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Grosse déception pour ma part. Comment dire ? J'ai lu certaines critiques qui parlaient de sa poésie, de son onirisme. Mais il me semble que l'auteur a voulu dire tellement que l'ensemble ne signifie plus grand chose finalement. J'avais l'impression de lire un exercice d'expansions du nom ; on sentait, en quelque sorte, la recherche dans le dictionnaire. L'ensemble n'est pas naturel : c'est comme si plus aucun effet n'était saillant, que tout était noyé dans l'affluence. Je me suis rapidement ennuyée et j'ai fini par lire en diagonale ; c'est dire.

Il y a beaucoup de descriptions et pourtant je n'ai pas réussi à me faire une carte mentale. Les lieux traversés sont rapidement oubliés. Cela est aussi favorisé par l'enchaînement décousu des chapitres. On se désintéresse rapidement des personnages, tout juste esquissés, silhouettes qui pourtant avaient de quoi faire réellement exploser l'oeuvre.

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Ce roman d'Hilda Alonso raconte l'histoire d'Eponine et de Menehould. Cette dernière alors qu'elle vient en aide à une fée se voit gravement blesser. Soignée par la rebouteuse du village, Eponine, Menehould revient le ventre plein, propageant ici et là les médisances et les rumeurs néfastes sur cet état de fait. L'enfant naît et porte une intelligence certaine et une maturité désarmante, pourtant le malheur quête Ménéhould et son enfant, la petite Deirdre. Eponine, certaine du lien l'unissant à la mère et la fille se lance dans une quête ; conduite par un cheval, tractant un cercueil peu conventionnel et son ami Tanguy pour l'accompagner, Eponine cherche à aider Ménéhould, une quête qui la mènera aux confins de la féerie mais aussi au pays des esprits et des dieux.

L'auteure nous invite à un voyage entre mysticisme et légende celtique où il est question de magie, d'êtres aux pouvoirs bénéfiques, d'ensorceleurs, où les créatures tel que les loups, les goupils, les elfes et les esprits viennent se greffer à une marche presque funéraire, la mort survolant les personnages pour les frapper le moment opportun ou se garder une réserve observatrice et vile, elle rôde en silence, invisible, prête apporter son trépas. Une marche difficile où Eponine affrontera bien des malheurs et difficultés, les épreuves s'accumulent, la souffrance aussi. Dans sa marche, Eponine rencontre Bledri, un ancien croyant vivant reclus de la société et attaché à une meute de loup, et aura le soutien indéfectible de Tanguy, un homme sourd et bossu.

Un roman a ne pas mettre entre toutes les mains, la plume très imagée, très poétique et pleine de métaphores que l'auteur sait parfaitement aligner de manière bluffante peuvent apporter une certaine "lourdeur" au récit, d'autant plus que l'histoire est assez lente, et évolue étape par étape. Si vous n'aimez pas l'art de manier les mots pour obtenir une description à la fois poétique, complexe qui demande une certaine concentration pour bien comprendre les choses alors passez votre chemin, ce roman ne sera pas pour vous. Si c'est tout le contraire, alors je vous invite à découvrir l'écriture d'Hilda Alonso qui est une véritable conteuse enchanteresse, elle manie aussi bien les mots pour décrire les choses qu'elle use d'un vocabulaire riche et complexe, parfois même ancien, et a souvent recours à de magnifiques mots oubliés dans la littérature contemporaine.

"Le corps et l'esprit ne sont qu'un. Les Dieux nous ont donné la capacité de disjoindre, de disperser et de rassembler les fibres qui les composent selon notre bon vouloir. Pour vivre en harmonie avec tout ce qui nous entoure, il faut le comprendre, l'observer, l'écouter puis se fondre en lui. Sa mémoire devient alors la nôtre. C'est ainsi que nous déjouons l'ennemi, éloignons secrets et mensonges. Nous ressentons d'un coeur commun, partageons tout, apprenons mutuellement. Nous regardons la couleur et sommes la couleur, nous respirons la fleur et sommes l'effluve, nous écoutons le son et sommes le chant mais notre présence n'a pas plus d'influence sur ce monde que notre absence. "

Ce qui est également intéressant, c'est que l'auteur apporte un regard et une réflexion sur les pertes des rites païens au profit d'une religion chrétienne en plein essor à ce moment là. Par ailleurs, il faut souligner l'illustration de couverture magnifique qui reflète très justement une des plus belles scènes du roman.

