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Totalement enthousiaste après la lecture de 'Le premier qui pleure a perdu', roman jeunesse de Sherman Alexie, j'étais impatiente de connaître ses textes pour adultes. Bon, cela m'étonnerait que je renouvelle l'expérience de sitôt.

Les conditions de vie dans les réserves indiennes contemporaines (pauvreté, alcoolisme, ségrégation... dégâts de la colonisation, en clair), cela m'intéresse beaucoup. Les personnages hauts en couleur, déjantés, losers, j'adopte avec plaisir aussi, surtout s'ils ont une touche "Steinbeck" - cf. 'Rue de la Sardine' et 'Tendre Jeudi' - dans leurs délires et leurs relations. L'humour aussi, j'adore, et le récit n'en manque pas.

Mais, là où le bât a blessé : un joyeux/confus mélange entre légende et réalité, entre vivants éveillés, vivants rêvant/cauchemardant, et morts-vivants... Aventures loufoques et surtout redondantes, donc lassantes. J'avoue m'être perdue, ennuyée, avoir souvent décroché. Même si je me réveillais de temps en temps pour m'émouvoir et m'indigner, mais aussi sourire et rire, me régalant notamment de l'évolution de la "carrière" des Coyote Springs vue par les journalistes.
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Premier roman de l'auteur, Indian blues a su allier avec fantaisie une description réaliste de la condition de vie des indiens des réserves, avec un brin de réalisme magique et une bonne dose d'humour.
Tout commence avec l'histoire de Robert Johnson, ce bluesman qui aurait vendu, dit-on, son âme au diable pour jouer superbement de la guitare. Robert Johnson a réellement épaté par sa virtuosité à la guitare et est mort dans les années 30.
Plusieurs dizaines d'années plus tard, la guitare de Robert Johnson se retrouve en possession d'un trio d'indiens Spokanes, et ces trois jeunes désoeuvrés montent un groupe de rock qui commence à se faire connaître à l'intérieur, et même en dehors de leur réserve. Thomas Builds-the-Fire, le compositeur et chanteur de ce groupe, un doux rêveur, tombe amoureux d'une jeune fille de la tribu Flatheads, alors que ses comparses rêvent de filles blanches, car quelle meilleure revanche sur la vie que d'épater et séduire les filles de ceux qui réduisent les premiers habitants à de simples attributs folkloriques des États-Unis ?
Les pages émaillées de dialogues donnent un ton très vivant à l'histoire qui se lit agréablement. Un petit bémol pour les rêves des protagonistes qui parsèment le roman, sans ajouter grand chose à mon goût, mais un gros plus pour les articles de presse très drôles qui alternent aussi.
Pour en savoir plus sur le quotidien des réserves indiennes, je recommanderais plutôt Joseph Boyden ou Louise Erdrich, mais le ton plus fantaisiste, quoique pas dépourvu d'émotion, de Indian Blues, peut vous le faire préférer, si l'aspect décousu de mon billet ne vous a pas fait fuir !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Comment qualifier ce roman autrement que par l'adjectif "déjanté" ? Loufoque, marcherait aussi…

Si les descriptions de la vie des Indiens dans une réserve étaient réalistes (pauvreté, alcoolisme, drogues, chômage, désoeuvrement des jeunes, dépendance aux rares subsides de l'Etat, haine, violences,…), sans pour autant appesantir le récit…

Si les personnages, réalistes, étaient des gens loufoques, des loosers magnifiques, hauts en couleurs, sans toute fois virer à la caricature imbécile…

Si le côté fantastique, tenant dans une guitare ensorcelée par le Diable lui-même, ne m'a pas dérangé outre mesure…

Ni le fait de faire intervenir dans l'histoire des grands chanteurs (Janis Joplin, Jimi Hendrix, Marvin Gaye,…), et même Robert Johnson (assassiné en 1938 !), ce talentueux bluesman qui aurait vendu, à ce que quelqu'un m'a dit, son âme au diable pour jouer superbement de la guitare… Non, ça ne m'a pas dérangé outre mesure.

Alors, qu'est-ce qui a bien pu faire foirer cette lecture ?

