer - parce que, même dans les plèbezones, ils ont des gars capables de comprendre. Mais une fois que tu as lancé une bioforme hostile parmi la population des plèbezones, vu le brassage là-dedans, elle vit sa vie plus ou moins toute seule naturellement, ils développent les antidotes en même temps qu'ils mitonnent leurs virus, mais, ceux-là, ils les gardent en réserve et pratiquent une politiques de pénurie, afin de s'assurer des bénéfices substantiels.
- Tu es en train d'inventer tout ça ?
- D'un point de vue commercial, poursuivit Crake, les maladies les plus intéressantes sont celles qui provoquent une indisposition persistante. Idéalement, [...] il faudrait soit que le ou la patient(e) se rétablisse, soit qu'il ou elle meure juste avant d'avoir dépensé toute sa fortune. Voilà un fin calcul.
- Ce serait vraiment diabolique.
- C'est ce que pensait mon père. [...] Il avait découvert la vérité. C'est pour ça qu'on l'a poussé d'une passerelle.
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Les rochers artificiels ressemblaient à de véritables rochers mais pesaient moins lourd ; de surcroit, ils absorbaient l'eau en période humide et la libéraient en période sèche, de sorte qu'ils régulaient naturellement l'irrigation des pelouses. Ils étaient commercialisés sous l’appellation de Roculateurs. Cela dit, il fallait les éviter en période de fortes pluies, car il leur arrivait d'exploser.
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La société, affirmèrent-ils, étaient une sorte de monstre, puisqu'elle engendrait principalement des cadavres et des décombres. Elle n'apprenait jamais, répétait perpétuellement les mêmes erreurs imbéciles, échangeait un bonheur à court terme contre un malheur à long terme.
Elle ressemblait à une limace géante qui bouffait inlassablement toutes les autres bioformes de la planète sur son chemin, avalait petit bout par petit bout toute la vie sur terre, puis la chiait par le trou de balle sous formes de saloperies manufacturées en plastique très vite démodées. p.309
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Bernardine Evaristo nous parle de « Manifesto ».
Ne jamais abandonner: telle est la devise que n'a cessé de suivre Bernardine Evaristo tout au long de son extraordinaire trajectoire. Née d'un ouvrier nigérian et d'une institutrice anglaise, l'autrice de Fille, femme, autre – qui lui a valu le Booker Prize en 2019 aux côtés de Margaret Atwood – raconte ici son enfance dans la banlieue londonienne des année 1960, ses épreuves, le racisme, les injustices, mais aussi la foi inextinguible et joyeuse qui l'a guidée dans ses nombreuses aventures. Autoportrait de l'artiste en femme rebelle, passionnée et touche-à-tout, Manifesto nous entraîne dans les coulisses d'une vie trépidante, faite de voyages, d'amours, de poésie, de théâtre et d'engagements. Ce texte intime jette un regard neuf sur quelques-unes des questions essentielles de notre époque – le féminisme, la sexualité, le militantisme, le communautarisme.
Avec panache, humour et générosité, Bernardine Evaristo nous invite, chacune et chacun, à devenir ce que nous sommes, envers et contre toutes les formes d'oppression.
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Françoise Adelstain
Actuellement en librairie
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