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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Paul rencontre Amélia , une égérie rousse, sur les bancs de l'université.
Fasciné par l'enigmatique créature, il en tombe immédiatement amoureux plus par amour des contraires : ils n'ont rien de commun, que de l'ombre, de la peur, des doutes et de l'injustice...
Étudiant le jour , il est gardien dans un hôtel la nuit.

Elle est tout ce qu'il n'est pas : un père fortuné, une éducation soignée, une mère poétesse, aventurière, exploratrice , une voyageuse disparue. Elle avait quitté sa province à la fin des années 60 comme on quitte une robe trop petite .....Amélia faisait preuve, dans ce tohu-bohu, d'une indépendance inouïe .

Chaque soir Paul la retrouve à la réception...
Ils s'aiment passionnément.
«  Lui voulait absorber sa vie, ses humeurs, voir ce qu'elle voyait, savoir ce qu'elle savait ... »
Les phrases mêlent le doute, l'hésitation, les retours, ce roman se mérite par une lecture extrêmement exigeante, abordant mille et un sujets , complexes, nombreux, à l'aide d'un style serré,dense, unique .

Le lecteur doit se concentrer au risque de recommencer sa page , au début, cela s'avère compliqué et aventureux ....
Amélia est sophistiquée, érudite , richissime , héritière des hôtels Élisse, élevée dans une espèce de chaos , résultat de l'absence maternelle.
Paul est un garçon de peu, veilleur de nuit, faute de transmission.Il avait honte de l'endroit d'où il venait : un désastre urbain, dangers ,jungle, disfonctionnements .

Ces deux- là se repoussent, s'aimantent , manipulés par leurs propres fantômes : lui, ses peurs et ses hontes , sa difficulté à exister et son rapport aux femmes , : elle , qui mène la danse et déserte pour partir subitement à Sarajevo, à la recherche de sa mère, dans la brutalité de la mort, de la fuite et de la guerre .Je n'en dirai pas plus ...
L'auteur brasse mille et un thèmes au sein d'un récit ardu,mystérieux , sur le fil, sinueux , à l'affut d'une femme rétive et fantasque et celui d'un couple tumultueux ..
Difficile à lire et à critiquer :
«  Leur amour: un souvenir, un fantôme , le champ d'une force encore inconnue ...Une issue peut- être ... »
«  Elle était de ces gens qui détruisent tout et appellent ça de l'art .. »
Une lecture casse- cou qui ne peut laisser personne indiffèrent ou pas,...
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Sur les bancs de l'université Paul va rencontrer Amélia. Il vient d'un milieu modeste, elle vient d'un milieu aisé. Il travaille comme gardien de nuit à l'hôtel Elisse. C'est là qu'elle y vit chambre 313.

le nouveau roman de l'auteur de la Blonde et le Bunker se mérite par son exigence, et aborde des problématiques , nombreuses et complexes. liées intimement à l'auteur , des questions qui tiennent à l'histoire de sa famille et à l'histoire de l'ex Yougoslavie

Une intrigue particulièrement retorse qui se construit pour se déconstruire inlassablement et qui sollicite la grande capacité de concentration d'un lecteur qui ne pourra pas rater des pages au risque de ne plus rien comprendre.

Un texte dense, précis et et exigeant qui demandera certes au lecteur une grande attention mais celle ci sera récompensée tant le roman est aussi intelligent que de grande qualité littéraire .
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Trio de femmes avec homme au milieu.

Pas simple de chroniquer un livre aussi dense, une lecture aussi exigeante, une pensée aussi riche que celle exprimée par Jakuta Alikavazovic dans L'Avancée de la nuit. Il faudrait pour cela avoir beaucoup de place ou l'art de la synthèse sans omission, ni réduction. Pas simple…

Sous la narration de Paul, défile la vie d'Amélia, jeune fille riche et rousse et seule, rencontrée puis aimée passionnément. Sauf que Paul n'a pas suffisamment écouté les Rita, sinon il saurait que ces histoires-là, ça finit mal. En général…

Car Amélia n'est que souffrances. Souffrances individuelles nées de la tragédie collective du conflit yougoslave qui fit s'éloigner sa mère Nadia et brisa toute notion de racines familiales.

« Elle, elle écrivait. Elle était persuadée que l'échec du processus de paix était son échec à elle, l'échec de sa poésie. de la poésie tout entière. Au bout de trois ans, elle a fini par se rendre à l'évidence : ce qu'elle voulait révéler au monde, le monde le savait déjà. le savait depuis le début. Et s'en moquait. Ce n'était ni la faute des mots, ni de ceux qui s'en servaient ; c'était la faute de la nature humaine. »

Souffrances que même la reconstruction rapide des villes détruites ne pourra apaiser lorsqu'elle finira par s'y rendre. Comment dès lors réussir à reconstruire sa propre ville ? Sa propre vie ? Et même une famille avec Paul et Louise, l'enfant qu'ils auront ensemble ?

Amélia avance et fuit avec ses contradictions, à défaut de les faire comprendre aux autres. Qu'elle épuise : « Refuser l'amour était pour elle une façon de l'accepter, d'en réclamer davantage, mais il n'en pouvait plus ».

