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Critique de paroles


Mario Alonso est un écrivain de langue française et Watergang est son premier roman.
Hé bien voilà un premier roman très surprenant ! C'est un roman choral bien sûr puisque tous les intervenants s'expriment à tour de rôle, même si la plus belle part est réservée à Paul, un jeune garçon de douze ans. Mais je dirais qu'il est bien plus que ça encore car même les éléments naturels ou les objets prennent la parole pour dessiner mieux encore les personnages et les évènements. C'est troublant et un peu magique. On se sent dans une autre dimension. On se sent ailleurs. Et cette sensation est très clairement décrite et ressentie par les magnifiques descriptions de ce fameux watergang.
Watergang kesako ? C'est un canal, un fossé en bordure d'un polder ou d'un chemin.


Paul est un garçon particulier. Il ne mange presque rien, ne pèse presque rien, ne pleure jamais, parle peu mais écrit. Des mots, des bouts de phrases, des listes dans des petits carnets noirs qu'il achète sous blister par série de cinq. Et il écrit de toutes les couleurs dans ses petits cahiers noirs. Paul voudrait devenir écrivain. Plus tard. A treize ans. Et il aimerait aussi partir en Argentine.
En attendant, il court partout et arpente sans cesse les polders. La solitude ne l'effraie pas. Il se parle et écrit. Il pense aussi à son père, parti de l'autre côté de la mer poursuivre sa vie avec une autre en Angleterre. Quelquefois il reçoit une lettre de l'absent. Il pense aussi à sa soeur, un peu plus âgée et déjà enceinte...
Par ses réflexions, Paul nous permet de découvrir tout ce qui constitue Middelbourg, le village qu'il habite, mais aussi tous les habitants et leurs difficultés au quotidien.
C'est doux et triste. Emouvant aussi. Mais c'est surtout d'une poésie légère et nimbée d'une aura magique. Un voyage au coeur d'un paysage.
Paul, un feu follet traversant le watergang. Un roman à découvrir !

Et moi je remercie le libraire (une petite librairie itinérante « Le serpent d'étoiles », croisée sur un marché en Charente maritime) qui a su si bien me parler de ce premier roman tendre et dur paru aux éditions Tripode.
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