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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec un incipit tel que :

« C'est pas Dieu possible d'être aussi conne »,

on aurait pu s'attendre à quelque chose de léger, voire humoristique, avec de l'auto-dérision à la Bridget jones. Sauf que la derrière phrase de cette introduction tonitruante met un point final à la perspective d'un roman comique.

Ce n'est pas plombant non plus, car cette histoire de deuil d'enfance, l'héroïne est bien décidée à la revivre pour exorciser ses peurs et remettre en lumière les épisodes manquant qui pèsent comme autant de lests pernicieux sur sa vie d'adulte.

Avec l'histoire familiale, et le drame qui l'a marquée, resurgissent aussi les souvenirs d'amitiés, de musique, de camp scout et de tout ce qui fait le sel de la vie d'une enfant. On revit avec nostalgie les années 80 à travers les tubes, les émissions de télé et les …radio-cassettes, au coeur du problème quelques décennies plus tard.

Les dialogues sont très vivants et toniques , et l'écriture résolument ancrée dans notre époque.
Ce thème récurrent en littérature contemporaine est traité avec une certaine légèreté, montrant bien que la jeune femme est bien décidée à régler ses comptes pour comme elle le dit « devenir une adulte à part entière »


Bon moment de lecture, pas inoubliable, peut-être parce que très court, mais très agréable.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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****

Violette est une petite fille de 10 ans, souriante et enjouée, quand son monde bascule. Son père, aperçu un soir malade aux toilettes, finira par mourir d'une rupture d'anévrisme quelques jours plus tard. Comment continuer à vivre, comment être heureuse, comment grandir après la perte brutale de celui qui la voyait comme sa princesse...

Alexandra Alévêque signe ici avec brillance son premier roman...

De son écriture fine se dégage une infinie tendresse pour ses personnages, et notamment pour Violette, cette petite fille perdue et perdante.
Parce que c'est bien de tout ce qu'on lui a pris dont il est question dans ce roman : un père bien sûr, mais surtout son dernier au revoir, son enterrement, son chagrin et son enfance.
Laisser la place aux mots, aux gestes, aux larmes... Violette n'a pas eu le loisir de choisir, de s'exprimer. En ne cherchant qu'à la protéger, sa mère l'a profondément blessée.

Avec une construction originale et rythmée, Alexandra Alévêque nous souffle avec douceur l'importance des silences qu'on comble, des mystères qu'on éclaire et des derniers mots que tout un chacun a le droit de prononcer.

Un roman rempli de lumière et d'amour malgré le thème lourd et pesant. Un roman à découvrir...

Merci une fois de plus aux 68 premières fois, qui ne cessent d'éclairer ces rentrées littéraires...
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Ce roman, probablement autobiographique, nous raconte la vie d'une femme d'une quarantaine d'années, font le père est décédé lors de ses dix ans.
Jusqu'à ses dix ans, Violette vie heureuse entourée de ses parents et de ses amies. Mes son père tombe gravement malade et décède d'un anévrisme. Comment bien grandir, quand son père disparaît, quand on est aussi jeune ? Comment se construire ?
D'autant qu'au moment, où son père sera enterré, on l'écartera et elle ne pourra lui dire au revoir. Quarante ans plus tard, son travail de deuil ne sera toujours pas effectué.
L'auteure nous fait vivre sa jeunesse et plus tard sa vie de femme avec réalisme. Elle nous transmet son ressenti, sa tristesse et par moment sa joie de vivre. Un livre plein d'émotion, agréable à lire.

