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EAN : 9782715259669
160 pages
Le Mercure de France (02/02/2023)
4.14/5   7 notes
Résumé :
Le 14 mars 2021 à 15heures 50, Laura Alcoba longe la rive droite de l'Aven, entre Pont-Aven et le moulin du Hénan, lorsqu'elle voit à la surface de l'eau, entre les branchages et les rochers, le dessin d'un coeur. Le trouble de cette vision presque magique réveille sa mémoire.
À L'Aven, se superpose l'image du Rio de la Plata, que les premiers navigateurs espagnols avaient nommé la mer Douce, tant le fleuve était vaste. Apparaissent alors, comme dans une pro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La collection « Traits et portraits », dirigée par Colette Fellous, n'est pas avare en merveilles et le livre de Laura Alcoba, Les Rives de la mer douce, le prouve une fois de plus. Ce sont les mots, les premiers héros de ce livre : ceux que l'écrivain Hector Bianciotti, compatriote de l'autrice, a perdus suite à une maladie de la mémoire ; ceux qu'il a écrits, posés dans ses livres sur un douloureux souvenir enfantin, accompagné du « désarroi de nommer en ignorant et d'éprouver la sensation panique d'être, faute de mots, prisonnier en [s]oi-même ». On pense d'abord que cette citation reflète l'envie de décrire un rapport au langage, celui d'une traductrice et écrivaine argentine arrivée en France à l'âge de dix ans ; d'une locutrice qui a dû acquérir une langue étrangère, apprendre à la manier et à la chérir. Et on est d'autant plus enclin à le penser que le livre médite ensuite sur les paysages de plaine et le Río de la Plata, des souvenirs qu'Alcoba et Bianciotti ont en commun et qui « parlent à [l]a mémoire »; s'enchevêtrant à ceux de l'Aven, en Bretagne, lieu où vit maintenant celle qui a rédigé ce récit.

C'est l'eau qui fait le lien, mer, fleuve, rivière et mascaret. Les pages superbes, qui racontent comment l'eau douce des fleuves recouvre celle de la mer, dans l'estuaire du Río de la Plata (qu'on surnomme « La mer Douce »), ne sont pourtant que le prélude à une autre histoire : celle qui fait que Laura Alcoba n'a pu revenir dans son pays natal que douze ans après son départ d'Argentine. Eaux mêlées, celles du Parana « couleur de lion » qui recouvre la salinité de l'Atlantique ; mais aussi métaphore des couches d'oubli qui ont enfoui loin au-dessous du verbe les eaux de l'enfance, rendues amères et muettes par l'Histoire. Et ce n'est pas par hasard qu'on évoque, au fil d'un récit ancien, un Espagnol épargné par les Indiens qui l'ont recueilli, qu'apparaît un homme qui a perdu sa langue quand il est retrouvé par les siens dix ans plus tard.

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Ce livre, exercice pudique d'autoportrait ou de voyage intérieur, se concentre autour des mots, de leur apprentissage, de leur usage et et de leur transmission. En tant qu'écrivaine et traductrice, Laura Alcoba manie la langue argentine et celle française. Elle est la mer douce du titre et coule entre deux rives culturelles. En ouvrant son texte par la souvenir de l'annonce de sa première publication, elle remonte le cours de sa mémoire et de sa relation avec le langage. Son entrée dans la maison Gallimard l'amène à parler d'un de ses compatriotes, Hector Bianciotti, lui aussi tiraillé entre sa langue maternelle et celle dans laquelle on entre. Elle parle de l'attention portée au choix des mots. L'écriture devient alors orfèvrerie. Au moment où elle publie, Hector Bianciotti a des troubles de la mémoire. La vie et ses moyens pour l'appréhender lui échappent. C'est ce fossé dont la tragédie intime est capté qui anime le récit, le retour en arrière vers les prémices.
Avec douceur – celle qui n'étouffe jamais la violence et la brutalité de la vie et des sentiments -, l'autrice nous parle de son enfance. On découvre alors un pays heurté, des opposants politiques pourchassés et Laura Alcoba, enfant, obligée de changer de nom, de jouer avec les mots pour mentir. Au fur et à mesure du récit, on perçoit tout l'apprentissage de la réalité et le poids de leçons d'une vie. Sa vie, ses souvenirs et son amour pour la littérature se mêlent. Ce livre est un hommage au croisement des cultures, à celles et ceux qui ont nourri son rapport aux mots. On retrouve la profonde écoute de l'autrice pour le monde, une écoute et un sens du collectif déjà présents dans le Bleu des Abeilles ou l'une de ses dernières traductions, Les Vilaines de Camilla Sosa Villada.
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critiques presse (3)
LeMonde
07 mars 2023
Il lui a fallu des années pour comprendre qu’une enfant, alors nommée Maria Laura Guerra selon ses faux papiers, y demeurait encore, réclamant d’en sortir enfin, pour prendre corps de réalité, corps de mots.
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LeMonde
02 mars 2023
Tentative d’élucidation du brouillard qui nimbe sa mémoire, c’est un livre des hantises et des passages, entre les continents et les langues, de l’espagnol au français, entre la clandestinité, qui fut parfois heureuse, et le monde normal.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
09 février 2023
Son enfance en Argentine durant la dictature, le silence imposé, la résistance organisée entre femmes. Autant de sujets au cœur du nouveau roman de Laura Alcoba.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J’ai sept ans lorsque j’apprends qu’il ne faut rien dire, que parler est dangereux, que parfois il vaut mieux ne pas savoir. Et que désormais, pour eux comme pour moi, il y a deux côtés. Celui où des personnes se cachent car elles sont en danger. Et l’autre rive, où évoluent ceux qui ne savent pas encore ce qui se passe. A moins que là-bas, il ne veuillent pas le voir. Mais mes parents vont en faire sorte que, tout en vivant avec eux là où l’on va se mettre à l’abri, je puisse aussi passer de l’autre côté. Chaque jour.
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L'incroyable précision avec laquelle Hector Bianciotti choisissait les mots qu'il employait était celle des personnes qui ne sont pas entrées dans la langue française à la naissance. Alors, ils manient les mots comme des objets précieux qu'on a bien voulu leur prêter - "mais attention à ce que vous en faites"-, ils redoublent de soin et d'attention à l'égard de leur langue d'adoption, faisant montre d'une déférence qui semble parfois excessive et leur donne souvent un air précieux et vieillot.
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La flèche du temps était devenue folle. Ou elle s'était abolie.
Soudain, il n'y avait ni direction, ni limites. Ni rives.
Ou alors, elles me traversaient.
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Videos de Laura Alcoba (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laura Alcoba
Laura Alcoba vous présente son ouvrage "Les rives de la mer Douce" aux éditions Mercure de France.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2677309/laura-alcoba-les-rives-de-la-mer-douce
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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