La poésie de Clavel d'Haurimonts est dense, parfois jargonneuse, ancrée dans son époque et sa jeunesse (comme le remarque Béranger dans une réponse) qui renvoie davantage à la période révolutionnaire qu'au romantisme naissant, dont l'auteur semble toutefois conscient. Lui se revendique plus de la chanson, varie le mètre et s'amuse à la polémique ou aux lamentations ironiques adressées aussi bien aux autres qu'à lui-même.
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A la postérité pour que son livre passe,
Très-humblement aux pieds de maint Lecteur bonasse,
Qui bénévolement enfilera la nasse,
Plus fécond rimailleur, qu'un autre Savantasse,
Pour lui faire gober l'indigeste goujon,
Sur ses talons guindé, dos courbé, tête basse,
D'inextricables lacs s'enchevêtre, s'enlace ;
Compulsant Richelet et son lourd Lexicon,
Trémousse, trime, sue et souffle et se tracasse,
Dans ses rimes noyant et bon sens et raison,
Au point que, sans esprit, il compile, il entasse
De sotte flatterie un perfide boucon,
Argumens, pâles fleurs de rhétorique en masse
Qu'il entrelarde à froid d'insipide jargon, [...]
Vieux Ermite ! pourquoi d'autres talens sublimes
Ne t'ont-ils inspiré que de vulgaires rimes,
Pour consacrer, en vers, à ces guerriers fameux
D'enthousiastes chants, et des tributs minimes ?....
Ah ! pourquoi les borner à cinquante centimes ?