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EAN : 9782258090934
432 pages
Presses de la Cité (19/04/2012)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Ivon revient à El Paso, ou elle est née, afin d'adopter avec sa compagne le bébé de Cecilia, une jeune Mexicaine. Avant même qu'elle puisse les rencontrer, Cecilia et l'enfant sont assassinés avec sauvagerie. Horrifiée, Ivon découvre alors l'existence misérable de ces ouvrières que les industriels américains exploitent à deux pas de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Mais sa curiosité déplaît aux truands locaux, et Irene, sa soeur âgée de seize ans, es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ivon et sa compagne Brigit vivent à Los Angeles mais veulent désespérément un enfant. Ivon retourne dans sa ville natale à El Paso, à la frontière mexicaine, pour adopter illégalement le bébé de Cécilia, une adolescente de 15 ans enceinte, qui travaille dans les maquiladoras. Les maquiladoras, ce sont ses usines qui s'entassent à la frontière pour fournir de la main d'oeuvre bon marché, facilement remplaçables aux entreprises américaines.

Le jour de son arrivée à El Paso, Cécilia et son bébé sont sauvagement assassinés. Ivon découvre alors la terrible réalité de ce qui passe à Juarez, ville mexicaine de l'autre côté de la frontière. Depuis 1993, chaque année, des centaines de femmes sont mutilées, violées, tuées et leur corps abandonné dans le désert.
Ivon se retrouve impliqué dans ces horreurs lorsque sa soeur, Irène, est portée disparue.


Ce roman policier est assez bien construit, je suis facilement rentrée dans l'histoire. L'autrice précise dans sa postface qu'elle s'est inspirée de la réalité mais que son hypothèse (sur les tueurs) n'était pas vérifiée. Elle montre néanmoins la corruption du système policier, de la justice mais aussi des entreprises.

L'autrice a utilisé ces meurtres (qui ont lieu « en vrai ») pour son histoire, pour attirer l'attention sur ce qui se passe à Juarez. Je ne connaissais pas tout cela et je suis réellement abasourdie par ce que j'ai lu sur ce sujet.
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maquiladoras : industries des Etats-Unis installées au Mexique, à proximité de la frontière entre ces deux pays. Les maquiladoras emploient des ouvriers peu ou pas qualifiés pour fabriquer des produits électroniques, des textiles, des plastiques, etc. Elles profitent du faible coût de la main-d'oeuvre mexicaine (environ 1 euro de salaire par heure de travail). Enfin, ces industries ne payent pas de droits de douane.

Tiré de faits réels, ce livre est un cri pour toutes ces femmes surexploitées au Mexique. Je ne connaissais rien de ce phénomène et cette lecture m'a glacé le sang.
Dans un pays où la corruption, les trafics en tout genre et la misère tissent la trame de fond, des jeunes femmes disparaissent un jour pour être retrouvées assassinées, démembrées, défigurées.
L'auteure offre plusieurs pistes : l'exploitation sexuelle, le trafic d'organes, la méchanceté humaine dans ce qu'elle a de plus écœurant.
En filigrane, la question de l'homosexualité dans un pays machiste, l'adoption illégale (pour cause de misère, de pauvreté) et la place que la religion occupe au milieu de ce marasme.

Des personnages attachants, fourbes, fiers, extrêmes dans leurs choix, vils, cruels pour certains.
Bref, une lecture qui restera marquée dans ma mémoire !
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Un livre choc, une auteure à découvrir, voilà ce que je peux vous dire sur ce seul roman Alicia Gaspar de Alba traduit en français.

Mais alors que nous raconte «
Le sang du désert »

Entre El Paso et Juarez, des centaines de jeunes femmes ont été enlevées, violées, torturées et tuées, dans l'indifférence générale. Ivon, revenue pour adopter un bébé va devoir se battre seule contre les tueurs, les policiers corrompus et la loi du silence, pour sauver sa jeune soeur.

