Citations sur La louve de Sibérie (8)
Il y a des amitiés qui perdurent malgré les années qui passent, les problèmes qui s’accumulent et les offenses maladroites que l’on se fait l’un, l’autre. Je me souviens de cet échange amical de manière très nette, et pourtant, cela faisait une éternité que nous nous étions perdus de vue.
La majorité des flics étaient malheureux en amour et Nikola Komarov n’échappait pas à la règle. Cette constante universelle, en France, en Inde, en Chine et aux Etats-Unis, était dictée par les horaires de nuit et la difficulté du métier. Les inspecteurs de la criminelle assistaient aux conséquences morbides des pires méfaits. Les nombreux suicides de policiers étaient révélateurs du malaise de la société russe par rapport à leur métier, si injustement décrié.
L'ordre est nécessaire à la sécurité de tous.
Ah oui ! Les Grecs, ils ont une vodka avec un nom bizarre, pas mauvaise du tout, et j’ai des photos avec le gars du bar, Yorgos, un type de Thessalonique, qui n’arrêtait pas de plaisanter à chaque fois qu’il me servait un petit verre.
L’homme soviétique devait vivre dans l'obscurité des lendemains incertains pendant que tous ses frères d’Europe se tenaient dans la lumière du progrès.
Être impuissant, sans défense, furieux, apeuré, et ne pas le montrer sous peine de finir dans un goulag. Surmonter ses faiblesses était difficile surtout lorsqu’on était constamment affamé, assoiffé et épuisé.
Ce Don Juan sans morale dévastait les faibles chances de séduction de ses collègues lorsqu’ils étaient en compétition pour la conquête d’un cœur à prendre. Face à cette menace de séduction massive, l’inspecteur Komarov était prévoyant et ne lui avait jamais présenté ne serait-ce qu’une seule de ses rares fréquentions.
L’art focalisait toutes les audaces, des plus simples aux plus complexes, matérialisant des pulsions extraordinairement puissantes, qui, orientées vers un but ultime, poussaient à réaliser des œuvres fortes, propres à alerter les consciences.
L’esthétique aboutie permettait de vaincre la mort.
Lorsque j’étais jeune, le monde extérieur me faisait peur.
J’étais la risée de l’école car, enfant, je bégayais. Enfermé dans mon mutisme, je ne parlais presque jamais car à chaque effort, je devais faire face aux moqueries des camarades de ma classe. Subissant la remontrance des brutes de mon école sans broncher, j’essayais de demeurer le plus discret possible. La plupart des autres riaient ou haussaient les épaules, préférant détourner le regard et laisser faire.
Le parfum qu’elle portait ce jour-là, aussi fleuri qu’une brise de printemps, me rendait fou. Je m’imaginais alors l’embrasser tout en luttant intérieurement pour essayer de ne pas poser mes lèvres sur les siennes.
Dans mes souvenirs, il subsistait un moment ou deux où nous aurions pu nous rapprocher plus mais la vie n’était faite que d’occasions manquées et je devais accepter cette loi universelle qui nous gouvernait tous.