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Un début tout simple et paf ! l'auteur nous fait un premier ricochet, « Je lui désignai Claire de la main. Je te présente Constance, dis-je. »....et puis les ricochets s'accélèrent.....et des mouches, beaucoup de mouches, des mouches mortes, des mouches qui volent dans la maison....une atmosphère mixte de Chabrol et D. Cronenberg, oppressante.

Laurent, accompagné de Claire, retourne dans le bled de son enfance, pour le mariage de sa cousine, y habite aussi son oncle et sa mère, et il n'y vient pas à coeur joie....grosso modo c'est le sujet, mais l'histoire est toute autre. Des silences et des secrets.....une atmosphère lourde et malsaine, dans la chaleur de ces journées d'août.

Un style singulier, une écriture très visuelle et sensuelle qui saisit les choses au vif. de jolies expressions,« un bureau où s'entassait de la paperasse en souffrance.... »,
des descriptions incisives « Il continuait de se masser les doigts dans son chiffon sale, avec méticulosité. Tu ne me reconnais pas ? lui demandai-je. le chiffon s'immobilisa. ». Une première rencontre avec la prose d' Almendros qui m'a subjuguée.

Un texte court, très fort, qui se lit d'une traite !
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J'avoue que je suis un peu dubitatif en terminant cette courte histoire au format grosse nouvelle.
C'était pourtant bien parti, d'entrée l'ambiance est auréolée de mystère, Laurent se rend au mariage de sa cousine accompagné de Claire, qui doit se faire passer pour Constance sa petite amie...
Arrivé au village Laurent retrouve sa mère, son oncle et sa cousine, l'ambiance est lourde et suffocante, il y a des non-dits et des souvenirs douloureux, j'ai trouvé le contexte vraiment réussi avec une densité psychologique bien travaillée, on a aucun mal à entrer dans cette histoire, oui vraiment ça part plutôt bien...
Difficile d'en dire plus car l'intérêt n'est certes pas d'en dire trop, je me contenterais de dire que la fin ne m'a pas convaincu, je n'ai pas compris où l'auteur voulait vraiment nous emmener...
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Son précédent roman, « un été », avait fait mouche avec une fin qui m'avait laissé comme deux ronds de flans. « Faire mouche » s'annonce d'emblée du même genre : un format rapide de longue nouvelle (ou de court roman), une ambiance oppressante délivrée par une écriture à la fois sobre et singulière, taiseuse sur l'essentiel mais prolixe en détails visuels, qui ne manque pas de plonger le nez du lecteur dans le guidon en lui réduisant son champ de vision.
Laurent rend visite en couple à sa famille pour le mariage de sa cousine, famille trouble dont presque tous les membres sont encore là, en chair ou en cendres. Des cadavres de mouches, une chaleur suffocante et des relents de sales histoires familiales dont les abcès ne sont pas crevés, ni même révélés, tout concourt à ce que le dénouement soit un choc rural.
Et c'est la que le bât blesse (un peu) en ce qui me concerne. J'avais pressenti cette fin et n'ai pas autant été surpris que dans « un été ». Faire mouche ou faire plouf, voilà à quoi ce genre de livre pourrait être réduit, tant la tension qui va crescendo focalise le lecteur sur un final qui ne peut être qu'un guet-apens narratif, pour son plaisir total.
Malgré ce petit couac, je retiens la grande qualité suggestive de l'écriture de Vincent Almendros, son efficace construction narrative, et ne manquerai pas de continuer à le suivre.
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Laurent revient dans le hameau de son enfance près de Saint Fourmeau, en compagnie De Claire, une amie, pour assister au mariage de sa cousine Lucie avec Pierre.
Du moins c'est la raison qu'il donne puisqu'il dira un peu plus loin qu'il est revenu après des années d'absence à cause du cancer de son oncle Roland.

Tout est inquiétant autour de lui. Est-ce l'appréhension qui l'habite qui rendent les choses et les êtres aussi gris, visqueux ou le sont-ils réellement ?

