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EAN : 9782361833572
224 pages
Les Moutons Electriques (04/05/2017)
3.57/5   27 notes
Résumé :
Wednesday, policière à New-York, enquête sur un vieux marin qui traîne dans l'East Village à la recherche d'herbes médicinales. Projetée dans une île tropicale, elle découvre que ce marin n'est autre que le Capitaine Crochet et que l'île de Peter Pan existe bien, sous la forme d'une boucle spatio-temporelle dont seul le pirate peut sortir.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis des siècles, on voit arriver sur le port de New York un vieil homme habillé en marin et réglant ses achats à l'aide d'une monnaie datant du XVIIe. Chaque fois la routine est la même : l'homme échange son argent, se met en quête d'une herboristerie et profite pendant une quinzaine de jours des plaisirs que la ville a à lui offrir avant de disparaître. Seulement, au fil des ans, le bonhomme finit par attirer l'attention de personnages puissants et aux intentions douteuses. Rattrapé par ses poursuivants, le vieux loup de mer parvient de justesse à s'échapper... mais entraîne dans son sillage Wednesday, policière new-yorkaise enquêtant sur le curieux marin, et un caïd jamaïcain du nom de Joab. Si ce dernier ne semble pas du tout surpris de se réveiller sur une île paradisiaque peuplée d'Indiens, de pirates, d'une fée et d'un énorme crocodile, la jeune femme a pour sa part un peu plus de mal à encaisser le dépaysement. Et elle n'est pas au bout de ses peines ! Vous l'aurez sans doute déjà compris, c'est dans le célèbre roman de James Barrie qu'Alex Nikolavitch puise son inspiration. Loin de nous proposer une « version bis » de l'histoire que l'on connaît tous, l'auteur s'éloigne au contraire du récit d'origine et le réarrange à sa sauce. Il en résulte un roman très court et assez étrange mais dont on s'amuse à découvrir les bizarreries. On y retrouve évidemment tous les personnages clés de l'oeuvre de Barrie, reconnaissables mais malgré tout très altérés : Peter Pan s'enfonce dans la dépression et devient de plus en plus violent, Crochet perd la tête et la mémoire, Lili la tigresse s'impatiente de prendre enfin la tête de sa tribu...

L'auteur mène une réflexion intéressante sur les archétypes dans lesquels se seraient peu à peu laissés enfermer les personnages au contact de cette île hors du temps et du monde. Cet aspect du roman fait d'ailleurs beaucoup penser à une autre parution récente des Moutons Electriques consacrée elle aussi aux mythes et aux contes pour enfant (« Sombres cités souterraines » de Lisa Goldstein). Les tentatives de Nikolavitch pour rattacher ces personnages fictifs à notre propre histoire sont elles aussi réussies : Mouche et Crochet se transforment en redoutables « princes des mers » ayant navigué aux côtés des plus terribles pirates, quant à Peter Pan on le découvre fils d'une famille riche arpentant le monde en quête d'immortalité et de jeunesse. Cet aspect bien précis n'est d'ailleurs pas sans me faire penser à une autre référence : la série télévisée « Black Sails », qui mélangeait elle aussi pirates tirés de nos livres d'histoire et personnages fictifs issus d'un autre classique de la littérature (« L'île au trésor »). Ce procédé permet à l'auteur de multiplier les références à certains mythes issus des civilisations indiennes ou vikings, ainsi qu'à de célèbres pirates comme Teach mais aussi Anne Bonny, Jack Rackham ou encore Mary Read. La brièveté du récit ne permet évidemment pas à l'auteur de trop s'étendre mais les personnages qu'il dépeint sont tous convaincants, à commencer par Mouche qui bénéficie d'un traitement plus poussé que ses camarades. Sans être trépidante, l'intrigue se suit quant à elle avec plaisir et se termine sur une chute certes prévisible mais tout à fait appropriée au ton du récit.

Alex Nikolavitch parvient à se réapproprier avec efficacité l'univers et les personnages de Peter Pan et nous offre une histoire amusante et originale. Une lecture rafraîchissante à découvrir !
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Pas vraiment une revisite, pas non plus une suite officieuse : avec L'île de Peter, Alex Nicolavitch se réapproprie le mythe qu'est devenu Peter Pan pour mieux explorer ses origines. L'oeuvre de James Barrie m'avait plus séduit.e par son décor que par son histoire (et que dire de ses personnages horripilants !), ici, le verdict est sans appel : rarement une « fanfic » n'aura été à ce point meilleure que le livre dont elle est inspirée !

On y retrouve en effet moins du Peter Pan d'origine que beaucoup de L'île au Trésor, avec peut-être une pincée de Lost et de Hook, sans oublier Black Sails pour le mélange entre fiction et personnages historiques réels. Ajoutez-y des personnages qui ne manquent pas de charisme, et vous avez, en gros, la recette de L'île de Peter.

