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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
le bleu est décidément en vogue. Après Julie Maroh et son « bleu est une couleur chaude », c'est au tour du « bleu des abeilles » de venir nous émouvoir avec finesse et poésie.
1979, la jeune narratrice quitte La Plata et son père emprisonné dans les geôles argentines pour rejoindre sa mère réfugiée en France. Alors qu'elle découvre un pays fantasmé, c'est l'amour des mots et de la langue française qui émerveille la jeune fille. Tandis qu'elle entretient une correspondance épistolaire avec son père, elle découvre les joies de la démocratie, même si l'exil lui pèse énormément.
Un roman qui vous prend par la main et vous enveloppe dans sa bulle avec une délicatesse et une justesse très touchante. Laura Alcoba (car on imagine bien sur que ce sont en grande partie ses propres souvenirs) nous montre son amour des mots, des syllabes, des sons avec une innocence jamais naïve. Un roman bourré de charme dont le seul défaut est d'être trop court. Bien à vous et merci Laura.
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Souvenirs de fin d'enfance, de débuts d'adolescence pur cette jeune fille arrivée d'Argentine fin des années 70.
Description de petits moments suspendus. C'est doux, c'est tendre. Ce livre est une plume déposée délicatement dans nos mains. C'est une petite madeleine de Proust.
La découverte de la langue française comme la découverte d'une confiserie.
J'ai beaucoup aimé cette petite lecture. Un joli moment de pause. Ce n'est pas une histoire avec un début et une fin. C'est un moment partagé,une sensation, un vrai petit plaisir...
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Avec le Bleu des abeilles, je renoue avec la littérature contemporaine, celle honnête et légère de Laure Alcoba. Et avec le Bleu des abeilles, c'est aussi ma 600e critique sur Babelio qui se fait jour (ça passe vite ).

Et c'est sur son arrivée en France, depuis son Argentine natale alors qu'elle n'a que dix ans et que sa mère pour l'accompagner, que s'étend ce court roman. La petite narratrice découvre le Blanc-Mesnil, bien moins reluisant que son Argentin d'où elle vient d'émigrer. En parallèle de ses découvertes et de ses désagréments du fait du décalage linguistique et culturel, elle entretient un lien épistolaire avec son père, resté emprisonné au pays.
Ainsi, il n'y a pas là matière à découvrir un roman exceptionnel ou bien un ouvrage qui va révolutionner le genre. Toutefois, l'honnêteté et la simplicité de l'auteur, associée au regard de l'enfant qui découvre son monde, les enfants de son âge et la langue française font de cet opus une lecture charmante ; cette naïveté est particulièrement touchante quand l'auteur se prend d'affection pour un aspect de la culture française pour en développer une caractéristique symbolique sur un ou deux paragraphes (celui sur l'odeur du reblochon est sûrement le meilleur pour moi, juste devant des scènes touchantes comme celles à la cantine de l'école).

De souvenirs d'enfance en difficultés concrètes de l'immigration, Laura Alcoba nous sert un petit récit aussi mignon qu'instructif, sans pour autant chercher à être LE grand roman d'envergure qui nécessiterait un plus long développement de l'histoire et des personnages ainsi qu'une problématique plus étoffée.
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Laura a dix ans lorsqu'elle quitte l'Argentine où son père a été emprisonné. Nous sommes en 1979 sous la dictature argentine. Sa mère est partie en France en 1976 et Laura devait la rejoindre quelques mois plus tard mais cela n'a pas été si simple.
Elle réside à La Plata où elle apprend le français avec un professeur, Noémie. Elle promet à son père de lui écrire toutes les semaines, en espagnol, sans parler de politique ou de choses compromettantes. Ils vont donc parler de livre. Son père lui parle du livre qu'il est en train de lire et elle se le procure en français. le premier sera « la vie des abeilles » de Maeterlink dans lequel l'auteur essaie de prouver que leur couleur préférée est le bleu. Laura et son père vont donc disserter sur ce thème.
Arrivée en France, elle découvre que les saisons sont inversées par rapport à l'Argentine et fait la connaissance d'Amalia l'amie de sa mère. La première semaine, elle suit sa mère qui accompagne des enfants handicapés mentaux ou moteurs de leur domicile à leur centre de soins, un univers qu'elle ne connaît pas : elle communique avec eux par le regard car ils ne parlent pas.
Ensuite, elle est admise à l'école et découvre les autres enfants pas toujours gentils, parfois même cruels avec les émigrés, heureusement trois autres enfants espagnol et portugais vont se liés d'amitié avec elle.
On assiste à ses progrès en français, à la façon dont elle doit expliquer les différences des saisons entre les deux hémisphères, mais aussi qu'elle vient de très loin, qu'elle a pris l'avion pour venir.
Elle croyait que sa mère habitait Paris mais en fait c'est à Blanc-Mesnil, donc pas de tour Eiffel mais les immeubles des banlieues.
On la suit donc dans ses progrès en français mais aussi dans sa vie de tous les jours et ses expériences que je vous laisse découvrir.

