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Le gala des vaches", est un journal et un roman épistolaire, où l'auteur, accidentellement gazé en 1939 et gravement malade, raconte ses séjours en hôpital et maisons de repos, il y commente, la vie d'un malade, et le monde de son temps (nous sommes, juste après la fin de la seconde
guerre mondiale.)
Paraz, ne mâche pas ses mots, il casse les mythes des médecins et infirmières dévoués corps et âmes aux malades, et égratigne le monde des
lettres de la France libérée.
Albert Paraz (1899/1957) est un auteur infréquentable, pas exactement maudit, non, juste infréquentable.
Infréquentable, déjà et surtout car difficile à classer, à faire entrer dans une case, un courant, une secte.
Antimilitariste, anar, mais ayant écrit pour un journal d'extrême droite (après
guerre, détail utile et important), grand ami et soutien de
Louis-Ferdinand Céline et mentor d'
Alphonse Boudard.
Il me semble, que ce qu'on a surtout reproché à
Paraz, c'est sa franchise.
La franchise, tout le monde aime ça, mais à dose homéopathique ;ne pas avoir de filtres, c'est vexer beaucoup de monde et se faire des ennemis.
Critiquer le milieu médical, passe encore, mais ne pas participer au choeur d'éloges des écrivains vedettes de l'époque (et grands épurateurs pour certains) ça, ça ne va pas du tout !
Paraz est donc entré en purgatoire éditorial ; ce livre, réédité chez Balland date de 1974.
Depuis, pas grand chose et surtout pas chez de grands éditeurs et ce n'est pas la qualité de son écriture qui est en cause,
Paraz, a rejoint dans l'oubli d'autres auteurs, y compris des plumes moins caustiques et pétardières, mais simplement passées de mode..
Mais, il ne me semble pas trop tard, ni inutile de rallumer une petite flamme, ne serait-ce que celle d'une vacillante chandelle pour saluer le talent d'un écrivain libre !