En bref, un roman original, à la limite de l'onirisme, du fantasmagorique et même du transcendantal, c'est fort, empreint d'une aura ancienne où les païens revivent sous la plume de l'auteur et où les créatures anciennes foisonnantes ici et là, subjuguent. Une écriture riche et pleine de poésie qui ne sera pas forcément accessible à tous.

Je remercie Babelio et les éditions du Chat Noir pour cet envoi.
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Ce dont rêvent les ombres nous entraîne dans un univers fantastique et celtique où les druides côtoient les elfes, les fées, mais aussi des bucéphales et autres êtres tirés de légendes.

Tout commence par l'histoire de Menehould, une femme guère appréciée dans son village, et encore moins aimée par son mari puisqu'elle n'arrive pas à avoir d'enfant. Une nuit, elle secourt une fée et en revient blessée. Éponine, que tout le village appelle « la Chouette », la soigne grâce à sa magie. Mais une fois guérie, elle va se rendre compte qu'elle est enceinte. Elle est alors la risée de tout le village et surtout de son mari, qui sait très bien que cet enfant ne peut pas être de lui ! La petite fille qui va naître, Deirdre, sera une enfant aimante, aimable, sage, sachant faire oublier sa naissance. Malheureusement, le sort s'acharne sur Menehould et Deirdre meurt dans d'affreuses circonstances. Il n'y a rien de pire que perdre son enfant. Menehould va en devenir folle. Ne voulant pas laisser partir sa fille, elle va vouloir la garder au creux de ses bras. Tout le monde les croira mortes toutes les deux… mais non ! Menehould vit dans un état de prostration. Éponine décide donc de l'emmener dans un sanctuaire. Et c'est à partir de ce moment-là que commence un long voyage pour Éponine, aidée par Bledri et Tanguy, deux compagnons qui l'aideront au péril de leur vie à mener à bien cette expédition malgré les différentes menaces qui jalonneront leur parcours.

La couverture du roman représente très bien ce qu'est ce voyage. Au fur et à mesure des chapitres, de nouvelles créatures font leur apparition et aident ou non le convoi. Hilda Alonso a un style bien à elle, très riche en vocabulaire, ce qui est appréciable, et très descriptif. Ce dernier point entraîne parfois quelques longueurs dans la lecture. J'aurais aimé un peu moins de descriptions parfois, et à la place, plus de dialogues. Je me suis parfois un peu perdue dans tous les êtres que croise Éponine, tant ils sont nombreux. C'est mon bémol pour cette lecture : à chaque nouveau chapitre, un nouvel être fantastique fait son entrée, ce qui a été pour moi un peu perturbant, ne sachant plus qui est qui ou qui fait quoi. Ceci dit, le final, très intéressant, m'a beaucoup plu : une certaine revanche sur toutes les frasques de ce long périple.

Un bon roman pour tous ceux qui aiment le fantastique. Je dois avouer que j'accroche moins en ce moment à ce genre, mais l'auteure a vraiment un réel talent, une écriture très pointilleuse, précise.
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Ménehould déplore de n'avoir encore jamais été mère. Une nuit, elle affronte une nature redoutable pour secourir une fée. Avant de rentrer au village, elle est soignée par Éponine, une guérisseuse vivant en marge de la société, qui lui annonce également sa grossesse. Tous devinent rapidement que Colomban n'est pas le père de l'enfant à venir et prennent Ménehould en grippe. Les choses ne s'arrangent guère après l'accouchement, il y a quelque chose d'assurément féérique à propos de la petite Deirdre et les superstitions lui prêtent injustement les pires intentions. Un jour, ses origines la rattrapent et elle y laisse la vie, laissant derrière elle sa mère inerte et dévastée. Éponine lui vient alors à nouveau en aide ; elle tente de comprendre ce qui arrive à Ménehould pour mieux la ramener à la vie, mais elle est loin de se douter que cette mission qu'elle s'impose va lui coûter bien plus de temps, de force et de courage qu'elle ne se l'était figuré.

