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EAN : 9791022743143
492 pages
Bookelis (13/07/2017)
4.45/5   10 notes
Résumé :
À la fin du Ier siècle après J-C, l’Empire Romain est secoué par une violente crise politique. Porté au pouvoir par l’assassinat de l’Empereur Domitien, le nouveau César, Nerva, parvient à apaiser les tensions en adoptant Marcus Ulpius Traianus, un commandant de légion renommé. Ce dernier lui succède quelques mois plus tard en prenant le nom de Trajan.

À la tête d’un empire fragilisé, Trajan doit rapidement faire face aux attaques d’une puissante nati... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Par où commencer ? Par le début, peut-être. En fait, je dois vous avouer qu'après avoir lu quelques pages, j'ai été pris d'une sensation agréable. J'ai rapidement apprécié la qualité d'écriture de l'auteur et l'atmosphère qui se dégageait de ces premières pages. Je n'ai pas eu besoin de lire plus d'un chapitre pour savoir que j'avais affaire à un ouvrage de qualité. Ce qui m'arrive de temps en temps quand je lis un livre, et ce qui me rassure quant à la perspective de devoir engloutir une certaine quantité de mots. Ce qui me permet de soulever un deuxième point : la densité du récit. D'emblée de jeu, l'auteur nous a offert des descriptions détaillées et soignées de l'environnement qu'il posait, pierre après pierre. Et je dois dire que c'est le gros point fort du roman.

En effet, si je n'ai pas lu à une cadence infernale car il m'a fallu parfois digérer l'avalanche d'informations que j'ai dû assimiler, je me suis totalement immergé dans l'ambiance de l'antique Rome. L'auteur a tellement soigné son souci du détail, du réalisme allant jusqu'à peaufiner les décors des contrées de l'époque, que j'ai vraiment eu l'impression de voyager à cette époque de l'histoire du monde occidental. À tel point que je me suis demandé si Alexandre Allamanche n'avait pas été un citoyen de l'Empire Romain dans une autre vie. La justesse des informations allié au souci de la vraisemblance de tous les éléments mis en évidence (cadre naturel, tenue vestimentaire, traditions, etc...) est telle que l'on ne peut être que happé par la rigueur du monde romain.

Maintenant que cela est dit, je peux évoquer le fond de l'histoire qui se divise en deux parties principales, précédées les deux par un préambule ayant pour but de couronner le personnage principal de ce roman à la tête de l'empire Romain : Marcus Ulpius Trajanus. L'auteur utilise intelligemment la nomination de ce nouvel empereur pour présenter rome, les fonctions de l'empereur ou du sénat et le climat qui règne autour de ce poste. Ensuite, rapidement, on est plongé dans l'ivresse de la guerre et l'empereur n'a pas le temps de se reposer sur ses lauriers qu'il se pare de la tenue militaire et va accompagner ses hommes jusqu'au combat. Il lui a suffi de prendre une décision pour qu'un ennemi, considéré comme barbare, ne décidé de s'opposer à la domination romaine, considérée par lui et ses pairs comme étant invasive.

Si Alexandre a eu ce souci du réalisme au niveau des descriptions, il est également allé à pousser le vice jusqu'à s'approprier une grande partie de la guerre des Daces, un peuple qui a donné du fil à retordre aux amis d'Astérix et d'Obélix. En effet, de nombreuses références historiques justes et l'histoire se calque donc sur le véritable parcours de l'empereur Trajan. Un joli tour de force sachant que s'appuyer sur des faits historiques est une chose, mais parvenir à romancer le tout en respectant la réalité de ces mêmes faits en est une autre. Certes, je n'ai pas les connaissances suffisantes pour affirmer que l'auteur a réussi à esquisser un récit fidèle en tous points à la réalité. Toutefois, d'après les recherches que j'ai effectuées en cours de lecture, je pense pouvoir dire qu'il s'en est extrêmement bien sorti sur ce plan-là.

