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Delphine Minoui (Collaborateur)
EAN : 9782749909769
217 pages
Michel Lafon (22/01/2009)
3.93/5   203 notes
Résumé :
Ce livre est l'histoire vraie d'une petite Yéménite qui a osé défier l'archaïsme des traditions de son pays en demandant le divorce. Et en l'obtenant !

Une première dans ce pays du sud de la péninsule arabique, où plus de la moitié des filles sont mariées avant d'avoir dix-huit ans. Son courage a été largement salué par la presse internationale et son parcours a ému le monde entier.

Passée du statut de victime anonyme à celui d'héroïne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,93

sur 203 notes

Il ne faut pas être féministe pour se révolter contre certaines moeurs abominables.
Avec l'assistance de la très compétente journaliste et écrivaine Delphine Minoui, la jeune Yéménite Nojoud Ali a eu le courage de livrer un témoignage poignant sur le mariage "arrangé" dont elle a été victime à l'âge de neuf ou dix ans !

Dans une simple note en bas de la page 37 toute l'horreur de ce genre de mariage au Yémen se trouve parfaitement bien résumée : conformément à une loi de 1999 (et pas de 1426 par exemple) les parents peuvent marier leurs filles avant l'âge légal de 15 ans et à condition "que le mari promette de ne pas toucher son épouse tant qu'elle n'est pas pubère".

Toutes les religions ont des prescriptions hypocrites et je ne veux sûrement pas m'en prendre ici à l'Islam, qui est l'apanage de notre extrême droite politique à laquelle je n'appartiens absolument pas, mais une telle législation est fourbe, perfide et sournoise. Lorsqu'on considère l'ensemble des mesures qui sont prises dans la plupart des États plus ou moins civilisés pour la protection des mineurs sur le plan sexuel, une telle loi est une abomination et un scandale.

Les dames nous apprennent aussi qu'il existe au Yémen même une petite variante de cette horreur qui porte le nom de "sighar" et qui en Français peut être qualifié de "mariage échange".
Une coutume qui "consiste à donner une petite soeur du marié à un membre de la belle-famille en guise de dot".
Tout en plaignant les gamines, "objets" de dot, je préfère m'abstenir de commentaires !

Et dire que j'ai visité le Yémen il y a 27 ans et que je garde de ce pays un bon souvenir, qui m'a incité à me procurer ce livre en faisant mes courses dans une grande surface. Je ne regrette pas mon achat, car j'estime que de telles pratiques moyenâgeuses doivent cesser dans les plus brefs délais.

Comme dans ma critique de "Tripoliwood" du 14 décembre 2019, je ne peux que me féliciter de l'excellent travail de Delphine Minoui, qui donne, quasiment en passant, des informations pertinentes sur ce pays à part que l'on aura des difficultés à trouver dans des gros guides touristiques.

J'ai visité le Yémen dans un voyage organisé et au lieu de participer à une visite qui n'offrait aucun intérêt sauf le commerce, dans une petite ville dans l'agglomération de la capitale Sanaa, je suis allé chez le coiffeur. Une visite qui restera gravée dans ma mémoire, car le coiffeur a fait déménager l'unique fauteuil dehors au milieu de la place principale, à la grande joie d'une partie toujours croissante de la population locale.
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Il est des lectures qui vous font relativiser et vous dire que vous êtes bien né(e)…

Nojoud est une petite fille comme les autres, sauf qu'elle vit au Yémen et qu'elle n'a pas accès au luxe de nos sociétés, à la nourriture abondante, à l'école obligatoire et que dans sa société, les hommes sont les maîtres, les chefs absolus.

Les femmes, les fillettes vivent dans une société patriarcale et elles doivent obéissance à tout ce qui porte un service trois-pièces : père, mari, frère aîné ou fils aîné.

Dans ce récit, cette petite fille, mariée de force à 10 ans (et prise de force par son mari, alors qu'il avait juré d'attendre sa puberté – ce qui en aurait tout de même un pédophile), va oser demander le divorce, dans une société religieuse, patriarcale, où ce droit n'est pas vraiment reconnu (personne n'ose demander).

Le récit est assez court, en 210 pages, tout est dit, du moins, l'essentiel. Commençant par son arrivée dans le tribunal de Sanaa, capitale du Yémen, le récit reviendra ensuite sur une partie de son enfance, sur les mystères qui ont entouré leur départ de leur petit village, en abandonnant tout, sur les mystères liés à deux de ses soeurs.