Dans un livre sans dialogues, ponctué de lancinantes et quasi-envoutantes répétitions et riche d'une idée ou d'une réflexion par phrase, Jakuta Alikavazovic écrit la complexité de vivre une vie invivable quand celle-ci n'est que nuit, même si Amélia se bat pour tenter d'avancer quand même dans sa pénombre.

Déroulant le fil complexe de la vie de ses personnages, l'auteure ne se prive pas pour distiller, l'air de rien, quelques fulgurances sur l'époque : les drames nés du conflit yougoslave bien sûr ; mais aussi la mort de Zyed et Bouna ; les drones invasifs ; et demain, les puces suiveuses sous-cutanées.

À travers Nadia, Amélia et Louise, lignée de femmes qui ne peuvent être en ligne, elle dit la complexité des rapports mères-filles quand celles-ci ne peuvent ou ne veulent être ce que l'on attend d'elles.

L'Avancée de la nuit est un livre flou, un livre fou, sur les villes et les vies assiégées, ravagées, qu'on ne peut malheureusement jamais reconstruire rapidement. Un livre où le passé de l'auteure ne semble jamais loin, à l'évocation d'un grand-père transmettant la langue maternelle, des hôtels de chaine aseptisés et rassurants, d'un oiseau recueilli…

Un livre que je n'ai probablement pas totalement compris mais suffisamment pour qu'il me parle ; un livre douloureux dont on connaît l'issue fatale dès les premières pages, mais où l'on se prend quand même à rêver à une possibilité d'autre chose. Un livre mal chroniqué ce qui ne lui rend pas justice, mais votre lecture saura y remédier.
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Voilà bien un livre qui ne peut pas laisser indifférent. On adore, ou on déteste. Et, parfois, sans doute, on fait un peu les deux en même temps.

Pour ma part, pendant les 150 premières pages, j'ai vraiment souffert. Paul est bizarre, Amélia pas très nette. Et, surtout, la progression de leur histoire nous est racontée à coup de phrases longues et alambiquées, qui accumulent les réitérations. J'ai eu un mal à rentrer dans l'histoire ! J'ai été totalement insensible à la poésie de cette langue, qui m'a semblé à la fois trop alambiquée et, surtout, excessivement artificielle.

Et puis on entre dans une autre phase. Paul élève seul sa fille, et l'on a alors une description de ses angoisses. Il veut évidemment protéger sa fille, de tout, de tous, et surtout d'elle-même. Il va tout de même jusqu'à lui faire poser une puce électronique, à son insu, pour pouvoir la retrouver où qu'elle puisse être. Une angoisse de père assez extrême, n'est-ce pas, mais que l'on peut presque comprendre, sinon partager.

Le plus beau passage, pour moi, est peut-être celui où la petite Louise, avec son grand-père, libère les oiseaux qu'ils élevaient ensemble. Ici, la poésie est parvenue à prendre le dessus…

Mais il reste une série de passages pour lesquels je ne comprend pas réellement – voire pas du tout – de quoi l'auteure parle. Par exemple, lorsqu'elle évoque le sable :

« Plus elle s'enfonce dans le coeur contemporain des ténèbres, plus les hommes lui semblent usés, du sable niché profondément dans les rides du visage, les plis de la peau, des grains à jamais collés à la commissure des lèvres, au coin des yeux, formant des larmes qui ne coulent pas, à jamais captives de la paupière, des pleurs mécaniques mais perpétuels et perpétuellement retenus qui sont, qui pourraient être en ces lieux désolés, un instrument d'optique. »

Le paragraphe dont est tiré cette – longue ! – phrase se termine alors par :

« Et tous ces hommes sont las, et tous s'appuient sur des fusils, qui sont parfois la somme de trois armes différentes. »

Du coup, des passages entiers m'ont semblé être excessivement travaillés, purs exercices de style dont je ne perçois pas l'apport à l'histoire. Et il faut ensuite attendre les sept dernières pages pour retrouver un passage émouvant, une très jolie fin, d'ailleurs.

Le thème qui m'a le plus parlé, c'est celui de la parentalité. Qu'est-ce que cela veut dire, être parent ? Que transmet-on, volontairement et involontairement ? Et que nous transmettent nos enfants, dans le même temps ? Ce n'est pas forcément le sujet de ce livre, mais cela m'a parlé…