Ce qui m'a dérangé, dans ce roman, c'est que l'on oscille sans cesse entre la réalité et l'onirique. Entre le rêve éveillé ou le cauchemar endormi, entre le fait que l'on ne sache pas toujours où se situait le vrai du faux et la redondance des aventures de nos zozos m'ont lassées, à dire vrai.

Dommage, parce que la description des Indiens dans une réserve était bien amenée, réaliste, sans en faire des tonnes, l'auteur arrivait à nous faire ressentir le désoeuvrement de tout un peuple, de nous parler de toutes les trahisons que le gouvernement Américain leur a faite, de toutes les misères qu'ils ont vécues, de leur ressentiment, de leur haine, du fait qu'ils baissaient les bras et de tous ces Blancs, qui, maintenant, voulaient tous avoir du sang Indien dans les veines.

On a beau le savoir, l'avoir déjà lu, ça remue toujours les tripes.

Une lecture en demi-teinte, des passages ennuyeux à lire, où la tête dodeline vers le bas, avant de remonter d'un coup parce que les yeux viennent de tomber sur un passage plus intéressant.

On va oublier une partie de cette lecture et ne garder que le plus intéressant…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Tiens, comme dans ma chronique à propos de "Mama black widow" je vais vous refaire le coup des gogos.
Là ils ont passé leur tendre jeunesse à s'extasier devant les aventures de "Pocahontas" de chez Disney.
S'ils se plongent dans la lecture de cet "Indian Blues", le mythe du Peau-rouge risque d'en prendre un coup.

Sherman Alexie use d'un humour à la Donald E. Westlake pour égratigner le fonctionnement du monde de la musique tout en revisitant légèrement quelques unes de ses stars.
Il dédramatise son discours mais le tableau qu'il nous dresse de la situation des Amérindiens les fait rejoindre les Afro-américains d'Iceberg Slim dans le club des victimes collatérales de la Destiné Manifeste.

Ces exactions institutionnalisées, cette acculturation, cette mise en quarantaine assistée ne m'étaient pas inconnues mais Sherman Alexie parvient à nous en faire ressentir les effets plus ou moins sordides dans le quotidien de l'Indien.

Mine de rien un constat cinglant, l'envers du décor du Rêve Américain.
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INDIAN BLUES de SHERMAN ALEXIE
Livre surprenant qui revisite le mythe du pacte avec le diable. La musique, un vieux bluesman, un orchestre improbable, le tout dans une réserve indienne dans laquelle sont concentrés tous les problèmes des survivants des indiens d'Amérique. L'ennui, l'alcool, la violence, baignent ce roman bien désespéré qui présente, sans fard, la situation des réserves indiennes. Il y a du réalisme magique dans cette histoire, du rêve, des illusions et une belle écriture.
Écrivain amérindien, souvent associé aux écrivains du Montana, c'est son premier roman. Je l'avais découvert avec INDIAN Killer qui lui s'intéresse aux amérindiens en milieu urbain sur fond d'un polar bien poisseux.
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Un roman déjanté entre drame, onirisme et comédie, Indian Blues raconte l'histoire d'un groupe de rock/folk/country/musique traditionnelle d'indiens venant de la réserve de Spokane dans l'état de Washington. Il y a Thomas BuiltheFire, le chanteur, sage et rêveur, Junior le suiveur, Victor le buveur chercheur d'histoire. Au gré de leurs rencontres, le groupe s'étoffe de deux indiennes plutôt pieuses mais bonnes chanteuses d'une réserve du Montana.

Rien ne se passe sans que BigMama, sorte de sorcière indienne ne garde un oeil sur eux... et leur prodigue conseils, apprentissage et sagesse comme de nombreuses stars de la musique avant eux.

Derrière l'onirisme, la loufoquerie, se dégage la situation sociale des indiens aujourd'hui notamment la misère dans les réserves et le désespoir d'en sortir.
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C'est l'histoire d'un livre qui termine avec 5 étoiles alors que c'était mal barré ...

J'explique : pris au hasard à la médiathèque (sans lire la quatrième de couverture ... ) je pensais que ça allait parler d'un truc en rapport avec l'Inde (je n'aime pas spécialement l'Inde mais bref ... vu le titre je m'étais dit "ça va parler de ça ...").
En fait non , rien à voir .... L'indian du titre c'était lié aux indiens d'amérique . Ok ... pourquoi pas ...