Alicia Gaspar de Alba est universitaire, romancière et essayiste. Engagée dans la lutte pour les droits des homosexuels, a su donner une voix aux disparues de Juarez. Son roman nous plonge dans la réalité du Mexique d'aujourd'hui, un pays gangrené par la misère et la violence, mais qu'elle ne peut s'empêcher d'aimer.
En 2005, Blood désert (Le sang du désert), consacré aux meurtres Juárez a obtenu le Prix littéraire de la Fondation Lamda et le Prix du livre latino pour le meilleur thriller en langue anglaise.
Le sang du désert aborde tout un spectre de violence qui empoisonne la frontière mexicano-américaine.
Bien que publié en 2012 ce titre est toujours disponible en numérique, alors ne passez pas à coté foi de Porte Flingue. Un coup de coeur aussi.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
— Sire Ivanhoé, je vous reconnais bien là ! Et sinon, la résidence luxueuse de grand-mère Maggie vous convient-elle ?
— Impeccable, répondit Ivon, qu’on n’avait plus appelée Ivanhoé depuis l’enfance. C’est parfait. Et on la voit quand, Cecilia ?
— Cette nuit. On passe la prendre à la sortie de l’usine, dit Ximena en consultant une montre imaginaire. Voyons… elle est dans la deuxième équipe, elle devrait finir à minuit.
— A minuit ? Ça fait tard. On ne pourrait pas plutôt y aller demain matin ?
— C’est toi qui vois. Mais elle compte sur nous pour la ramener, du coup, elle risque de louper son bus. La pauvre, elle vit du côté de Puerto Anapra. Je suppose que je peux aussi y aller seule et la reconduire chez elle.
— Qu’est-ce que tu racontes ? Je meurs d’envie de la voir.
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La corde se tendit, lui mordit un peu plus la gorge. Elle sentait le sable et la roche lui taillader le ventre, les buissons d’épineux déchirer la blessure qui barrait sa poitrine. Son visage tuméfié irradiait la douleur, mais sous la taille, plus rien. Malgré ce qu’ils lui avaient injecté, ses bras bougeaient encore. Elle parvint à glisser un doigt sous le nœud coulant. Les agrafes de son soutien-gorge, qu’ils lui avaient enfoncé dans la bouche, lui entaillaient la langue. Hébétée de souffrance, elle se remit à pleurer. Subitement, la raideur gagna sa colonne vertébrale et ses bras. Sa mâchoire, son ventre… tout semblait mort.
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Elle reporta son attention sur l’article. Il mentionnait un chimiste égyptien, arrêté en 1995 pour le meurtre d’une de ces femmes et accusé d’avoir organisé sept autres assassinats, perpétrés par Los Rebeldes, un gang local. « La plupart ont été violées, plusieurs mutilées, et nombre d’entre elles jetées dans un endroit désert, comme des vieux moteurs dans une casse. »
Ivon recopia cette phrase dans le cahier où elle notait des idées pour sa thèse. Les femmes de Juárez n’avaient rien à voir avec son domaine de recherche, mais elle commençait à penser qu’elles auraient fait un bien meilleur sujet d’étude.
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D’en haut, on ne distingue pas la ligne de démarcation entre le Texas et le Mexique, le lit de rivière cimenté qui sépare El Paso de Juárez. Invisibles, les grillages métalliques coiffés de barbelés de la « Tortilla Curtain », les passeurs avec leurs chambres à air qui font franchir le Río Grande aux journaliers, dans les deux sens. Indécelable aussi, le long serpent des phares qui louvoie vers le pont Córdoba, l’un des trois ponts transfrontaliers, l’un des trois cordons ombilicaux qui relient les villes jumelles.
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Elle était donc devenue professeur assistant échelon 1, poste assorti d’un meilleur salaire et d’un bureau personnel. Il ne lui restait plus qu’à finir sa thèse pour accéder enfin à une certaine sécurité matérielle, qui leur permettrait d’acheter le bungalow trois pièces où Brigit et elle vivaient, et de profiter sereinement du petit jardin planté d’orangers et de citronniers qu’elles aimaient tant.
Son père lui avait toujours affirmé que dans ce pays, on n’est rien tant qu’on n’est pas propriétaire. ...
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