Laurent, dès son arrivée dans la vieille maison poussiéreuse que lui et Claire vont occuper,
remarque quelque chose au sol, près de la fenêtre :
« Je m'approchai.
Qu'est-ce que c'est ?
C'étaient des mouches. Cinq mouches mortes qui reposaient en famille sur les lames du parquet, leurs corps très noirs étaient argentés par de délicates ailes transparentes. Je me demandais si elles étaient tombées d'épuisement à force de voler. »

Elles réapparaissent lors de la rencontre avec la mère dans la maison où elle vit avec l'oncle Roland : « Près de la fenêtre, cloué à une poutre, je remarquai également la présence d'un de ces pièges en tortillon, long ruban adhésif marron et collant que des mouches constellaient. Certaines étaient déjà mortes depuis longtemps mais voisinaient avec d'autres fraîchement engluées qui essayaient. en vain de se débattre en vibrant des ailes. »

Le lecteur est pris lui-aussi dans un piège, environné d'indices, de signes qui devraient lui indiquer une direction mais ne font que le désorienter en multipliant les hypothèses au sein d'un malaise familial dont on ne sait ce qui est vrai ou découle des suppositions et de la rumeur.

Les mouches sont encore là quand Claire découvre au cours d'une cueillette de champignons en compagnie de l'oncle Roland, le cadavre d'un chien :
« … le ventre de la charogne était ouvert, dépecé ou rongé, pourrissant dans un bourdonnement sourd de mouches sombres. Je ne dis pas qu'il y en avait des mouches, mais je croyais les entendre. En approchant, je craignais même de voir la carcasse grouiller de vers ou de larves. Mais non, il n'y avait rien. Plus aucun signe de vie. La charogne était sèche comme du carton. »

Un texte court mais dense que la concision, l'efficacité de l'écriture fait gagner en puissance au fur et à mesure de la lecture. Grand contraste entre cette écriture précise et l'atmosphère lourde, menaçante, putride, la déliquescence qui entoure progressivement Laurent et le lecteur et va crescendo jusqu'au dénouement final qui « fait mouche ».
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"Quelle page Laurent , veux - tu que je tourne?"

" C'était ma crainte depuis le début , que tout se lise sur mon visage "" .Il était impavide , inexpressif.... "
" Claire finit de s'habiller. "
"Claire ? "
"Constance , dis- je.."..
Voici un roman irrespirable, étouffant, lu d'une traite ....qui vous cueille à froid , de la premiére à la derniére page dans une ambiance poisseuse, lourde , délétère , intrigante d'où les trois extraits cités - dessus ....

Un exploit à vous couper le souffle dont je ne peux rien devoiler, sinon mon admiration pour l'écriture de l'auteur...

Il excelle tant par la tension palpable, les sous entendus, les soupçons, les non - dits , les demi- aveux, l'ambiguïté des comportements , la précision incroyable et impitoyable de la description des lieux : notamment le garage décrit au scalpel avec son bric à brac, la cave et la découverte d'une bouteille de vin de noix , le café, la découpe précise du lapin par la mére de Laurent .....

Les conversations courtes et intrigantes, acides, se savourent .
L'hostilité sourde , la contrainte de celles - ci, la gêne palpable...montrent une famille désarticulée, en voie de décomposition ....

L'écriture est économe, laconique, visuelle, rigoureuse, faussement simple et fluide, vivante, descriptive, semblable à un court métrage qui se déroulerait sur un écran blanc sur fond de champignons et de feuilles pourrissantes en forêt, de mouches aux délicates ailes transparentes, d'une mére qui ferait boire de l'eau de javel ? D'urnes mortuaires ?
La langue parfaite à l'apparence anodine cache un roman noir , une espèce de thriller rural troublant , parfaitement abouti, à la chute forte .
Constance ? Claire ?
Qui sont ces couples ? Cet oncle ? Ces futurs mariés ? Suspense , suspense ?
L'auteur explore les liens familiaux distendus, les rancoeurs , les mensonges et les secrets inavoués ...
Un bijou d'économie et de noirceur , à conseiller à tous,!



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Cet été-là, Laurent part pour quelques jours avec Claire dans son village d'enfance, pour y assister au mariage de sa cousine.

L'ambiance n'est pourtant pas à la noce. Pour Laurent, c'est même la corvée du siècle. Les retrouvailles avec sa mère et son oncle sont aussi froides que la température est élevée, ça pue les vieilles rancoeurs, les blessures mal cicatrisées et les histoires familiales rancies. Sans compter les cinq mouches mortes dans la chambre, les urnes funéraires qui sont à leur place ou pas, Claire qui doit se faire passer pour Constance, la fiancée de Laurent, et ce Luc qui n'arrête pas de téléphoner...

L'atmosphère est plombée autant par l'orage qui approche que par les non-dits. C'est glauque, menaçant, oppressant, la tension monte au fil du récit, accentuée par l'écriture sèche, sans pathos, descriptive et visuelle. le lecteur tente de détecter les indices et de reconstruire au compte-gouttes les secrets de famille.