Je commence la lecture ... le style est un peu spécial, à la fois simple/naïf mais pas tant que ça ... Des histoires de rêves éveillés, de pauvres gars... Chais pas mais bref ... toujours est-il que je trouvais ça pas mal mais ... en même temps un soir sur 3 je traînais devant l'ordi au lieu de me glisser sous les couvertures pour mon rendez-vous de lecture (signe que c'est pas le coup de coeur d'emblée ... )... Si bien qu'au bout des 3 semaines d'emprunt-autorisé je n'en étais encore qu'à la page 50 ... argh... lamentable stagnation...
Je me pointe donc à la médiathèque pour rendre le livre, encore un peu hésitante (je demande une "rallonge" ? je rends le livre? .... ) et puis ...rhhhhha ... une petite voix me dit "laisse lui une chaaaaance" .... J'ose alors demander si je peux à nouveau emprunter le bouquin car bah...beuh...bih boh buh... j'ai pas eu le temps de le finir (ou même de vraiment le commencer vu où j'en étais ... ).

Et là , dès le soir-même je m'y replonge et cette fois c'est la bonne. J'y suis , je suis dans la réserve avec les Coyote Springs.... L'alcool, la musique, le pain frit ... Les rêves éveillés (ou pas) , les fantômes, les indiens , les autres ... Je suis plongée dans le truc...
J'ai vraiment adoré (...et j'imagine , peut-être à tort mais je ne pense pas, combien ce livre doit bouleverser des personnes ayant des origines indiennes, car waouw, ça remue pas mal de choses en soi même sans être indien alors ... ).

Un bouquin qui démarre comme un truc léger, bizarre, et qui finalement est puissant, profond. Sherman Alexie aborde sans tabou le poids des héritages culturels, les difficultés du métissage, le côté glauque de l'appropriation culturelle, les ravages de la colonisation , la cruauté du pouvoir quel qu'il soit...

C'est étrange , un peu comme si la première fois j'étais passée à côté de la réserve de Thomas Builds-the-fire en regardant de loin, intriguée mais sans plus... et si après avoir ramené "à nouveau" ce bouquin chez moi, lui avoir donné une sorte de seconde chance, j'étais entrée dans la réserve et j'avais été happée par elle ...

Une de ces lectures qui fera encore longtemps écho en moi. Je vais , avec certitude, lire d'autres romans de Sherman Alexie .

(PS : j'imagine que lire le bouquin en version originale est un plus, car j'ai parfois senti que la traduction avait sans doute altéré quelques passages, mais je parle si mal anglais que je ne tenterai pas l'aventure ... )
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La guitare du mythique bluesman Robert Jonhson est à l'origine et au coeur de ce foisonnant récit. On raconte de drôle de chose sur Robert Johnson. Il aurait été si nul au début de sa carrière qu'on lui aurait conseillé de plutôt se mettre à l'harmonica. Et puis... il est devenu l'un des guitariste et bluesmen majeurs de son époque et une légende pour ceux qui lui succéderont, malgré une carrière éclair qui finira alors qu'il n'a que 27 ans en ayant enregistré une vingtaine de morceaux seulement. Pacte avec le diable, mort mystérieuse et suspecte... Une légende. Une légende comme les aime Sherman Alexie.

Des années après sa mort, Robert Johnson revient, espérant se débarrasser du "Gentleman" en abandonnant un nouvelle fois sa guitare et en se réfugiant chez Big Mama, sur la réserve indienne des Spokanes. Big Mama a vécu toute l'histoire indienne et toute l'histoire de la musique. Les plus grands comme les plus obscurs ont mûri leurs talents musicaux à ses côtés (Janis Joplin, Jimi Hendrix, Marvin Gaye ou Benny Goodman par exemple).

Cette fois, c'est un indien qui est aussi conteur qui trouve la guitare maudite, impossible à détruire. Celle-ci passe de Thomas Builds-the-Fire à Victor Joseph, tout aussi marginal que Thomas (mais sur la réserve, la marginalité n'a pas tout à fait le même sens que dans le monde des blancs). C'est sans doute la guitare elle même qui s'attache alors à Victor et embarquent les trois indiens dans la création d'un groupe, les Coyote Springs. Trois car Victor est toujours accompagné de Junior Poliatkin. Un groupe pas très doué mais qui apprend vite, malgré l'hostilité du conseil tribal et de bien d'autres indiens de la réserve. Chess et Checkers, qui viennent d'une autre réserve pourraient bien être les chanteuses du groupe. le rêve de musique les entraînera à sortir de la réserve, ce qui n'est pas sans risque quand on y a passé toute sa vie.

