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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lecture « presque commune » avec mon fils de 16 ans.
Il s'agit d'une lecture pour le bac français.
J'ai trouvé bien qu'un roman contemporain (parution en 2003) soit proposé (personnellement j'ai du mal à comprendre pourquoi il y a tant De Balzac et autre Rousseau, Voltaire… comme lectures imposées - ou comment dégoûter les jeunes de la lecture…)
Le ressort principal de ce roman est le renversement des rôles hommes-femmes et c'est, je dois dire, assez drôle.

Les femmes sont donc le sexe fort et les hommes des « sous-citoyens ».

Les deux héros, Kim et Loup, ont 18 ans et démarrent un stage : Kim à l'assemblée nationale (90 % de femmes) et Loup dans l'entreprise de lingerie (masculine la lingerie) de l'entreprise dirigée par la mère de Kim.

Voici quelques éléments qui m'ont fait sourire : « Homministe » au lieu de « féministe », « sa marie » au lieu de « son mari », clitocrate au lieu de phallocrate ; la Marseillaise est revisitée en « enfants de la matrie » ; Dieu le père devient Dia la mère ; le champagne s'appele Dame Perignon au lieu de dom Perignon; le journal conservateur s'appelle la Figara ; à la radio on entend la crooneuse Julia Iglesios (julio Iglesias peut aller se rhabiller:-)….

Sur le ton de l'absurde et du rire, l'autrice évoque donc « à l'envers » toutes les inégalités homme-femmes.

Tout n'est pas léger bleu (rose) dans ce roman puisque les thèmes de viol ou de harcèlement sont largement évoqués dans ce roman.

La discrimination « à l'envers » permet donc bien de voir combien est injuste la «  discrimination » actuelle à l'encontre des femmes (en France entendons nous bien parce que dans bien des pays c'est encore pire…).

Sur un peu le même mode, je vous recommande, toujours en littérature pour adolescents la série de Malorie Blackman, Entre chiens et loups, où l'autrice inverse également les discriminations : les blancs sont la classe dominée et réduite en esclavage et les noirs sont la classe dominante.
Rien de tel qu'un « monde à l'envers » pour faire prendre conscience que notre monde n'est pas si « à l'endroit «  que cela….

Je souligne également le premier chapitre très ambigu. Il m'a scotché puisque que l'on ne connait qu'à la fin du chapitre le sexe de Kim (Oui j'étais fan de Kim Wilde et Kim Carnes quand j'étais jeune).
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Pas besoin de l'imaginer ce monde, Isabelle Alonso l'a fait pour nous et c'est plutôt réussi !
Elle pousse un peu le vice parfois, grossi le trait mais le tout avec assez d'humour qu'on n'y voit pas les crocs d'une chienne de garde.

Ce roman nous parle d'inégalité principalement au travers des normes qu'on trouve dans nos sociétés qui sans qu'on s'en rendent compte font ces inégalités, mais il nous parle aussi de la jeunesse et de ses aspirations, de rébellion, de la vie de couple et de la solidarité au sein d'un même sexe que ce soit fraternité ou sororité.

Alonso s'amuse donc, en inversant les rôles, à rendre perceptible ces petits riens qui ne choquent plus personne et qui sont la norme en commençant par le neutre masculin : je peux vous dire qu'en début de roman lire, je cite, "elle fait beau" c'est assez étrange. A dire vrai même une fois en fin de lecture je ne m'y étais pas habituée !

Pour autant Alonso ne fait pas l'éloge de la femme, elle est même loin d'être tendre et sa société gynocentrée fait souvent froid dans le dos.
Et c'est ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman au final, il prône l'équilibre en démontrant que lorsque qu'un sexe quel qu'il soit prend le pas sur l'autre ça n'a pas de sens.
Au point même que bien souvent on plaint les hommes de ce monde inversé, Alonso prend plaisir à choquer ses lectrices sans aucun doute en abordant les violences sexuelles et autres maltraitances que subit le sexe dominé.

Alors on sourit souvent, devant la stupidité de certains clichés et inégalités, à imaginer aussi ces hommes considérés comme trop occupés à s'envoyer la baballe sur des terrains de foot pour s'intéresser à la politique !
Mais il faut reconnaître que si le concept, l'humour et le message sont présents la trame reste assez convenue. On ne lit pas ce livre pour sa romance que ce soit clair... Une fois le monde détaillé et passé cette découverte, le soufflé retombe un peu, l'intrigue peine un peu par moment. C'est bien écrit et c'est qui sauve Alonso.

Je suis amusée à lire ce roman, l'idée de ce monde de domination féminine sans être dans l'extrême féministe se révèle finalement assez saine pour ce qu'elle démontre et pousse à la réflexion.
La trame n'en fait pas un roman très original, on tourne un peu en rond à certains moments une fois le concept bien intégré et l'univers extrapolé mais la forme vaut clairement le détour. Pour ma part j'ai vraiment apprécié.
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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Parodie d'un typique « roman à l'eau de rose », cet ouvrage opère l'inversion des rapports de domination de genre et de discrimination sexiste en relatant, au fil de quatre saisons, les détresses et déboires amoureux et professionnels de trois hommes – deux amis post-adolescents et le père de l'un d'eux – dans une société « clitocratique ».
Une démarche féministe (facile ?) aurait sans doute conçu une utopie un tantinet plus réjouissante que l'image renversée de notre monde, auquel chaque circonstance, action ou description, chaque idée, vocable voire élément de syntaxe du livre nous renvoie. On aurait pu espérer qu'un univers dominé par les femmes eût été moins conflictuel, moins brutal, moins prédateur et pornographique…
De même que, contrairement à la très imprécise présentation en 4e de couverture, je n'ai pas trouvé qu'il s'agissait d'une « fable sentimentale » et encore moins « irrésistiblement drôle », surtout à partir de la scène de viol (par un gang de femmes), certains éléments empêchent cependant aussi sa caractérisation comme une utopie. En effet, la centralité de l'enfantement et de la maternité dans cette société est affirmée mais totalement insaisissable – d'ailleurs elle semble foncièrement incompatible avec le mode de vie des personnages féminins du roman ; et le rôle social des hommes, à part le jardinage domestique (forme de ségrégation économique intériorisée et gage de mansuétude), n'apparaît que dans un atavisme nomade (roulottes), forestier et floral, plutôt fantaisiste ou arbitraire. (L'auteure n'a-t-elle vraiment rien pu trouver d'autre, pour caractériser les hommes… ?).
Ni manifeste donc, ni utopie, c'est toutefois un ouvrage plutôt accompli dans genre de la satire, qui eut de glorieux parrains tels Erasme et Swift, faut-il le rappeler… Sa valeur réside dans la dénonciation, à l'instar du « rapport hoministe » auquel se consacre Kim, car il ne contient nulle exagération, et la condition de la femme dans la société actuelle qui nous entoure, telle qu'elle en ressort, n'a rien de reluisant.
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J'ai adoré cette histoire inversée dans les codes du sexisme.
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