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Violette à dix ans en 1982 quand la vie bascule, son père adoré est malade. Instituteur, fumeur invétéré, papa sérieux et mari aimant, il est un père vite idéalisé.
Mais quand la maladie arrive, brutale, au diagnostic mal posé, la petite Violette est mise à l'écart. Selon un théorie fausse qui veut que l'on doit protéger les enfants dans certaines situations douloureuses, elle sera envoyée en vacances chez des amis.
Quarante ans plus tard, cette blessure la touche encore et le travail de deuil n'est toujours pas accompli.
Un roman émouvant, où les choses sont dites avec douceur et réalisme. C'est à la fois vivant et triste. En parallèle du drame familial il y a les souvenirs heureux d'une enfance passée dans une famille aimante, l'école, les copines, les rêves.
Une jolie lecture malgré le thème qui aurait pu être pesant. Une auteur que je découvre avec grand plaisir.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/12/05/les-autres-fleurs-font-ce-quelles-peuvent-alexandra-aleveque/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Violette a 10 ans lorsqu'en 1982 Paul, son père, meurt brutalement. Pour protéger la fillette, pour lui éviter le chagrin et peut-être aussi parce que les adultes sont persuadés que les mots font davantage de mal que les faits, (ce qui n'est pas dit n'existe pas) on la tient à l'écart de l'hôpital, d'abord, des obsèques, ensuite. La petite fille devra grandir tout autour de ce trou béant que creuse l'absence irrémédiable sans avoir pu dire au revoir à son papa, ni libérer sa peine et la fragmenter au milieu de celle des autres. Trente ans après, cette souffrance empêchée car non-dite continue de saper son existence. Une vieille cassette audio pourrait ouvrir les vannes du deuil non réalisé... si seulement l'antique ghetto-blaster acceptait d'en débloquer l'écoute. Comme un signe et un symbole, les mots qui, peut-être, pourraient recoudre l'enfant et l'adulte restent absurdement enfermés dans une machine vieille de 30 ans...
Cette situation tragi-comique sert de fil conducteur à la narration et trouve son écho dans une écriture tiraillée entre larmes amputées et sourires toniques. Alexandra Alévêque a trouvé, me semble-t-il, le ton le plus juste, la distance exacte, pour tout dire sans enfoncer le récit dans le pathos. Elle parvient ainsi à donner parole et pensée à l'enfant qui sait sans comprendre, qui comprend sans savoir, parce que rien ne lui est explicitement dit et encore moins expliqué. La douleur de la disparition du père, loin d'être allégée par le silence, continue d'encombrer l'adulte car l'enfant a dû substituer ses propres réponses au travail de langage qui permet de donner ses contours au monde mais que les grandes personnes n'ont pas pris en charge au moment opportun.
La construction narrative alterne deux temporalités : celle de l'enfance et celle de l'âge adulte. Ces va-et-vient temporels mettent en évidence la sorte de stagnation dans laquelle étouffe la narratrice, comme bloquée à ses 10 ans, de la même manière que la cassette reste coincée sur la même période, refusant de délivrer les paroles qui elles-mêmes pourront peut-être délivrer Violette. Tout se passe comme si la petite fille de 10 ans continuait d'occuper entièrement un corps de taille adulte et à faire seule ce qu'elle peut pour assimiler la mort de son père.
De grosses bouffées de tendresse et de compassion jaillissent de ce récit gorgé de vie qui tire l'intime vers l'universel et plaide subtilement pour la vérité due aux enfants. La douleur du cheminement vers l'acceptation est sans cesse mise à distance par une façon de raconter pleine d'humour, qui n'occulte rien mais qui refuse aussi l'étalage ostentatoire des émotions. C'est, pour moi, un roman généreux et intelligent par le regard empathique et juste, sans aucun infantilisme angélique, porté sur l'enfant.
Un roman doltoevskien, en quelque sorte !
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Alexandra Lévêque est journaliste. S'appuyant sur son expérience professionnelle, elle a publié en 2017 le récit de ces souvenirs de tournage de la série documentaire 21 Jours. Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent est son premier roman. Un roman autobiographique découvert dans le cadre des 68 premières fois.

C'est pas Dieu possible d'être aussi conne. J'ai beau frapper la touche Eject de mon index, l'appareil ne veut rien savoir. Je pourrais m'y briser le doigt que cela n'y changerait rien. La cassette est là, sous mes yeux, coincée derrière le clapet en plastique transparent. La fonction lecture ne veut rien entendre non plus. La bande magnétique demeure immobile, agrippée aux bobines crantées comme si elle m'en voulait d'avoir mis près de trente ans à venir la récupérer. Sur l'étiquette verte derrière la paroi translucide, quelques mots écrits à la main il y a vingt-sept ans. A presque quarante ans, je pensais m'être suffisamment échauffée pour clore ce soir un lourd chapitre. Visiblement, mon antique ghetto-blaster en a décidé autrement.

Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent est le récit d'une quête. Pour devenir une adulte à part entière, Violette n'a pas d'autre choix que celui de récupérer une cassette. Pour que l'enfant qu'elle était grandisse en paix.
Qu'il est douloureux, enfant, de perdre un être cher, un être fondateur. Mais n'est-il pas plus dévastateur d'être écarté des funestes célébrations ? Dès lors, comment comprendre, comment accepter l'inacceptable ? Comment se construire sur un tel néant ?

