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Serge Quadruppani (Traducteur)
EAN : 9782253108641
636 pages
Le Livre de Poche (25/05/2005)
2.91/5   11 notes
Résumé :
Roy Burnell, fonctionnaire britannique chargé de répertorier les monuments anciens mis à mal par des guerres, commence par se faire voler sa mémoire.
Dans le Caucase. Une région du monde où les relations entre les peuples sont aussi accidentées que le relief.
Dix années de sa vie aux mains de trafiquants.
Et Burnell s'enfonce à la recherche de ses souvenirs perdus dans la tourmente de guerres aussi absurdes qu'éternelles entre de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un roman un peu noir qui se déroule dans les confins de l'Europe et donc assez décalé , dans l'oeuvre de Aldiss , si on compare ce travail au reste de ses productions.
On est dans un monde du futur (mais proche de nous) qui est délabré et légèrement futuriste et où la guerre asymétrique est partout installée dans ce vaste grand est de l'Europe qui confines au Moyen-Orient.
C'est un récit qui explore le futur certes, mais cela fait beaucoup l'effet d'être un univers alternatif au notre.
Le personnage principal est à la recherche de sa mémoire au sens littéral du mot rechercher, car on la lui a dérobé pour que ses informations soient monétarisées .
Les nations de ce vaste territoire sont brisées et meurtries. Les seigneurs de la guerre et les mafieux de toutes dimensions prolifèrent et rognent sur tous les aspects de la légitimité politique.
Le style de l'auteur est de qualité et c'est un triste monde malmené, martyrisé et réaliste que le lecteur arpente sur les pas de l'auteur.
Il y a aussi de nombreux interludes , qui se tiennent en pensées et flashback en Europe occidentale et qui servent à dresser des portraits vitriolés de la caste des fonctionnaires internationaux , qui aux milieux des meurtres , des affrontements et des conflits , cherchent à sauver uniquement le patrimoine culturel de la ruine ambiante.
Ce futur a déjà largement eu lieu pour nous et dans cette région , mais il a heureusement été résorbé , sans établir une longue période de déliquescence et d'instabilité , contrairement à ce qui se déploie dans l'univers de ce roman.
Le personnage principal qui est anglais se fait dérober une grande partie de sa mémoire . Par contre l'environnement tissés par les peuples de cette région , regorge de mémoire . Ce qui les incite à s'embourber dans la vengeance et les contentieux sans fin causés par l'histoire et la tentation.
C'est une lecture agréable ,touchante et riche d'enseignements sur la créativité malheureuse de l'histoire et de la géopolitique , qui se plaisent souvent à élaborer, les pires catastrophes, comme si c'était une fatalité et même une nécessité évolutive.
Un peu comme si cette problématique maudite de la guerre, des fléaux et du meurtre en nombre était des plus naturelle . Comme si cette tendance était dans l'ordre des choses et consubstantielle à la nature humaine et aux sociétés humaines .
C'est une lecture agréable , qui donne l'impression de se balader dans un futur alternatif qui a déjà eu lieu et qui est déjà presque enterré dans notre univers .
Enterré jusqu'à la prochaine fois peut-être ?
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Haydar émit un bruit de gorge profond, quelque chose entre le grognement et un soupir. Avec des accents moralisateurs, il déclara que la mémoire était une malédiction. Selon lui, elle ne faisait qu'apporter des ennuis. Ils venaient juste d'être forcés d'écouter ce qu'il appela "ce merveilleux petit général Makhkamov, qui n'a jamais rencontré un ennemi vivant sur le champ de bataille". Makhkamov s'était occupé avec la vieille affaire consistant à remuer les souvenirs des gens à ses propres fins - rester au pouvoir. Les chefs avaient toujours besoin d'ennemis ; les peuples non. Le général avait rappelé à son public des griefs millénaires contre d'autres peuples, Ouzbeks et autres. Une telle tactique entraîne toujours un supplément de rupture, de victimisation, de guerre et de folie. La mémoire était la malédiction des nations. Mieux vaut, dit-il, s'emparer d'une caravane de chameaux, pour vivre sans mémoires.
L'une des occasions qu'offrait le voyage était d'entendre de nouveaux points de vue. Burnell était toujours impressionné par la fermeté avec laquelle les gens s'accrochaient à leurs idées - et avec laquelle beaucoup de gens parlaient, comme si parler était un plaisir aussi grand que manger et forniquer. (Le Livre de Poche, p. 364-365)
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Parce qu’il y avait de la mélancolie autant que de l’honneur dans ses tâches, ses lectures favorites avaient longtemps inclus Le Déclin et la chute de l’Empire romain, d’Edward Gibbon. […]
« L’art de l’homme bâtit, disait Gibbon, des monuments capables de durer bien au-delà de l’étroit laps de temps de sa propre existence : pourtant ces monuments, comme lui-même, sont périssables et fragiles ; et dans les annales sans limites du temps, sa vie et ses travaux doivent également être mesurés comme un moment fugace »
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(...) Kadredine se leva.
- Monsieur, je ne peux en écouter davantage. J'éprouve de la compassion pour vous et votre incompréhension. Vous parlez dans un langage scientifique que je ne comprends pas. Je sais que la science prétend tout expliquer des secrets de l'univers. Mais on ne peut pas plus expliquer l'amour de Dieu qu'on ne peut expliquer la lumière du jour.
Burnell leva un poing.
- On peut expliquer la lumière du jour ! La science l'explique.
- Vous êtes si sûr de vous. (...) La science explique peut-être les propriétés physiques de la lumière du jour. Personne ne peut expliquer le miracle qu'elle est. Ni sa beauté.
Sur ces mots, il tira la fragile porte de la maison et sortit dans l'obscurité. (Le Livre de Poche, p. 210-211)
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Une terrifiante explosion de mi bémol majeur l’agressa. Il bondit. Des notes de piano résonnaient comme des coups de marteau rebondissant sur les dalles de pierre. Des gorges métalliques des haut-parleurs disposés sur le pourtour du square, se déversait ‘Le concerto de l’Empereur’ de Beethoven, polysaturé, secouant Burnell comme toutes les voix du désert unies dans un seul cri. Il courut vers celui-ci, car il était mélomane.
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L'histoire des nations se précipite comme une rivière, au-delà du contrôle individuel.
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