Cependant, son constat est surtout valable pour la première partie du récit. Pour la suite, il a accordé plus de confiance et de liberté à son imagination avec la trame qu'il a offerte à l'empereur Trajan en personne, tout en continuant de suivre fidèlement la chronologie de l'ancien souverain. Je préfère ne pas trop en dire concernant cette seconde moitié de l'histoire, mais, je dois vous avouer que j'ai plus été captivé par la première alors qu,e pourtant, pour la seconde partie du roman, l'auteur a mijoté une aventure plutôt exaltante. Je ne saurais dire ce qui a fait que je me suis plus senti accroché par la première période de la vie d'empereur de Trajan que par la seconde.

Du reste, la plume d'Alexandre est élégante, soignée et prend le soin de creuser les traits et la personnalité de chaque personnage que croise Trajan. Rien n'est laissé au hasard. Une plume méticuleuse et patiente, je dirais, mais non moins agréable à lire. Qui demande tout de même à être un peu allégée par moments, à mon goût. Mais n'oublions pas, si je ne m'abuse, qu'il s'agit d'un premier roman ! En outre, on a vraiment senti que le narrateur est demeuré volontairement omniscient, à l'image d'un conteur, se permettant de dresser un portrait relativement flatteur de l'empereur, il se retenant d'exposer son point de vue. Il s'est occupé de décrire le rôle d'un homme propulsé au sommet de la hiérarchie à une époque où les moeurs n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui. Où le fait de tuer des hommes paraissait légitime à partir du moment où cela servait la cause qu'ils soutenaient. Ce n'est peut-être pas la volonté de l'auteur, mais durant la lecture, à la suite de la guerre, je me suis quand même interrogé sur la raison de leurs conflits. Pouvoir, soif de conquête, un orgueil qui se cache derrière le rideau plus soyeux de l'honneur, richesses... Sont-ce vraiment des raisons suffisantes qui rendent légitime le fait de décimer des familles ? Les romains étaient-ils les gentils que le roman semble vouloir nous faire croire ? le roi Décébale était-il réellement le méchant de l'histoire ? Finalement, ce point demeure à éclaircir...

Néanmoins, je conclurais en précisant que ce livre se réserve à des lecteurs qui aiment un tant soit peu l'histoire et qui ne rechignent pas à enrichir leur connaissance de la civilisation romaine. Je rentre dans cette catégorie de lecteurs, ce qui fait que je suis sorti rassasié de cette lecture. Maintenant, je ne saurais conseiller ce livre à des personnages allergiques à l'histoire ou à la civilisation romaine... À moins que ce serait l'occasion de la vivre sous un autre angle et d'apprendre à l'apprécier ?


