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Silver Sufer All New Marvel Now tome 3 sur 1
EAN : 9782809453072
128 pages
Panini France (08/06/2016)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Piégé dans l'espace et perdu dans le temps, quel prix devra payer le Silver Surfer afin d'honorer sa promesse ? Découvrez la réponse au cours d'une aventure présentée sous la forme d'un ruban de Möbius. En parallèle, Norrin Radd, Dawn Greenwood et Amoi constatent qu'avec l'apparition de Battleworld la vie a disparu dans l'ensemble de l'univers. Un retour en arrière est-il possible ?
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2015, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Mike Allred, avec une mise en couleurs de Laura Allred. Il s'agit du dernier tome de la série. Les 3 tomes (épisodes 1 à 15) forment une saison complète. Cette dernière histoire se déroule simultanément à Secret Wars 2015.

Dans l'épisode 11, Silver Surfer essaye de trouver une planète habitable pour 6 milliards d'individus à bord d'une grande flotte spatiale. Dawn Greenwood ne lui pardonne pas de lui avoir caché qu'il avait été le héraut de Galactus. Une fois sur une planète hospitalière, tout semble aller pour le mieux pour les réfugiés, et peut-être pour Dawn Greenwood et Norrin Radd, ou en tout cas il s'en faut de très peu.

Épisodes 13 à 15 – Mince ! L'univers tel qu'il existait il y a encore peu a disparu. Eternity (l'entité qui personnifie l'univers) est vide de tout, sauf du visage de Doctor Doom. Pourtant, Dawn Greenwood et Silver Surfer se retrouvent dans une poche de néant, préservée des destructions de Secret Wars. Ils y sont accueillis par 2 entités dont celle à forme humanoïde qui leur propose d'utiliser le pouvoir du Modeleur de Mondes pour recréer l'univers disparu, à partir de leurs souvenirs.

Les 2 premiers tomes étaient vraiment sympathiques, avec cette douce romance entre Dawn et Norrin, prenant le temps de se développer, avec les excursions spatiales, avec un côté loufoque gentil, et les dessins de acidulés de Mike Allred. le lecteur retrouve avec plaisir la Reine du Jamais (Never Queen) en introduction de l'épisode 11 et constate tout de suite que cet épisode de 31 pages n'est pas comme les précédents. Pour commencer, il se présente sous la forme de 2 bandes de cases, tête-bêche. La bande dessinée de la moitié supérieure se lit naturellement de gauche à droite, la bande inférieure est sens dessus dessous, y compris le texte des phylactères. Tout naturellement, le lecteur ne lit que la moitié supérieure, se disant qu'il reviendra plus tard à la partie inférieure. Dan Slott met en scène un long voyage dans l'espace, Silver Surfer emmenant l'énorme flotte d'une planète habitable à une autre, en découvrant qu'à chaque fois une partie des réfugiés tombe malade.

Il y a bien sûr ceux qui font confiance à Silver Surfer, et ceux qui doutent. Il y a bien sûr les profiteurs de l'espace, prêts à arraisonner les vaisseaux pour dépouiller les faibles, et il y a bien sûr Dawn qui regarde Surfer se démener, sans pouvoir lui pardonner. L'artiste respecte le cadre contraint de 2 bandes de cases en vis-à-vis, mettant en scène cette histoire de manière forcément très linéaire, avec son mélange toujours aussi séducteur d'une esthétique faussement naïve, de contours bien arrondis, et d'une apparence un peu nostalgique, avec ces extraterrestres humanoïdes parés d'une bizarrerie (couleur de peau, membre supplémentaire, visage étrange) pour les rendre extraterrestre, ces vaisseaux aux formes simples, et cette violence gentiment édulcorée.

Sous des apparences de narration pépère, les auteurs ont conçu une structure narrative intelligente où la forme et le fond se confondent. Lorsque le lecteur comprend le pourquoi de ces 2 bandes tête-bêche, il comprend le fond de l'intrigue, et la forme est le fond de l'intrigue. En fin de tome (VO), il découvre la photographie du tableau blanc sur lequel Dan Slott a construit la structure de l'épisode, ainsi qu'une photographie montrant l'ensemble des planches mises bout à bout dans le couloir de sa maison. Il est fortement impressionné par la mise en oeuvre intelligente de cette idée sortant de l'ordinaire, encore plus quand il sait qu'elle s'est faite dans le cadre normalisateur d'un comics Marvel, produit de grande consommation.

Le lecteur se laisse ensuite porter par le charme délicat et un peu suranné de l'épisode 12, à base à nouveau d'extraterrestres à l'apparence gentille, de science-fiction pour tous les âges, avec un dénouement attendrissant pour les 2 personnages principaux, et malin pour le noeud de l'intrigue. Vient ensuite le moment de coller à l'actualité et de se rattacher à Secret Wars. À nouveau, les auteurs disposent d'une grande liberté pour raconter leur propre histoire, en brodant sur la base de la situation du multivers Marvel pendant Secret Wars. Dan Slott en profite pour ramener un personnage qui a marqué les lecteurs Marvel des années 1970, dans la série Hulk : Shaper of Worlds.

