À jeter, sans ouvrir

Je vais avouer tout de suite que je suis une grande fan de The Slits. Vous connaissez bien évidemment The Slits ? Mais oui, les Sex Pistols au féminin avec leur célèbre morceau Typical Girl. Allez, je vois briller une étincelle dans vos yeux, on peut donc continuer.
Je retrouvais Viv Albertine en 2017 quand sortait son autobiographie « De fringues, de musique et de mecs » J'ai adoré ce bouquin pour la rétrospective et pour la plume de l'autrice. Quand je reçois son nouvel ouvrage A jeter sans ouvrir je n'hésite pas une seconde.
Puisqu'elle a tout raconté dans le premier opus qu'a-t-elle donc de plus à me livrer ? Eh bien elle a passé cinquante ans et la femme qu'on quittait dans le premier livre a des rêves qu'elle a réalisé et d'autres qu'elle a brisés. Elle a une sagesse de l'âge à partager, la sienne, et une colère, à vif depuis toutes ces années. Surtout, elle a une plume toujours aussi belle : acide, précise, terriblement punk. On retrouve l'honnêteté de Viv à chaque page. Elle vit à fleur de peau depuis tout ce temps et elle se livre dans cet ouvrage d'une façon bien plus intime que dans le premier.
Certes, vous n'apprendrez rien de croustillant ou de nouveau, pas d'aveux ou d'anecdotes mais vous accompagnez Viv sur le chemin de sa vie et les mots qu'elle nous offre sont de vrais joyaux.

Le légendaire groupe anglais The Slits ( Les fentes)! et cette ancienne guitariste Viv Albertine qui se convertie sur le tard à l'écriture, c'est son deuxième livre, un exemple d'autofiction truculent et sans fard, il faut souligner qu'elle n'a pas son pareil pour raconter de façon trash, drôle ses difficultés, ses lubies, son combat personnel contre le cancer, ses rapports conflictuels avec sa mère, avec honnêteté. Elle nous embarque dans une aventure de son quotidien, en balayant d'une pichenette les mythes de la bonne mère et la bonne épouse. Il n'y a pas de temps morts dans une réflexion réjouissante et tonique. À ouvrir sans jeter.

J'avais découvert la plume de Viv Albertine avec "De fringues, de musique et de mecs" son premier roman qui retraçait sa période punk avec les Slits. Séduite, c'est avec beaucoup de curiosité que je me suis lancée dans cette nouvelle lecture.

Ici, l'autrice nous parle de la mort de sa mère. A chaque début de chapitre, elle distille quelques lignes du jour où elle l'a perdue, puis elle digresse sur tout ce qui l'a conduit là. C'est un formidable exercice d'écriture : naviguer entre passé et présent, sur un fil tendu avec justesse et beaucoup d'émotion.

Viv Albertine réussit dans ce livre à créer une ambiance en demi-teinte, où elle nous parle d'elle, de ses parents, mais aussi de l'avenir, sa fille. On rit, on s'émeut, on s'interroge... 

Bref, une fois encore, j'ai passé un formidable moment de lecture avec cette autrice. Elle nous parle d'une femme de cinquante ans, avec son passé et son avenir, et de tous les petits deuils qui ont jalonné son existence jusqu'au plus révélateur : la perte de la mère.

Un bijou.
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