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Isabelle Maillet (Traducteur)
EAN : 9782714439536
468 pages
Belfond (19/08/2004)
3.46/5   143 notes
Résumé :
L'histoire drôle et poignante d'une Bangladaise émigrée à Londres. Un roman généreux, foisonnant et épicé sur le choc des cultures, les désenchantements de l'exil et les mirages de l'intégration. Une formidable galerie de personnages.

Une écriture étincelante. Un pur joyau. En 1967, dans un village de l'est du Pakistan, une femme croit donner le jour à une enfant mort-née. Mais Nazneen survit et devient " celle qui a été livrée à son Destin ".
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Avec son titre, ce livre nous laisse espérer quelques grandes aventures mais en réalité, c'est l'histoire d'une intégration lente et difficile.
C'est l'histoire de Nazneen, une jeune Bangladaise qui rejoint, à Londres, l'époux choisi par son père. Un époux laid et gras, beaucoup plus vieux que Nazneen... il parle beaucoup mais n'est pas méchant. Contrairement à lui, elle ne parle pas l'anglais, alors elle ne quitte pas l'appartement par peur de se perdre.
On voudrait une Nazneen plus entreprenante, qu'elle rompe ses chaînes invisibles de traditions et de soumission. La vie ce n'est pas toujours comme dans un roman, si elle n'est pas l'héroïne forte et déterminée que l'on souhaiterait, elle a des qualités qui font une autre histoire... une histoire probablement plus proche de nombreuses réalités. Alors avec elle, on s'ennuie dans cet appartement surchargé, on rêve d'autre chose, on patiente, pour finir par réveiller quelques émotions et on espère qu'enfin elle saura orienter sa vie.
En parallèle, par l'intermédiaire des courriers échangés, nous avons Hasina, la soeur de Nazneen, qui elle, dès le départ, n'a pas hésité à suivre la voie de la passion. Mais, est-ce elle qui a fait le meilleur choix ? À qui la vie a t-elle réservé le meilleur ? La passion ou la raison ?

Un joli roman que j'ai bien aimé.
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L'obligation de confinement m'a forcée à m'attaquer enfin à ma gigantesque PAL et à délaisser mon genre de lecture habituel plutôt noir, pour des histoires plus positives. J'ai donc été attirée par la belle couverture rose framboise de ce roman. Le résumé qui parlait "d'histoire drôle et poignante d'une Bangladaise émigrée à Londres", fleurait bon les épices et j'imaginais déjà les saris chatoyants de mille couleurs.

Le début m'a semblé prometteur avec la naissance assez mouvementée de Nazneen, l'héroïne du roman. Miraculée à sa naissance après être passée pour mort-née, elle est mariée à 18 ans par son père, à Chanu, un bengalais de 40 ans qui vit à Londres. Dans le quartier où sont rassemblés tous ses compatriotes, la jeune fille découvre la réalité de l'exil et ce semblant de nouvelle vie ne la débarrasse pas du poids de son destin. Parallèlement, à travers les lettres qu'elle lui adresse, on suit l'existence de sa jeune sœur, restée au pays mais qui à 16 ans a fui sa famille pour suivre l'homme qu'elle aime.

