Vis ma vie de flic

Beau et honnête témoignage de Juliette Alpha, une femme policière, gardienne de la paix.
Juliette nous fait découvrir à travers ses yeux passionnés, ce metier très souvent critiqué.
Juliette a toujours voulu être policière.
Elle nous fait part de ses études, de son parcours afin d'y arriver.
Ensuite après l'obtention du concours, elle nous immerge au sein du quotidien de la police secours, avec son vécu, ses ressentis et observations.
Belle découverte.

Je remercie chaleureusement Hugo Document et Babelio, pour l'envoi, lors de la masse critique de février, du témoignage Vis ma vie de flic de Juliette Alpha, en collaboration avec Mathieu Zagrodzki.
Le premier décembre 2018, Juliette est confrontée à l'ultra violence pendant le mouvement des gilets jaunes, et elle s'en épanche sur les réseaux sociaux. Son récit est lu par des milliers de gens et elle accepte, sur demande des éditeurs, de raconter son parcours, sa formation et comment elle en est venue à exercer le métier de gardien de la paix.
Vis ma vie de flic est un témoignage extrêmement intéressant car l'autrice est honnête, elle raconte sans concession comment elle a eu envie d'exercer ce métier alors qu'au départ elle a fait des études de droit. Elle aurait pu prétendre au concours de commissaire de police vu son niveau, mais elle ne s'estimait pas légitime. Comment devenir commissaire, diriger une équipe, sans avoir mis un seul orteil sur le terrain ??
Alors Juliette passe le concours, qui est loin d'être évident comme elle nous l'explique. J'ai trouvé les passages sur le concours un peu long par moment car je ne me suis pas sentie concernée.
j'ai eu envie de recevoir cet ouvrage car je connais mal ce métier et j'avais envie de le découvrir des yeux d'une officier de police. Il est tellement facile d'avoir des préjugés sur la police ! Il est donc intéressant de se faire sa propre idée et de suivre le quotidien de Juliette et ses collègues.
Mais tous les passages ne m'ont pas captivés, certains m'ont parus plus longs que d'autres. Notamment le passage sur le concours. Passage qui plaira surement à ceux qui envisagent de le passer pour faire carrière dans la police.
Il y a de très bonnes choses dans ce témoignage. J'ai ressenti sa passion, son découragement parfois face à certaines situations. Et j'ai beaucoup appris sur le travail de la police, loin des clichés habituels.
Son regard sur les événements du 13 novembre 2015 au Bataclan est très intéressant car elle était là.. mais n'a pas pu y participer. Elle était une jeune recrue, pas la seule de son équipe, et son chef a préféré les mettre à l'abri ! C'est frustrant, j'ai fulminé avec elle.. tout en pensant que son supérieur avait surement pris une très bonne décision.
L'écriture est fluide, c'est bien structuré, ce qui rend la lecture facile.
Je n'ai pas eu de coup de coeur toutefois je suis contente d'avoir lu ce témoignage, qui mérite bien quatre étoiles.

J'ai toujours aimé les romans policiers mais depuis quelques années, je m'intéresse beaucoup plus aux réalités du terrain qu'aux romans. Flic c'est pas du cinoche m'avais beaucoup plu avec la pluralité de ses points de vues, d'âges, genres et carrières. Ici qu'une seule vision, toute aussi intéressante, et surtout avoir un retour actuel sur les coulisses des forces de l'ordre, qui plus est d'une femme, rend ce témoignage d'une qualité rare.
Son souhait était de faire comprendre aux lecteurs la diversité de son métier, pari réussi pour ce premier livre. Je n'ai jamais eu de parti pris pro ou anti police, je sais pertinemment qu'il y a de tout, des bons comme des mauvais et ce sont souvent de ces derniers dont on parle le plus, peu importe le métier.


« J'ai l'impression d'avoir vécu un film de guerre, je n'ai pas la sensation que c'était la réalité, comme si la vie s'était coupée ce matin à 10 heures et commençait petit à petit à reprendre son cours. Je suis épuisée, physiquement et mentalement. Je finis par trouver le sommeil vers 1 heure du matin, mais le réveil va sonner à 6 heures : et oui, je bosse dimanche »
(Page 16, elle y raconte sa journée du 1er décembre 2018)


Riche de cinq ans d'expérience, elle explique le changement qu'il y a eu dans sa profession suite aux attentats, passant de la protection des civils à celle de la protection du territoire. Police secours, une branche méconnue est pourtant la première à intervenir dans diverses situations, allant du tapage nocturne aux violences conjugale en passant par la découverte de cadavre, ou être détachée avec la Bac pour faire du maintien de l'ordre lors de manifs, tout y passe. On lui demande d'être prête pour faire face à ses situations très jeune, même si elle semble avoir eu une bonne formation, j'ai senti un manque d'encadrement après l'école de police et de formations complémentaires. Pour avoir zieuté sur des forums de gardien de la paix, je savais qu'il n'est pas rare pour eux de devoir payer pour réparer voitures ou matériels de fonction, son témoignage me le confirme une fois de plus.