L'ambiance de ce roman comme la plume de son auteure n'est pas sans rappeler les oeuvres de Nathalie Dau (je pense notamment à son livre « En revenir aux fées »). L'écriture est soignée, soutenue, et le texte dense. Les détails foisonnent et les descriptions sont absolument délicieuses. le registre vaut le détour à lui tout seul et fait vite oublier le peu de dialogues que l'on trouve au sein de ces pages. Hilda Alonso nous transporte à l'époque des derniers druides dans la pure tradition celtique, tout en y mêlant habilement des touches de fantastique et de fantasy. le réel côtoie de près l'imaginaire avec une indicible richesse, au point où il est parfois difficile de discerner où s'arrête l'un et où commence l'autre. Nous allons à l'encontre de mille dangers, peuples et créatures, mais même les plus familiers d'entre eux nous sont ici présentés d'un point de vue inédit.

Je me suis souvent demandée ce qui poussait Éponine à faire autant de sacrifices pour Ménehould. Sa situation paraissait d'emblée perdue d'avance et elle ne lui devait rien. J'ai été soulagée de trouver ma réponse dans le dénouement de l'histoire. Dans le sillon d'Éponine suivront deux hommes : Tanguy un bossu – sourd de surcroît -, et Bledri qui a échangé son habit de moine contre une existence proche de la nature et des loups. Leur épopée exigera maints sacrifices, mais bien que j'ai apprécié le voyage, je suis restée extérieure aux personnages et aux événements, dans le sens où leurs drames ne m'ont pas ébranlée, émotionnellement parlant. Plus le récit avance, plus il gagne en démesure. Il faut savoir en déguster chaque bouchée sans se presser et cela pourrait déstabiliser certains lecteurs, mais l'éditeur n'a pas menti en promettant un roman atypique et fantasmagorique. Une parution digne du Chat Noir et un talent à suivre de près !
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Je suis clairement mitigée pour ce roman. Je partais positivement, parce qu'il s'agit des Editions du Chat Noir et je pense que j'en attendais beaucoup, comme à chacun de leur livre.

Et là, boum, badaboum douche froide.

Je me suis perdue dans les descriptions sans jamais arriver à me représenter les choses mentalement.

Les personnages étaient survolés les rendant peu attachants.

J'ai terminé ce livre car je n'aime pas abandonner (je le fais d'ailleurs rarement), mais ce fut laborieux, malheureusement.

Bref, je n 'ai pas vraiment aimé ma lecture, je m'en rends compte en rédigeant mon article. Toutefois, je suis certaine qu'il plaira à d'autres. Et je ne peux que souhaiter à ce livre de trouver son public qui saura l'apprécier à sa juste valeur...
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J'ai découvert Hilda Alonso lors d'un collectif éphémère de créatrices We All are witches auquel j'ai participé en avril, ses nouvelles pour ce collectif m'ont décidé à acquérir son roman tant j'ai apprécié sa plume colorée, imagée, une plume magique qui vous envoûte, vous ennivre et vous laisse épuisé, ivre du bonheur d'être entré dans la ronde de ses mots.
Quand j'ai ouvert ce roman, j'ai donc retrouvé cette plume qui m'avait tant frappé dans ses nouvelles. Mon coeur de littéraire s'est senti accueilli et bercé par cette écriture qui relève de la poésie en prose.
Si la belle littérature n'est pas votre tasse de thé, passez votre chemin… Ce roman est fait pour ceux qui frémissent aux belles images, aux mots peu usités, à la littérature féérique dont le langage répond au bestiaire imagé et envoûtant.
L'histoire quant à elle, est une belle histoire, limite un parcours initiatique où l'héroïne apprend qui elle est, ce qu'elle est, où elle va apprendre à mettre en perspective la vie, la mort, les cycles, l'équilibre fragile d'un univers. Les créatures croisées sont variées, riches autant en bagages qu'en nuances. Il s'agit réellement d'un univers fouillé, on sent le désir réel de construction d'un univers cohérent, complet. le lecteur est réellement invité à laisser en dehors du livre tout ce qu'il a connu pour se laisser emporter dans cet univers atypique.

