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EAN : 9782262029265
348 pages
Perrin (01/06/2011)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Personnalité hors du commun, Virginia Oldoïni, comtesse de Castiglione, vécut plusieurs existences avant de disparaître à l'orée du XXe siècle : conspiratrice, diplomate en jupons, esthète, courtisane émancipée, épistolière, pionnière de la photographie, transformiste à sa façon, elle se joua des identités et des apparences sous couvert de les cultiver...
L'excentrique comtesse, dont les autoportraits ont aujourd'hui leur place dans les grands musées, fut ava... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Connue de son vivant comme « la plus belle femme du XIXe siècle », Italienne intrigante à tous les sens du terme, envoyée à 18 ans à Paris par le roi Victor-Emmanuel et son ministre Cavour pour jouer les Mata Hari auprès de Napoléon III, mission dont elle s'acquitta si bien qu'elle devint la maîtresse de l'empereur tout en subjuguant, avec pour seules armes sa beauté et sa garde-robe, également extravagantes, les salons et les bals de l'aristocratie parisienne... Tous les ingrédients sont là, à profusion, presque à l'excès, pour faire de Virginia Oldoïni, comtesse de Castiglione (1837-1899), non pas une figure historique de premier plan, mais un personnage se­condaire au destin et à la personnalité suffisamment romanes­ques pour accéder à la postérité. Ce n'est pourtant pas à ces titres que la Castiglione est entrée dans l'histoire (1) . Sa notoriété, la fascination que, depuis sa mort, elle n'a jamais cessé de susciter trouvent leur origine dans une série de quelque quatre cent cinquante clichés photographi­ques : quatre cent cinquante portraits fantasques qui, les uns aux autres ajoutés, dessinent en quelque sorte une autobiographie intime et fantasmée, relevant d'un geste esthétique sériel tout ensemble troublant de narcissisme et d'une sidérante modernité - qui fait comparer la Castiglione à la plasticienne contemporaine Cindy Sherman ou à Sophie Calle.
« Très tôt, la comtesse de Castiglione a mené une vie parallèle, la plus mystérieuse et la plus immatérielle, et néanmoins la plus tangible pour nous : une vie en photographie, dont elle a accompagné les débuts et qu'elle a exploitée, tel un jardin secret, jusqu'à sa mort », note Nicole Albert, dans l'intéressante biographie qu'elle consacre à celle qui se décrivit un jour comme « la plus belle créature qui ait existé depuis le commencement du monde ». Cette autodéfinition, c'est justement à l'intention du photographe portraitiste Pierre-Louis Pierson, l'homme de l'art qu'elle avait choisi pour mener à bien son excentrique projet, que la Castiglione la formula. C'était à Paris, en juillet 1856, la jeune comtesse italienne de 19 ans venait poser dans l'atelier de Pierson pour la première fois. Dans l'atelier ou ailleurs, des centaines de séances de pose allaient succéder à celle-ci, durant plus de quatre décennies, la comtesse débordant d'imagination pour inventer chaque fois la mise en scène : décor, posture, costume, accessoires, etc., décidant de tout au point qu'il est évident que ces clichés sont de purs autoportraits.
De la Toscane, où naquit Virginia Oldoïni, devenue comtes­se de Castiglione par son mariage, jusqu'au sordide ap­par­­tement de la rue Cambon, à Paris, où elle mourut aux côtés des dépouilles empaillées de ses chiens, en ayant laissé derrière elle des archives (photos, journaux intimes, lettres par milliers) soigneusement ordonnées et de strictes - et baro­ques ! - consi­gnes quant à sa cérémonie funéraire, le récit très fouillé de Nicole Albert embrasse une vie. L'ancrant dans son époque. Traçant avec finesse, sans excès de psychologisme, les contours d'une personnalité complexe, où l'égotisme le dispute à l'iro­nie, la vanité à la détresse, la frivolité à l'anxiété la plus morbide. Qu'allait-elle donc chercher, la déraisonnable et entêtée comtesse, dans l'atelier de Pierson ? Quelle hypothétique immorta­lité ? Quelle con­firmation ou oubli d'elle-même ? Quelle gloire ou quelle assurance mélancoli­que de la putréfaction déjà à l'oeu­­vre, souterraine, sous le masque de la beauté ?
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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La Castiglione fut une diplomate de charme, son extraordinaire beauté rayonne sur toute l'Europe. Ses espoirs de haute destinée s'amenuisant au fil du temps, elle sombrera dans la neurasthénie la plus complète, se trouvant devenue laide les jours s'écoulent sans qu'elle manifeste le moindre signe d'existence, mais quand vient la nuit, profitant de sa complicité, elle fait de longues marches à travers les rues désertes. Et pourtant, elle a séduit les plus grands: Napoléon III pour servir les intérêts du roi du Piémont. Parfaitement rodée à la manoeuvre elle use de ses talents d'entremetteuse passant d'Adophe Thiers pour plaider la cause de la France auprès de Bismarck avec un certain succès. Et on peut lui reconnaître d'avoir eu une certaine influence. Quand on se remémore les péripéties de sa vie, on pense à une diva, une héroïne d'opéra fabuleuse, une magnifique et tragique femme poursuivie par une malédiction implacable, celle de sa trop grande beauté...
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critiques presse (1)
Telerama
16 juin 2011
De la Toscane, où naquit Virginia Oldoïni, devenue comtes­se de Castiglione par son mariage, jusqu'au sordide ap­par­­tement de la rue Cambon, à Paris, où elle mourut [...] le récit très fouillé de Nicole Albert embrasse une vie.
Lire la critique sur le site : Telerama

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