Le récit se partage entre divers points de vue au fil de l'histoire, les deux principaux étant ceux de Mouche et de Wednesday. Mouche, tout le monde le connaît, mais il prend ici une dimension supplémentaire, volant la vedette à tout le monde, y compris Crochet et Peter (qui ne sont ici que des personnages très secondaires, à peine entraperçus). Et le moins qu'on puisse dire, c'est que son parcours vaut largement le détour... Alex Nicolavitch est parvenu à le rendre vivant et crédible ; à donner une épaisseur incroyable à un personnage habituellement cantonné au rôle de sous-fifre. Certes, Mouche n'est pas un ange (loin de là), mais ce qu'il a pu faire de pire n'étant qu'à peine esquissé, on reste sur une vision très positive à son sujet.
Wednesday, au contraire, fait partie des personnages créés pour l'occasion. Flic New-yorkaise pur jus, cette île échappant à toute notion de logique ne manquera pas de brouiller tous ses repères. Paumée d'un bout à l'autre, la jeune femme est finalement l'archétype de l'enfant perdue... sauf que ce n'est pas cette étiquette qui était prévue pour elle.
Et en parlant d'étiquettes, impossible de ne pas mentionner Joab. Joab, c'est le perso sur lequel il est justement impossible d'en coller une. Censé être LE plus gros caïd de New York, il apparaît ici surtout comme un gentil grand frère et un guide pour Wednesday, même s'il possède ses propres objectifs. Mais il demeure néanmoins mystérieux du début à la fin, insaisissable, mystique.

Mystique, un mot qui convient à merveille pour décrire le parcours de tous ces protagonistes, ainsi que la nature même de l'île. Il sera ici beaucoup question de vaudou, un peu de mythologie, un poil d'ésotérisme. Autant l'avouer, cet aspect-là du roman s'avère parfois un peu confus et obscur. Là où la décrépitude de l'île transparaît absolument partout, instaurant une ambiance pessimiste d'un bout à l'autre, les explications sur les rôles de chacun ainsi que le vague côté introspectif concernant Wednesday n'éclaircissent pas grand-chose et l'histoire aurait même très bien pu s'en passer. Dommage. Reste que cette virée à Neverland s'avère bourrée de charme. Que tout du long, on ignore comment ça va finir. Et l'auteur s'est clairement fait plaisir, ne se refusant rien. Heureusement, sans quoi, la déception aurait été de mise, tant les choses ne pouvaient pas finir autrement.

Bref, L'île de Peter, c'est un merveilleux voyage, moins onirique et plus sombre que ce que l'on a l'habitude de voir sur le sujet, mais audacieux, dépaysant et surtout porteur du charme magnétique de Neverland. Merci, Monsieur Nicolavitch !
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En Résumé : J'ai passé un sympathique moment de lecture avec ce court roman qui se situe dans l'univers et le mythe de Peter Pan. L'auteur nous propose ainsi un fil rouge, qui peut paraître classiques, mais propose de nombreuses idées intéressantes, même si dans l'ensemble certains aspects m'ont tout de même dérangé. L'univers est, certes, connu mais Alex Nikolavitch ne manque pas de le densifier en nous présentant ne île qui a « vieillie », qui est devenue sombre, mélancolique, qui a perdu sa beauté et son insouciance. Il vient aussi apporter un background intéressant à des personnages comme Mouche, Crochet ou encore Peter Pan, les rendant ainsi humain avant d'être des mythes. le point fort du roman vient clairement des réflexions que sont proposées autour de l'intrigue, que ce soit sur la notion de changement, de liberté, d'archétype, de se retrouver figer dans un rôle que l'on connait par coeur, et d'autres encore on se retrouve ainsi à se questionner, même si parfois ça manque quand même de profondeur. Concernant les personnages j'ai beaucoup aimé le travail de l'auteur sur le héros, Mouche, qui ne manque pas de se révéler intéressant et un minimum touchant. Concernant les autres protagonistes, même s'ils ne sont pas mauvais, je suis plus mitigé, soit ils ont un côté je sais tout sans qu'on comprenne pourquoi, soit ils ont du mal à sortir de leurs côtés classiques, soit ils vont tomber dans les archétypes. Je regretterai aussi une seconde partie qui m'a paru un peu moins entrainante, ainsi que quelques passages un peu simplistes et faciles. Au final un roman qui, certes, a des défauts, mais s'est révélé tout de même plaisant à découvrir et à lire ben porté par une plume simple et efficace.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Le roman commence par l'apparition d'un personnage un peu étrange habillé comme un marin à New York à notre époque. Qui est-il? D'où vient il exactement? Pourquoi a t'il autant de mal à se repérer dans cette ville qu'il semble connaître? Autant de questions que se pose le lecteur puis Wednesday, policière à New York qui va être amenée par hasard à croiser sa route puis à se rendre sur une île bien étrange. Voilà le début de ce court roman qui dans les pas d'une policière ancrée dans la vie bien réelle nous amène dans un univers de conte. En cela, le roman peut être rapproché de Sombres cités souterraines de Lisa Goldstein paru en début d'année chez les Moutons électriques également. En effet, on y retrouvait également le mélange entre les contes et histoires de notre enfance et la vie quotidienne. le roman a aussi quelques facettes de Lost, la série avec une île perdue dont on ne peut partir et où le temps ne s'écoule pas de la même manière.

