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🪴 « Mon oncle se leva péniblement de sa chaise. Je lui désignai Claire de la main.
Je te présente Constance, dis-je. »
(P.23)

🪴 C'est par une nuit d'été humide que Laurent arrive dans le village de son enfance pour le mariage de sa cousine, et y retrouve le hameau familial. le village… il s'agit plutôt d'un trou perdu, au milieu de nulle part, une sorte de bourgade fantomatique, désertée par tous les habitants qui lui ont préféré la ville ou qui sont morts, tout simplement. Laurent gare la voiture, Claire en sort. Constance aurait dû être là.

🪴A l'intérieur de la maison, le parquet craque sous les pas, une odeur de moisissure persiste, comme celle d'un passé dont on ne pourrait se défaire, qui collerait aux entournures, qui incommoderait sans qu'on puisse s'en débarrasser. La maison renferme des mystères et des non-dits, des remords et des reproches. En tendant l'oreille, on entend les mouches voler, témoins de la pourriture ambiante ; au sol, certaines s'entassent. À boire, il n'y a qu'un alcool de noix, rance et acide, qui n'a plus rien du goût sucré et réconfortant que Laurent connut jadis… Les souvenirs jaillissent et le passé surgit d'un coup : aucun secret ne saurait laisser en paix celui qui cherche à le taire…

🪴Roman d'atmosphère que j'ai découvert par hasard, Faire mouche est un véritable jeu de pistes, admirablement mené par l'auteur, qui sème de précieux indices au fil des pages et dont on ne comprend l'importance qu'à posteriori. Que s'est-il passé dans l'enfance de Laurent pour que son retour lui cause tant de troubles ? D'où naît son malaise ? Et pourquoi fait-il passer Claire pour Constance ? Ses liens distendus avec sa mère et sa cousine ne sont pas étrangers à son mal-être, l'absence de sa compagne non plus. Alors qu'il tente d'échapper à la discussion inévitable, alors qu'il tente de fuir, ses actes le rendent prisonniers, ses pensées l'étouffent… jusqu'au twist final. Magistral.
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Vincent Almendros, né en 1978 à Avignon, est un romancier français. Après des études de lettres à la faculté d'Avignon il commence à écrire de la poésie et de la littérature en prose. Faire mouche, son troisième et dernier ouvrage paru, date de 2018.
Vincent, le narrateur, revient dans son petit village quelque part dans le centre de la France. Il revient parce que sa cousine Lucie va se marier, non pas qu'il veuille voir la mariée, loin de là, mais pour voir son oncle Roland, avant qu'il ne meure. D'ailleurs, il ne voulait pas non plus y revoir sa mère…
Superbe roman qui marrie ce qui semblait inconciliable, un texte très court tout en ambiances et un angle discret de thriller, épice savoureuse ici.
Le décor, la cambrousse de la France profonde avec cette odeur de drame paysan mal défini mais qu'on sent planer tout du long. Et ces petits mystères ou non-dits qui émergent lentement, les uns après les autres, au fil de notre lecture : Vincent est venu accompagné de Claire mais il fait croire à tout le monde qu'il s'agit de sa fiancée Constance (ils se sont séparés et Claire, sa meilleure amie a accepté de jouer la comédie) ; Vincent réalise que sa mère et son oncle vivent ensemble, revient à sa mémoire une vielle rumeur locale selon laquelle son époux avait été empoisonné ; le frère de Constance cherche désespérément à joindre Vincent car il n'a plus de nouvelles de sa soeur…
Une famille en décomposition pour ce qu'il en reste, des rapports tendus entre certains des protagonistes, des phrases courtes qui ne disent pas tout, voire qui omettent l'essentiel, des bribes de révélations plus ou moins avérées qui remontent de temps à autre comme des bulles du fond d'une mare. le lecteur se sent pris dans un drame dont il ne connait pas tous les aboutissements ou les causes, c'est très intrigant. Et l'épilogue de ce minuscule thriller qui ne dit pas son nom tient en une seule phrase, la toute dernière du roman.
Excellent !

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Dans la droite ligne des auteurs édités à minuit, Vincent Almendros utilise un vocabulaire et des tournures de phrase toutes simples mais qui en disent beaucoup entre les lignes. Créer une atmosphère, faire comprendre les non-dits, faire ressentir le malaise juste par quelques phrases "banales", j'admire et j'adore !
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Un petit roman qui se lit certes facilement mais qui est tout de suite envoutant.
Laurent revient dans sa famille pour le mariage de sa cousine.
L'histoire pourrait être classique ; un jeune homme meurtri par les souvenirs d'enfance et qui n'a aucune envie de s'y replonger.
L'ambiance décrit bien la canicule d'été et le climat oppressant. Les sous-entendu, les malentendus, les non-dit et les silences rendent l'atmosphère pesante. Au-delà de la difficultés à revoir mère, cousine, oncle, il se passe quelque-chose. Pourquoi Luc ne cesse d'appeler ?
J'ai beaucoup aimé le style et le rythme de cette histoire.
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"C'était toujours le même papier peint, avec des églantines rose-thé reliées entre elles par de longues tiges vertes".
Vincent Almendros est maître dans l'art de créer des atmosphères dès les premières pages d'un récit, ce n'est plus à démontrer. Son nouveau roman, Faire Mouche, ne déroge pas à cette règle. Il ne suffit que de quelques phrases pour se retrouver happé par cette ambiance champêtre et poisseuse qui colle à la peau comme les mouches collées sur le ruban adhésif marron du salon.
Et que dire de cette écriture au laconisme trompeur, que l'adjectif ciselé ne peut mieux définir ? Un récit délicat, de bout en bout.
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"ces souvenirs étaient si anciens que j'avais le sentiment de les inventer"... Almendros est un auteur peu connu des éditions de Minuit, mais qui gagne à se faire connaître.

