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Fedor Mihailovic Dostoevskij (Antécédent bibliographique)Pierre-Louis Rey (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070399253
288 pages
Gallimard (28/01/2010)
3.75/5   30 notes
Résumé :
Une petite ville de province se voit confrontée au retour de Nicolas Stavroguine, homme fascinant à la beauté glacée, personnage vide, sans but, ayant rejeté Dieu au profit de la liberté et de l'inévitable chaos qui l'accompagne ; chaos attisé par Piotr Stepanovitch Verkhovenski qui souhaite développer l'action révolutionnaire... Mais à cette lutte entre le bien et le mal se substitue la tragédie de l'homme abandonné de Dieu, la liberté infinie engendrant un despoti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
" Aujourd'hui, voici Les possédés sur la scène. Pour les y porter, il a fallu plusieurs années de travail et d'observation. Et pourtant, je sais, je mesure tout ce qui sépare la pièce de ce prodigieux roman ! J'ai simplement tenté de suivre le mouvement profond du livre et d'aller comme lui de la comédie satirique au drame, puis à la tragédie. " Ainsi qu'en témoigne cet extrait de la 4e quatrième de couverture, Camus prévient d'emblée les spectateurs de toute éventuelle déception. Profondémment marqué par Les Possédés de Dostoïevski, Camus se lance dès 1953, l'ambitieux défi d'adapter le roman au théâtre dans l'idée d'en faire un somptueux spectacle. Interrogé sur sa démarche, Camus reconnait volontiers que les techniques narratives de l'auteur russe se prêtent bien à une adaptation théâtrale (nombreux dialogues, peu de descriptions, personnages comiques et tragiques, multiples coups de théâtre). Il démontre par le succès de sa pièce, sa maîtrise du travail de metteur en scène.

Les Possédés de Camus respectent fidèlement l'intrigue tissée par Dostoïevski : excepté les quelques entorses faites pour les besoins de l'adaptation théâtrale (suppression de certains personnages, de certaines scènes, notamment les scènes se déroulant chez le gouverneur, et coupes sur certains dialogues), l'histoire est sensiblement identique. Alors pourquoi Camus a t-il pris le risque de faire cette adaptation ? Pour reprendre ses termes, " Les possédés sont une des quatre ou cinq oeuvres que je mets au dessus de toutes les autres. A plus d'un titre, je peux dire que je m'en suis nourri et que je m'y suis formé. Il y a près de vingt ans en tous cas que je vois ses personnages sur la scène. Ils n'ont pas seulement la stature des personnages dramatiques. Ils en ont la conduite, les explosions, l'allure rapide et déconcertante. Dostoïevski, du reste a, dans ses romans, une technique de théâtre : il procède par dialogues, avec quelques indications de lieux et de mouvements. L'homme de théâtre, qu'il soit acteur ou auteur, trouve toujours auprès de lui tous les renseignements dont il a besoin. " Si l'intention est noble et la tentation d'une adaptation théâtrale justifiée, cette entreprise de Camus constitue pour moi un pari risqué : s'atteler à l'adaptation scénique d'un monument littéraire comme celui de Dostoïevski, surtout lorsqu'on en reconnait déjà les dispositions théâtrales, pouvait mener à une simple représentation édulcorée de l'oeuvre originale. Camus s'en sort pourtant avec dignité et bien que sa pièce ne présente que peu de différences avec le texte original, on lui accordera le mérite d'avoir porté sur scène avec intelligence, des personnages qui ne sont ni étranges, ni absurdes car si " Les possédés sont un livre prophétique, ce n'est pas seulement parce qu'ils annoncent notre nihilisme, c'est aussi qu'ils mettent en scène des âmes déchirées ou mortes, incapables d'aimer et souffrant de ne pouvoir le faire, voulant et ne pouvant croire, qui sont celles mêmes qui peuplent aujourd'hui notre société et notre monde spirituel. " p.262

J'ai pour ma part préféré le roman. Ceci dit, cette pièce mérite le détour : Camus y a déployé un rigoureux talent de metteur en scène. Et si certains sont tentés de penser que cette pièce n'est qu'une relecture simplifiée dont le seul intérêt est d'apporter de la lisibilité au roman, je considère cela comme de la mauvaise foi.
Lien : http://livresacentalheure-al..
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Le texte de cette adaptation théâtrale du roman russe de Dostoievski a été écrit par Albert Camus en utilisant le texte "des possédés" mais aussi celui de "la confession de Stavroguine" et des carnets tenus par Dostoievski pendant l'écriture du roman.
Albert Camus, grâce à son style puissant et élégant, a extrait de ce chef d'oeuvre russe une pièce sombre et flamboyante.
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adaptation un peu datée.Camus s' intéresse plus à la question du suicide qu' au rejet du christianisme qui passionnait Dostoïevski et ses contemporains.Camus a limité la référence au nationalisme russe et donné plus d' importance aux histoires d' amour et de couples.Il a quelque peu réduit la violence de Stavroguine.
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Adaptation théâtrale par Albert Camus du roman de Dostoïevski. Une pièce sombre où les nombreux personnages s'affrontent au sujet du suicide, du sens de la vie, de la révolution, de l'amour…
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Quand les trois coups sont donnés, la salle est dans l'obscurité complète. La lumière d'un projecteur monte sur le narrateur, immobile devant le rideau, son chapeau à la main.
Anton Grigoreiev, le narrateur,
il est courtois, ironique et impassible.
- Mesdames, messieurs,
Les étranges événements auxquels vous allez assister se sont produits dans notre ville de province sous l'influence de mon respectable ami le professeur Stépan Trophimovitch Verkhovensky. Le professeur avait toujours joué, parmi nous, un rôle véritablement civique. Il était libéral et idéaliste ; il aimait l'Occident, le progrès, la justice et, en général, tout ce qui est élevé.
Mais sur ces hauteurs, il en vint malheureusement à s'imaginer que le Tsar et ses ministres lui en voulaient personnellement et il s'installa chez nous pour y tenir, avec beaucoup de dignité, l'emploi de penseur exilé et persécuté....
(lever de rideau de "Les possédés" - Le manteau d'Arlequin - Gallimard - 1959)
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Et vous, vous détruisez tout sans le vouloir et vous êtes même fasciné par les imbéciles comme Verkhovensky qui veulent détruire par confort, seulement parce qu'il est plus facile de détruire que de ne pas détruire.
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Si Stavroguine croit, il ne croit pas qu'il croie. S'il ne croit pas, il ne croit pas qu'il ne croie pas.
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Frères, je veux vous parler franchement et vous dire au moins ceci que pourrait dire le plus simple de nos paysans : tuer des enfants est contraire à l’honneur. Et, si un jour, moi vivant, la révolution devait se séparer de l’honneur, je m’en détournerais.
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Je suis furieux que mon démon personnel puisse être médiocre.
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Vidéo de Albert Camus
Rencontre avec Denis Salas autour de le déni du viol. Essai de justice narrative paru aux éditions Michalon.
-- avec l'Université Toulouse Capitole


Denis Salas, ancien juge, enseigne à l'École nationale de la magistrature et dirige la revue Les Cahiers de la Justice. Il préside l'Association française pour l'histoire de la justice. Il a publié aux éditions Michalon Albert Camus. La justice révolte, Kafka. le combat avec la loi et, avec Antoine Garapon, Imaginer la loi. le droit dans la littérature.


--
02/02/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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