Main basse sur nos forêts

Un livre nécessaire, qui fait écho à ce que je constate hélas de plus en plus lors de mes pérégrinations en forêt (N-E de la Haute- Loire) : coupes-rases , sols profondément retournés et compactés, sous-bois sans vie ou presque, jeunes résineux alignés en rang d'oignons... Ces forêts industrielles sont légion. Rien à voir avec les bois de feuillus de mon enfance (Monts du Lyonnais).
J'ignorais que l'industrialisation forestière était si étendue dans notre pays jusqu'à cette lecture couplée au visionnage du documentaire "sur le front des forêts françaises". Je ne me fierais plus à ces fameuses normes PEFC qui ne veulent rien dire.
De l'espoir tout de même avec l'engagement de nouvelles générations qui respectent les forêts comme des entités vivantes et en prennent soin.
A lire !

Adepte de randonnées, une révolte gronde en moi à chaque fois que se présente un spectacle de désolation, de plus en plus fréquent, celui des coupes rases, coupes franches. Elles défigurent le paysage partout, notamment sur le Plateau de Millevaches, que je connais bien.
Ce sentiment d'amertume et de tempête interne n'a fait qu'empirer à la lecture du très utile livre de Gaspard d'Allens.
J'ai appris beaucoup de choses, par exemple l'utilisation des néonicotinoïdes sur les plantations de résineux que j'ignorais, ainsi que l'aberration des centrales biomasses utilisant du bois à outrance. Mais aussi les nombreux suicides des fonctionnaires de l'ONF, totalement passés sous silence.
On nous endort avec du greenwashing à gogo pour mieux nous voler et détruire l'un de nos biens les plus précieux : nos forêts.
Quelque part, ce livre m'a également réchauffé le coeur car l'auteur y dresse le portrait de la courageuse force qui tente d'arrêter la machine infernale qui abat et broie tout sur son passage. Des êtres humains attachés à leurs forêts, inquiets pour l'avenir, qui tentent de combattre d'autres être humains qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et uniquement guidés par le profit.
Ce livre doit être lu par tout le monde, militants actuels ou en devenir.

Un petit ouvrage extrêmement intéressant pour mieux comprendre la cataclysme à l'oeuvre dans nos belles forêts françaises, menacées par une industrie qui ne songe qu'à planter de partout des monocultures, ce qui appauvrit les sols, maximise les risques d'incendie, et favorise l'exportation de matières premières (notamment à la Chine, qui a décrété un moratoire sur l'exploitation de ses forêts) à une gestion raisonnée et une transformation à haute valeur ajoutée du bois.

La première partie est celle que je trouve la plus pertinente pour mieux comprendre où en est l'industrie forestière française aujourd'hui, et ses nombreux déboires. Les deux autres parties tendent plus vers une élégie au retour dans les bois, ainsi qu'une justification de l'action violente employée par certains manifestants pour préserver les forêts.

Moins sensible à cette verve politique et aux nombreuses répétitions qui y essaiment, j'en ai néanmoins appris beaucoup grâce à Gaspard d' Allens...On ne peut que souhaiter que ce sujet occulté par l'agriculture et le réchauffement climatique revienne sur le devant de la scène avant qu'il ne soit trop tard !

Un livre nécessaire qui démontre comment se passe l'industrialisation de la forêt pour le profit. La logique capitaliste qui détruit tout pour un profit immédiat. Sur le plateau de Millevaches où je vis, je vois tous les jours des coupes rases qui sont un désastre pour les sols, pour les rivières, pour la faune sauvage, la flore. J'ai aussi été impressionnée par les témoignages des salariés de l'ONF, les suicides, la pression qu'ils subissent, ne sont plus des "gardes forestiers" mais "agent patrimonial" gérant la forêt comme un banquier gère un portefeuille. L'espoir du livre c'est la résistance de plus en plus importante. Mais là aussi, plus la résistance s'amplifie, plus la répression devient importante. Ainsi, sur le plateau de Millevaches, les opposants à la déforestation et aux coupes rases sont qualifiés d"ultra gauche". Cette résistance sera t-elle assez forte contre le changement climatique ? Merci pour se livre !

C'est un livre engagé et cela a ses avantages. On y sent la révolte et la volonté d'agir. L'auteur y met ses sentiments. Cela aussi des inconvénients un livre engagé. Il y manque une approche plus rationnelle (je n'ose dire universitaire). Personne ne contre-dira que les grandes entreprises et la logique néolibérale sont les principaux problèmes posés aux forêts. Mais sans une compréhension plus fines des forces qui les animent, de leurs liens avec la société (pourquoi est-ce que les gens préfèrent aller chez Ikea plutôt que chez un ébéniste local ?), on oublie une partie du problème qui nous est posé.