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Ellen Forney (Illustrateur)Valérie Le Plouhinec (Traducteur)
EAN : 9782226180179
288 pages
Albin Michel (15/03/2008)
4.04/5   335 notes
Résumé :
Voici les péripéties poignantes et drôles de Junior, un jeune Indien Spokane, né dans une Réserve. Rien ne lui sera épargné – il a été le bébé qui a survécu par miracle, l’enfant dont on se moque et il est désormais l’adolescent qui subit en soupirant coups de poings et coups du sort. Jusqu'au jour où cet éternel optimiste réalise qu'un déplorable avenir l’attend s’il ne quitte pas la Réserve. Admis à Reardan, une école prestigieuse surtout fréquentée par les Blancs... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (87) Voir plus Ajouter une critique
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Arnold, plus communément appelé Junior, accumule les petits défauts et tracas. Né avec trop de liquide céphalo-rachidien qui a nécessité une opération, il en garde des séquelles. 42 dents au lieu de 32, myope d'un oeil et presbyte de l'autre, maigre, des mains et des pieds immenses, un crâne énorme, bégaiement et zozotement. Devenu le souffre-douleur de ses camarades de la réserve indienne de Spokane, il passe beaucoup de temps dans sa chambre, à lire ou dessiner. Heureusement qu'il a Rowdy, son meilleur ami, à qui il confie ses rêves et ses peurs. Inséparables, les deux amis fréquentent le lycée de Wellpinit. Son professeur de géométrie, Mr P, remarque son potentiel et son intelligence et l'encourage fortement à quitter la réserve et son lot de misères. Ayant l'impression que la vie vient de lui mettre un coup de pied aux fesses, Junior demande à changer de lycée et intègre celui de Reardan, un établissement fréquenté par des blancs aisés...

Ce roman, presque autobiographique, met en scène Junior, un Indien Spokane qui, malgré ses handicaps, va embrasser la vie. Quittant la réserve et son ami, refusant la fatalité qui semble peser sur les membres de sa famille (ses parents sont pauvres, n'ont pas eu accès au système scolaire et boivent plus que de raison), le jeune adolescent va se confronter aux autres, surtout les Blancs, et montrer de quoi il est capable. Sans être larmoyant, sans jamais baisser les bras, Junior, alias Sherman Alexie, raconte, sur un rythme trépidant, son quotidien et ses aléas avec entrain, humour, intelligence mais aussi avec beaucoup d'émotions. Gaillard intrépide, jovial, malin et perspicace, Junior est un adolescent terriblement attachant, courageux et touchant. L'auteur porte un regard tendre sur celui qu'il était, et aborde avec habileté, subtilité et humour des thèmes tels que l'exclusion, l'amitié, l'alcoolisme, le deuil, la précarité ou encore la tolérance.


Merci pour le prêt, Cécile !
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Une magnifique histoire d'Indiens... contemporaine et sans cowboys.

Junior/Arnold a quatorze ans. Il cumule beaucoup de handicaps : hydrocéphalie, strabisme, pieds immenses, problèmes d'élocution - ce qui suffit à en faire le souffre-douleur du coin. Indien, il vit dans une réserve où règnent misère et alcoolisme. Ses parents ne font pas exception, mais ils n'en sont pas moins attentifs à leurs deux enfants et aimants.

La cruauté et la violence sont omniprésentes dans la "tribu" (sic). Positif, volontaire, sensible et très intelligent, Arnold trouve du réconfort comme il peut : il dessine avec passion, son chien est son meilleur ami, Rowdy son copain préféré... Jusqu'à ce qu'un de ses professeurs lui ouvre les yeux sur son potentiel, élargisse ses horizons pour le moins bouchés.

Malgré ce tableau plutôt sombre, cet ouvrage est bourré d'humour et d'optimisme. Arnold porte sur lui-même un regard sans complaisance, plein d'auto-dérision. Sa force de caractère suscite respect et admiration, et le rend extrêmement attachant.

Un texte superbe, drôle, sage et émouvant, orné de dessins très éloquents toutes les 3-4 pages, souvent amusants, qui méritent que l'on s'y attarde. Un plaidoyer contre le racisme et les ségrégations. Une belle leçon de courage, de ténacité. Des réflexions subtiles sur les minorités et sur les problèmes identitaires lorsque l'on est partagé entre deux univers, différents voire opposés. Un concentré d'émotions. Bref, une merveille !

Un tout petit air de famille avec 'Le journal d'un dégonflé' pour la présentation (moins illustrée, quand même), en plus profond, moins badin.

De 12 ans à beaucoup plus.
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Il a de quoi pleurer, le jeune « Junior ». Indien, parqué dans une réserve avec les autres Indiens Spokane, entouré d'alcooliques, d'une soeur dépressive qui ne rêve que de partir (ce qu'elle fait, dans le Montana), d'un ami battu par ses parents et très en colère contre tout, de membres de sa famille qu'il apprécie mais qui meurent… Oui, il a de quoi pleurer.
Mais non, il veut s'échapper de cette condition typique des Amérindiens, rejetés/ignorés/violentés par les Blancs. Il intègre donc le lycée « blanc », à 35 kilomètres de chez lui. A ses risques et périls.