Ce que j'en pense :

Laura Alcoba nous raconte sa propre histoire, à la première personne, et on a vraiment l'impression que c'est l'enfant de dix ans qui s'exprime. Elle nous raconte la douleur de quitter son père, prisonnier de la dictature, la difficulté de parler en français car elle doit traduire dans sa tête avant, ses difficultés avec les moqueries des autres enfants.
Elle raconte très bien l'exil, la difficulté d'être émigrée, tous les efforts qu'elle fait pour s'intégrer à tout prix, elle veut parler la langue couramment aussi bien sinon mieux que les autres, elle doit tout faire pour ne pas être différente et attirer l'attention sur elle.
Le seul lien avec son père est l'écriture qui lui permet de s'exprimer en espagnol sur des livres qu'elle lit en français. L'épisode avec la bibliothécaire ne manque pas de sel et montre sa détermination : elle choisit un livre d'après son titre « les fleurs bleues », et elle s'obstine à le lire jusqu'au bout pour prouver qu'elle avait eu raison de le choisir à la place du « petit Nicolas » qui lui était conseillé.
Un autre moment extraordinaire est sa découverte des vacances à la neige dans une famille qui fait découvrir le ski aux enfants d'immigrés, et le pacte tacite avec l'autre enfant d'origine étrangère qui vient avec elle : quoi qu'il arrive on ne parlera qu'en français...
Elle me fait penser à ces étrangers qui mettent un point d'honneur à parler le français le mieux possible, parfois mieux que nous français d'origine, avec un vocabulaire très riche.
Elle m'évoque en cela Georges Semprun, alors élève à Louis le grand, d'où sont sortis pas mal érudits, et qui a toujours présent à l'esprit le regard méprisant de la boulangère qui se moque de son accent tous les matins quand il se présente dans sa boutique.
C'est dur d'être un émigré car on ne sait pas toujours où est sa place, dédaigné dans son pays d'origine où il est considéré comme un étranger et dans son pays d'accueil qui le traite aussi en étranger. Donc où se trouve l'identité ? Passe-t-elle par la maitrise parfaite de la langue ? A-t-on besoin de parler parfaitement une langue pour être intégré ? Est-ce qu'on doit abandonner sa culture d'origine pour s'intégrer?
L'amour pour le pays d'accueil ne passe pas forcément par l'excellence, ou la nécessité de se glisser dans un moule car l'enrichissement tient au mélange des cultures et non à l'exclusion de l'une au profit de l'autre.

Joli parcours Laura, et belle histoire qui donne envie d'aller voir vos précédents livres.

Lien : http://eveyeshe.canalblog.com
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Dans « le bleu des abeilles », Laura Alcoba évoque l'exil, un drame ô combien d'actualité.
La narratrice a une dizaine d'années lorsqu' elle quitte l'Argentine pour rejoindre sa mère réfugiée en France.
Une fois la déception passé de ne pas vivre dans le Paris dont elle avait rêvé mais dans une ville de banlieu, la fillette doit affronter la réalité très dure : le déracinement bien sûr mais surtout « l'encrage » dans un nouveau pays dont on ignore tout.
Chaque chapitre correspond à un souvenir marquant : les premiers amis, les vacances au ski, ou l'horrible tapisserie de l'appartement.

L'écriture de Laure Alcoba allie très bien l'émotion, la douceur, le drame pour créer un roman riche de malheurs et de joies, empli de vie.
C'est un très beau texte, témoin de notre époque. 
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Voici un très joli petit roman. Et quand je dis «petit», je fais bien référence au format, car quant à son contenu, il possède à la fois la légèreté, la fraîcheur et la profondeur qui, ainsi associées, n'appartiennent qu'à l'enfance.
Laura Alcoba relève en effet fort brillamment le défi de relater quelques mois dans la vie d'une écolière du point de vue de l'enfant elle-même. Dans ce roman que l'on imagine assez largement autobiographique, elle évoque les souvenirs d'une fillette argentine qui, dans les années 70, alors qu'elle est âgée d'une dizaine d'années, part rejoindre sa mère exilée en France tandis que son père est retenu prisonnier dans les prisons de son pays.

Bien que la situation vécue par l'enfant soit grave - exil, séparation, immersion dans un pays inconnu dont elle ne maîtrise pas la langue... - le ton n'est jamais pesant et à aucun moment on n'est tenté de s'apitoyer sur elle. Bien au contraire: plus d'une fois il m'est arrivé de sourire à la lecture des scènes rapportées.

Ce qui fait tout le sel de ce récit, c'est le décalage permanent qu'il offre entre une situation ou un élément somme toute banals et la façon dont ils sont perçus.

