AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 280 notes
5
19 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre va indiscutablement rester au plus profond de moi. Lire "l'histoire De Bone" assure un moment de cruauté intense. Ce n'est pas tant les scènes de violence qui marquent, même si elles sont dures et qu'on a envie de sortir de notre lecture pour aller casser la g***** à ce beau-père ignoble, mais bien plus la prise de conscience de Bone qu'elle est et sera considérée comme une "bâtarde", qu'elle ne pourra pas accéder à ses rêves.
Le fait que l'auteur Dorothy Allison,refuse la pitié et choisisse un regard haineux , renforce paradoxalement, la souffrance que cette petite fille de 12 ans vit et ressent.
Cette autobiographie est d'une grande force, c'est un cri qui reste parfois enfoui au fond de soi mais qui s'entend et qui ne peut que bouleverser et engendrer non pas de la pitié , ce que Bone redoute, ni du misérabilisme, mais bien de la haine qu'elle arrive à nous transmettre.
C'est un coup de coeur car c'est un roman poignant, qui remue, qui bouscule, bouleverse et qui touche intensément.
Commenter  J’apprécie          672
Un énorme coup de coeur que cette Histoire de Bone. Récit autobiographique qui parle d'enfance et des blessures liées à la maltraitance et à l'inceste. Mais pas seulement.
C'est aussi une peinture sociale terriblement émouvante.
Dorothy Allison tout en exorcisant les fantômes de son passé nous parle d'une population aux prises avec la misère, le chômage, l'alcool et une forme sournoise de désespoir. Vous l'aurez compris, c'est une oeuvre noire mais pour autant pas de misérabilisme dégoulinant.
Parce qu'il y est aussi question d'amour. Parce que la famille est au centre de ce roman et apparaît comme le pilier qui empêche que tout ne s'écroule malgré la violence et la pauvreté.
Il y est question d'une autre richesse que celle donnée par l'argent ou le confort.
Et c'est auprès de cette famille que Bone trouvera refuge parfois, le temps d'une pause dans l'horreur d'une enfance abîmée, devenant jour après jour un foyer de haine.
Durant la lecture on a souvent le sentiment que l'auteur, le temps d'un livre est redevenue une petite fille. Elle nourrit son récit de ses souvenirs, parfois anecdotiques, jamais ennuyeux.
Les mots sont forts et l'écriture d'une puissance inouïe, un maelstrom de sentiments qui s'entrechoquent et nous emportent dans leur sillage.
Oui, mais voila, nous on peut tourner la page. Nous on peut ouvrir un autre livre. Et l'on ne peut s'empêcher de se demander ce qu'il est advenu de toute cette haine née de la peur, de la peine et de la solitude. de cette petite fille, pas tout à fait comme les autres qui nous a raconté son histoire avec tant de sincérité.
On tourne donc la dernière page, partagé entre le regret et le soulagement. Avec la certitude qu'on y repensera plus d'une fois, à ce destin accidenté, à cette enfance toute en fureur, à ce livre ravageur qui est allé jusqu'au plus intime de nous-même à force d'empathie et de colère.

Pour ma part, je le sais, il va revenir de temps à autre, au détour d'une image, d'une odeur, d'un mot.
Il m'habite et me nourris. La dernière page n'est pas totalement tournée....
Commenter  J’apprécie          332
Bone, une bâtarde né en Caroline du Sud.
Bone, une jeune fille prédestinée à flâner sur la terrasse de la maison familiale, à cancaner avec les figures matriarcales, au milieu des champs et de la poussière, au parfum des blés et des tartes aux myrtilles. Pourtant...
Bone, un visage empli de tristesse et de haine.

Elle se souvient et se raconte, Ruth Anne Boatwright. de son enfance et de sa famille se dresse le portrait de la misère rurale de Caroline du Sud, de la violence du moment, et des sombres espoirs d'un monde trop brutal pour une jeune fille. Surtout, elle nous parle de sa maman qu'elle chérissait plus que tout, mais aussi de son beau-père à qui elle éprouve un sentiment farouchement haineux.

