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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Malgré la truculence de l'écriture, le foisonnement des détails, l'exotisme du monde dans lequel gravitent Eva Luna et les personnes de sa vie, je n'ai pas réussi à rester captivée par le récit. Trop de rencontres et de personnages et pas assez d'intrigue? Sans doute...
Eva Luna est une petite fille très vite orpheline, ballottée d'un adulte à l'autre au gré des événements. A chaque fois, c'est une nouvelle rencontre, un nouvel univers, et un nouvel apprentissage de la vie, passant ses premières années dans la maison d'un homme qui embaume des cadavres, puis auprès d'une marraine un brin vénale perdant la boule, avant d'être recueillie par une proxénète et son amie transgenre et enfin, devant s'enfuir, élevée comme dame de compagnie auprès d'un couple de commerçants turcs. On se croirait parfois dans un film d'Almodovar, d'ailleurs elle l'a peut-être inspiré!
C'est toute une fresque d'un pays qui n'est pas nommé mais qui ressemble bien au Chili, ses immigrants, sa pègre et son instabilité politique entremêlé aux récits plus personnels des personnages incroyables qui traversent le roman.
Comme je l'ai dit, malgré l'écriture, je n'ai pas été suffisamment happée par le récit pour vraiment apprécier ma lecture, lui reprochant sans doute ce qui en fait sa force pour d'autres lecteurs. Pas le bon moment peut-être!


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Entre comédie et tragédie, l'univers d'Eva Luna est un théâtre cocasse et cruel, peuplé de personnages inquiétants et loufoques : sa mère qui arrache son père de l'agonie en lui faisant l'amour, sa marraine qui engendre un monstre à deux têtes, l'une blanche et l'autre noire, grand-mère Elvira qui dort dans son cercueil, Huberto Naranjo, gosse des rues qui deviendra guérilleros, la Madame, puissante maquerelle de la capitale, Mimi, travesti promu star de la télévision nationale, Riad Halabi, commerçant moyen-oriental au coeur tendre et aux caresses savantes... Et Eva elle-même, née bonniche rebelle, rêveuse et émerveillée, dont le talent de raconteuse d'histoires lui permettra de sortir de la misère et de la servitude.

Dans ce roman pseudo-autobiographique très coloré et burlesque, on ne sait pas toujours si Eva raconte sa vie ou si elle l'invente, mais qu'importe ! Les histoires d'Eva s'avèrent plus puissantes que la réalité car plus drôles et plus belles. Elle réarrange la réalité dans un joyeux mélange de souvenirs, de mysticisme et d'imagination, navigant entre les faits et la fantaisie. Elle a le don d'inventer des histoires jubilatoires, rocambolesques, improbables, renversantes, pathétiques, drôles et dramatiques, comme la vie même. Des histoires qui parlent de liberté dans un contexte historique et politique difficile, celui de l'Amérique latine sous dictature. Car Eva apporte désinvolture et gaieté là où les autres plient et se lamentent, elle met sa fierté à se moquer de l'oppression.