Assez vite, j'ai deviné la fin, mais ce court roman (ou longue nouvelle) vaut surtout pour son style détaché et son ambiance sinistre. Ca se lit tout seul, c'est court mais c'est fort.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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"J'avais été, jusque-là, un homme sans histoire. Peut-être parce que j'étais né dans un village isolé, au milieu de rien."

Un auteur jamais lu... Déjà une dizaine de jours que j'ai lu son dernier roman, dont les thèmes m'intéressaient ...

Un style ciselé... un univers très bien décrit de la campagne profonde, qui m'évoque des souvenirs personnels très forts de l'univers clos, hors du temps... vécus à l'intérieur des terres bretonnes, où le temps comme les humains semblaient "arrêtés, figés"...pour toujours !!

Vincnt Almendros possède un vrai talent à mettre en place un décor, une atmosphère, un suspens...mais au bout du compte, je suis restée sur ma faim... Une chute qui pour nombre de lecteurs et de critiques rencontrés , a provoqué un grand étonnement... Ce ne fut pas mon ressenti....Un suspens condensé qui se noie dans trop de non-dits... noyés dans de nouvelles interrogations suggérées !

Des forts sentiments de frustration et d'INACHEVE...Je reste contente d'avoir lu cet auteur, toutefois, j'en ressors moyennement convaincue...Subsiste un vrai plaisir pour le style élégant , poétique, musical...
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Trois ans après « un été », je retrouve avec immensément de plaisir l'écriture vive et tranchante de Vincent Almendros qui sait à merveille restituer avec peu de mots une atmosphère troublante où le drame est tapi dans l'ombre et les secrets.

L'histoire se passe en plein mois d'août, dans une chaleur lourde et écrasante, non plus à bord d'un voilier comme avec « un été » mais dans le huis-clos du hameau de Saint-Fourneau presque un désert où Laurent Malèvre revient après plusieurs années d'absence pour assister au mariage de sa cousine. le mariage est peut-être heureux mais les retrouvailles avec sa famille ne le sont pas.

La tension est palpable à chaque page, j'ai été fort impressionnée par la manière dont l'auteur esquisse ses personnages au fusain, fait ressortir leur trait de caractère par un seul mot cinglant, par un geste à vif, une attitude sans équivoque qui n'a pas besoin de démonstration et de paroles.
Et les silences prégnants sont terriblement significatifs. La mère de Laurent, son oncle, sa cousine Lucie et la compagne de Laurent, tout se joue entre eux dans une arène de faux-semblants et d'interdiction muette. Interdiction de parler du passé qui fait peser sur les épaules de Laurent un lourd héritage.

J'ai beaucoup aimé vivre de l'intérieur l'étrangeté et le mélange des émotions contradictoires de Laurent hanté par quelque chose, qu'il cache à lui-même et aux autres. Il est parmi les siens sans être là, il cherche ce qui aurait pu le sauver en vain peut-être, de lui-même et d'une famille bancale.

Gros coup de coeur !
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Laurent n'est pas revenu depuis de nombreuses années dans son village natal et va assister au mariage de sa cousine. Ce narrateur raconte de façon un peu bizarre les événements et on se demande en permanence s'il ne les a pas inventés, les situations en apparence simples amènent à se questionner. le mystère augmente.

Bien qu'il y ait des mouches partout dans cette courte nouvelle, l'auteur n'a pas véritablement fait mouche. C'est très bien écrit mais sans avoir un esprit très perspicace, j'ai rapidement compris la situation et cerné le personnage, me demandant immédiatement pour quelles raisons son amie Claire accepte de se faire appeler Constance et surtout pourquoi il décide brutalement de revenir dans ce village qu'il déteste tant. Tout cela pour ça...



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C'est comme un pavé dans la marre, un grand plouf fracassant, éclaboussant la tranquillité qui sommeillait auparavant.
On a peine à croire à cette fin, avec un début aussi serein, le retour au bercail pour le mariage d'une cousine. Puis de fil en aiguille, l'auteur pose les jalons, une Claire qu'il doit faire passer pour Constance, une mère qui vit chez son oncle, qui lui doit besoin tiré sa révérence, et puis cette histoire d'eau de Javel, une tante qui semblerait avoir un accident étrange... beaucoup de petites choses n'est-ce pas qui en dit long sur cette famille au passé troublant et au futur qui semble prendre le même chemin.

Un récit concis, et percutant, la force tranquille je dirais, avec une fin abrupte qui nous laisse pantois ou sur notre faim.
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