Il nous emmène ainsi, avec ce troisième roman, dans un petit village, en plein mois d'août, découvrir une maison inhabitée qui recèle, entre autres saletés, des petits tas de mouches mortes, comme autant de non-dits, de souvenirs refoulés, de mensonges et de secrets. S'installe aussitôt un jeu sur les identités dans un huis clos qui va devenir peu à peu étouffant, où l'auteur tisse sa toile de mystère avec une certaine facilité pour le plaisir du lecteur - le roman vire au noir. Et tout est dans le détail chez Almendros, qui dépeint non seulement une ruralité à l'abandon (à mettre en lien avec le roman de Johannin "L'été des charognes" d'ailleurs) mais aussi les différences de milieu social que l'arrachement à cette ruralité (brutale et silencieuse) peut supposer. Simple et efficace comme un roman d'Yves Ravey, et d'une lenteur sourde comme le dernier de Tangy, on peut dire que le dernier Vincent Almendros est un bon roman - dans un monde où de superlatifs est quasi permanent (et rien moins qu'exagéré), c'est déjà beaucoup.
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Un roman court, servi par une écriture riche et concise, doté d'une fin qui fait mouche ! Sur la même veine qu'un été donc moins inattendu mais néanmoins réussi.
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Autant je n'avais pas aimé Un été, autant je dois reconnaître que cet opus a fait mouche !

Même si le roman s'apparente bien plus à une nouvelle par sa longueur, même si je l'ai lu en 3/4 d'heure, que j'avais deviné la chute (ou en tout cas, le noeud de l'intrigue, j'ai beaucoup aimé l'humour grinçant et la plume de l'auteur entre tragédie et légéreté et cette galerie restreinte de personnages, leur accent campagnard et leurs manières et peu frustres, l'ambivalence qui se dessine, le poids des rumeurs et des non-dits, le double-jeu sous-jacent.


C'est malin, rapide, et c'est une vraie réussite !
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Laurent, parisien d'adoption, se rend, accompagné de Claire, au fin fond du Massif Central pour assister au mariage de sa cousine Lucie. Ou peut-être a-t-il envie de revoir une dernière fois son oncle Roland, malade. Les rapports de Laurent avec sa famille se sont beaucoup distendus depuis la mort de sa tante, la soeur de sa mère. Il faut dire que celle-ci traîne derrière elle une fâcheuse réputation qui, cependant, la laisse peu ou prou indifférente. Veuve de longue date, ignorant les rumeurs qui avaient circulé après la maladie et le décès de son mari, elle se fiche pareillement du qu'en-dira-t-on, cohabitant maintenant avec son beau-frère, veuf récent. Quant à Laurent lui-même, pourquoi, auprès de son oncle et de sa mère, fait-il jouer à Claire le rôle de Constance, sa compagne ? Et pourquoi reste-t-il évasif quand Luc, le frère de Constance, lui demande au téléphone des nouvelles de sa soeur ?
Dans ce court roman où les sentiments positifs (l'affection d'une mère pour son fils, l'amitié entre cousins, l'amour que se vouent en principe des futurs mariés) se font rares, les non-dits, les arrière-pensées, les allusions à peine voilées peu à peu prennent sens. En marge de cette famille bizarrement recomposée, Laurent, lui aussi, au prix de faux-semblants de plus en plus lourds à porter, se débat avec un secret que seule Claire, la copine complaisante, parviendra peut-être à percer.
Usant d'une écriture classique, ayant choisi de se passer des tirets de dialogues comme on pourrait le faire dans un journal intime, l'auteur livre un récit rédigé à la première personne, parfaitement maîtrisé, d'un week-end à la campagne rien moins que délicieux.
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Achat impulsif « coup de coeur » au détour d'un rayon de ma librairie préférée qui avait mis en avant ce roman, j'ai lu ce livre d'une traite…Ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. C'est vrai qu'il est court, mais surtout, il est prenant, intrigant, original, très bien écrit, subtil…L'auteur instille par touches quelques indices, suggère plus qu'il n'explique, joue avec notre curiosité, distille des bribes d'informations qu'il appartient au lecteur d'agencer pour se créer sa propre interprétation. Je ne dirai donc pas grand-chose sur l'intrigue pour ne pas risquer d'en dire trop et d'alors gâcher le plaisir des futurs lecteurs. C'est une histoire de famille, famille qui se retrouve pour célébrer un mariage, famille qui règle ses comptes avec la passé…
Dès les premières pages, l'auteur nous surprend…et on ne peut plus lâcher le roman…et à la fin, le dénouement brutal laisse à chacun le loisir de se construire sa propre histoire en comblant les non-dits de l'auteur.
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