Comme c'est très souvent le cas lorsqu'un étranger porte son regard sur un pays et une culture qui ne sont pas les siens, ce qui paraît évident et naturel à un natif prend d'un seul coup un caractère totalement inattendu. Par un changement de perspective, ce à quoi l'on ne prêtait jusqu'alors guère attention devient soudain un objet d'interrogation. Ainsi la découverte du reblochon revêt-elle pour la petite fille une expérience quasi existentielle... et nous-même, après la lecture, ne dégusterons-nous sans doute plus ce fameux fromage de la même manière !

Là où l'écriture devient de la haute voltige, c'est que l'auteur conjugue ce décalage culturel avec un second, de nature temporelle : en nous ramenant dans les années 70, l'auteur pointe avec malice les goûts et les modes de l'époque. Ainsi est-il question de manière récurrente d'un papier peint jaune, orange et marron à motifs en forme de tuyaux qui interpelle fortement la narratrice. de vous à moi, si vous appartenez à la génération née à l'aube des années 70, ne gardez-vous pas un certain traumatisme dû à la déco de cette époque ? Personnellement je conserve un souvenir très précis du papier peint qui était dans ma chambre, avec ses motifs géométriques dans les tons de vert pomme, assortis au parquet qui avait été peint dans la même couleur ! Et je ne parle pas de l'électroménager invariablement orange ! Rien que d'y repenser... Bref, tout ça pour dire que cet aspect du livre m'a particulièrement touchée !
Du fait de cette proximité générationnelle, les expériences vécues par l'enfant m'ont inévitablement ramenées aux miennes et à mes propres souvenirs (la scène où la narratrice découvre Claude François à travers les yeux d'une jeune fan est absolument délicieuse !), rendant ainsi ce récit terriblement attachant.

Enfin, le roman est émaillé de réflexions sur la langue, que la petite fille s'efforce à tout prix de s'approprier. La maîtriser est en effet, pour elle comme pour sa mère, la condition de son intégration au pays qui l'a accueillie. Cela peut sembler évident, mais qu'une petite fille en ait le sentiment tellement aigu témoigne de sa maturité. Et, s'il se confirme que ce roman est effectivement inspiré de la propre vie de l'auteur, on se dit à lire ce très beau livre qu'elle a parfaitement réalisé son ambition.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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La narratrice,l'auteure elle-meme,à l'age de dix ans,quitte l'Argentine,laissant derrière elle son pére prisonnier politique à La Plata,pour rejoindre sa mére exilée à Paris.Avec le regard d'un enfant et la juste dose de naïveté,elle revient sur ses premiéres années à Blanc-Mesnil,évoquant ses difficultés avec son nouvel entourage et sa nouvelle langue.C'est un livre touchant,émouvant,écrit en courts chapitres,chaque chapitre racontant une anecdote de la vie d'expatriée de cette petite fille,qui a du changer de monde.Un roman plein de grace,à lire!
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Ce roman, nous conte l'histoire, en partie autobiographique, d'une petite fille arrivée en France pour échapper à la dictature argentine. Sa vie modeste avec sa mère, ses démêlés avec le français, ses petits camarades avec leurs différences mal acceptées par les autres, la vie dans une cité de banlieu et le lien littéraire avec le papa, en prison en Argentine.
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J'avais lu il y a déjà un moment "La danse de l'araignée" qui est postérieur à celui-ci qui relate l'arrivée de Laura en France. J'y ai retrouvé ce ton doux et poétique que j'avais tant apprécié. J'y ai aussi partagé l'intérêt et les interrogations de l'enfant pour cette langue si belle mais parfois si étrange qu'est la nôtre. Un pur moment de plaisir.
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Il y a longtemps que ce livre « Le bleu des abeilles » est dans ma PAL. Je ne sais plus trop ce qui m'avait attiré, le titre peut-être, et puis aussi que cela soit l'histoire d'une jeune Argentine exilée en France. Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire,... quelques mois dans la vie de Laura, jeune fille d'une dizaine d'années qu'on découvre au départ en Argentine, son pays natal. Mais son papa est emprisonné pour des raisons politiques et sa maman est en France, car elle a réussi à fuir avant d'être emprisonnée également. Laura va voir chaque semaine son papa en prison, le jeudi, accompagnée de sa grand-mère. Elle commence à apprendre le français avec Noémie car elle doit rejoindre sous peu sa maman en France. Départ attendu, mais longtemps retardé. Puis vient enfin le grand départ et la découverte de la France, sa confrontation avec la réalité, assez éloignée de l'imaginaire qu'elle s'était créé. On suit son apprentissage de la langue, de sa nouvelle vie, son immersion. Elle garde le lien avec son papa via une lettre par semaine, le lundi, où ils échangent tous les deux, entre autres, sur la couleur préférée des abeilles, le bleu, conversation débutée oralement en Argentine. Laura est une petite fille attachante, touchante, courageuse, parfois naïve, mais qui apprend vite.
Très doux et agréable comme lecture, j'ai bien aimé.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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