Je n'ai pas réussi à franchir les 200 pages pour voir si l'une et l'autre réussissaient à se libérer vraiment des traditions liées à leurs conditions de femmes. Je me suis profondément ennuyée et je n'ai rien trouvé d'amusant à cette histoire qui grouille de détails et de scènes qui se répètent inlassablement. Chanu, le mari de Nazneen, décroche la palme de l'insoutenabilité (si ce mot n'existe pas, je le créé pour l'occasion !). J'attendais du nouveau, que ces deux-là se bougent un peu pour changer leurs conditions mais l'adage "il ne sert à rien de lutter contre ce qui est écrit" était gravé profondément dans leur gènes. Quant à mon rêve d'évasion à moi, il est tombé à l'eau et la demie-étoile accordée est juste le signe d'un abandon de lecture.
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Sept mers et treize rivières est un roman sur l'intégration.
Nazneen , une jeune villageoise bangladaise est mariée par ses parents à un homme plus âgé qu'elle et installé en Angleterre . Elle débarque dans dans un quartier populaire de Londres sans parler un seul mot d'anglais et doit apprendre à s'adapter . Elle entretient une correspondance avec Hasina, sa soeur restée au pays et cet échange épistolaire permet de comprendre à quel point le choc des cultures doit être violent pour la jeune femme . Elle accepte plutôt bien son sort , avec un fatalisme tout oriental , arrive à se débrouiller et s'émancipe petit à petit , allant même jusqu'à franchir le pire des interdits pour une femme musulmane .
Pour moi , l'originalité de ce roman réside dans le fait que les difficultés d'intégration sont mises en lumière au travers d'un personnage secondaire , Chanu le mari qui est passionnant .Bardé de diplômes au Bengladesh, il ne peut qu'occuper des emplois subalternes et ne le supporte pas, il assomme sa famille de sermons et pérore sans cesse . Son comportement est absurde , il accumule les dettes , transforme l'appartement en dépotoir , élabore des projets tous aussi stupides les uns que les autres et s'illusionne sur ses chances de réussir : il à la fois ridicule et pathétique . C'est l'exemple même de l'échec d'intégration .
Ce roman a été adapté au cinéma sous le titre de " Rendez vous à Brick Lane
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En 1985, à 18 ans, Nazneen, bangladaise, se marie et suit à Londres ce mari que sa famille lui a choisi. Ce livre, c'est le lent éveil et l'émancipation très progressive d'une immigrée, sa vie quotidienne avec mari puis enfants, mais aussi la vie d'une cité avec ses bons et mauvais côtés (montée de l'intégrisme, drogue, difficulté d'identité, entraide...) jusqu'en 2002.
Parallèlement, nous découvrons la vie de Hasina, soeur de Nazneen, qui, elle est restée au Bangladesh, une voix naïve qui offre un parallèle entre deux vies.
De belles études de personnages que ces deux femmes sans oublier Chanu, le mari ,mais aussi le docteur, les femmes de la cité et les plus jeunes.
Malgré quelques longueurs, un roman intéressant, passionnant qui nous apprend beaucoup sur les immigrés.
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Souvent j'achète des livres et je les oublie sur une étagère de ma bibliothèque (suffisamment fournie pour qu'ils passent inaperçus) et puis un jour je dépoussière ou je range, je retrouve le livre et c'est comme un cadeau... Voilà pourquoi je viens de finir ce roman sorti en 2004 (!!).
Comment se retrouver dans la tête de quelqu'un dont on ne comprend pas le fonctionnement, né dans un autre continent, qui n'a pas les mêmes mécanismes mentaux que les nôtres, tous ces éléments de notre psychologie qui conditionnent nos pensées et nos comportements sociaux et qui sont issus de notre éducation et de son contexte social, politique et culturel. C'est très étrange et en même temps très déstabilisant d'être supposé adhérer à ce que pense Nasneen, cette jeune bangladaise émigrée à Londres et mariée à un homme bien plus vieux qu'elle et qu'elle ne connait pas...
En fait, on n'y arrive pas. Dès les premiers chapitres, j'ai eu envie d'arrêter de lire parce que cette "héroïne" m'agaçait par son apathie, sa soumission, son inculture, son manque de réactivité et d'esprit critique. Là réside toute la force de ce roman! car en persistant, peu à peu, on finit par entrer dans cette pensée si différente, dans cette vie de déracinée perdue dans une banlieue anonyme. Et il faut bien dire qu'on vit une drôle d'expérience, celle d'être une femme inculte, sans ambition, devant servir de "bonne" et de génitrice à un homme "gentil" (il ne la bat pas!) mais peu attrayant, bavard, mythomane et très prévisible d'inefficacité et de passivité. On le nourrit, on lave ses chaussettes, on coupe ses cors au pied, on est passive et fataliste, on ne sort pas de l'appartement miteux de la triste cité de Brick Lane , où règnent à l'instar d'autres périphéries de grandes villes, les gangs, le communautarisme, le trafic de drogue, l'islamisme rampant prospérant sur le terreau de l'ignorance et du déracinement.
Avec Nasneen, on va s'ouvrir au monde extérieur, et peu à peu remettre en cause certaines barrières mentales, issues d'un archaïsme culturel qui n'a pas cours en Europe, on va s'autoriser des libertés, gagner son indépendance, on va découvrir l'amitié et l'amour, dans toutes ses variantes, on va s'émanciper.
Je concède avoir lu certains passages en diagonale car des longueurs pas toujours intéressantes sur la vie de la cité, ou le passé de Nasneen quand elle était enfant ou encore des passages des lettres de sa soeur écrites dans un langage populaire volontairement incorrect, affaiblissent à mon avis la qualité de ce copieux roman qui réussit malgré tout un tour de force: celui d'un dépaysement total et absolu du lecteur.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi voudrais-tu sortir ? lançait Chanu. Si tu sors, il y aura au moins dix personnes pour dire : "Je l'ai vue dans la rue". Et je passerai pour un imbécile. Personnellement, je ne vois pas d'inconvénients à ce que tu sortes, mais ces gens-là sont tellement ignorants... Qu'est-ce qu'on peut y faire ?
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La vendeuse, une fille d'une vingtaine d'années au visage recouvert d'une épaisse couche de poudre et aux yeux fardés de mauve, la considérait d'un air méfiant. Ce jour-là, Razia portait une chemise d'homme sans col sur un pantalon brun extensible qui s'achevait malencontreusement avant le haut de ses chaussettes. La vendeuse jeta un rapide coup d’œil à ses propres vêtements, qu'elle lissa machinalement comme s'ils risquaient d'être contaminés par un terrible virus anti-mode.
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Je veux parler du choc entre les valeurs occidentales et les nôtres. Je veux parler de la lutte pour s'intégrer et de la nécessité de préserver son identité et son héritage. Je veux parler de ces enfants qui ne savent pas qui ils sont. Je veux parler de ce terrible combat pour ne pas perdre la raison tout en essayant d'offrir à sa famille ce qu'il y a de mieux.
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Les médecins portaient leur autorité sur eux ; elle émanait de leur blouse blanche et de leurs foulées toujours pressées, pleines de détermination. Arrêtez-moi maintenant et vous mettez une vie en péril.
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Ce qu'on ne peut pas changer doit être enduré. Et comme rien ne pouvait être changé, il fallait tout endurer. Ce principe gouvernerait son existence. C'était à la fois un mantra, un état d'esprit et un défi. Ainsi, à trente-quatre ans, après que trois enfants lui furent offerts et que l'un d'entre eux lui fut repris, alors qu'elle avait un mari puéril et un jeune amant exigeant imposé par le destin, quand pour la première fois de sa vie elle se découvrit incapable d'attendre que l'avenir se dévoile et obligée de le forger elle-même, Nazneen fut aussi surprise par sa propre capacité à réagir qu'un nouveau-né agitant son poing serré et se donnant par mégarde un coup dans l’œil.
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