Une condition à pleurer, mais un ton comique qui enrobe le tout dans une vaste réflexion au niveau d'un jeune de quatorze ans.
Une vie quotidienne pleine d'imprévus le plus souvent négatifs, mais aussi de bons moments inespérés.
Des phrases courtes, répétitives comme une scansion, et ponctuées par des dessins très explicites et marrants.

Sherman Alexie signe ici un roman-jeunesse, pour les jeunes de douze à quatorze ans, je dirais. Il s'est inspiré de sa vie, et donc de la condition des Indiens dont il fait partie.
J'ai lu de lui « Flight », qui m'avait vraiment plu, et je pense donc que les livres pour moins de quinze ans comme celui-ci me conviennent moins, car je m'y ennuie un peu. Et pourtant, toutes les conditions étaient réunies pour me plaire : l'humour, les sentiments, la société.
Il m'a manqué un petit quelque chose, comme une intrigue, peut-être ?

N'empêche, je recommande chaudement cet auteur. Lisez ce roman, et le premier qui pleure a perdu !
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« le premier qui pleure a perdu ».
J'avoue j'ai perdu.
J'ai pleuré beaucoup.
Mais j'ai ri aussi, au moins autant.

Bienvenue dans la vie de Junior, ado indien Spokane vivant dans la réserve de Wellpinit.
Un univers à part, un avenir tout tracé, mais pas forcément dans la bonne direction.
Junior a beau aimer les siens, cela ne l'empêche pas de saisir que sa seule chance c'est de s'éloigner et en premier lieu d'intégrer l'école « des blancs ».
Avec son sens de l'humour pour seule arme, il va se lancer dans l'aventure sans jamais se décourager.

Le sujet est grave, l'enjeu majeur. Tout est abordé, sans angélisme aucun. Ça aurait pu être une lecture difficile et pourtant, il y a dans le texte de Sherman Alexie une grâce qui contient la noirceur…
Un livre bourré d'humour et de tendresse, d'une lucidité qui n'empêche pas l'espoir…
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Arnold Spirit est un pré-ado qui pourrait presque être comme les autres... s'il n'était pas mal fichu (dès sa naissance il a dû être opéré) et Spokane vivant dans une des réserve amérindienne grâcieusement mise à disposition par le gouvernement américain. Heureusement, il y a Rowdy, son meilleur ami qui fait aussi rempart contre les autres enfants qui le brutalisent du fait de sa différence. Tout pourrait s'arrêter là, seulement voila : Arnold est intelligent et il rêve de plus, de mieux et plus grand. Pour cela, ses parents acceptent de se sacrifier (financièrement) pour qu'il puisse aller à l'école "blanche" à quelques kilomètres.

Wahou ! Quel récit ! Une vraie pépite !! Avec humour et humour souvent noir d'ailleurs, le narrateur parvient à montrer à son lecteur les défis auquel fait face un Amérindien du 21ème siècle. Des clichés partiellement vrais (les casinos) aux plus tristement vrais (l'alcoolisme, le chômage, l'acculturation et la difficile identification à la nation américaine) : rien n'est tabou ! tout y passe ! sans misérabilisme, sans pathos, sans démagogie, Sherman Alexie livre un récit très authentique, écrit dans une langue fluide , très orale et moderne - texte en VO accessible à de très bons élèves de 3ème familiers des séries en VO !

Au-delà des spécificités "ethniques" du récit, on y trouve aussi des réflexions plus universelles et tout aussi sincères et modernes sur l'amitié, le difficile équilibre que beaucoup d'individus doivent trouver entre fidélité à la communauté et aspritaions personnelles à l'épanouissement.

Un roman drôle et touchant qui se dévore dont on ne saurait rendre compte (avec justice) dans une simple critique. Pour ma part, une excellente découverte !



