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EAN : 9782709633246
260 pages
J.-C. Lattès (06/05/2009)
4.14/5   11 notes
Résumé :
1818. Royaume du Danhomé. En dépit des traités d'abolition, le commerce de la honte prospère. Il ronge les côtes, sème la ruine et la peur, fait la fortune des maîtres esclavagistes et de leurs alliés. Les plus faibles sont vaincus, leurs existences bouleversées. Le seul qui ose s'élever contre l'esclavage, le roi Adandozan, est destitué. Il perd son pouvoir et son nom. Son plus fidèle soutien, un jeune maître des rituels, est vendu à un négociant anglais et débarqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'esclavage commence à perdre de sa force, les Anglais traquent les navires négriers et pourtant il faudra encore bien des années avant que le commerce triangulaire cesse.

Dans le royaume du Danhomé, un Portugais s'enrichit sans la moindre honte avec le marché des esclaves. Incrusté dans le royaume, il utilise tous les pions possibles pour garder la main sur cette mine d'or. le roi du Danhomé se rendant compte des dégâts de l'esclavage "à l'européenne"souhaite casser le marché et maintenir la population sur place. Trop d'argent est en jeu, les complots vont s'ourdir et réussir contre ce roi qui se rebelle. La trahison, le pouvoir, l'argent, le triptyque éternel qui tue d'innocentes victimes. Parmi ceux qui ont joué un rôle dans la destitution du roi, on trouvera le Maître des cérémonies personnage au coeur de l'histoire qui va se retrouver au Brésil et participer à une rébellion.

Ce roman est une fresque haute en couleur qui nous conte un bout de l'histoire de l'esclavage, essentiellement ce qui se jouait en Afrique de l'Ouest, l'utilisation traditionnelle d'esclaves, les guerres entre peuples, l'appât du gain des européens, l'effondrement de la culture africaine , les coups tordus pour récupérer le pouvoir, tout ce qui a fait que les européens, comme lors des croisades, ont pu faire la loi et imposer leurs besoins.

C'est un roman épique qui se lit avec plaisir et éclaire cette page sombre que fut la traite négrière
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Ce que devrait toujours être la lecture. C'est là l'ultime pensée qu'à le lecteur qui referme ce livre sur sa dernière page. En tout cas, le lecteur que je suis la pensé très fort. Pourquoi ? Ah, pourquoi… Parce que…
Conspiration.

Les "Games of throne" dans lequel nous les premières pages de "Esclave" nous plonge. Conspiration de Gankpan, futur roi Guezo, contre son oncle Adandozan, roi régnant du Danhomé en conflit ouvert avec l'acolyte marchand d'esclave du premier, Don Francisco Felix Da Souza dit « Chacha ». Les intérêts des deux rustres, "industrialiser" encore plus que ce qui se faisait, la traite des noirs vers l'occident, les Amériques, se heurte à la "philosophie" d'Adandozan, oui à l'esclavage, pourquoi pas, c'est après tout dans l'ordre des choses de ces temps-là, mais non à la traite, à la déportation loin des terres africaines qui, elles aussi, peuvent être exploitées et produire les même denrées dont les blancs raffolent. Pourquoi aller faire travailler ailleurs ces esclaves qui, sur ces terres, peuvent faire la même chose ? Parce que plus simple, pensent les marchands d'esclaves qui n'en ont cure des lubies du roi. Les intrigants n'ont donc plus le choix que celui de déposer Adandozan.

Intrigue.
A petite dose, les mensonges sur l'inhumanité du roi a été répandu auprès du peuple, l'on anticipe l'acceptation par les populations de la déchéance d'un roi, pourquoi héritier du pouvoir des dieux. Guezo et Chacha fomentent leur complot, prennent le roi par surprise via un poisson simulant la rougeole, la malédiction des dieux sur le roi.

Le traitre.
Un pauvre bougre, un petit prêtre vodoun qui a eu le tort d'être un maitre en matière de poison et qui se trouve, tête la première, plongée dans le complot contre son roi. A son corps défendant, tous nous aurions essayé de sauver nos familles, quitte à trahir. Mais derrière un traitre, peut-être se cache-t-il un héros ?

La femme, ou les femmes.
Sophia de Montaguère, danoise et scandaleuse âme-soeur du roi Adandozan, convoitée, évidemment, par Guezo. La femme est le symbole du pouvoir ravi. Ses penchants abolitionnistes ont rencontré les principes du roi et la foudre amoureuse l'a frappée.
Les femmes du prêtre vodoun, qu'il ne veut pas abandonner, que même razzié, raflé, il veut retrouver, qui a marcher des jours et des jours à leur recherche, ne prenant même pas le temps d'enterrer comme il se devrait sa plus jeune épouse, morte, décapitée pour des besoins de "formation" d'une amazone en devenir.
Nansica, la bizut amazone, qui a fait ses preuves par le tranchant de sa lame à travers le coup de l'homme qu'elle a ensuite considéré comme le seul digne du statut d'homme. Guerrière de devoir, de hargne, de mission "jusqu'au bout", pleine de contradiction, à l'histoire qui aurait mérité huit tomes encyclopédiques.
Edum, femme belle, magnifiquement féminine, jamais ne digère d'être repoussée, jamais le quidam, Miguel, n'aurait dû sous-estimer la vengeance froide d'une femme dédaignée, peut-être alors, peut-être, la face de l'histoire des afro-brésiliens en eut été changée.
Sabina, dévouée femme d'un esclave en eaux calme près-rébellion. Elle ne laissera pas de trace dans l'histoire, si ce n'est d'avoir servi de repos du guerrier. Mauvaise langue.

(suite sur http://www.loumeto.com/spip.php?article366)
Lien : http://www.loumeto.com/spip...
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Nous sommes au début du 19ème siècle, dans les contrées lointaines d'Afrique. Sur ces terres privilégiées pour le trafic des esclaves, le commerce des négriers perdure.
L'abolition de la traite négrière perce timidement. L'esclavage reste un commerce fructueux. Mais peu à peu des révoltes d'esclaves vont éclater pour combattre l'oppression et conquérir la liberté.
Roman passionnant et bouleversant qui transporte le lecteur au royaume de l'inoubliable.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L'esclavage est un outrage, un défi lancé à l'humanité, pourquoi tenter de s'en disculper ! Et s'il y avait une justice à rendre, c'est aux victimes qu'il faudrait la rendre, et non pas à leurs bourreaux.
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Oui, s'enflamma-t-il dans son coeur, ne pouvait-on pas envisager sérieusement l'idée que si tous les sauvages et les cannibales de l'Afrique pouvaient être réduits en esclavage, leurs enfants constitueraient plus tard une nation, et nous béniraient de les avoir tirés d'un état véritablement dégradant ?
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A-t-on idée, oui je veux dire a-t-on idée de considérer les esclaves comme des êtres humains, des êtres normaux !
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L'affranchissement valait-il mieux alors que la fuite ou la mort, autre manière déchapper à l'esclavage ?
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L'esclave est peut-être voleur, le contremaître blanc l'est encore plus que l'esclave !
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