On aura la solution à la fin et cela reste abject, le traitement réservé aux femmes, aux filles, aux gamines… Dans cette société, l'honneur est au-dessus de tout (avec la religion) et ma foi, ils placent leur honneur bizarrement, faisant des victimes des coupables, comme souvent (on fait de même chez nous).

Le récit est assez facile à lire, on sent bien que c'est celui d'une gamine, les termes sont simples, la petite Nojoud ne connaissant rien du monde qui l'entoure, ni du monde des adultes, ni de toutes les règles qui le régissent.

Sans verser dans le pathos ou le larmoyant, elle explique simplement ce qui est arrivé et même sans les détails, on comprend bien son incompréhension, sa honte et sa douleur, lorsque son mari de plus de 30 ans, viendra s'affaler sur elle, prenant ce qu'il estime être son droit, sans que les femmes présentent sur les lieux n'interviennent.

C'est toujours ce qui est le plus terrible : les femmes n'ayant rien à dire, elles n'osent pas élever la voix, s'interposer, mettre fin à certaines pratiques, sans compter celles qui s'en foutent et qui partent du principe que puisqu'elles y ont eu droit, les suivantes y auront droit aussi, reproduisant ces pratiques d'un autre âge.

Ce récit est celui d'un témoignage fort, celui du courage aussi. Ce courage dont la petite Nojoud a dû faire preuve pour oser entrer dans un tribunal et d'adresser à un juge. Mabrouk (*) à ces hommes qui l'ont écoutée et qui l'ont aidé.