C'est vraiment un roman riche, envoûtant, qui a du sens tant par son univers que par son cheminement. La plume de Hilda Alonso est remarquable, je ne saurai donc que recommander ce livre. Pour un premier et bien quel premier roman !
Lien : https://labougiedevinayaka.w..
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Tout d'abord, je tiens à remercier le site Babelio ainsi que la maison d'édition le Chat Noir, sans qui cette lecture n'aurait pas été possible. Je ne connaissais pas le titre avant de le trouver dans la liste proposée pour la "masse critique". La couverture m'a tout de suite attirée, puis ce résumé accrocheur qui m'a intrigué. Pourtant, ma lecture est bien loin de celle que j'imaginais...

Qu'en ai-je pensé?

La plume de l'auteure est sublime. Elle se lit à voix haute, s'écoute. Les descriptions sont somptueuses et poétiques. Ce que je peux lui reprocher, cependant, c'est d'être trop riche ! C'est très difficile de s'immiscer et de se laisser porter. Avec des descriptions moins "compliquées", il m'aurait été plus facile de m'imaginer les scènes, les personnages...

En parlant des personnages, je dois dire que je suis mitigée. Toujours à cause de cette écriture compliquée. J'ai souvent été perdue. Je me demandais constamment qui est qui, obligée de retourner en arrière. Des personnages apparaissent subitement, d'autres disparaissent et avec ce peu de pages impossible de s'attacher. de plus, les personnages n'étaient pas approfondis. Ce qui est bien dommage. Avec un début prometteur, je ne m'attendais pas à me détacher du texte ainsi. Heureusement qu'il y avait la quatrième de couverture car l'intrigue ne m'a pas paru claire. Oui, on comprends qu'une rebouteuse va tout faire pour aider une mère qui vient de perdre sa fille. Mais la suite m'a laissée perplexe. A chaque chapitre, de nouvelles aventures arrivent aux personnages, mais je me suis sentie à chaque fois larguée...

Faut-il le lire?

Cette lecture aura été compliquée et lourde. Je suis la première déçue. Je ne souhaite pas dégouté les futurs lecteurs de ce roman car, en aucun je ne dirais que c'est un mauvais livre. Bien au contraire... Il n'était juste pas fait pour moi. Cependant, je ne dénigre pas le talent certain de l'auteure. Je vous le conseille si vous aimez les plumes riches, descriptives et poétiques. Ce n'est pas un roman facile à comprendre et il faut être un minimum habitué au genre de la Fantasy pour prendre pleinement plaisir à le lire.
Lien : http://nituti.blogspot.fr/
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Quand Ménehould la dernière druidesse vient au secours d'une fée, elle n'imagine pas quelles seront les conséquences terribles de sa bienveillance. Blessée, elle rentre au village où la rebouteuse, Eponine, la soigne de ses blessures. Devenue enceinte, elle met au monde Deirdre dont la vie sera brutalement interrompue. Elle-même finit par perdre la vie. Alors commence un long périple cauchemardesque (qui n'est pas sans rappeler celui de Jeanne la Folle qui a accompagné des années durant le lugubre cortège funèbre de son défunt époux) , mené par le moine défroqué amoureux d'Eponine et cette dernière ainsi que leur ami Tanguy qui s'est fait chef du peuple des loups. Transportée morte dans une caisse d'où coulent ses larmes jusqu'à en faire un ruisselet, Ménehould doit rejoindre le Sanctuaire des druides.