Plus qu'un roman autobiographique, Bone, la naissance et l'histoire d'une poussiéreuse bâtarde, apparaît comme un travail de thérapie visant à exorciser son passé douloureux. Coup de poing dans la gueule, uppercut dans l'estomac. Dorothy Allison raconte sa vie dans ce climat familial tendu, livre ses aspirations de petite fille au milieu des siens, nous parle de son enfance, de sa misère et de son désespoir, elle, considérée comme une bâtarde, tout en bas de l'échelle sociale, ne valant pas mieux que la racaille (en dessous d'elle, il n'y a que les négros ; mentalités sudistes des années 50).

Très jeune, elle a déjà la haine. La haine d'être née sans père, la haine d'avoir un beau-père qui la hait et la bat. Dans ce roman, elle se souvient de l'amour pour sa mère mais aussi du désespoir et de la folie destructive d'un tel beau-père. Elle arrivera à survivre, certes, puisqu'elle arrive à nous en parler, mais dans quel état, pour avoir vécu une enfance dans un monde de tabous et d'inceste, de violence et de brutalité gratuite et insoutenable.

De la pitié, je crois qu'elle n'en veut pas, surtout maintenant qu'elle écrit et qu'elle n'est plus la petite bâtarde de Caroline du Sud. Elle s'est échappée de ce monde surtout grâce aux livres, à la littérature et aussi à la musique de Johnny Cash et June Carter qu'elle a secrètement rêvée d'imiter...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
Commenter  J’apprécie          220
Bone, je ne t'oublierai pas.
Ce roman est une merveille de justesse et de profondeur, un peu dans la lignée de « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur « .On est aussi dans le Sud de l'Amerique profonde et c'est une petite fille attentive, sensible, forte, intelligente mais en colère qui raconte son enfance au sein d'une famille non seulement déshéritée mais aussi totalement déglinguée et cette enfance là est fracassée. Bone vit au milieu de gens endurcis, violents, alcooliques mais aussi solidaires et aimant, et finalement ce roman est un espoir au moins pour elle.
Le talent de l'auteure dont le récit est en partie autobiographie est d'avoir su choisir les mots et le ton pour décrire les émotions. Tout est tellement vivant que ça en devient visuel. On pourrait en faire un grand film.
A noter que le photo de la petite fille sur la couverture est la même que celle sur la couverture du roman « Le bruit et la fureur «  de William Faulkner. Ce roman pourrait d'ailleurs avoir ce titre. Je vous engage à le lire.
Commenter  J’apprécie          130
Un roman autobiographique qui sent la pauvreté, l'alcool, la violence et le désespoir. Des odeurs qui collent à la peau de ces blancs qui savent qu'il n y a rien au bout du chemin, ceux qui pr la plupart n'ont plus d'illusions.

Et puis il y a cette petite fille, illegitime. Bone, qui va espèrer, aimer, haïr, chercher, encaisser, découvrir, souffrir, grandir ... Pourtant, même si son histoire est "noire de crasse", on est loin de la pitié dégoulinante parce qu'il y a cet amour, cette famille sur qui Bone pourra s'appuyer, de temps en temps. Ces oncles, tantes, cousins ... alors même si ils sont loin d'etre parfaits ils meritent 1000x le nom de Famille.

Qd on referme ce livre on se demande comment Bone/Dorothy a fait pour se (re)construire mais surtout si elle a pu pardonner à sa mère ... Moi pas !
Commenter  J’apprécie          90
L'histoire
Récit d'une enfance ravagée, L'Histoire de Bone met en scène ces petits Blancs paumés du sud des États-Unis "à qui on a appris à être fiers de ne pas être noirs et à avoir honte d'être pauvres". Bone, la malingre, est née de père inconnu sur le bord d'une route de Caroline du Sud le jour où sa mère, âgée de quinze ans et enceinte de huit mois, a été éjectée d'une vieille Chevrolet où s'était entassée toute la famille joyeusement éméchée. Difficile de se remettre d'un tel départ dans la vie ! Bone, la bâtarde, est constamment en butte aux moqueries et aux humiliations. Plus tard, elle tombe sous la coupe d'un beau-père qui fera d'elle son souffre-douleur.

