Utile, voire très utile, si l'on débute complétement en Protection de l'Enfance, et particulièrement dans des missions de type évaluation d'Informations Préoccupantes, Mesure Judiciaire d'Investigation Educative ou encore Enquête Sociale (voire aussi Action Educative en Milieu Ouvert et Placement Educatif A Domicile).
La finalité de la "méthode Alföldi" (du nom de son créateur) a pour but principal d'objectiver au maximum le processus d'évaluation, donc d'éviter l'écueil d'une subjectivité aveugle et/ou empêtrée dans ses propres émotions mais aussi aveugle aux normes sur lesqelles elle s'appuie pour évaluer.
On parle là de mineurs en danger ou "en risque de danger", ou du moins, signalés comme tels. Ceux qui ont de la bouteille dans le domaine, n'y trouveront rien de bien nouveau, pour peu qu'ils aient déjà sérieusement réfléchi à leur pratique. Pour les novices, c'est intéressant de parcourir cet ouvrage, y compris pour son aspect juridique.
Personnellement, et bien que ce ne soit pas le propos du livre, je trouve qu'une sérieuse critique du système de la protection de l'enfance, de l'acte même d'évaluation (dans une perspective éducative), font cruellement défaut.
Il existe plusieurs éditions de ce bouquin, révisées au gré des réformes législatives (2007, 2016 et 2022 pour les dernières), mais le fond ne change pas.
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Un outil mal utilisé peut faire des dégâts. Qu'on s'imagine le scalpel dans la main d'un chirurgien paranoïaque, le transfert chez le psychanalyste pervers, l'ordonnance du médecin dépressif, le trente-huit tonnes dans les mains d'un routier ivre, tout comme la paire de tenailles entre les mains du tortionnaire, ou le sucre d'orge dans le pardessus du pédophile. Tous les outils peuvent être dangereux, excessivement dangereux même.
En sciences humaines la réflexion prime sur la mesure. "Il faut réfléchir pour mesurer, et non pas mesurer pour réfléchir", disait Gaston Bachelard.
L'évaluation est un processus qui produit un jugement de valeur relativisé, à partir d'un ensemble d'informations factuelles, en fonction d'un ensemble de critères étalonnés et sous l'influence du système de valeurs des évaluateurs.
En bien comme en mal, jusqu'à l'ampleur des transgressions, on évalue et on est évalué à tout moment. On est tous des évaluateurs.
Le jugement strictement normatif entrave la dynamique de changement.