Challenge multi-défis 2019
Challenge USA 2019
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 décembre 2008
Lecture jeune, n°128 - Arnold Spirit Junior, un jeune indien Spokane, est né dans une réserve. Cet adolescent de 14 ans a été littéralement « gâté » par la nature ! Il a la tête « pleine d’eau » (il est hydrocéphale) et a miraculeusement survécu à une opération lorsqu’il était nourrisson. Il en a gardé un crâne et des pieds surdimensionnés, 42 dents (« dix dents au-delà de l’humain »), un oeil myope, l’autre presbyte et est sujet à une activité convulsive qui s’exprime par des bégaiements, des zozotements ou des crises… En plus d’être considéré comme le « gogol » de la réserve, il se fait tabasser régulièrement par les gamins de son âge. Sa seule assurance-vie est son meilleur - et seul - ami, Rowdy, la brute la plus épaisse de la réserve. Pour éviter de finir « minable », comme tout bon indien Spokane, il choisit de fraterniser avec l’ennemi. Sur les conseils d’un professeur, Junior décide de quitter son lycée pour celui de Reardan, à 35 km de la réserve, fréquenté uniquement par des « blancs ».
En pactisant avec le monde des « blancs », Junior sait qu’il va devenir un traître pour sa communauté. Mais il refuse tout simplement d’être le héros d’une histoire tragique répétée à l’infini par sa tribu : « On se met à croire que si on est pauvre, c’est parce qu’on est bête et moche, c’est parce qu’on est indien. Et parce qu’on est indien, on se met à croire qu’on est destiné à être pauvre ». Junior, qui se décrit avec la plus grande honnêteté comme un raté, réussit à se faire accepter par les « racistes » de Reardan, il devient un des plus grands joueurs de l’équipe de basket et tombe amoureux de la plus belle blonde du lycée. Junior manie l’autodérision avec talent et envisage le monde qui se présente à lui avec une lucidité aussi généreuse qu’irrévérencieuse. Il appréhende sa condition sans la moindre compassion et l’humour devient son unique sortie de secours. Son optimisme et sa foi en l’avenir sont si tenaces que Junior semble parfois être masochiste ou simplement naïf.
« Fils adoptif » de Jim Harrison et James Welsh, figure majeure de la littérature amérindienne actuelle, Sherman Alexie a choisi le roman adolescent pour écrire sa « presque autobiographie ». Sherman Alexie, de mère Spokane, a grandi dans une réserve à Wellpinit et en est sorti pour faire de brillantes études. Il est également né hydrocéphale. Sous des allures de roman pour préados - le texte est parsemé de dessins accentuant le côté « comique » du personnage - ce récit s’adresse à des bons lecteurs. Il joue constamment sur un humour à prendre au second degré et une critique de la position de victime d’une communauté qui a intégré l’exclusion comme étant naturelle et justifiée. Mais au jeu du « premier qui pleure a perdu » Sherman Alexie sort gagnant. Il a reçu le National Book Award avec ce roman délicieusement drôle qui est devenu un best-seller aux États-unis.
Rozenn Muzellec
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
Avant, je croyais que le monde se divisait en tribus. En noir et blanc, en indien et blanc. Mais je sais à présent que ce n'est pas vrai. Le monde n'est divisé qu'en deux tribus : ceux qui sont des enfoirés et ceux qui n'en sont pas.
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"- Arnold ?
- Quoi ?
- Je peux te poser une grosse question ?
- Ouais, sans doute.
- Tu es pauvre ?
Je ne pouvais plus lui mentir.
- Oui, je suis pauvre.
Je pensais qu'elle allait sortir de ma vie sur-le-champ. Mais non. Au lieu de cela, elle m'a embrassé. Sur la joue. Je pense qu'on n'embrasse pas les pauvres sur les lèvres. J'ai failli lui crier dessus pour lui reprocher d'être superficielle. Mais là, je me suis rendue compte qu'elle se comportait en amie. Une vraiment bonne amie en fait. Elle se souciait de moi. Je pensais à ses seins, et elle, elle pensait à toute ma vie. C'est moi qui était superficiel.
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- Ne bois jamais m'a-t-elle dit.
Elle m' a giflé. Une, deux, trois fois. Elle m' a giflé FORT.
- Promets-moi de ne jamais boire.
- D'accord, d'accord je te promets.
Incroyable. ma soeur se tuait par l'alcool et c'était moi qui me prenait des baffes.
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Quand on perd un parent, à n'importe quel âge, je crois que cela fait aussi mal qu'à cinq ans, vous savez ? Je crois que tous autant que nous sommes, nous avons toujours cinq ans en présence ou en l'absence de nos parents.
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C'est nul d'être pauvre, et c'est nul d'avoir l'impression que d'une certaine manière, on "mérite" de l'être. On se met à croire que si on est pauvre, c'est parce qu'on est bête et moche. Ensuite, on se met à croire que si on est bête et moche, c'est parce qu'on est indien. Et parce qu'on est indien, on se met à croire qu'on est destiné à être pauvre. C'est un cercle vicieux et "il n'y a rien à y faire".
La pauvreté ne rend pas plus fort, elle ne donne pas de leçons de persévérance. Non, tout ce que nous apprend la pauvreté, c'est à être pauvres."
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Video de Sherman Alexie (1) Voir plusAjouter une vidéo

Sherman Alexie : Dix petits indiens
D'une forêt de conifères de la presqu'île de Cape Cod (le cap aux morues), Massachusetts, Olivier BARROT présente l'écrivain indienSherman ALEXIE, ainsi que son dernier recueil de nouvelles qui vient d'être traduit en français, "Dix petits indiens". Il résume l'une d'entre elle "Moteur de recherche" dont il lit un extrait.
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