« le reste de la journée fut consacré à de la paperasse en tout genre, comme une grande partie de la première semaine en fait. […] Et pourtant, les prémices de cette scolarité étaient prometteurs, les jours se suivaient et je devenais l'élève gardien de la paix Alpha Juliette »


Devoir de réserve respecté mais sans langue de bois. La maison d'édition a eu la bonne idée d'aider Juliette Alpha, par le biais de Mathieu Zagrodski, à rédiger ce livre, il m'a paru clair et bien construit.
Elle recadre la vision souvent erronée que l'on peut avoir du travail de la police, à cause des reportages à sensation, des séries télés et même des romans aussi bien documenté soit ils. J'ai appris et c'est exactement ce que je cherchais, avoir le quotidien et connaître les émotions que ces humains traversent pour que je n'ai pas moi, à les traverser. Pour m'être déjà fait interpeller parce que je ressemblais vaguement à une personne recherchée, c'est aussi assez violent en tant qu'innocent d'être plongé directement dans cette violence, pas physique mais moral. Pour mon cas c'est temporaire, mais eux y sont chaque jour et continuent.


« Au cours de cette première semaine, notre matricule nous a été communiqué. […] Alors oui, c'est très perturbant de n'être « qu'un numéro ». Mais très vite, j'ai compris que c'était une manière d'effacer notre identité personnelle, d'origine, pour laisser place à notre identité police, afin de nous apprendre à jongler entre les deux et à ne pas les mélanger. »


Même s'il y a de gros blocs de lecture, les chapitres sont courts donc le livre garde une bonne dynamique, l'écriture fait un peu « parlée » donc se lit, selon moi, plus rapidement, ça compense. Merci à France Culture pour la découverte, il est parti directement dans ma liste de souhait dont il est rapidement sorti grâce à Babelio et sa Masse Critique. Merci également aux éditions Hugo document pour s'être prêté au jeu.

Pour faire court ce que j'en retiens, et un manque de considération pour ce métier « couteau-suisse » qu'est Police secours, le manque de moyen humain et matériel pour qu'elles et ils puissent faire leur travail dans des conditions au moins correctes, et que flic c'est aussi un des rares métiers où, pour protéger sa famille, il vaut mieux écrire sous pseudonyme.

Je lui souhaite de s'épanouir dans son poste à la PJ et pourquoi pas une suite dans quelques années.

Dans Vis ma vie de flic, Juliette Alpha raconte (le début de / Juliette est encore très jeune) son parcours de flic, en collaboration avec le spécialiste des questions de sécurité Mathieu Zagrodzki.


Le prologue nous plonge direct dans le bain : 8 pages publiées par Juliette Alpha sur son compte Twitter @JulietteAlpha17 le 3 décembre 2018, journée au cours de laquelle Juliette et ses collègues ont été confrontés à des hordes de Gilets Jaunes « assoiffés de sang et de violence ».

L'ouvrage opère ensuite un retour dans le temps. Juliette détaille ses motivations à devenir « flic », ses études de droit et sa formation à l'école de police, ses premiers pas sur le terrain, son engagement, sa frustration et ses désillusions parfois.

Un récit honnête et passionnant d'une jeune femme passionnée, rythmé par des dates tristement connues de tous :
- 7 janvier 2015 : Charlie Hebdo 
- 13 novembre 2015 : le Stade de France, les terrasses des cafés parisiens, le Bataclan 
(Ce soir là Juliette était à Paris, mais confinée dans son commissariat où lui arrivaient par radio des infos en temps réel sur les scènes apocalyptiques vécues par ses collègues.) 

À travers l'expérience de la jeune recrue, nous découvrons les différentes missions de police secours : accident sur la voie publique, découverte d'une personne décédée à son domicile, suicide, violences conjugales, maltraitance animale, vols…

Ce qui ressort de son récit, ce sont les valeurs qui animent les membres d'une brigade : COHÉSION. SOLIDARITÉ. ESPRIT DE CORPS. 

Les derniers chapitres, particulièrement “Tout le monde déteste la police” et « Hors-sol », d'une grande lucidité et d'une éloquence « désarmantes » m'ont particulièrement « interpellée » (pardon pour les jeux de mots. ) en regard de la terrible actualité à laquelle sont confrontés les forces de l'ordre… et la population qu'ils sont chargés de défendre.

Vis ma vie de flic est un récit PASSIONNANT et ÉDIFIANT, loin des clichés habituels (véhiculés par les séries, films, romans ou même débats télévisuels) sur les « forces de l'ordre ».

Respect, Juliette !

J'ai beaucoup vu ce bouquin sur les réseaux sociaux et lors de la masse critique Babelio j'ai tenté ma chance et à ma grande joie j'ai pu le recevoir.

Nous suivons ici la vie de Juliette Alpha de son enfance, ses études, son envie de travailler dans la police malgré les réticences de sa famille ou de ses amis.

Ce récit débute lorsque Juliette doit aller sur une manifestations des "Gilets Jaunes" en cette fin d'année 2019, d'emblée nous sommes immergé dans le récit, elle nous narre que sa brigade a peu d'équipements, la majorité étant acheté par les policiers eux-mêmes et que surtout d'autre policiers aux alentours n'ont pas été appelés sur cette mission malgré leur proximité.

Juliette nous liste également les missions diverses et variées de la police : différents familiaux, les deltas, les vols, les décès suspects etc...

Le fait que chaque jour est différent, les syndicats, le fait que les policiers sont tenus au devoir de réserve et ne peuvent pas montrer leur faiblesse, le manque de moyen pour tous les équipements policiers et son envie de faire bouger les choses.

Il y a également un passage sur le 13 Novembre ou l'auteur évoque sa frustration de n'avoir pas été sur les lieux à ce moment là, mais étant avec de jeunes recrues à ce moment la son chef à décider de revenir au poste de police.

Un récit rempli d'humanisme qui m'a fait mieux comprendre le quotidien de ces hommes et de ces femmes.