Clairement, ce livre m'a laissé sur le quai. À quelques fulgurances près, je n'ai pas réussi à entrer dans cette histoire, dont la poésie m'a semblé un peu forcée par moments. En même temps, il essaye de dire quelque chose de l'ordre de l'indicible, sur l'amour, la nuit et la peur dans nos sociétés, dans nos villes, ce qui ne peut pas lui être reproché. Toujours est-il qu'à l'exception des deux passages signalés, je n'y ai pas pris de plaisir, sans en tirer non plus de grand message sur la guerre ou la peur, parmi les sujets évoqués. de ce « grand roman d'amour et d'épuisement », comme le définit le Monde, c'est essentiellement l'épuisement qui m'est échu…
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Je voulais absolument vous parler de ce roman bien que je sois un peu passée à côté. Je m'explique: intriguée par la chronique enthousiaste d'Agathe.the.book sur Instagram et cette autrice dont j'ignorais tout, je découvrais qu'elle était auréolée du Goncourt du premier roman en 2007, pensionnaire de la Villa Médicis en 2013 et que le livre était disponible à la médiathèque... Mais voilà, je l'ai lu de façon trop hachée, trop étirée dans le temps, j'étais trop fatiguée pour vraiment profiter de ma lecture. Pourquoi vous en parler ? Parce que malgré cela, je l'ai lu jusqu'au bout . Ce que je n'aurais jamais fait habituellement. Parce ce que malgré tout ce que je vous ai expliqué, malgré quelques longueurs, j'ai été emportée par cette écriture incroyable, dense, presque fiévreuse, habitée...Une écriture infiniment singulière...Que j'avais envie de voir où iraient les personnages de cette histoire d'amour atypique et dramatique. Triste aussi. Car alors qu'ils ont du mal avec leur passé, leur histoire familiale, ils n'arriveront pas à empêcher l'histoire de se répéter...
C'est un roman flamboyant qui demande à ses lecteurs une disponibilité et une attention totale. L'autrice a été interviewée sur France-Inter dans Boomerang, vous pouvez sûrement la retrouver en podcast. J'aurais aimé je crois avoir l'éclairage de ses propos sur son roman avant de le lire. Cela n'aurait rien changé aux conditions dans lesquelles je l'ai lu mais je trouve souvent passionnantes et éclairantes ces petites confidences d'auteurs.
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Bon ben tant pis, mais je ferme ce livre avec la sensation d'être passée à côté.
Paul et Amélia ne m'ont pas paru sympathiques, et leur relation compliquée (je t'aime, je ne t'aime pas, si je t'aime quand même, pfff...) m'a un peu saoûlée .
Côté style ce livre est incroyablement bavard et exige une grande concentration car certains évenements sont révélés en quelques mots, au milieu d'un fatras de digressions qui alourdissent le tout. Clairement, ce n'est pas ce que je préfère.
Et un dernier point tout à fait personnel: je n'aime pas, mais alors pas du tout, qu'on m'annonce la mort de quelqu'un, avant qu'elle n'intervienne (2 fois dans ce livre).
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Paul et Amélia se rencontrent dans l'hôtel dans lequel Paul travaille la nuit. Très vite ils vont avoir une liaison passionnelle. Mais Amélia est une femme à la dérive, qui a un passé trouble, à Sarajevo… et personne ne peut la posséder. Elle va disparaître du jour au lendemain. Revenir, tomber enceinte, abandonner son enfant à Paul et repartir… Les années passent…
Ce roman s'installe pendant une vingtaine d'années durant lesquelles on va se rapprocher de Paul et de sa fille, qu'il élève seul, on va assister à sa prodigieuse ascension dans une agence de sécurité et à son obsession à protéger Louise d'elle-même.
Mais Louise va faire comme sa mère qu'elle n'a jamais connue, elle va partir à son tour, et rien ne pourra la retenir.

Voilà un livre qui divise. C'est vrai qu'il faut un peu s'accrocher, mais l'effort est récompensé. Pour moi ce roman est le plus original des trois de la sélection, l'auteure a une vraie voix (sans doute mon goût pour la difficulté). Certes les phrases sont longues… mais fluides, poétiques, et la trame philosophique (plaidoyer pour la nuit) qui se déploie au fil du texte est fine. de plus, l'auteure sait très bien où elle va (malgré les apparences), il y un vrai travail derrière et j'y ai été très sensible. Ce roman est le roman d'un amour qui ne veut pas renoncer à lui-même. Et la fin est belle, malgré tout !
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Très intelligent (trop), très virtuose (trop), très construit (trop), très fatal (trop). Cette Amelia est "too much" à tout point de vue (son histoire, sa trajectoire, sa manière d'être ou de ne pas être (pour sacrifier au goût de l'auteure pour les alternatives). Son Paul se hisse, de son innocence d'étudiant prolo, à la hauteur de cet étrange amour, furieusement construit et volontariste. S'ensuit cette histoire forcenée... ni avec toi sans toi et jamais sans ma fille. Bref je salue la performance, mais le coeur n'y est pas.
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Paul, étudiant et gardien d'hôtel, est fasciné par la mystérieuse Amélia, qui occupe la chambre 313 et dont il observe les allées et venues sur les écrans des caméras de sécurité. Entre le fils de prolétaires et l'héritière, c'est une relation passionnée qui se noue bientôt… Une relation brisée net le jour où la jeune femme se volatilise pour renouer avec son passé, qui se confond avec l'histoire de Sarajevo. Peuplé de fantômes et de personnages aux contours impalpables, L'Avancée de la nuit se déploie dans des espaces-limites. Périphéries et villes désertées ou meurtries servent de décor à une vision du monde inquiète, attentive aux catastrophes de notre époque et aux cicatrices qu'elles laissent durablement dans les êtres et les lieux.
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