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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'intérêt est dans le plaisir de la conversation. Les protagonistes sont bavards, presque tous des universitaires, des linguistes, aussi neurophysiologistes (une apparition de Changeux), ou préhistoriens. Plaisir des mots, le mot provenant de son contraire le silence mot/muet , absence des mots pour la jeune sourde qui s'exprime par la langue des signes, mots exotiques, du sanscrit au livonien ou au basque…origine ancienne des mots, Miltiadis s'amuse à construire des phrases françaises uniquement avec des mots d'origine allemande, ou arabes . Son chef d'oeuvre est l'histoire du « philosophe Polyandre, poète, du triomphe d'Eros, démiurge de l'épopée satirique démocratie phagocytée par la politique et d'une anthologie d'aphorismes blasphématoires, critique de cinéma à ses heures eut un épilogue tragique, ostracisé par le Tyran Monotone Archéoptéryx, il fut saponifié par électrolyse au monastère monophysite de l'Eucharistie, à Nécropole. ». Jubilatoire !
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Alexakis n'a de cesse d'exposer dans ce livre, une idée parfois exagérément fraternelle, selon laquelle toutes les langues ont quelque chose à se dire, à apprendre les unes des autres, sans hiérarchie, primauté ou antériorité. La narratrice a beau chercher le premier mot qui fut prononcé jadis par l'homme, en mémoire de son frère disparu, elle ne le trouve pas vraiment. Sans doute se laisse-t-elle bercer par le brassage des nombreuses théories que lui exposent tous ceux qu'elle rencontre au cours de sa quête, et sans doute n'a-t-elle nulle envie d'en valider une plus qu'une autre. Chaque mot originel que lui délivrent successivement les éminents savants - linguiste, paléontologue, psychiatre, neurochirurgien - nourrit un univers imaginaire, enfantin, naturel, émotionnel ; quelle folie ce serait de vouloir réduire tout cela à un seul mot, toute l'histoire de l'homme ! Ses nombreuses rencontres forgent aussi l'expérience même de ce qu'est la langue, de façon plus forte encore quand elle est le sujet même de la rencontre. Français, grec, langue des signes même, toute langue sait se faire comprendre à qui veut écouter. Toutes les rencontres sont prétextes à triturer les mots, à des connexions infinies vers d'autres lieux, d'autres hommes.
Alexakis tourne et retourne aussi la question de l'héritage de la culture et la langue grecque. Peut-être pour conjurer la désolation présente de son pays. On peut lire Homère ou les philosophes pour un autre son de cloche, mais Alexakis ramène à un sentiment grec contemporain qui n'oublie pas la fierté et là d'où il vient. A l'aide d'un personnage impertinent de théâtre d'ombres, Karaghiozis, il questionne sans cesse la diversité grecque que nous connaissons mal (Macédoine, Alexandre, Homère, les îles), et la rend ainsi un peu moins classique.
Mais le vrai coeur du livre, c'est le chant incessant du frère disparu. Comme si toute cette quête, toute cette énergie dépensée à vivre, à parler, à chercher à aimer, n'était qu'une façon un peu moins banale qu'une autre de « faire son deuil ». Alexakis convoque avec tendresse de délicats fantômes, des souvenirs d'enfance, des arbres magiques, des poupées traditionnelles, des bateaux pour que la transmission ait lieu, et que la vie de l'un n'emporte pas celle de l'autre.
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Un beau roman, lent et réfléchi, sur notre rapport à la langue, aux langues.
La narratrice nous amène à la découverte de son frère, passionné de linguistique et de littérature comparée, qui fait de la linguistique comparée. Après sa mort elle décide de continuer la quête qu'il avait entrepris : trouver quel fût le premier mot prononcé par l'humanité.
Un roman avec lequel il faut prendre son temps. Très bien écrit, comme le sont habituellement tous les livres d'Alexakis, il nous amène à réfléchir, à nous attarder sur des questions que nous nous posons que très rarement, du moins la majorité d'entre nous.
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Je regrette un peu d'avoir abandonné ce livre à la page 200 et quelques, et je lui mets tout de même une bonne note car il m'a beaucoup plu, en dépit des quelques longueurs.

Alexakis est un auteur franco-grec, et ce mélange des cultures se reflète dans ses ambiances et ses personnages. Miltiadis est un défunt professeur et sa soeur, la narratrice, lui promet de trouver le premier mot. Les questions linguistiques sont omniprésentes, et ayant fait de la linguistique je trouve cela agréable.

Lire le Premier Mot, c'est prendre le thé avec un vieux savant. Beaucoup d'anecdotes érudites et de traits d'esprit (que vous verrez en lisant les citations pour vous faire une idée). Et comme sur le ton de la conversation, c'est assez décousu. On passe facilement d'une période à l'autre.

En fait, et j'en viens à un des points principaux, on sait dès la première ligne que Miltiadis est mort mais sa mort en elle même est racontée très tard (au moment où j'ai interrompu ma lecture). D'ailleurs même s'il y a d'autres personnages (Aliki, Audrey...) c'est bien Miltiadis qui est au centre, malgré sa mort. Car en plus d'un roman sur la linguistique, le Premier Mot est un roman sur le deuil.

Un livre que je conseille vivement et qui était sans doute trop exigent pour moi.
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Dans ce roman, Vassilis Alexakis renoue avec sa passion des mots, de la langue et de la communication entre les êtres.

Peu avant de mourir, Miltiatis, Professeur à la Sorbonne d'origine grecque, confie à sa soeur son regret : il n'a pas encore découvert, quel a été le premier mot prononcé par l'humanité.

Celle-ci, se met en devoir de le trouver et n'aura de cesse, de questionner ses anciens amis, éminents chercheurs ou simples quidams. Et l'on assiste alors à un florilège, assez érudit il faut le dire, d'hypothèses vraisemblables ou fantasques que l'on peut émettre, au vu des connaissances actuelles de la science, qu'elle soit anthropologique, psychologique, neurologique et j'en passe. Cela peut vous sembler rébarbatif, mais bien au contraire, l'humour n'y manque pas.

Mais, et c'est là la force d'Alexakis, il n'oublie à aucun moment le fait qu'il écrit d'abord un roman. Et c'est un roman à la gloire de l'amour qui peut lier un frère et une soeur, amour fait de complicité, d'admiration respective, et de souvenirs remontant à l'enfance. Un lien si fort que, malgré la mort, le dialogue se poursuit, comme si Miltiadis vivait encore.

Parallèlement à sa quête du premier mot, sa soeur sent le besoin d'écrire et plus précisément de raconter les trois jours qu'elle a passés avec son frère, une semaine avant qu'il ne meure. Et là aussi on retrouve un des caractères d'Alexakis, cette capacité qu'il a de nous parler de son "métier" et de la réflexion qui l'accompagne tout au long du travail d'écriture :

Un roman intéressant, donc, aux personnages attachants qu'on ne lit pas forcément d'une traite, mais qui nous tient en haleine.
Lien : http://meslecturesintantanee..
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