Le récit est allègre et baroque (un peu décousu aussi), le rythme est infernal, le style est sensible et plein de charme, avec parfois une pointe d'ironie bienvenue et une touche de magie. Bref, un roman remarquable entrelaçant une cascade d'histoires vivantes, passionnées et terriblement humaines, un roman qui a la qualité des contes des Milles et Une Nuits.
Lien : http://descaillouxpleinleven..
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Sa mère lui a choisi deux beaux prénoms : Eva Luna. Elle a été conçue pour sauver un Indien de la tribu des Fils de la Lune piqué par un serpent. Elle devient une très jolie fille, bien décidée à croquer la vie, comme l'incite son premier prénom. Elle réussit à sortir de la pauvreté et à lier des amitiés avec quantité de personnes originales. En arrière-plan, son pays d'Amérique Latine survit à la dictature, il ressemble à celui qu'Isabelle Allende connait bien et décrit dans ses romans.
Malgré l'envie d'aimer ce roman, j'ai été déçue de ne pas être vraiment captivée par ces histoires extravagantes.
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Et voilà donc le petit troisième. J'ai donc lu ce mois "Eva Luna" de Isabel Allende. Première remarque : je l'ai mal lu ; par morceaux, sans véritable suivi, surtout au milieu, parfois quelque peu gris. de nouveau, chouette roman, mais qui ne peut atteindre "La maison aux esprits" et donc mes remarques devraient rejoindre "D'amour et d'ombre". Quelques mots sur l'histoire... Et puis non, je vais me laisser aller à la fainéantise de recopier la quatrième de couverture qui «excite» plus à la lecture qu'elle ne résume.
«Elle s'appelle Eva, qui veut dire vie, sa mère ayant voulu qu'elle y morde à belles dents ; Eva Luna, parce qu'elle fut conçue par un Indien de la tribu des Fils de la Lune piqué par un aspic, que sa mère arracha à l'agonie en lui faisant l'amour.» (Scène qui fait penser à la création du Garp d'Irving.) «Petite bonniche rebelle et émerveillée, écoutant aux portes et abreuvée de feuilletons radiophoniques, elle a le don d'inventer des histoires rocambolesques, improbables, renversantes, drôles et dramatiques comme la vie même, ce qui lui vaudra plus tard de sortir de la misère, de la servitude et de l'anonymat.
«Entre-temps, son destin aura croisé celui de dizaines de personnages plus hauts en couleur les uns que les autres -sa marraine, qui donnera le jour à un monstre à deux têtes, l'une blanche et l'autre noire ; grand-mère Elvira, qui couche dans son cercueil et sera sauvée par cette arche de fortune lors d'une inondation catastrophique ; la Madame, puissante maquerelle de la capitale, et Mimi, travesti promu star de la télévision nationale ; Huberto Naranjo, gosse de la rue qui grandira dans les maquis de la guérilla ; oncle Rupert et tante Burgel, aubergistes et fabricants de pendules à coucous dans un village danubien au coeur des montagnes tropicales ; leurs filles dodues à ravir et voluptueuses à souhait ; et un dictateur, un tortionnaire au gardénia à la boutonnière, un commerçant moyen-oriental au coeur tendre et aux caresses savantes, sa femme Zulema, vaincue par la fatigue de vivre, un gros journaliste sagace et épicurien, un ministre déféquant sur une chaise percée tendue de velours épiscopal...-, sans oublier Rolf en qui Eva reconnaîtra l'homme de sa vie, puisqu'à en vivre une, il faut bien concevoir que certaines histoires finissent bien.»
À noter qu'un des ressorts principaux de la narration consiste à raconter en parallèle (non systématique) la vie d'Eva et de Rolf, le lecteur se demandant : «Mais quand vont-ils bien pouvoir se rencontrer ?» L'énumération ci-dessus est quelque peu décevante dans la mesure où certains personnages y sont bien croqués du fait de leur brève apparition, tandis que d'autres, plus nuancés, se voient réduits à une caricature alors qu'ils apparaissent plus riches. Je pense notamment au marchand turc Riad Halabi et à son bec de lièvre, qui recueillera Eva.
Par ailleurs, si la dictature se trouve toujours là bien présente en arrière-plan, mais moins que dans le livre précédent, apparaît de nouveau une figure de militaire ambivalent, le général Tolomeo Rodriguez, qui tente de séduire Eva dans un restaurant chic (Eva à qui il plaît, mais auquel elle ne désirera pas céder), qui utilisera les persuasions de l'appareil de la dictature pour la contraindre, et qui l'avertira du danger que court le commandant Rogelio (Huberto Naranjo), lui proposant même de la faire incorporer dans l'armée. Voici comment se déroule leur dernier entretien, tout à la fin du livre (p.414) :

- Je me suis trompé sur vous, Eva. Pendant des mois, à bout de patience, j'ai espéré votre appel, mais je suis quelqu'un de très orgueilleux, et je tiens toujours parole. Je vous avais dit que je n'exercerais aucune pression sur vous, et je ne l'ai pas fait. Mais, aujourd'hui, je m'en mords les doigts.
- Vous faites allusion à Rolf Carlé ?
- Je suppose que c'est quelque chose qui ne durera pas ?
- Et moi, j'espère bien que c'est pour toujours.
- Rien n'est pour toujours, ma fille. Sauf la mort.
- J'essaie aussi de vivre la vie comme j'aimerais qu'elle soit... comme un roman.
- Vous ne me laissez donc aucun espoir ?
- Je crains bien que non. Ce qui ne m'empêche pas de vous dire merci pour votre galanterie, général Rodriguez.
Et, me haussant sur la pointe des pieds pour arriver au niveau de son visage martial, je lui plaquai un rapide baiser sur la joue.
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La quatrième de couverture parle de roman picaresque et c'est tout à fait ça ; il y a de vraies affinités entre Eva et Gil Blas, dans la façon ultra rapide de passer d'un lieu à l'autre, d'une relation improbable à une rencontre inattendue, d'accueillir les dénouements les plus invraisemblables avec l'énergie de la jeunesse et de la misère. L'originalité ici tient au fait que ce soit un personnage féminin, et ça rend le volume attachant.
Néanmoins il a aussi les défauts du genre, un côté répétitif un peu lassant, un manque de profondeur, souvent abordée, jamais creusée. Reste sa vitalité, la charmante volubilité du récit, une traduction très élégante et pleine de rythme et l'impression d'avoir effleuré l'âme d'un continent, ce qui n'est pas si mal.
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"Eva" parce qu'elle représente la vie; "Luna" parce qu'elle est la fille d'un Indien de la tribu des fils de la lune. Avec ce nom pour tout bagage, l'héroïne de ce roman va traverser un des pays d'Amérique latine où se succèdent dictature et révolution, espoir et révolte. Elevée chez un vieil embaumeur un peu fou, petite boniche rebelle dès sept ans, elle va vivre entre la réalité et le fantastique en découvrant l'amour, l'engagement politique et tout simplement la vie. Récit captivant où se mêlent un imaginaire riche et l'amour d'un pays perdu où la révolution paraît éteinte mais ne se résignera jamais.
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On lit toujours avec autant de plaisir les livres d'Isabel Allende .. belle écriture , imagination ... quel régal !
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Une quatrième de couverture alléchante mais le contenu lui meme n'est pas a la hauteur je trouve. Les personnages e posent problemes et l'histoire est tout simplement banal mais j'aime Eva Luna
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