Un récit autobiographique facile à lire, malgré le sujet traité…

(*) mabrouk : félicitations

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'ai été frappée d'une grande colère et de beaucoup de haine, qui ont pris le dessus sur la compassion, en lisant le livre de Nojoud, petite fille Yéménite.
Comment des parents sensés, peuvent-ils accepter de marier une gamine de 10 ans à un homme, sale, fou, pervers de trois fois son âge, et, qui abusera d'elle en la battant sous l'encouragement de sa mère et soeurs tout aussi cinglées ??
Voilà l'histoire, voilà tout le malheur de Nojoud.
Son histoire m'a frappée d'horreur ...
Nojoud a 10 ans, enfin sa mère pense qu'elle a 10 ans (!), elle est Yéménite, pays sous dictature terroriste, elle vit avec ses parents, sa multitude de frères et soeurs dans un petit village au fin fond des montagnes où tout le monde sait tout sur tout le monde.
Un jour, son père ayant des ennuis emmène sa famille à Sanaa la capitale afin d'y travailler. La petite fille va à l'école et c'est toute sa vie et son bonheur. Son père lui, ne travaille pas mâche du Qat toute la journée en spéculant les mariages arrangés de tous ses enfants.
Ainsi, la petite Nojoud sera mariée très rapidement à un homme de 30 ans qui vient la chercher pour l'emmener au fin fond d'un village dans la montagne très loin de sa famille. Elle, qui ne sait pas ce qu'est un mariage (à part une fête !) et surtout ce qui l'attend comme "devoir", elle se retrouve dans cette famille où sa belle-mère et belle soeur la juge dès son arrivée. le même soir elle se fait violer et tabasser par son mari, sous les conseils des deux femmes qui tienne la maison, car Nojoud, pleure, hurle de douleur ne sachant pas ce qui lui arrive...
Elle profitera d'une visite à ses parents, qui, ne veulent plus d'elle car maintenant elle appartient totalement à son mari et sa famille, pour se rendre au tribunal et demander le divorce ! Une première au Yémen ! Elle trouvera sur son chemin une avocate féministe qui la prendra sous son aile et qui arrivera à faire prononcer son divorce sous les feux des médias internationaux. D'autres fillettes suivront dont la plus jeune a 8 ans, mariée à un homme de .. 40 ans !!!
Cette pratique est chose courante dans beaucoup de pays : Yémen, Arabie Saoudite, Egypte, Afghanistan ...
Il n'est pas rare que des pères donne en mariage leur fillette afin d'obtenir une dot, sans que les femmes de la maisonnée ont leur mot à dire. Ces mêmes pères prennent une 2ème ou 3ème épouse qui sont des fillettes !
On ne peut qu'être écoeurée de ces pratiques !
Qu'on ne parle pas de culture, d'honneur, de religion ... Tous ces Barbus sont simplement des pédophiles en puissance, des pervers sexuels !!!
Ce qui m'a également frappée dans ce témoignage bouleversant, c'est que Nojoud est repartie vivre avec ses parents, en apprenant que son père avait fait exactement la même chose avec ses deux autres soeurs et s'apprêtait à marier bientôt sa petite soeur de 8 ans. Son père et ses frères reprochaient alors à Nojoud d'avoir sali l'honneur de toute la famille, alors que Nojoud ne leur porte aucun reproche ou jugement.
La fillette a sa vie de femme meurtrie mais a une ambition : faire des études et devenir avocate pour aider des fillettes et faire changer les lois de son pays.
Bonne chance Nojoud !!!
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Nojoud, yéménite a été mariée contre son gré. Elle avait encore l'âge de jouer à la poupée, d'aller à l'école. Mais la vie l'en a décidé autrement. Vivant un véritable calvaire, elle ose demander le divorce. Une véritable première dans son pays…En témoignant, elle a brisé le silence contre un système patriarcal dont la fille n'a pas son mot à dire. Une héroïne aux yeux du monde.En épilogue, on apprend qu'elle souhaite devenir avocate comme Shada qui l'a prise sous son aile. Elle sait d'avance qu'elle va devoir se battre contre le système pour qu'une petite fille ne revive plus le même cauchemar. D'augmenter l'âge légal pour se marier : 18 ans. Malheureusement, la charia yéménite reste toute puissante. La guerre yéménite va entraîner des conditions de vie de plus en plus difficiles pour les enfants dont ils sont toujours les premières victimes.
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Nojoud n'a que 10 ans et vit sa vie de petite fille.
Son destin va basculer du jour au lendemain où son père lui apprend qu'elle va se marier avec un homme de 30 ans. Elle ne pourra pas échapper à ce mariage car les hommes l'ont décidé ; ce sont eux qui font la loi.
Elle va vivre un véritable cauchemar auprès d'un homme qui va abuser d'elle et la battre.
On lui dit qu'elle doit devenir une femme, une femme à l'âge de 10 ans !
La seule solution qui peut la délivrer de cet enfer, c'est le divorce. C'est une question de survie pour Nojoud.
Malgré la peur et la honte, elle va enfin trouver auprès du Tribunal des personnes qui vont l'écouter et la défendre pour qu'elle retrouve la liberté et son enfance.
C'est un roman très émouvant et bouleversant par son authenticité.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
" Je m'appelle Nojoud et je suis yéménite. Mariée de force par mes parents à un homme trois fois plus âgé que moi... " L'histoire d'une petite fille qui a osé défier l'archaïsme des traditions de son pays en demandant le divorce... et en l'obtenant ! Une première dans ce pays du sud de la péninsule arabique, où plus de la moitié des filles sont mariées avant leurs 18 ans. Son courage a été largement salué par la presse internationale. Élue " Femme de l'année 2008 " par le magazine américain Glamour, passée du statut de victime à celui d'héroïne, elle raconte son histoire pour briser le silence sur les épouses-enfants et donner espoir.
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Quel bonheur de ne pas craindre les coups de bâton, de ne pas trembler à l'idée d'aller se coucher, de ne pas sursauter au moindre bruit de porte qui claque ! Malgré toute cette attention, mes nuits sont encore agitées. Dès que je m'endors, j'ai l'impression que l'ouragan me guette et que, si je ferme les yeux trop longtemps, la porte risque à nouveau de s'ouvrir. Et le monstre, de revenir... Quelle peur, quelle souffrance ! le juge Abdel Wahed dit que c'est normal, et qu'il me faudra du temps pour oublier tout ce mal.
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-Es tu toujours vierge?
J'avale ma salive.J'ai honte de parler de ces choses là. C'est génant. Dans mon pays, les femmes se doivent de garder leurs distances avec les hommes qu'elles ne connaissent pas.En plus ce juge,après tout c'est la première fois que je le vois.Mais,à cet instant même je comprends que si je veux m'en sortir, je dois me jeter à l'eau.
-Non...j'ai saigné...
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- Je veux aller au tribunal! Lançai-je au chauffeur, qui me dévisagea, étonné.
[...]
La joue gonflée de qat, le chauffeur était à mille lieues de se douter à quel point je lui étais reconnaissante de ne pas me poser des questions.
Il était, sans le savoir, le complice silencieux de ma fugue.
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La vie est ainsi faite, Nojoud. Toutes les femmes doivent en passer par là. Nous avons toutes vécu la même chose...
Mais pourquoi ne m'avait elle rien dit? Pourquoi ne m'avait elle pas prévenue,
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