L'équipage devient fantastique quand, le cheval étant mort, ce sont les loups qu'on attelle. Il faut conduire la dépouille de Ménéhould au Sanctuaire par des chemins infestés de créatures fantastiques, bienveillantes ou redoutables. Et se rencontrent alors tous les êtres produits par les mythologies celtes ou antiques, voire chinoises (la Renarde et le Dragon sont là aussi) dans un bric-à-brac invraisemblable qui finit par perdre toute poésie et devenir indigeste. Etait-il vraiment nécessaire de convoquer des dizaines de Néréides, Sirènes, Centaures, Wiverne, Dragons, Salamandres, Elfes et autres Alanigs pour animer l'histoire ? Des moments quasi épiques de batailles alternent avec des scènes d'orgie, de jolis passages surviennent tels celui où le wiverneau (petit aigle-dragon) vient par sa chaleur et sa magie ramener à la vie la mère d'Eponine mais on trouve aussi des moments d'un érotisme sans légèreté et une accumulation de mots « savants » venus des contes anciens venus là de façon un peu trop démonstrative.
Quant à l'intrigue, si ce n'est le transport dans une caisse attachée sur une carriole des restes de la druidesse jusqu'au Sanctuaire, on n'en voit guère. Tout ceci ressemble à une succession de tableaux, de petites scènes de dessin animé. C'est dommage car il y a là des qualités d'imagination, de jolis passages malheureusement un peu noyés dans le flot des images.
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Ménehould ne sait pas avoir d'enfant. le jour où elle sauve une fée, elle se retrouve miraculeusement enceinte. Sa fille, prénommée Deirdre, devient son plus précieux trésor mais les gens de son entourage voit d'un mauvais oeil cette naissance inexplicable. Deirdre grandit au sein de la communauté, couvée d'amour maternel. Un jour cependant, un drame arrive et la petite fille s'éteint. Éponine, la rebouteuse du village, va alors entreprendre un périlleux voyage, emmenant la mère et la fille au-delà du monde connu, à la rencontre de créatures fabuleuses et d'endroits magiques. Leur cortège va s'étoffer au fil des événements. Les rencontres qu'ils vont faire sur leur chemin font les bouleverser, leur faire découvrir leur nature profonde et leur permettre d'avancer dans leur quête impossible.

La première chose qui m'a frappée en commençant ce roman, c'est la magnifique plume de l'auteure ! Son écriture est à la fois douce et délicate, empreinte d'une certaine mélancolie pour les êtres fabuleux et la nature magique qu'elle décrit. Elle peut cependant aussi être dure et noire dans les moments de désespoir, de violence et d'horreur. Elle reste avant tout très poétique. Les descriptions nous plongent dans une ambiance mystique et féerique mais également sombre et ténébreuse. C'est un livre qu'on voudrait presque déclamé à voix haute, comme dans l'ancienne tradition druidique, tellement la musicalité du texte est forte.

Les personnages du roman sont nombreux, chacun possèdent des caractéristiques particulières qui sont utiles pour la quête à venir. Ces personnages apparaissent et disparaissent du récit, mais chacun a une place bien déterminée dans le cortège. Certains poursuivent le chemin, certains se sacrifient, certains abandonnent la quête, mais tous jouent un rôle essentiel à un moment de l'histoire. Je me suis particulièrement attachée à Éponine qui vient en aide à Ménehould sans vraiment la connaître et sans demander de contre-partie. C'est dans sa nature d'aider les autres même si les gens se méfient toujours d'elle et de ses mystérieux pouvoirs. Elle porte le poids du monde sur ses épaules et toujours parvient à continuer, malgré les difficultés et le désespoir qui l'entourent.

Le monde décrit par l'auteure est au départ proche du nôtre mais dérive peu à peu vers le merveilleux magique : on y découvre des créatures magiques, des êtres mythologiques, des traditions mystiques, etc. La découverte de cette magie omniprésente imprègne le récit et captive le lecteur.

Attention toutefois que ce livre n'est pas une lecture facile : idéalement, il faut se mettre au calme et s'imprégner de l'ambiance du livre, absorber chaque mot et parfois laisser les phrases reposer pour mieux les saisir. Une lecture envoûtante qu'il faut savourer !