Mon avis :
Récit très autobiographique, ce roman ne peut pas vous laisser indifférent. Il est de ces livres où même les dernières pages lues, vous ne pouvez qu'y penser. Et comme je le disais dans une des discussions, la couverture n'a pas arrangé les choses. (souvent dans la journée, je pensais à cette petite fille, le regard blessé, et qui veut s'en sortir par tous les moyens).
Et pourtant malgré l'enfance et le début d'adolescence plus que douloureux, De Bone (de son nom véritable Ruth Anne, mais elle a toujours été appelée Bone du fait de sa petite corpulence, bébé), le désespoir et la violence auxquelles Bone pourrait si souvent s'abandonner , on ne la prend jamais en pitié, et on n'applaudit devant ce qu'on pense que'elle est devenue. Je pense que l'amour de sa famille (qui ne comprend malheureusement pas tout le monde) n'y est pas étranger.
Quant à sa mère, je pense que son comportement est difficilement explicable et par contre m'a donné froid dans le dos. J'ai tenté de l'analyser et de me l'expliquer, (je ne peux pas trop en dire), mais non, en tant que maman qui se respecte, je ne comprends pas !!!
Commenter  J’apprécie          80
Je suis sortie de ce roman en pleurs. J'étais touchée jusqu'au plus profond de moi-même par l'enfance brisée De Bone.
Tellement de choses se sont bousculées dans mon coeur et dans ma tête : la colère, la haine, l'incompréhension, le chagrin et une profonde tristesse.
Mais revenons d'abord sur cette histoire: née de père inconnu dans une famille blanche et pauvre de Caroline du Sud, Bone mène une existence plutôt tranquille avec sa mère et sa demi-soeur. de plus, elle voit régulièrement la famille élargie – tantes, oncles un peu délurés, cousins et cousines, mamie – qui n'est jamais à court d'anecdotes et de ragots. Mais lorsque sa mère se remarie avec Glen, tout bascule car elle devient victime de maltraitance et d'inceste.
Ce roman est poignant. L'auteur décrit avec beaucoup de réalisme le mécanisme de la violence au sein d'une famille : l'enfant se sent coupable et n'ose pas raconter ce qui se passe. Les autres membres de la famille ferment les yeux et accentuent encore plus l'isolement de l'enfant. J'ai ressenti chaque émotion et sentiment De Bone comme si j'étais dans sa peau ; j'ai frémis à chacune de ces colères ; j'ai senti bouillir un torrent de haine et de rage au fond de moi. Je n'avais qu'une envie : la protéger, la sortir de cet enfer, la prendre dans mes bras et la rassurer en lui promettant que tout irait bien. Mais je n'ai rien pu faire : j'ai assisté au drame, à ce terrible dénouement qui m'a fait longuement sangloté.
Expliquez-moi comment est-ce possible ? Pourquoi ce choix ? Cet aveuglement ? Je ne comprends pas…je ne peux pas comprendre.
L'auteur décrit aussi les conditions de vie précaires d'une certaine frange de la population en Caroline du Sud : violence conjugale, alcoolisme, endettement, chômage ou prison font partie de leur quotidien.
Le style d'écriture est limpide, fluide et les pages se tournent sans aucune lassitude. Au moment où la tension est à son paroxysme, l'auteur bascule sur un mode plus doux et raconte des souvenirs d'enfance. Heureusement qu'il y a cette famille élargie solidaire et attachante malgré ses défauts. Je n'oublierai pas de sitôt l'oncle Earle, les tantes Ruth, Alma et Raylene…
Une question me taraude après la lecture de ce témoignage: qu'est devenu cet enfant ? A-t-elle pu dépasser ce passé, se « reconstruire » ? Petite Bone, où que tu sois, je souhaite que tu puisses trouver la paix.

Lien : https://leslecturesdehanta.c..
Commenter  J’apprécie          70
Je savais déjà à la page une que j'allais lire du viscéral, du vrai, du brut. Mais j'ignorais qu'elle allait me toucher encore jusque dans ma chair. Dorothy Allison écrit sa vérité sans filtre ni rallonge. Et sa vérité est pleine de désespoir, de cruauté, de violence et de haine. Ce qui fait de cette autobiographie poignante un bijou de sincérité raconté à fleur de peau et de sang. le récit d'une enfance abîmée, impudique, insoumise et lumineuse de noirceur.