Lien : http://leslecturesdechrisred..
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Alexandre Allamanche est aussi à l'aise avec le passé qu'avec le futur (lire Code Stalingrad), et je dirais même plus encore avec le passé. Ce roman historique est forcément le fruit de recherches intenses et franchement bravo. Ça se lit tout seul, la qualité d'écriture est là, l'action, les descriptions aussi, on a vraiment l'impression d'y être. Ce premier roman, auto-édité, mérite d'être lu et reconnu !
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Je découvre ici le premier roman de l'auteur, et si j'avoue m'être lancé dedans par curiosité après avoir lui ses livres suivants, j'ai beaucoup aimé cette lecture.
Je craignais de tomber sur des dates, des descriptions à n'en plus finir, mais il n'en est rien ici. L'histoire se déroule naturellement, ponctuée de batailles, de combats de gladiateurs et de courses de chars, tout en laissant se déployer une intrigue prenante. C'est plutôt inhabituel de voir un écrivain passer d'un genre à un autre, puisque son second livre Code Stalingrad était de la science-fiction pure et dure. Mais Alexandre Allamanche s'en sort très bien pour moi.
Les détails historiques sont légions (mot opportun ici), sans assommer le lecteur, ce qui constitue un joli tour de force.
Un très bon livre à ne pas conseiller aux seuls passionnés d'histoire romaine et d'histoire tout court.
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Roman historique auto-publié qui ne déparerait pas dans le catalogue d'une maison d'édition traditionnelle tant la qualité est au rendez-vous. le travail de recherche sur la période évoquée se ressent à chaque ligne: légèrement romancés par endroits, les faits historiques véridiques pullulent et c'est un plaisir d'en découvrir autant et de manière si agréable sur des sujets aussi variés que le fonctionnement du Sénat romain, les us des armées impériales ou l'origine des gladiateurs (bonus pour les plans et autres schémas qui aident à assimiler le propos). Et l'histoire? (parce que sinon ça s'appelle un manuel scolaire) Riche et toujours racontée de manière claire. Marcus Ulpius Traianus, homme droit dans ses bottes, succède à Nerva sur le trône des empereurs romains sous le nom de Trajan. Parfaitement taillé pour supporter cette charge, ses dons de commandement et sa popularité se heurteront à la hargne des Daces et aux conspirations parthes visant sa descendance. J'aime le style de cet auteur, aucun temps mort dans la narration, et le récit enrichi de mille petits détails rend le tout particulièrement visuel, réaliste et immersif (ou comment se rêver en toge, allongé sur un divan de triclinum en avalant une grappe de raisin alors qu'on est avachi sur son lit en chemise de nuit à s'enlever un reste de repas d'entre les dents). En règle générale je vais à reculons vers les romans auto-publiés, mais je ressors de cette lecture avec la fierté d'être sortie des sentiers battus préformatés par les circuits d'édition classiques et d'avoir accordé avec raison de mon temps à un auteur qui le méritait. Si toi aussi tu aimes les romans historiques à la Dumas ou à la Druont version empire romain, fais-toi le plaisir de découvrir cette pépite qui n'a pas la chance d'avoir beaucoup de pub alors qu'elle le devrait!
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Sur le plan littéraire, Trajan se situe dans un angle mort entre les Douze Césars de Suétone et les Mémoires d'Hadrien de Yourcenar, où il est un peu question de lui mais en mal. Alexandre Allamanche entend combler ce vide avec le Treizième empereur. L'auteur, passionné d'histoire, nous informe dans sa courte préface que bon nombre d'anecdotes qu'il relate sont authentiques ; des notes de bas de page auraient utilement permis au lecteur de faire la part entre les sources de l'Antiquité et l'imagination : je me suis par exemple demandé si Trajan avait, au soir d'une bataille, vraiment soigné de ses mains des légionnaires blessés et si l'impératrice Plotine avait réellement adopté des orphelins.
Le romancier est très à l'aise pour décrire des campagnes militaires, les jeux du cirque et les courses de chars. J'avoue l'avoir trouvé moins convaincant avec la psychologie des personnages, qui m'a paru parfois trop calquée sur les moeurs contemporaines, alors que la civilisation patriarcale romaine me semble assez peu propice aux sentiments prêtés à Trajan pour son père adoptif, Nerva, qui pour des raisons politiques fit de lui son successeur alors que les deux hommes ne se connaissaient pas, ou encore envers le personnage d'Antinoos, que j'ai cru être le futur favori d'Hadrien avant d'être détrompé dans les dernières pages.
Sur le plan stylistique, on ne peut qu'encourager l'auteur à éviter les expressions telles qu'"océan de bonheur", "regard perfide" ou "sourire étincelant". (La suggestion rend souvent plus de services que les adjectifs.)
Le récit est assez prenant, mais la dernière partie nous fait quitter Trajan pour de nouveaux personnages lancés dans l'empire parthe. Les dernières pages du livre font écho au début des Mémoires d'Hadrien, qui demeure plus célèbre que son prédécesseur.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nous construirons des routes pour faciliter notre ravitaillement, nous bâtirons des camps fortifiés pour assurer nos arrières. Les pioches et les haches serviront Rome autant que les glaives dans cette guerre. Nous avancerons lentement mais l'Aigle Romain dominera bientôt ces montagnes. En avant !
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Extrait de l'hymne national roumain : Maintenant ou jamais apportons les preuves au monde
Que dans ces veines coule toujours un sang romain
Et que dans nos coeurs nous gardons avec fierté un nom
Triomphant dans les batailles, le nom de Trajan!
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Parce que tu n'es qu'un homme Marcus, le doute est le propre de la sagesse, seuls les imbéciles sont bardés de certitudes.
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Ta politique façonnera l'Empire pour les siècles à venir si elle est bonne, et écourtera ta vie si elle ne l'est pas...
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