Avec une infinie tendresse, Alexandra Alévêque évoque cette douleur, le cheminement de cette petite fille devenue malgré tout femme, du travail qu'elle a dû entreprendre pour enfin laisser partir ce père, et une fois ce chemin réalisé, accepter tout simplement de vivre quand bien même elle vivrait plus longtemps que lui. L'auteure alterne les chapitres écrits à la première et à la troisième personne, le passé et le présent, les souvenirs d'enfance et ceux plus récents. le tout est harmonieux, parfaitement construit. Il y a du rythme, de la délicatesse, de la justesse et de l'émotion dans Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent. Quant à la plume d'Alexandra Alévêque, elle est agréable, son style également. L'auteure n'a aucune volonté de faire pleurer, juste peut-être celle d'apporter un témoignage et de délivrer un message aux parents. Leur dire qu'à trop vouloir bien faire, ils finissent par faire mal. À trop vouloir protéger, ils détruisent.

Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent est un roman touchant, attendrissant qui une fois ouvert capture. Mais que peut donc contenir cette cassette tout droit venue d'un autre temps ?
Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Un petit livre qui mérite 4 étoiles pas 5 car ile st trop courrt.
C'est une cassette certains d'entre vous ne sauront pas ce que c'est .
C'est ma jeunesse c'est peut être un peu pour cela que j'ai aimé ce livre , dommage je l'ai lu très vite.
C'est une histoire pleine d'amour pour sa famille malgré les divergeances d'idées.
C'est bien ,c'est émouvant.
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Ce roman m'a touché au plus profond de moi-même.
La perte d'un parent est toujours horrible. Cette petite fille perd son papa tant chéri et est mise à l'écart de la déchéance jusqu'à l'enterrement de son père par le reste de sa famille qui pense bien faire. Comment faire son deuil sans pouvoir dire au revoir ?
Une écriture chamboulante, émouvante. A la fois, on est avec cette petite fille et dans le chapitre suivant avec cette même petite fille devenue femme.
Un premier roman au thème difficile à aborder, mais qui touchera j'espère beaucoup de lecteurs par son authenticité et son empathie.
Cette histoire me restera longtemps en tête.
Comment Violette fera son deuil... ?

Lien : https://lacabanedemeslivres...
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Une petite fille qui grandit tant bien que mal dans le chagrin et le manque d'un adieu à son père tant aimé ; une jeune femme qui cherche un enregistrement audio où peut se trouver l'explication et le remède à son mal-être... Elles sont une seule et même personne et ce texte très touchant donne la parole à l'une et à l'autre (un chapitre sur deux), comme un projecteur braqué alternativement sur la fillette puis sur la jeune femme qu'elle est devenue.
Ce n'est pas gai, bien sûr, mais pas triste non plus : l'auteure fait vivre la petite Violette, pleine d'énergie et de curiosité, comme elle sait donner corps à la jeune femme, aussi fragile que lucide. On sourit souvent, on rit même parfois (surtout avec Violette l'adulte).
Au final, malgré le chagrin et les souffrances (finement décrits), c'est un livre optimiste, l'héroïne disant dans le dernier chapitre qu'elle sait qu'elle va guérir ; c'est aussi un livre sur le pardon des erreurs, par exemple celles que commettent les adultes qui, en protégeant à tout prix les enfants, font du mal en croyant faire du bien.

Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage auprès des nombreux.ses lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure.

Lien : https://www.fenetres-sur-la-..
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Lu dans le cadre des 68 premières fois.
On est en 1982 : La dernière séance, MJ, le radiocassette, les pots de confiture sur le papier peint, les Stan Smith, Pierre, Bellemare, les drôles de dame, David Bowie traversent la vie d'une famille : Jeanne, Paul, Violette, Marc et Bertrand.
Et puis la chute.
Paul, le père de famille, ne devient plus qu'une forme immobile.
On ne met plus que quatre assiettes. La serviette de table reste dans le tiroir.
La petite fille de dix ans voit son monde s'effondrer avec violence et son insouciance disparaître.
Le lecteur alterne entre le point de vue de cette petite fille de dix ans et celui de la femme qu'elle est devenue trente ans après.
La clé et le fil conducteur : une cassette que détient Claude Dufflot, un ami de son père, qui va lui permettre d'écouter ce qu'on ne lui a pas laissé la possibilité de vivre.
Alexandra Alévèque par une construction très habile et une histoire très lumineuse aborde avec humour et tendresse le traumatisme, les silences, la protection à tout prix, ses dégâts et les interprétations dévastatrices qui en découlent.
Elle soulève ainsi la problématique de la construction de soi et la place nécessaire du pardon.
Un très joli premier roman qui se savoure d'une traite.
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