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Critique de anniefrance


Une jolie couverture pour un premier roman plein de charme.Il nous fait découvrir un aspect peu connu de paysage: polders et watergang, univers néerlandais. Petit village perdu dans les polders.
Roman choral dont le personnage principal est Paul, 12 ans, 1 mètre 36, 27 kilos, ce qui lui permet de courir très vite; il rêve beaucoup et surtout de devenir écrivain, il récolte des notes pour son premier roman qu'il écrira à 13 ans. Il parle peu car il réserve les mots pour son roman.Son père est parti refaire sa vie en Grande-Bretagne..Sa mère, divorcée donc, travaille dans un petit supermarché.
Kim que son frère appelle Birgit partage sa chambre avec Paul qui dort les yeux ouverts; elle est très jeune mais déjà enceinte d'un petit ami Jeroen qui n'assure pas. Elle a beaucoup de copines que Paul juge idiotes.
Autre personnage inattendu: le polder qui souligne la détermination de Paul et ses courses quotidiennes.
Paul voudrait qu'on prénomme le bébé John, ça évoque les Beatles.
Kim exprime son besoin des autres: sa mère, ses copines. Elle parle de son frère qui n'a pas peur de se retrouver seul au monde et qui passe beaucoup de temps à errer dans les marais. Birgit s'exprime même si elle ne sort que de l'imagination de Paul.
Jimmy tient le Holy Hour où les jeunes se retrouvent pour boire et fumer des joints),Paul y va aussi mais ne dit rien.

Comme au polder, Paul donne la parole au village de Middelbourg , construit par les hommes contre le vent et la mer, les maisons ne s'élèvent pas plus qu'un "homme monté sur un cheval".
Vient Julia, celle avec qui vit le père, Jens.
Ensuite c'est la mère que Paul appelle Super (elle s'appelle Julia comme l'autre) elle se dit être femme sans histoire qui fait tout ce que Paul lui demande. Elle n'aime pas les polders: tout est plat, venteux, sans couleur.Jan apparaît, encore fictif. Action a aussi la parole pour dire que Paul ne l'aime pas.
Le bébé s'exprime, il s'appelle Lucien mais Paul préfère John. Paul est comme un frère, il écrira des livres qui ne raconteront pas le vie à Middelbourg. " il nous fera simplement parler à tour de rôle et ce sera suffisant.
la couleur rose parle aussi: elle est partout alors que le jaune est proscrit.
Les enfants s'expriment: ils sont le Nous.jeunesse éternelle qui n'a jamais assez d'espace..
Jan, le double de Paul, raconte sa vie dans un livre, le premier." Je tiens en trois lettres. Je suis grand car je n'existe pas.Je peux tout car je ne suis rien. Je me promène et j'attends le bon vouloir de mon metteur en scène"
Le canal parle aussi: des moulins inactifs, des digues, des transborders; le canal va tout droit vers la mer.
Un personnage de plus Zac copain de Paul tant qu'ils étaient dans la même classe.; il leur arrivait de faire des bêtises ou de refaire le monde.
Enfin Lucien est né; le père de Kim a téléphoné.
Parole au carnet noir, un de ceux que Paul couvre de mots.
Encore un nouveau personnage (je ne les ai pas comptés); c'est Tobias, le patron du supermarché, il était copain avec Jens autrefois, là il est amoureux de Super.
Jens écrit parfois à son ex et aux enfants: chacun sa lettre...là il demande aux enfants de venir en Angleterre avec Lucien mais Super exige qu'un homme les accompagne: ce sera Jimmy, le patron du Holy Hour, Jeroen se joint à eux. .ce sont les retrouvailles avec le père et la rencontre avec Julia. Paul est captivé par les chiens.
Pendant ce temps Tobias fait la cour à Super.
Il y a encore le flirt de Paul et de Lieve: on n'apprendra pas grand-chose sauf qu'il fait l'amour avant d'avoir 13 ans et il y a le bref enlèvement de Lucien par Super qui est allée voir Julia, sur un coup de folie.
Décousu mon propos? C'est qu'il est proche de la construction du roman ou de l'absence de construction voulue par l'auteur: ce sont des notes au fil du temps avec peu de retours en arrière; c'est un livre en chantier que Paul achèvera ou pas...Les chapitres sont très courts. Paul est au centre, les autres ont moins de densité; le style est sobre, souvent poétique quand il s'agit du paysage, il y a un peu d'humour mais surtout de la douceur; c'est un roman original qui fait du bien car il nous tient à distance du monde tel que nous le vivons en ce moment.

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