À nouveau Dan Slott profite de ces épisodes pour raconter une histoire de Silver Surfer qui s'apparente à un conte pour tous les lecteurs de 7 à 77 ans. Concrètement, Dawn Greenwood et Norrin Radd ont la possibilité de recréer tout l'univers qui vient de disparaître tel qu'ils s'en souviennent. Et même si ça leur tient à coeur, ils peuvent y apporter quelques améliorations. le scénariste soumet donc ses héros à la tentation de jouer au démiurge, le lecteur se demandant si leur altruisme résistera à la corruption du pouvoir. Dawn Greenwood peut-elle vraiment refuser à son père de lui rendre son épouse défunte ? Norrin Radd peut-il vraiment résister à l'envie de reconstituer toutes les planètes que Galactus a détruit quand il en était le héraut ?

L'approche graphique de Mike Allred convient à merveille à la forme du conte. Ses personnages sont très expressifs. Ses extraterrestres sont un peu caoutchouteux, comme dans un récit pour enfant. Il sait tirer parti de tous ces fonds blancs, y plaçant ses personnages comme s'ils évoluaient dans l'espace dégagé de tout obstacle. Lorsque la séquence l'exige, ses dessins deviennent plus détaillés, par exemple la maison familiale des Greenwood avec sa façade en bois, les monuments célèbres recréés par Dawn, ou encore les rues de Londres en carton-pâte.

Ses silhouettes aux contours arrondis rendent bien compte de la dimension quasi conceptuelle de personnages comme Galactus, Eternity, ou encore la Reine des Jamais. Au lieu d'être ridicules du fait d'une représentation littérale, ils deviennent conceptuels du fait d'une représentation simplifiée pour être compréhensible par des enfants. Laura Allred utilise une palette de couleurs assez vives, que l'on pourrait qualifier de pop. Là encore, ce choix tire la narration visuelle vers un registre lié à l'enfance, à une époque où les comics étaient à destination d'un jeune public. le lecteur adulte retrouve ainsi la sensation du plaisir qu'il pouvait éprouver à lire un comics plus jeune. Cela ne veut pas dire pour autant que Mike Allred s'économise.

Alors que le récit est à nouveau de nature conceptuelle, et que l'artiste ne peut pas s'appuyer sur des décors à plusieurs reprises, la narration visuelle reste très vivante. Les dialogues portent une part significative de l'intrigue, sans pour autant que le lecteur éprouve l'impression de contempler une scène de théâtre vide. Chaque dialogue s'accompagne de mouvements, de déplacements soulignant l'état d'esprit de l'interlocuteur. Les visages sont expressifs. Lorsque la séquence le permet, les décors apportent des éléments d'information supplémentaires par rapport à ce que se disent les protagonistes. le lecteur se laisse à nouveau porter par ces images faciles à lire, douces à l'oeil, porteuses d'une forme de nostalgie du fait de leur apparence évoquant l'enfance.

Malgré tout, le scénario repose une question assez récurrente qui est de savoir ce qu'un individu changerait s'il lui était donné de refaire le monde. La tentation est bien présente de ramener à la vie des êtres chers, ou d'effacer ses erreurs. le contexte d'un comics de superhéros avec ce qu'il suppose d'altruisme chez les personnages fait que le lecteur se doute bien que les héros finiront par revenir à la raison et faire de leur mieux pour laisser les choses comme elles étaient, pour ne pas succomber à cette tentation qui remettrait en cause le statu quo. Il se doute bien aussi que 2 individus auront du mal à recréer tout l'univers à partir de leur simple souvenir, quand bien même Silver Surfer a sillonné l'espace dans tous les sens, et peut-être même 2 fois.

Dan Slott et Mike Allred racontent plusieurs chapitres dans cette saison de la série, utilisant une forme de conte pour tous les âges, avec un savoir-faire indéniable. Les dessins dégagent une douce séduction à laquelle il est impossible de ne pas succomber au fil des épisodes. Dan Slott raconte de gentilles histoires, teintée d'un soupçon de romantisme qui réchauffe le coeur. le lecteur ne voit pas pourquoi il bouderait son plaisir. D'ailleurs sa condescendance s'efface quand il comprend l'ingéniosité de la narration de l'épisode 11, mariant fond et forme avec une élégance peu commune. Il reste abasourdi de s'être laissé prendre à la narration quand il découvre la motivation de l'aide du Modeleur de Mondes à la fin de l'épisode 15, et la manière dont elle répond à une des aspirations de Norrin Radd. Décidément, Dan Slott n'écrit pas que pour les enfants, et Mike Allred (bien aidé par son épouse Laura) sait parler à l'enfant qui sommeille dans le lecteur.
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