Quelle gageure de réaliser un service de presse sans vilipender un livre fort décevant ! En effet, tout ouvrage nécessite un travail en amont. Je prie néanmoins le site Netgalley et les éditions 10/18 Étranger d'excuser mon honnête sévérité. Pour cette raison, j'espère, justifier avec pertinence, ma critique acerbe, causée par la frustration d'une perte de temps avec ces quelque 400 pages. Un ressenti fréquent à cette occasion. Mais, ici, avec honte, j'ai réalisé une première : Renoncer avant les dernière pages.
De prime abord, le résumé et la couverture énigmatique m'ont attirée. Ainsi, le mystère du retour d'une adolescente disparue vingt ans auparavant, suggérait des analyses psychologiques diverses au gré des protagonistes. En effet, après le désarroi de l'entourage pouvait découler l'observation de sentiments partagés entre scepticisme, émotion, crédulité… ou autre.
Mais, dans un second temps, la déception m'a gagnée.
J'ai apprécié
Le premier quart du roman, intéressant, décrit le schéma de la disparition brutale d'une adolescente, Julie. Cette bouleversante réalité va déstructurer l'équilibre familial. Ainsi, dans l'ambiance délétère, les parents divorcent, et Selena la cadette demeure avec sa mère Margery tout en gardant un lien avec son père Raymond. Et pendant qu'elle se repasse en boucle les derniers instants de sa soeur dans le foyer, chacun réagit à sa façon au milieu d'une enquête relayée par une inéluctable médiatisation active. Or, ce battage va se révéler stérile pour retrouver l'adolescente, mais pas sans résultat non plus au vu de la quantité de courriers reçus.
Puis, à l'analyse de Selena sur sa relation avec sa soeur, sur leur complicité rompue à l'adolescence, vont suivre toutes ses suppositions, élaborées avec le temps. Mais, après un travail de deuil sur cette brèche familiale, jamais oubliée, la jeune fille devenue adulte voit réapparaître dans sa vie, celle qui prétend être Julie. Alors, tous les souvenirs enfouis de Selena remontent à la surface pour départager les doutes et la véracité des dires de cette « inconnue familière » pour comprendre l'inexplicable. Que s'est-il passé pour que Julie accepte de se livrer, mais seulement avec parcimonie ? Cette disparition recèle bien des mystères…
Je n'ai pas aimé
À partir de là, la narration brutale de Julie part dans une confusion délirante, selon moi. J'ai perdu le fil du récit à cette étape. Après l'évocation du système galactique, d'un trou noir, on pénètre dans le flou d'une forêt. Puis, des personnages surgissent inopinément. Alors leurs comportements et leurs dialogues obscurcissent la compréhension dans cette ambiance nébuleuse. le fantastique, science-fiction ou autre genre interviennent dans un roman que j'avais a priori classifié dans les policiers ou thrillers psychologiques. L'histoire commençait bien, mais là, je me suis égarée, comme Julie avec ses aventures. Donc, ma réticence quant au fond du récit provient de mon erreur sur ce choix de lecture, dommage pour moi, si peu adepte pour le fantastique.
J'ai encore moins aimé
Un autre problème réside dans le style d'écriture très loin de me séduire. D'une part, à cause de la pauvreté du vocabulaire, le texte abuse de formules communes avec une utilisation poussée de verbes ternes (c'était, il y avait…). Ces usages affadissent l'ensemble malgré une plus grande facilité de lecture, mais d'autre part, les répétitions excessives de mots usuels, lassent le lecteur. Pourtant, je ne sais pas à qui attribuer la responsabilité de cette déception : à l'auteur ou au traducteur à qui un dictionnaire des synonymes aurait été utile.
On peut admettre tous ces désordres syntaxiques chez un auteur-autoédité, mais je les déplore chez les autres. Malheureusement cette tendance, dans l'air du temps est regrettable.
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