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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nina Allan ne manque pas de soutiens médiatiques : Libération, les Inrocks, Télérama aussi je crois, ont tour à tour publié des portraits ou des chroniques élogieuses de "Complications". Ce n'est que justice pour Tristram, l'éditeur, qui fait un super boulot et dont les parutions mériteraient de rencontrer le plus large public.

"Complications" est un recueil de cinq nouvelles. Les personnages principaux reviennent dans des variations temporelles qui sont autant de réalités alternatives. Dans la plupart des nouvelles, le narrateur, Martin Newland, est hanté par la perte d'un membre de sa famille. C'est d'ailleurs ce qui constituent le coeur de ces récits. Ces histoires, teintées de fantastiques (fantôme, dystopie, etc.) se répondent et s'enrichissent pour former un portrait poignant des personnages sans que l'on sache vraiment - et peu importe - si nous avons à faire à des réalités parallèles, des temporalités différentes (passé, futur).

Nina Allan, comme d'autres, défend l'idée que notre conception du temps est erronée. Il n'est pas linéaire mais ressemble plus à une masse de possibles. Ces cinq nouvelles sont autant de possibles et chacune d'entre elles éclaire à sa manière le caractère des différents protagonistes. Dans l'ensemble, ça fonctionne et l'on se dit que Nina Allan est une auteure à suivre...
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Généralement, quand je vais en librairie, je sais ce que je veux et je prends sur les tables sans trop demander quoi que ce soit. Sauf chez mes deux « dealers » préférés, les seuls endroit où je rentre sans aucune idée d'achat et où je dis « alors, qu'est-ce que tu as aimé dernièrement ? « . Fabienne, Ludovic, Isabelle, les trois piliers de ma PAL, savent ce que j'aime et me conseillent toujours de manière très juste (bon, sauf là, dernièrement, il y a eu un petit plantage mais partagé par deux d'entre eux donc on va dire que c'est moi qui n'ai pas eu le comportement prévu). du coup, ça me permet de me lancer dans des titres imprévus, inconnus malgré mon balayage systématique des parutions Livres Hebdo et des catalogues d'office.

Bon, là, pour le coup, c'est un recueil de nouvelles. Autant vous dire que lorsque Isabelle me l'a conseillé, je l'ai regardée légèrement de travers. En fait, je lui ai quasiment tourné le dos. Elle m'a rattrapée en me disant que c'étaient les mêmes personnages tout du long, du coup ce n'était pas comme des nouvelles, même si c'étaient des textes courts. Bon. Elle a menti. Parce que ce ne sont pas les mêmes personnages, ou alors ce sont parfois les mêmes personnages mais comme dans des dimensions différentes, les mêmes personnages qui parfois ont pris un autre chemin, on fait un choix différent à un moment de leur vie ce qui fait qu'ils sont pareil et différents, les mêmes et pas les mêmes.

Tout tourne autour des horloges, du temps, de l'heure, des montres … Et même si on ressort fréquemment la tête de l'eau entre deux nouvelles, on la re-rentre vite parce qu'on retrouve à peu près ses repères. Je dis à peu près parce que, tout de même, il y a des p'tites bricoles, des trucs bizarres, des machins perturbants… Mais au final c'est un recueil très agréable, foisonnant et très bien écrit.

Et en plus l'auteure a un prénom charmant, n'est-ce pas ?
Lien : http://www.readingintherain...
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On pourrait presque dire, que le personnage principal de cet espèce de recueil de nouvelles, est une montre. Je dis «espèce de recueil de nouvelles », parce que que ce n'est pas exactement ça, chaque histoire relie un personnage à un autre, dans un flou temporel, vous plongeant dans un questionnement inhabituel et c'est au fond l'atout majeur de ce roman. A savoir que l'on rentre illico dans les rouages d'une pensée, virtuose, tortueuse et complexe, celle de Nina Allan.

Le protagoniste principal, Martin Newland, traverse le temps, au fil de six nouvelles toutes aussi convaincantes les unes que les autres. Nina Allan construit, pour déconstruire. On en finit par se laisser prendre au jeu de son intemporalité, on oscille entre l'irréelle déconstruction du temps, et la très réelle et réaliste atmosphère anglaise dont l'écrivain nous entoure. Quelque chose de gris, brumeux, envoûtant et intelligent, où l'émotion est à fleur de peau. Une sorte de pudeur (à mon sens très anglaise justement) émotionnelle, si bien maitrisée qu'au final tout est dit, invoqué, sous-entendu, pour finalement être d'une limpidité qui vous prend au coeur. On se dit même que si l'horlogerie, la montre, et le Temps, en particulier sont au centre de ce livre, c'est qu'en fait Nina Allan aurait certainement pu se plier aux exigences de minuties du métier d'horloger, parce qu'elle est littéralement, implacable. Elle déploie le rythme et la magie de ces histoires, nous perd en deux temps trois mouvements, entre frisson, récit fantastique et fiction.