On est en Caroline du Sud, fin 50's. Bone, gamine blessée qui jamais n'agit en victime, se déchire entre l'amour de sa mère et la haine-peur de son beau-père. Ses oncles et tantes sont les seuls piliers de son existence. C'est aussi simple et aussi compliqué que ça.

Dorothy Allison y dit la couleur de ce venin qui peut couler avec les liens du sang, et par conséquent, fait agréablement voler en éclats le mythe de la famille nourricière et salvatrice. Juste une vérité à forte résonance personnelle, entre autres vérités que je trouve bien trop peu exhumées.
Une lecture douloureuse dont je suis sortie avec la fureur de vivre et d'écrire, et avec plus d'amour encore pour l'autrice. Je l'aimais déjà depuis PEAU (en majuscules très voulues!) et je l'aime encore plus depuis ce récit de son enfance.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          60
Ruth anne Boatwright dont le surnom est Bone (os) est une petite fille née "batarde" qui vit en Caroline du Sud dans un temps où cela n'était pas accepté. Elle vit assez pauvrement avec sa mère et ses tantes et oncles. Une vie d'amour mais aussi de violence sur fond d'alcool.Sa vie bascule quand sa mère épouse Glen, un jeune homme qui aime trop Bone.



Ce roman m'a fait un peu penser au livre d'Alice Ferney "Grâce et dénuement" mais en plus violent et plus sombre. Ce livre traite de la misère sociale et de la violence affective dans un style épuré et précis. Pas de place pour la poésie, c'est avec un scalpel que l'auteure dissèque cette vie pleine de fureur et de violence. On assiste comme un spectateur impuissant mais sans aucun voyeurisme à la destruction morale et physique d'une enfant par son beau père. Et la réaction de sa propre mère nous interroge sur ce fameux instinct maternel qui se retrouve mis en balance avec l'amour charnel.

Un livre coup de poing sur la misère morale de ces laissés pour compte dont l'avenir semble bouché. Un livre d'autant plus marquant et émouvant qu'il est largement autobiographique. Un livre qui nous laisse la gorge serrée et le coeur lourd. Un roman poignant qui résonnera encore longtemps dans ma conscience et dont le cri de détresse De Bone retentira encore longtemps.

Ma note: 9/10 pour ce long cri déchirant et tragique.

A noter qu'un film a été tiré de ce roman sous le tire de " Bastard out of Carolina" par la réalisatrice Anjelica Huston.
Lien : http://www.desgoutsetdeslivr..
Commenter  J’apprécie          60


Le premier roman de Dorothy Allison, autobiographique qui plus est, raconte l'enfance terrible De Bone, victime de maltraitance dans une famille pauvre. Ni voyeuriste ni racoleur, ce roman est surtout un bel hommage à la femme et à la mère, et révèle une auteure injustement peu connue en France. Une auteure qui me fait penser autant à Harper Lee qu'à John Fante !
(...) L'écriture de ce roman a du être à la fois un supplice et une libération pour l'auteure, puisque c'est aussi un texte sur la violence familiale et l'abus sexuel et la manière dont la détestation de soi s'installe. On est pourtant loin du côté voyeuriste ou racoleur, car si ces évènements sont bel et bien racontés, ils ne monopolisent pas la narration : c'est aussi un récit sur l'enfance et l'adolescence.
Voilà donc une auteure importante à rencontrer, qui en de nombreux points fait penser à Harper Lee (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur) : l'enfance et les frasques d'une fille bagarreuse, qui aime lire, et qui évolue en Amérique profonde parmi des gens mal dégrossis, bigots et racistes.
L'Histoire de Bone est un roman puissant qui semble pourtant ne pas avoir eu tant d'échos en France. Raison de plus pour s'emparer de l'oeuvre de Dorothy Allison pour laquelle j'ai un énorme coup de coeur !

L'article entier sur Bibliolingus
http://www.bibliolingus.fr/l-histoire-de-bone-dorothy-allison-a127286792
Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (759) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1811 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}