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Critique de Mimimelie


« La mort de la mort », certes le titre n'est guère sexy ! .
Ce livre traite en fait du sujet du transhumanisme, ou si on préfère, du « Comment la biotechnologie va bouleverser l'humanité ». de quoi s'agit-il ?

Pendant des millénaires, la médecine a fonctionné sur un modèle thérapeutique, il s'agissait de soigner, de réparer l'homme. Pour le transhumanisme il s'agit d'aller plus loin, et d'améliorer, d'augmenter l'homme. Bien sûr vous me direz que c'est ce qui se fait déjà depuis longtemps, avec, par exemples, les drogues, le vigra (sans vilain jeu de mot), la chirurgie esthétique (la laideur n'est pas une maladie n'est-il pas ?) … ; Non, ici il s'agit de tout autre chose, car les nouvelles technologies dont les avancées sont foudroyantes nous ouvrent des portes qui nous permettent d'aller infiniment plus loin : les fameuses NBIC autrement dit : les Nanotechnologies, (structures ou machines à l'échelle d'un nanomètre, soit cent mille fois plus petits que le diamètre d'un cheveu), la Biologie, l'Informatique (le big data et les objets connectés) et les sciences Cognitives (l'intelligence artificielle) auxquelles on peut aussi ajouter les imprimantes 3 d'et la robotique.
Avoir la possibilité de faire des manipulations de cellules embryonnaires humaines dans le but d'éradiquer des maladies très graves qui se déclarerait contre ? et en ce sens, ces avancées technologiques peuvent être considérées comme de réels progrès ; par contre, s'agissant de modifier l'espèce humaine, de fabriquer une humanité différente de celle que nous avons aujourd'hui, la dépasser, inventer une espèce humaine, notamment avec l'hybridation homme-machine, passer au posthumanisme, est tout différent et va sans dire pose des questions éthiques, voire spirituelles, et risque d'ébranler notre humanité au sens propre du terme.
Quoi qu'il en soit, les techniques sont là ouvrant la porte au transhumanisme qui porte en son germe un posthumanisme, et il est certain que se poseront dans les décennies qui viennent des problèmes de régulation très importants ou en tout cas sera un problème politique majeur et ardu, car, comme le dit l'auteur :
« le plus grand risque n'est pas la révolution biotechnologique en elle-même mais le fait que, faute de conscience suffisante, le débat n'ait jamais lieu. Ce risque est d'autant plus grand qu'il n'y aura pas de « grand soir biotechnologique » mais une avancée aussi régulière qu'inexorable.
Ce débat à nul autre pareil ne peut être que long, passionné et complexe. Il devra répondre à une multitude de questions, car l'évolution à venir se traduira par des myriades de petits choix plutôt que par une grande rupture monolithique. Mais il tournera fondamentalement autour d'une seule grande question : quelle société et quelle humanité voulons-nous pour demain ? »

A titre personnel, c'est un sujet qui me passionne, même si je pense devoir faire partie de la charrette des derniers à ne pas pouvoir bénéficier d'une « réparation » et d'une « sorte de contrat d'entretien perpétuel de leur patrimoine génétique et biologique », encore que, ne parle-t-on pas de 2030, 2050 ? Cela dit, c'est un sujet que nul ne peut ignorer. Ainsi que le dit l'auteur : « Ses conséquences sur l'homme et sur la Nature même de la vie humaine seront sans commune mesure avec toutes les mutations économiques qui se préparent et pour lesquelles nous sommes presque surinformés. Cette révolution mériterait un sommet mondial au moins autant que le réchauffement climatique, voire plus. »

Si le sujet vous intéresse, je ne saurais que vous conseiller ce livre qui est des plus complets et sérieux (au-delà des fantasmes) sur le sujet.
il (extrait de l'introduction) « vous livrera un panorama des évolutions scientifiques en cours ou imminentes qui vont bouleverser notre société. Des lobbies efficaces, idéologiquement bien armés et liés à de puissantes entreprises, travaillent déjà activement à diffuser ces nouvelles technologies jusqu'au coeur de notre humanité.
Il explique en quoi « l'application croissante des nouvelles biotechnologies sera inévitable pour au moins deux raisons : elle apparaîtra comme une nécessité biologique et elle répondra à une forte demande sociale. »
Et aborde le traitement politique de ces questions.

Sinon sur le sujet, vous avez aussi le petit livre de Gilbert Hottois, « le transhumanisme est-il un humanisme ? », que je n'ai pas (encore) lu mais dont on m'a dit beaucoup de bien.
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