L'application avec laquelle sont dépeints les différents personnages et leurs relations ne fait qu'ajouter à la petite perle qu'est cette première traduction française d'une Nina Allan déjà bien installée dans le paysage littéraire outre-manche. La simplicité avec laquelle elle nous invite dans ces histoires, parfois du domaine de la science-fiction (Martin remontant le temps où discutant avec son frère mort avant sa naissance) ou de l'utopie sociale à l'échec cuisant est donc bien loin du titre de l'ouvrage. Aucune complication à l'horizon, au sens premier du terme, qui désigne en horlogerie toutes les informations «secondaires » que peut révéler une montre, ou une horloge, pression atmosphérique, date, etc. Et ce sens du terme s'approche nettement plus de l'écriture de Nina Allan, qui fourmille d'une précision qui donne une dimension toute particulière à ses multiples récits, sans pourtant jamais verser dans l'accumulation descriptive ratée.

Tout est à sa place. Tous à un sens, et pour cause, parce qu'on peut facilement envisager qu'elle soit férue des questionnements les plus existentiels, en filigrane tout au long de ces histoires. Une vraie bonne idée qu'a donc eu Tristram en faisant entrer Nina Allan en VF dans la multitude de cette rentrée littéraire 2013. Avec son ambiance fantasmagorique les récits emboitables, des Complications, sont pile ce qu'il vous faut pour rentrer dans l'automne.
Lien : http://vagabondssolitaires.w..
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"Complications" n'est pas un recueil de nouvelles au sens où on l'entend habituellement. En effet, si les textes qui le composent peuvent se lire indépendamment les uns des autres, leur assemblage forme une cohérence qui ferait presque de cet ouvrage un roman.

Le premier de ces textes donne d'emblée le ton de l'ensemble. A la mort de l'un de ses amis, une jeune artiste spécialisée dans la conception de maisons de poupées est amenée à se pencher sur l'oeuvre de l'écrivain Sylvester John, et de l'un de ses personnages, Martin Newland. Une quête qui nous entraîne dans une mystérieuse mise en abyme...

Nous retrouvons Martin Newland tout au long du recueil, héros d'histoires conçues comme des variations autour d'une réalité qui en acquiert un caractère fluctuant, relatif.

D'autres éléments traversent "Complications" d'un texte à l'autre, le ponctuant de fils rouges auxquels des contorsions donnent des apparences changeantes, à l'image de ce nain parcourant la plage d'Hastings sa canne à tête de chien à la main, et dont la tenue vestimentaire évoque Mr Loyal, ou de ces objets symbolisant le temps -montres, horloges- qui occupent dans quasiment chaque nouvelle une place centrale.

Car du temps il est aussi beaucoup question, dans "Complications"... un temps dans les fissures duquel semblent s'engouffrer des existences parallèles, et que l'homme, hanté par le fantasme de sa maîtrise, tente de rattraper, d'arrêter, tel Louis Breguet -évoqué à plusieurs reprises-, cet horloger à la cour de Marie-Antoinette et inventeur du tourbillon, mécanisme capable de transformer le temps en imaginant une montre insoumise au pouvoir de l'apesanteur. Bien que parfois renseigné sur l'époque d'un récit grâce à certains indices matériels, le lecteur a quant à lui le sentiment d'être plongé dans une sorte d'intemporalité, de suspension de l'écoulement du temps, où se rejouent, sans cesse renouvelés, les destins des héros.

Et suivre ces disjonctions temporelles constitue un véritable ravissement, l'auteur nous offrant à chaque texte les surprises issues de son imagination, flirtant avec le fantastique de manière toujours subtile, maintenant tout au long du recueil une atmosphère à la fois énigmatique et mélancolique, ses histoires tournant autour de la perte, du deuil.

La construction de l'ensemble est complexe mais pas compliqué, minutieuse et parfaitement ordonnancée, à l'image d'un mécanisme d'horlogerie dont chaque texte présente une nouvelle facette, le tout formant finalement une étrange harmonie, nous convaincant presque qu'au moment où on est plongé dans "Complications", d'autres versions de nous-mêmes mènent leur propre existence, parfois prises de l'inexplicable vertige que provoque une sensation de "déjà-vu"...

A lire !

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Ce recueil de nouvelles est le premier de ce genre qu'il m'est donné de lire.

Chaque histoire est reliée aux autres d'une façon ou d'une autre et toutes sont centrées sur une montre ou une horloge toujours étranges ou originales et anciennes.

Il y a plusieurs niveaux de lecture et chacun interprétera à sa manière les récits étranges qui se déploient au fil des pages. le thème central est le Temps qui ne serait pas linéaire, mais constitué d'une série de boucles permettant de passer souplement d'une époque à une autre, en avant et en arrière.

Je ne suis pas assez savante pour savoir quel mathématicien a trouvé cela, je pense à la théorie de la relativité d'Einstein ?

Toujours est-il que c'est ce qui arrive au personnage central de ce livre constitué de nouvelles qui sont en fait plutôt des chapitres. Il passe d'une époque à une autre, retrouvant à chaque fois des personnes à différents âges de leur vie.

L'écriture est belle et fluide et le style agréable.

Il faut entrer dans l'histoire comme elle est, sans chercher la vraisemblance, bien qu'elle ne soit jamais incohérente.
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Mécanismes d'horlogerie et variations temporelles : 6 nouvelles formant un roman magistral.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/08/21/note-de-lecture-complications-nina-allan/
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