On est clairement, dans ce roman, dans l'autofiction puisque l'auteur nous narre son adolescence, lorsqu'à ses seize ans il découvrit la philosophie de
Nietzsche. Il entreprit par la suite de dévorer tous les ouvrages de cet auteur sans prendre le temps de digérer cette littérature exigeante, qui ne doit pas se lire par-dessus la jambe au risque de l'interpréter de travers et de simplifier la manière allégorique qu'avait
Nietzsche de s'exprimer.
On assiste alors à un jeune à la recherche de repère qui prend pour argent comptant les provocations du philosophe vitaliste, en omettant littéralement la subtilité dont il faisait preuve dans ses écrits. Comme par exemple l'anticléricalisme féroce alors que
Nietzsche, en déclarant que Dieu était mort, désirait seulement libérer la plèbe du dogme chrétien car celui-ci était responsable de bien des maux et autres névroses. C'est pas en crucifiant un chat avec un crucifix dérobé dans une église que l'on pourrait espérer atteindre l'étape du surhumain, ou bien en se méprenant au sujet de la transvaluation des valeurs, non, c'est tout simplement stupide.
Le reste du roman est du même acabit, il alterne, in fine, entre recherche d'identité et soif de reconnaissance.
La dernière partie est la seule à pouvoir être sauvée de ce torrent d'absurdités.
A mon avis, l'auteur de ce bouquin (nonobstant qu'il soit rédacteur en chef de la revue "Philosophie magazine) n'a rien compris à
Nietzsche. Bien que sa philosophie soit en partie dangereuse ou possède une charge explosive tel un bâton de dynamite. Oui, car elle peut être mal interprétée, même simplifiée comme l'ont fait les Nazis, comme certains y voient un hédoniste, un promoteur de la démocratie. La dernière mode reviendrait à faire de
Nietzsche un naturaliste, mais en faisant cela ils font de sa philosophie un pétard mouillé.
Donc il vaut mieux lire
Nietzsche que lire ce livre.