Come Prima

Dans les années 1960, Giovanni retrouve son frère, Fabio, qu'il n'a pas revu depuis plus de dix ans, afin de ramener l'urne funéraire de leur père sur leur terre natale en Italie.

C'est ainsi que va débuter un long périple en Fiat 500 sur les routes de France puis d'Italie en revisitant les souvenirs des deux frères qui ont fait des choix opposés. L'un a rejoint les chemises noires et la campagne d'Afrique quand le deuxième a subi les conséquences du fascisme instauré par Benito Mussolini.

C'est un road movie avec de beaux paysages, des références historiques et un récit intimiste, qui a reçu le Fauve d'Or au festival d'Angoulême en 2014.

Cependant, je ne pense pas que ce livre restera gravé dans ma mémoire sans pouvoir réellement en expliquer la raison, même s'il est probable que ce soit lié au fait que les textes sont assez limités malgré des idées multiples. J'avais eu un ressenti assez similaire avec Senso, paru en 2019, seule autre oeuvre que j'ai lue d'Alfred, alors même que je reconnais que ses thèmes sont originaux et ses dessins agréables.

Il faut parfois juste admettre que le travail de certains auteurs ne nous correspond pas, mais cela ne doit pas décourager d'autres lecteurs !

J'ai ressenti un gros relent de nostalgie à la lecture de cette BD;
Evocation de l'Italie des années 1950 avec la tentative d'apaisement dans beaucoup de familles après les événements douloureux de l'époque fasciste, la guerre et les divisions au sein de ces mêmes familles, le départ voir la fuite vers l'étranger, souvent la France par choix ou par obligation.
Cette histoire raconte le voyage improbable dans une vieille Fiat 500 vers leur village natal en Italie , de deux frères que l'engagement politique puis l'errance du premier a coupé de son milieu ; engueulades, monologues, explications, rencontres , incidents et accidents émaillent la route de la réconciliation ...
Je n'aime pas trop le graphisme mais je dois quand même avouer que c'est bien fait.

Come prima, j'en ai beaucoup entendu parler depuis le dernier festival d'Angoulême qui l'avait couronné du prix du meilleur album 2014 devant même Mauvais genre, l'autre grande oeuvre triomphatrice du festival.

Mais si la BD de Chloé Cruchaudet m'avait passionné, Mauvais genre m'a semblé légèrement en dessous, même si je reconnais les immenses qualités de l'oeuvre. Il est question de deux frères qui se retrouvent au début des années 60 sillonnant les routes suite à la mort de leur père.

Au fil des kilomètres, les deux frères vont s'affronter, revenir sur le passé et à travers deux versions d'un même pan de leur histoire, dénouer le fil de relations familiales orageuses.

Pas mal de personnages plus ou moins incongrus traverseront l''intrigue: un chien qu'un maître indigne a attaché à un arbre, un motocycliste parano qui se croit responsable d'un accident, un curé ancien résistant..., on est ici très proche de l'esprit du cinéma italien néo-réaliste des années 70 sur laquelle lorgne ouvertement cette BD...

L'album alterne entre road movie et évocation d'une enfance mêlant nostalgie et incompréhension, changeant d'ambiance graphique lorsqu'il s'agit d'évoquer les souvenirs avec des traits plus épais tracés en rouge et bleu uniquement. Come Prima est un voyage en Italie où il est question de racines, d'absence, de fuite. Émouvant et poétique.

Même si Alfred dessine ses personnages avec une chaleur particulière qui nous les rend au final assez attachants, j'aurais aimé un peu plus de profondeur et d'épaisseur hélas pas mal de pages sans aucun dialogue empeche ainsi de creuser la psychologie de ces personnages, qui finalement restent un peu trop en surface.

