une très belle aventure, et un très beau livre, un livre de voyage certes, où chaque rencontre, chaque événement est occasion pour l'auteur à prendre du recul et à réfléchir mais sans lourdeur et toujours avec nuance,et avec juste ce qu'il faut dérudition pour avoir envie d'en savoir plus sur les pays traversés et les auteurs cités. le livre n'est pas long mais il est intense, chaque mot est bien pesé et plein de sens. et comme dans son autre livre l'instinct de la glisse, l'auteur décrit à merveille l'eau sous toute ces formes, on vit le Danube et la Mer Noire, comme on vivait la vague, bravo
Un récit de voyage de grande qualité littéraire, ponctué de reflexions philosophiques très pertinentes.
Je le recommande vivement aux amateurs du genre.
Un livre d'aventure et de philosophie dans une région merveilleusement décalée.
Nous peuplons une planète perdue dans le cosmos à l’ombre d’une balise incandescente qui ressemble à des milliards d’autres. Nous ne sommes rien ou, en tout cas, si minuscules que toute crainte, toute certitude, toute tragédie se dilue aussitôt que nous prenons conscience de notre insignifiance. Cette vaste fièvre, cette énergie immense que nous consacrons à remuer nos vies, tout ce superflu qui nous paraît vital, ces petites gloires et ces petites défaites, toutes ces préoccupations qui nous confinent dans le tambour du quotidien, tout ça disparaît lorsqu’on regarde les étoiles. p.200.
L’ailleurs – l’altérité peut-être plus encore – conduit le voyageur hors du cadre, vers une expression moins rigide et plus fluide de lui-même, en marge des idéologies et de la pensée immobile. L’errance le débarrasse de son enveloppe, l’allège de son fatras, lui donnant l’occasion de faire peau neuve lorsque, d’aventure, s’opère la métamorphose. p.228.
Si le mouvement est un moteur de l’esprit, l’immobilisme, lui, incite à la paresse et à l’endormissement. Le farniente fabrique des consommateurs dociles, des jouisseurs conditionnés qui confondent l’injonction du désir avec la faculté d’agir selon leur volonté. p.179.
Les gares sont propices à l’envol de la pensée. Elles ouvrent l’imaginaire comme les rails ouvrent le chemin, et les destinations qu’elles proposent offrent d’infinies possibilités de croire en nos rêveries. p.18.
Avons-nous oublié que l’humanité vécut dans l’errance, sans cadre ni doctrine, durant des dizaines de milliers d’années ? Peut-être que non. Et peut-être est-ce cela qui entretient notre fascination pour les peuples voyageurs et insoumis. p.73.
Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?