Seattle, si proche et si lointaine!

New York, si étrangère!

Une sacrée épopée pour ce groupe d'indien, auquel deux blanches new-age un peu opportunistes se joindront un moment. Une épopée dans laquelle Big Mama les accompagnera, avec tous les chevaux morts au cours des guerres indiennes. La musique est comme la vie : elle est pleine de mémoire mais ne revient jamais en arrière, toujours tendue vers un certain inconnu.

Avec Sherman Alexie, même les morts continuent d'aller de l'avant... Et Robert Jonhson, mort depuis bien des années, finira par se mettre à l'harmonica, encouragée par la tutélaire Big Mama.

Une voix qui ne ressemble qu'à elle-même et où humour, dérision, violence, désespoir, colère, absurdité, douleur, espoir... brouillent sans cesse leurs cartes entraînant irrésistiblement le lecteur que la cohérence de l'irrationnel et le réalisme de l'imaginaire ne déroutent pas.

Un livre hélas épuisé qui mériterait d'ếtre réédité (peut-être à l'occasion de la traduction du dernier livre de Sherman Alexie publié outre atlantique, Blasphemy). On peut le trouver d'occasion.

Sherman ALEXIE - Indian Blues (Reservation Blues) - traduit de l'anglais par Michel Lederer - Editions Albin Michel et 10-18 (épuisé chez ces deux éditeurs)

Les autres titres de Sherman Alexie (en principe encore disponibles chez Albin Michel ou en 10-18):

- Flight

- La vie aux trousses

- Dix petits indiens

- Danses de guerre

- Red Blues

- Indian Killer

Lien : http://filsdelectures.over-b..
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aux sources du blues, il y a le diable... et les meilleurs musiciens lui ont tous vendu leur âme. Pas étonnant donc qu'ils aient été tous noirs, qu'avaient-ils à perdre ?
L'un d'entre eux souhaite la récupérer pourtant, et s'adresse à une vieille indienne Spokane... et les indiens découvrent le blues. Vendront-ils leur âme ?
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J'ai déjà lu Indian killer et Dix petits indiens de cet auteur. Ce roman est tout aussi désespérant sur la place des Indiens dans l'Amérique contemporaine mais se lit avec plaisir grâce aux aventures tragi-comiques de ses personnages.

Thomas Build-The-Fire est un indien Spokane qui vit de peu sur la Réserve ; rêveur, conteur, il est considéré comme un peu fou. Il trouve une guitare et décide de monter un groupe avec Victor et Junior, deux autres Spokane. La guitare adopte Victor qui devient un excellent musicien et Thomas devient le chanteur-compositeur du groupe qui se baptise les Coyotte Springs. Après quelques représentations dans des bars, Chess et Checkers Warm Water se joignent à eux.

Thomas et Chess tombent amoureux alors que Victor et Junior ne courent qu'après des femmes blanches. Pour différentes raisons, la Réserve est plutôt hostile à ce groupe et les amis se sentent rejetés par les leurs. Des émissaires de Cavalerie Records leur proposent un contrat et les emmènent à New York pour un essai calamiteux. Les Coyotte rentrent chez eux : Chess, Thomas et Checkers vont quitter la Réserve, Junior se suicide Thomas reste à traîner sa pauvreté.

J'ai apprécié l'intégration du souvenir de Wounded Knee, de Custer et Sheridan, grands tueurs d'Indiens, et l'approche un peu fantastique des souvenirs de Big Mamma ou des aventures de la guitare. Ce roman décrit sans pathos, mais sans être vindicatif, la grande pauvreté des Indiens, leur manque d'avenir, l'alcoolisme qui les ravage et laisse un sentiment de grand gâchis. le récit est parfois loufoque mais sans concessions, il se moque aussi des Blancs qui jouent l'Indien et qui prennent leur place.

- See more at: http://jimpee.free.fr/index.php/15099/#sthash.ZA8y1RJN.dpuf
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