Une jolie BD, mais sans doute un poil déceptive..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Un bonne BD aux accents romanesques. J'ai passé un moment agréable avec les deux frères Foscarini, Fabio et Giovanni.
La rencontre est difficile, et les rancoeurs lourdes de non-dit, pour ces deux frères qui ne s'étaient plus vu depuis quinze ans. Il va leur falloir du temps (une traversée mouvementée de la France et de l'Italie en Fiat 500) pour renouer les fils rompus de cette histoire familiale conflictuelle.
Les deux personnages, pas très attirants ni agréables au début, gagnent en épaisseur et en complexité tout au long du périple. Ils finissent par nous devenir sympathiques. le rythme s'accélère au fil des pages, la fierté et l'amour propre cèdent du terrain et la surprise finale fera tomber les masques.
Fauve d'or à Angoulème en 2014.

Road Movie franco-italien entre deux frères séparés par la vie et par la grande histoire qui se retrouvent plus de dix ans après.

Très emballée par les illustrations et les couleurs, notamment la force et parfois la tendresse qui s'en dégagent ; j'ai moins aimé le scénario, qui malgré sa finesse, m'a paru couru d'avance dès le départ.

Alfred est un auteur que j'aime bien dont le trait n'a eu de cesse de s'améliorer au fil des albums. Come prima est sans doute son oeuvre personnelle la plus aboutie. On y voit un travail de longue exigence.

Pour autant, je n'ai pas été convaincu par le récit de Fabio et Giovanni. Il faut dire que les road movies sur le thème de deux frères qui s'étaient perdus de vue et qui sont rassemblés à l'occasion d'un évènement familial tragique est quelque chose de déjà vu. On se souvient tous du film "Rain Man" avec Dustin Hoffman ou de la production récente de ces road movies en bd. C'est sans doute celle de trop en ce qui me concerne.

Cela demeure un bel objet graphique avec de magnifiques paysages de l'Italie et des Alpes. Une bonne analyse de la psychologie entre deux frères que tout sépare mais qui vont finir par se retrouver.

Bon, l'auteur a remporté le prix du meilleur album à Angoulême en 2014. C'est sans doute mérité au vu du talent de l'auteur. Pour ma part, c'est un peu comme ces films taillés pour les oscars à Hollywood. Trop convenu.

Avec « Come Prima », Alfred nous invite à la fois à un voyage dans le temps (les années 60) et sur les routes. L'auteur signe effectivement une BD de type « road-movie » dans laquelle deux frères au passé conflictuel voyage ensemble afin de ramener les cendres de leur père en Italie.


En dehors de son contexte temporel, le scénario ne se démarque pas par son originalité. L'histoire y est très convenue avec des rebondissements et un final un peu trop attendus. Cela ne l'empêche pas d'être touchante, tendre et parfois drôle ; de faire ressentir au lecteur ce qu'il faut d'émotions. Les dessins jouent en ce sens.


Pas De coup de coeur pour ma part en dépit du Fauve d'or reçu au festival d'Angoulême. Trop de déjà-vus et de clichés.

Deux frères que la mort du père réunit pour porter ses cendres en terre natale, l'Italie. On comprend vite que ces deux là ne sont ni proches, ni clairs dans ce qu'ils recherchent... ce n'est finalement pas le but de leur voyage qui nous intéresse, mais le voyage en lui-même. Une BD d'homme, avec ses silences, son ambiance tendue et des moments où la sincérité explose...

Jusque la page 117 je m'ennuyais un peu dans cette BD, les dessins, les couleurs étaient beaux mais le scénario manquait un peu de poids et de rythme. Mais je poursuivis et bien m'en a pris car à partir de la page 119 certaines planches deviennent du grand art (131-137) et l'histoire prend de la profondeur. A découvrir mais sans plus.

Les dessins des paysages sont jolis mais j'ai vraiment eu beaucoup de mal avec les personnages, les couleurs...ce livre dégage trop de haine, d'agressivité....le peu de sentiments à la fin, n'a pas suffit... L'histoire a des rebondissements mais je n'ai pas aimé