Je recommande ce roman coup de coeur d'Hilda Alonso, une auteure dont on entendra certainement encore beaucoup parler ! Un monde où se mêle magie, nature sauvage et créatures fantastiques, une plume poétique et une quête impossible : tous les ingrédients pour une lecture envoûtante dont on ne veut pas voir la fin venir !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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J'avais acheté ce roman au salon du livre de Poitiers en juin dernier et j'avais eu une très agréable conversation avec l'auteure. Je n'avais pas prévu d'acheter ce roman à l'origine, mais son résumé sur le site des éditions du Chat Noir que j'ai lu lors de ma préparation du salon m'a directement séduite. du coup,... ben... j'ai cédé !

Ce premier roman d'Hilda Alonso aurait très bien pu commencer par « Il était une fois, dans une lointaine forêt,... », tant le sujet s'y prête. Cette histoire revêt des accents de dépassement de soi et d'apprentissage de la sagesse par la compassion, le courage et l'abnégation, valeurs que l'on retrouve autant dans les contes et fables que dans le roman courtois. J'ai également aimé comparer ce récit au très célèbre Alice au Pays des merveilles de Lewis Carroll par cette atmosphère fantasmagorique (pour reprendre le qualificatif très juste de l'éditeur) qui règne dans les deux livres, même si dans Ce dont rêvent les Ombres l'ambiance est bien plus sombre et mystérieuse qu'absurde.

Le style est, à la fois, la force et la faiblesse du roman. Il est riche et poétique. Par ses mots, l'auteure parvient à nous plonger dans une ambiance mystérieuse et onirique qui perdure tout au long du récit. L'écriture est réellement originale et change beaucoup de ce qu'on croise actuellement.
Seulement, la richesse du vocabulaire m'a quelque peu désarçonnée. Certains mots, particulièrement anciens ou très peu usités, m'ont donné du fil à retordre dans ma lecture et m'ont fait perdre certaines informations. En outre, durant certains passages, j'ai été tellement hypnotisée par la beauté de la forme que j'en oubliais le fond et j'ai dû les relire afin de récupérer le train de l'intrigue.
Je pense donc que ce roman s'écarte lui-même d'un certain public par la complexité de sa forme, mais séduira d'autant plus les amateurs de poésie en prose.

L'intrigue est tellement bien ficelée et les rebondissements si imprévisibles que ce fut un réel plaisir de cheminer aux côtés d'Éponine et de vivre les aventures qu'elle traverse avec ses compagnons. Ce qui m'a surtout plu a été la construction allant crescendo de ce récit. Petit à petit, les épreuves, les paysages et les rencontres changent, évoluent pour aller du réel à l'imaginaire, de l'ordinaire à l'extraordinaire. Comme si le voyage de la rebouteuse ne se déroulait pas dans l'espace, mais dans l'esprit, dans l'insondable. Ce périple m'a donné l'impression que, au fil de l'intrigue, les personnages s'enfonçaient dans une forêt dont l'orée était la réalité et le coeur un univers magique coupé du monde où toutes les règles que l'on connaît ont changées.

Les personnages principaux sont habillement définis. Hilda Alonso parsème intelligemment son histoire de détails qui m'ont permis de saisir aisément la personnalité riche de chacun des protagonistes. En revanche, je trouve que les personnages secondaires, bien qu'ayant leurs personnalités propres, restent assez stéréotypés.

L'univers est foisonnant. Il m'a énormément fait penser à la Brocéliande mystérieuse que j'ai pu croisée dans les légendes arthuriennes (comme avec Merveilles et Légendes des Dames de Brocéliande de Sandrine Gestin). J'ai aimé retrouver des éléments de plusieurs mythologies que j'apprécie énormément. Ainsi, l'univers de ce roman est un savant mélange de druidisme, de dieux celtes, de créatures du folklore écossais, d'un soupçon de mythologie nordique, etc.

En bref, c'est un roman riche et poétique qui rentre en plein dans la définition du terme onirique, dont l'histoire et l'univers sont originaux mais qui, par sa forme lyrique et son vocabulaire un peu trop complexe par moment, pourrait en déboussoler plus d'un.
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