Cependant, l'auteur s'éloigne de ces références pour créer son propre univers en prenant le contre pied de l'histoire connue de Peter Pan qui ne ressemble plus vraiment à celui que l'on connait dans le conte pour enfant. Les personnages connus ont chacun une histoire, un passé qui les a amené sur l'île et ils sont bien différents de ce à quoi on pouvait s'attendre. La narration est d'ailleurs entrecoupée par le récit du passé de 3 personnages importants de l'histoire, ce qui permet de mieux comprendre le fonctionnement de l'île et de voir qu'ils ne sont pas juste des archétypes de conte.

Les autres personnages sont également intéressants. Ils ne sont pas connus dans l'histoire habituelle de Peter Pan: Joab un gangster vaudou et Wednesday, policière qui cherche à faire ses preuves dans un monde d'hommes. le personnage de Mouche, fidèle second du capitaine, est aussi bien développé. Même si le roman est assez court, ces personnages sont bien développés et apportent tous quelque chose à l'histoire.

La mythologie a aussi une place importante dans le roman, avec l'importance des noms et leurs origines. Les mythes et l'univers du conte s'imbriquent parfaitement pour créer un univers à part, très plaisant. le rythme du roman est assez rapide et le livre se lit très bien. L'humour est également présent avec du second degré jouant sur le décalage entre les époques et les paradoxes engendrés par les passages entre les différentes périodes temporelles.

Ce court roman d'Alex Nikolavitch est bien écrit, et travaillé. Il se lit très bien et est parfait entre deux gros romans plus consistants. le mélange de mythologie, de conte avec notre monde est assez détonnant, tout comme le plaisir que prend l'auteur à jouer avec les codes du conte. À noter aussi, la belle couverture de Melchior Ascaride qui donne un beau livre petit format.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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En faisant des recherches pour une effectuer une sélection à destination de la bibliothèque où je travaillais je suis tomber sur ce livre. Et à mon grand bonheur je les trouver sur les rayonnages de la bibliothèque de ma ville. Je les donc empruntai et je les lu. L'univers est bien ficelé et ayant lu Peter Pan (et un peu étudié en cours) j'y ai retrouvé cette lecture littéraire que l'on pourrait faire de l'oeuvre de Barrie. Et c'est très intéressant. Peter comprend que son monde à changé (car notre monde à changer et les enfants ne sont plus pareil) et il se retrouve dans un état de désenchantement extrême qui fait s'écrouler l'île imaginaire petit à petit sans force pour l'habité. Je n'ai cependant pas compris le côté spirituel que l'auteur a voulu donner au monde de Peter et par extension je n'ai pas compris la fin du roman.

Challenge Mauvais genre 2020.
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critiques presse (2)
Syfantasy
06 septembre 2023
"L’Île de Peter" est une réécriture du mythe sombre et divertissante qui, malgré des idées peu exploitées, reste une lecture agréable.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Elbakin.net
18 décembre 2017
A ce conte un peu triste, l’auteur adjoint des réflexions sur les figures archétypales, le rôle que l’on se choisit, celui qui s’impose, celui dans lequel on se dissout.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je finis par concevoir de l'ambition et changeai à plusieurs reprises d'équipage, à chaque fois que cela me permettait de prétendre à une position plus élevée dans la hiérarchie complexe des navires. J'en vins à fréquenter l'élite de la piraterie, les Bellamy, les Rackham et les Teach, m'y faisant, et je me pique de m'en enorgueillir, plus d'amis que d'ennemis. Nous étions les princes des mers. Ah, si vous nous aviez vus du temps de notre gloire, quand la seule évocation de nos noms suffisait à frapper de terreur jusqu'à l'arrière-pays continental. D'aucuns caressaient le rêve d'une république de la flibuste, mais des hommes comme Bellamy ou moi n'étions pas loin de nous couronner rois. 
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Les Notes d'écriture, en manière de making of et explications par l'auteur.
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